C’est pas le tout de lui avoir trouvé un nom, encore faut-il attribuer au nom Léo une retranscription écrite. En fait nous aurions très bien pu nous contenter de le retranscrire en caractères dits katakanas, qui servent à écrire les noms et mots d’origine étrangère. Cependant, comme il semblerait que les idéogrammes soient fascinants au point que certaines personnes soient prêtes a se faire tatouer des idéogrammes aux significations obscures un peu partout sur le corps, autant ne pas se priver.
La recherche de l’écriture idéale est un véritable casse-tête régi par des lois que les japonais eux-même ne saississent pas tout à fait si j’en juge par le nombre incalculable de manuels et de sites internet sur le sujet : Une sombre histoire d’idéogrammes porte-malheur, de nombre de traits et de noms pouvant facilement faire l’objet de surnoms parfois difficiles à porter.
Les plus fainéants pourront charger un voyant de s’en occuper. Ne même pas être capable de décider du nom de son enfant soi-même, ça promet pour la suite, mais les parents sont soulagés et le voyant empoche, tout le monde est content.
Nous, à l’ancienne, on a sorti nos dictionnaires et passé en revue la signification de tous les idéogrammes qui se lisent re(i) et o. Il a fallu laisser de côté les combinaisons jolies graphiquement mais dont la lecture pouvait prêter à confusion ( le caractère ‘bruit, son’ qui se lit ‘on’, ce qui nous aurait donné Léon, par exemple ). Les caractères intraçables avant l’âge de 15 ans vu leur complexité, mais aussi les caractères au(x) double(s) sens caché(s). Au final, ne restait plus qu’à savoir si nous voulions faire de Léo un homme [雄] ‘de sagesse’ [怜] ou ‘qui fait un bruit mélodieux’ [玲]. Comme je fais déjà bien assez de bruit à moi tout seul, et ce même au repos, ( paraît-il que je ronfle ), ce fût rapidement décidé.