
Si je me souviens vaguement que la dernière fois que je me suis baladé à l’université de Nagoya l’allée principale était en travaux, j’ai été fort surpris de voir le résultat dans le dernier numéro du magazine d’architecture Shinkenchiku. Une balade s’impose malgré le temps maussade cette semaine, en espérant qu’il ne pleuve pas – emoji mains qui prient.
Le bâtiment Common Nexus (東海国立大学機構 Common Nexus), surnommé ComoNe, situé sur le campus Higashiyama de l’Université de Nagoya, a été conçu par le cabinet d’architecture de Tetsuo Kobori (小堀哲夫). Il a pour mission de favoriser la co-création, l’échange intergénérationnel et interdisciplinaire en mettant à disposition des espaces ouverts à la communauté universitaire, aux chercheurs, aux artistes, ainsi qu’aux habitants locaux et aux enfants. Vue de face, on a l’impression à première vue que les infrastructures sont situées sous-terre, le plan de verdure incliné que l’on a devant soi formant le toit du bâtiment tout en faisant également office de terrasse. Je suppose que par beau temps on peut s’y balader librement mais aujourd’hui l’accès y est malheureusement interdit, ce qui ne m’empêche pas d’emprunter les différentes passerelles, faisant dépasser ma tête ici et là, à chaque fois d’un nouvel endroit, comme un chien de prairie curieux.
La pluie se met à tomber, je me réfugié à l’intérieur. Grace aux façades en verre l’endroit est particulièrement lumineux malgré le temps au dehors. Il n’y a pas un bruit, au point que je me demande si j’ai vraiment le droit d’être là, mais les employés ne semblent pas vouloir me chasser quand je les croise. Partout, des étudiants seuls ou en groupes, sur leurs tablettes ou leurs ordinateurs sont en train de recréer le monde de demain. L’atmosphère du lieu incite à la réflexion et aux études, et je ne peux m’empêcher de regretter de ne pas avoir poursuivi les miennes un peu plus loin, peut-être jusqu’à la recherche, en sociologie japonaise ou en linguistique. J’ai bien conscience que j’en ai une vision romancée de la profession, celle du type entouré de piles de livres, absorbé dans ses lectures, écrivant sur ce qu’il aime. Il m’arrive de me demander si ce blog n’est pas d’une certaine manière ma façon de vivre cette ‘vocation’ manquée. Mais vu le chaos qui règne dans ces pages, je peine à croire que je serai allé bien loin.