Fuji Marathon Festa 2017 in Fuji Speedway [1]
La veille de la course, c’est le coup de théâtre : ’J’ai la crève, pas moyen de courir demain.’ Mon collègue, qui devait nous amener en voiture, déclare forfait. En vérité je ne suis qu’à moitié surpris puisque j’avais moi aussi attrapé un gros rhume le week-end précédent. Me voilà seul, obligé de conduire, et cela fait une semaine que la météo annonce de la pluie pour le jour J … J’hésite un moment, mais l’inscription est payée, cela fait deux mois que je m’entraîne pour cette course et mon collègue s’en voudra si je n’y participe pas. Allons-y, cela fera un truc à raconter sur le blog !
J’avais prévu de prendre la route vers 6h du matin avant que tout le monde se réveille, mais j’ai tellement bien dormi que je n’ai aucune peine à me lever tôt et file en douce autour de 5h passées. La course commence à 11h, il faut trois heures pour faire le trajet, j’ai presque le temps de passer faire un tour à l’aéroport de Shizuoka, qui est sur la route ! Si ce n’est que bien sûr il pleut … Si je fais toujours le chauffeur pour la famille, je me demande si ce n’est pas la première fois que je fais un tel trajet tout seul. J’en profite pour faire le beauf, fais gueuler ’Knights of Cydonia’ (Muse), ’Run Boy Run’ (Woodkid), le temps d’écouter en entier ’Discovery’ (Daft Punk) que je suis déjà à mi-chemin, aux alentours de Kakegawa.
Pause-café. Il ne pleut plus, mais il fait huit maigres degrés à peine. Cela ne m’inquiète pas plus que cela, j’ai préparé mes affaires comme si je partais pour une semaine, afin de pouvoir faire face à tout changement climatique, du beau temps au déluge. En effet, si jamais il m’arrivait la mauvaise idée de tomber malade, je peux être certain de ne plus pouvoir participer à la moindre course de toute ma vie.
De Kakegawa à Shizuoka, un tronçon d’autoroute prototype permet exceptionnellement de rouler à 110km/h au lieu des 100km/h habituels. 110 sur de longues lignes droites à trois voies ! Dans les même conditions, en Europe personne ne roulerait à moins de 130 – et le même trajet prendrait 30 minutes de moins. Alors que je roule déjà ’à vitesse démesurée’, bien sûr l’un ou l’autre fou du volant en voiture de sport me double à vive allure …
Je sors de l’autoroute un peu avant 9h. Je mets la radio locale, la météo annonce des températures bien basses pour la saison et la moitié des noms de villes qui défilent me sont inconnues, preuve que je suis bien dans le Kantô.
Je meurs de faim et la course démarre dans deux heures. Il doit certainement y avoir un stand de nourriture au départ de la course mais en plus d’être horriblement chers, les menus bien gras ne sont pas faits pour les coureurs, mais pour leurs familles qui vont grelotter dans le froid pendant deux heures. Dans une aire de repos j’engouffre vite-fait un plat de soba chaud ou flotte un morceau de tofu frit en forme de Mont Fuji. Vu le temps, c’est peut-être bien sous cette forme uniquement que je le verrai aujourd’hui.
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