Le Mont Sanage (猿投山) est une montagne située au nord de la ville de Toyota, à l’est de Nagoya. Haute de 628 mètres et comportant plusieurs tracés menant au sommet, elle convient tout à fait aux accro à la verdure dont je fais partie. Les guides mentionnent une durée d’un peu plus de trois heures aller-retour pour faire le trajet, c’est à peu près le temps qu’il m’aura fallu tout en m’attardant à prendre de nombreuses photos.
J’ai immédiatement abandonné l’idée de me garer au pied de la montagne, un grand parking gratuit se trouvant à dix minutes à pieds de l’entrée vers la montagne sur cette carte (A). Tout au long de l’ascension les chemins sont fréquemment flanqués de panneaux de sorte qu’il est presque impossible de s’y perdre, mais j’ai quand même pris avec un moi un plan précis de l’endroit par précaution. Les marcheurs sont nombreux mais toujours très courtois. Voir tout le monde se saluer en se croisant donne du baume au coeur.
Le Mont Sanage est sacré et abrite en tout trois sanctuaires, dont le principal, le Sanage-jinja se trouve au pied de la montagne. A mi-chemin de la montée le sentier se sépare en deux pour donner accès à deux iriguchi, deux portes d’entrée symbolisées chacune par leur torii respectif (troisième photo, J). Lors de la montée j’ai emprunté le chemin qui mène vers ‘Nishi no miya’ (cinquième photo, I) et celui-ci semble beaucoup moins fréquenté que celui qui monte vers le ‘Higashi-no-miya‘ (G) puisque j’ai à un moment marché pendant presque une demi-heure sans croiser personne. Ce n’est que lors de la descente que je me suis aperçu que le sanctuaire situé à l’est (higashi) est en fait de taille bien plus importante. Quoiqu’il en soit, que pareilles constructions aient pu être bâties en plein milieu de cette foret me fascine.
Il est tellement agréable de marcher au calme. Je suis rapidement perdu dans mes pensées, l’endroit me fait irrémédiablement penser aux balades dans les bois du Bambësch étant gosse les dimanche après-midi. C’est amusant de se dire qu’alors qu’à l’époque je faisais parfois la tête pour y aller je meurs maintenant d’envie d’y retourner, je n’ai pas remis les pieds au Luxembourg depuis 2011. Au fur et à mesure que je monte tous les ennuis du quotidien perdent de leur importance, je me sens bien et plein d’énergie. Sortir, bouger, respirer le grand air et se recueillir un peu vaut mieux que toutes les thérapies du monde.
La vue au sommet donne sur Seto et ses environs et n’a rien de vraiment exceptionnelle. Les jours de grande clarté il parait que l’on peut voir le Mont Haku au loin, mais je préfère déjà m’estimer heureux qu’il ne pleuve pas puisqu’en ce milieu de septembre les typhons rôdent autour de l’archipel. Sur les bancs prévus à cet effet, une dizaine de personnes éparpillées ingurgitent leurs onigiri, une radio branchée sur la NHK gueule du enka.
Lorsque je rejoins ma voiture au parking le vieil homme garé à côté de moi finit lui aussi sa balade et la conversation s’installe. ‘A l’époque je venais une fois par semaine et j’allais jusqu’au sommet ! Pendant que tu es encore jeune (?), vas voir les hautes montagnes, les Alpes japonaises …’ me conseille-t-il …