C’est l’été, ou le printemps. Quoiqu’il en soit, il fait plus de 20°C depuis plus d’une semaine. Je rentre du travail, il est dix heures du soir mais il fait agréablement doux et les 15 minutes que je prenais pour parcourir le chemin de la gare à chez moi en janvier en prennent désormais facilement 30. J’écoute Kyle Bobby Dunn. Expérimental, éléctroacoustique, mélange de Brian Eno (music for airports), d’Auch (kiss tomorrow goodbye ) et de Sutekh ( periods.make.sense). Chansons interminables, boucles, cacophonie, ambiance de fin du monde, de paradis, de naufragé sur une île. C’est paisible mais loin d’être bien gai.
Je marche lentement et me mets à rêvasser, été oblige, à mes potes, à la terrasse de l’Urb’s, à la fête nationale, à la fête de la musique, au BBQ’s, aux parties de foot improvisées sur le parking de l’Ecole Européenne ou sur la place du théâtre à deux heures du matin, au terrain de foot surpeuplé alors qu’il fait 40°C, aux fins de soirées à la ‘forêt magique’, la station service de l’autoroute dévalisée, aux bains de minuit et à toutes ces choses auxquelles je ne pourrais pas assister cette année et probablement les suivantes.
Je suis ici et le monde continue à tourner. C’est effrayant et rassurant à la fois. A mon retour, je ne comprendrais rien à ce qu’ils diront parce qu’il est des choses qui ne se racontent pas, il fallait tout simplement être là pour les vivre, avec eux. Je suis heureux ici et ils sont, je l’éspère, heureux là-bas. J’imagine que c’est ainsi que les choses devaient se passer.