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musiques

Peut-être, parfait. – La sélection du moi(s) (9)

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Musicalement parlant, ces trois derniers mois auront surtout été marqués par une découverte plus en profondeur du groupe Sakanaction (サカナクション). L’efficace fusion de rock alternatif, d’électro et de pop mêlée aux épaisses nappes de synthés new wave font que je suis le groupe depuis plusieurs années et j’ai toujours pensé que rien n’était à jeter dans leur discographie. Leur tournée étant annulée en raison du Covid, en dehors des rediffusions de leurs DVD live sur Youtube, son charismatique chanteur et leader Ichiro Yamaguchi a également organisé de nombreux chats en live sur Instagram où il prenait des fans au hasard pour discuter avec eux, mais surtout de très intéressantes sessions pendant lesquelles il passait l’intégralité d’un album en en commentant chaque titre : Quand, où, comment, dans quel contexte telle ou telle chanson a été écrite, ce qu’elle représente pour son auteur etc.

Je n’ai pas pu participer à toutes les rediffusions et autres événements, mais certaines scènes de concerts m’ont donné la chair de poule, comme par exemple la clarté des graves du live SAKANAQUARIUM 2017 pour les 10 ans du groupe (242 hauts-parleurs dans la salle !), les transissions sur certains morceaux électro et bien sur la mise en scène, comme lors concert au Nippon Budokan et son intro au tambours japonais taiko. J’entends souvent dire qu’il est presque impossible de trouver des places de concerts, je comprends maintenant mieux pourquoi.

Les explications lors des chats m’auront permis de comprendre pourquoi une pause de 6 ans était nécessaires entre deux albums alors que 5 albums sont sortis entre 2007 et 2011, mais surtout d’apprécier encore d’avantage certains albums, notamment kikUUiki et ses deux derniers morceaux 壁 (‘kabe’) et 目が明く藍色 (‘me ga aku aoiro’), très beaux morceaux emprunts d’une certaine mélancolie un peu à part dans leur discographie et dont je n’avais pas compris le sens. A la première écoute ‘me ga aku aoiro’ m’avait surtout marqué parce que dans sa construction et la voix du chanteur j’étais persuadé qu’il s’agissait d’une chanson du groupe Quruli (くるり), autre groupe que j’écoute beaucoup. J’ai également été très étonné de savoir que selon une enquête menée par le groupe auprès des fans, celle-ci était classée comme étant leur chanson préférée, et de loin. Il me semblait effectivement étrange qu’elle soit parfois jouée en dernier, en apothéose, lors des concert.

https://youtu.be/9-5BSc_C4nM

 

promenades

‘Ame ni mo makez’ – saison des pluies

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C’est la saison des pluies. J’ai le sentiment de me répéter chaque année, mais c’est la saison que je déteste le plus. Les années ont beau passer, mon corps ne semble jamais pouvoir s’habituer à cette étouffante humidité, pendant un mois pars au travail équipé contre les soudaines pluies torrentielles comme si j’allais en excursion à la montagne.

Après trois longs mois bloqué dans un périmètres de 5km autour de la maison, les balades sont enfin possibles, bien que par précaution nous évitons les espaces fermés. Si l’on contemple les cerisiers en fleurs au printemps, les momiji en automne, ce sont les nombreuses variétés de chrysanthèmes en fleurs qui serviront de prétexte pour sortir malgré la pluie à l’espace vert d’Odaka, ou faire comme l’année dernière le tour du temple Otsuka Shokai à Inazawa.

Les enfants réclament depuis quelques temps des médakas. Les médakas sont des petits poissons de 2 à 4 cm de longs que l’on trouve généralement dans les rizières, mais que l’on peut évidemment tenir comme animal de compagnie. Il y a quelques mois j’adulais les somptueuses videos d’aquariums et de biotopes sous fond de musique classique de Foo the Flowerhorn et pensais un jour faire la même chose, mais me connaissant j’aurai tout abandonné au bout d’un mois. Un petit bassin extérieur demandera moins de travail et donnera un petit air rafraîchissant au jardin. Nous partons ainsi pour Tokoname, ville célèbre pour ses poteries afin de trouver un récipient adéquat. Encore un loisir de plus !

écriture/livres/vie quotidienne

‘I didn’t wanna self destruct…’ @ Nagoya Minato-ku

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Le choc ressenti lorsque je suis retourné à Paris après plusieurs années au Japon en empruntant le RER B partant de l’aéroport Charles de Gaulle. Au fur et à mesure que l’on s’approche du centre de la capitale les graffitis sont de plus en plus nombreux et agressifs, plus le moindre espace vide. Je me souviens m’être demandé comment Michel Butor (※) aurait 50 ans plus tard décrit cette vue dans une version moderne de ‘la modification‘ que je venais de lire à l’époque, et quelle est la première impression qu’elle procure aux touristes, et particulièrement aux japonais alors que l’art du graffiti est quasiment inexistant au Japon, ou du moins à Nagoya.

Les personnages que l’on trouve parfois dessinés sur les pans de murs sont trop maladroits et mignons pour être considérés comme étant des graffiti. J’ai même du mal à imaginer qu’ils aient pu être dessinés par un adulte ou même un adolescent.

Les photos ci-dessus ont été prises dans Minato-ku, au même endroit que cette série-ci. J’aime le côté étroit et bordélique mais malgré tout propret de ce quartier où destruction est synonyme de renouvellement. Une simple modification, en somme.

 

 

(※) En bas de page de ce lien on pourra lire en ligne les 20 premières pages de ‘la modification’. Je n’aime d’habitude pas particulièrement les longues phrases descriptives, mais ici, la précision, le détail, le réalisme des descriptions donnent le sentiment d’être au centre du roman, dans ce wagon quittant Paris. J’en feuillette régulièrement quelques pages au hasard pour me souvenir à quel point écrire peut être beau quand on s’y applique.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

‘Tout ce qui a deux ailes me fait planer’ (13) Mirror mode (@NGO)

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ngodeck - 2ngodeck - 3ngodeck - 1 (1)ngodeck - 5ngodeck - 4ngodeck - 2 (1)Depuis le 1 juin, le Sky Deck est enfin ouvert au public. La plupart des appareils sont bloqués au sol, nez à nez, de loin on croirait qu’ils sont reflétés dans un miroir. On pourrait jouer au jeu des 7 différences. Certaines sont plus évidentes que d’autres. Sur la première photo les 6 roues à chaque train d’atterrissage me font savoir qu’il s’agit de deux Boeing 777, mais en regardant plus attentivement celui qui me tourne le dos a 10 portes, celui en face seulement 8 portes -un 777-300 et un 777-200.

– Et alors ? – Et alors rien ! Je suis tout simplement ravi d’être à nouveau en mesure de contempler les avions, même immobiles. Seuls quelques vols cargos atterrissent puis repartent aussitôt. La plupart des compagnies aériennes ont transformé certains de leurs avions de ligne en avions cargo en en arrachant les sièges par exemple. Le vol Polar Air Cargo décolle d’habitude en pleine nuit, et c’est également la première fois que je vois un A330 de Cebu Pacific. Encore combien de temps pour que tout revienne à la normale ?

musiques/vie quotidienne

‘Murakami would have told you so …’ @ Nagoya Minato-ku

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Avec la reprise progressive des activités extra-scolaires des enfants, j’ai désormais une heure à tuer à droite à gauche. Je me balade dans Minami-ku à Nagoya, près de la gare d’Oe. Dans le quartier chaque bloc de maison a son usine bruyante tournant à plein régime, en semaine cela sent la graisse et l’huile à plein nez. En ce dimanche tranquille et ensoleillé je décide de suivre la mystérieuse ligne de chemin de fer Nagoya Rinkai. Comme celle-ci n’apparait sur aucune carte je suppose qu’elle sert à transporter des cargaisons, mais je crois ne jamais avoir vu y circuler quoique ce soit et suis bien incapable de dire si elle est encore utilisée ou non. La voie surélevée en longue ligne droite traverse le sud de la ville d’est en ouest de sorte qu’on passe forcément en dessous lorsque l’on se dirige vers le centre de Nagoya, mais personne ne semble en savoir davantage.

J’ai ‘Yeah Ghost‘, quatrième album du groupe Zero 7 dans les oreilles. Mettre des écouteurs me permet d’être dans ma bulle, mais aussi d’éviter que l’on m’adresse trop facilement la parole. En écoutant récemment la compilation Nova Tunes 1.4 je suis retombé sur leur agréable ‘Throw it all away‘. En passant en revue leur discographie je me suis rendu compte que je n’en connaissais vraiment que ‘The Garden‘, certainement leur album le plus connu. ‘Yeah Ghost‘ est l’album suivant et le dernier en date.

En dehors de la douzaine d’arbres et des trois bancs en plastique qui sont disposés dans les petits squares aménagés par-ci par-là, fleurs et plantes poussent où elles le peuvent. De jolies fleurs violettes côtoient cannes à pêche et vélos démembrés, au coin d’une rue des arbres gigantesques cachent une maison. Difficile de savoir si cette apparente négligence est volontaire ou non. Même les chats restent sagement sur le pas de la porte.

L’album se termine sans qu’aucun morceau en particulier n’attire mon attention. Il y a bien quelques mixtures interessantes à base d’électro dans le dernier tiers mais je ne me souviens de rien hormis ce soudain ‘Murakami would have told you so‘ au quatrième titre ‘Everything Up (Zizou)’. Peut être que ce n’était tout simplement pas l’endroit ni le moment pour apprécier cet album à sa juste valeur. ‘Yeah Ghost‘ … A réécouter lors d’une balade en voiture en soirée toutes fenêtres ouvertes, ou en marchant sereinement au retour du travail.