le mot du jour : 挨拶 – aisatsu
Les salutations, au Japon, c’est fondamental. Toute journée de travail commence par des salutations. Elle se poursuit en salutations. Elle se finit en salutations également.
Devoir saluer le client, cela semble aller de soi. Rassembler l’équipe du matin ou de midi dans l’entrepot pour s’entraîner à saluer le client, cela l’est moins, mais on s’y fait. Après tout, on est un aéroport qui vise le titre ‘CS ( Customer Service ) Number One’, ou on ne l’est pas.
Ce qui est beaucoup plus amusant, c’est les salutations entre collègues. Je dis entre collègues, mais la plupart du temps, je salue des personnes que je ne connais même pas. Le principe est simple : Dans l’aéroport, qu’il s’agisse d’une zone réservée ou non, saluez tout ce qui porte un uniforme ! Du coup, tout y passe ; ( vrais ) collègues de travail, policiers, douaniers, mécaniciens, managers, videurs de poubelles, pilotes, hôtesses de l’air et j’en passe. Parfois j’en viens à me demander si dans cet aéroport il n’y a pas plus de travailleurs que de passagers.
Mais qu’ai-je donc de si passionnant à leur dire, à tout ces gens ? Principalement deux choses : 1. o-hayô-gozaimasu, qui signifie littéralement ‘Vous êtes bien matinal !’. Une sorte de ‘Bonjour !’, qui ne peut à priori être utilisé que lorsque vous voyez une personne pour la première fois de la journée. Cependant, passé une certaine heure (11:59 ?), vous ne pouvez utiliser cette formule que pour des personnes que vous connaissez, sans quoi vous donnez l’impression de tout juste sortir du lit.
2. o-tsukaresama-desu, que l’on pourrait à peu près traduire par ‘merci de vous donner autant de peine’. Curieuse formule que voilà puisqu’elle permet à la fois de saluer quelqu’un qui est effectivement en train de travailler, comme votre collègue dans son rayon par exemple, ou devant son ordinateur, mais également le pilote que vous croisez dans le couloir ( travaille-t-il ? ), ou mieux, votre collègue qui est en train de se goinfrer au restaurant. Je ne me suis jamais amusé à compter le nombre de fois que j’utilise cette formule par jour, mais je suis certain qu’on doit bien atteindre la soixantaine.
3.o-saki-ni ( shitsurei shimasu ). ‘(Je me permets de ) partir avant vous’. Tout est dans le titre. Ma journée de travail s’achève, ne reste plus qu’à saluer encore la quinzaine de personnes que terminent en même temps que moi (cf.2), me changer et rentrer chez moi.