初撮り – Tout ce qui a deux ailes me fait planer (16)

Posted by mahl on

初撮り … Hatsu-tori. Hatsu signifie ‘premier’, et tori prendre (une photo). Me rendre sur le Sky Deck appareil à la main dans les premiers jours de la nouvelle année est désormais un rituel, j’y vais même avant de m’y rendre au temple local ! En fin d’après-midi la lumière est douce et agréable mais le vent est glacial, impossible d’y rester bien longtemps. Les appareils étant de petite taille leur faible vitesse au décollage me permet de m’exercer au flou de filé. Je suis content d’enfin parvenir à prendre en photo l’un des avions roses de la compagnie low-cost Peach, nouvellement établie à Nagoya depuis le 24 décembre dernier.

Je ne me souviens plus de la dernière fois où j’étais en congé le 1er janvier, mais par chance ce fut le cas cette année. Nous avons passé la soirée du réveillon en famille devant le traditionnel Kōhaku-Uta-Gassen. Des chansons enka, quelques groupes d’idoles et beaucoup de pop ; sur le papier rien d’extraordinaire, mais la soirée m’aura permis de mettre des visages sur des chanteurs et chanteuses de tubes entendus bon gré mal gré tout au long de l’année. Et puis j’avoue, voir les enfants entonner en coeur certaines chansons était pour le moins craquant. Si chacun a ses petits favoris j’attendais beaucoup mieux du medley de Perfume, je n’accroche décidément pas à leur dernier titre ‘Time Warp‘. Tokyo Jihen faisait un peu figure d’ovni dans cette liste, le fait que la présentatrice de l’émission, Fumi Nikaido, soit fan du groupe m’a beaucoup amusé. J’ai été impressionné par la chorégraphie des danseurs-démons autour de LiSA, et ému à l’écoute du très beau morceau ‘Hadaka no kokoro‘ interprété par Aimyon, que j’aimais bien sans n’avoir jamais cherché à savoir qui en était l’auteur. La soirée aurait sans doute été encore plus agréable si l’on ne nous rappelait pas entre chaque chanson que ‘cette année, à cause du Covid ceci cela …’ Ne peut-on pas juste oublier ce foutu fléau quelques heures durant et passer un bon moment ?

Entre quelques chansons ennuyeuses nous zappons de temps en temps sur l’incroyable film indien ‘Muthu, Odoru maharaja’ (ムトゥ 踊るマハラジャ, brièvement Muthu, en anglais). Qu’il s’agisse des mimiques des personnages, des scènes de combats mal menées, des prises de vues peu orthodoxes ou encore de l’histoire rocambolesque, nous éclatons de rire, plutôt perplexes, ne sachant s’il s’agit là d’une comédie ou si ce genre de films est un standard du cinéma indien, auquel je ne connais rien à part Koi… Mil Gaya.

Le rituel qui est de regarder l’émission ‘Yuku toshi kuru toshi‘, diffusée pendant les 15 dernières minutes de l’année, est sans aucun doute mon moment préféré du réveillon. Après l’euphorie (?) du Kôhaku, place au recueillement en visitant silencieusement quelques uns des plus beaux temples et lieux touristiques du Japon. Cette année l’émission s’ouvre sur le temple Enryaku-ji situé sur le mont Hiei surplombant Kyoto, où je me suis promis d’aller très prochainement. Les images sont sublimes, les caméras nous amènent souvent dans des endroits auxquels l’on n’a normalement pas accès, nous dégustons chaque minute sans dire mot jusqu’à ce que les moines fassent sonner la cloche du temple Jindai-ji à Tokyo à minuit. A la télé quelques gens applaudissent dans la foule, un feu d’artifice retentit au loin. Nous éteignons le poste et nous souhaitons la bonne année. Plus un bruit ni dans la maison ni au dehors.


Comments ( 2 )

  1. fgautron
    Salut mahl, j'aime aussi beaucoup les dernières images de l'année sur NHK surtout quand ce sont des lieux perdus en montagne sous la neige qui sont choisis (ce qui n'est pas souvent le cas malheureusement). Les images sont très belles en effet, surtout avec l'éclairage qui est mis en place. On imagine bien le froid dehors et ça nous prépare en général à sortir également après minuit au sanctuaire le plus proche. Enfin, c'est le rituel annuel, mais nous ne sommes pas sortis cette année pour cause de ce qu'on sait, ce qui est bien dommage. Il y a comme un aspect solennel dans ces images de temples et sanctuaires, et le quasi silence joue beaucoup en ce sens. L'excitation soudaine de Nikaido Fumi m'a aussi beaucoup amusé, surtout que Uchimura avait l'air d'être au courant qu'elle était fan de Sheena Ringo. En fait, je guette toujours dans Kōhaku les moments qui sortent un peu du script très préparé qu'impose le formalise de la NHK (quand ça dépasse un peu du cadre). J'aimais bien quand Ayase Haruka présentait avec Uchimura car elle est toujours légèrement à côté du rythme de l'émission. Nikaido Fumi me semble plus 'carrée' d'où l'étonnement d'autant plus marqué quant à sa réaction. Un peu comme Yoshioka Riho dans Music Station, elle avait l'air tout à fait sincère et je trouve que leurs réactions se ressemblaient assez, à des degrés différents. Du coup à la fin du morceau, Sheena ne savait plus trop quoi répondre ou commenter, et je ne l'ai de toute façon jamais vu très spontanée dans ce genre de situations imprévues. Enfin, on ne voit pas souvent ce genre de réactions enthousiastes à la télé avant le passage d'un/une artiste, d'autant plus sur la NHK. J'y vois un côté passionnel (qui me rassure un peu). Je trouve aussi que Tokyo Jihen était un eu à part par rapport au reste de l'émission, mais ça a souvent été le cas. Je me souviens d'un Kōhaku où SR chantait en kimono noir devant la mairie de Tokyo à Nishi-Shinjuku (Seishun no Mabataki en 2016). Je trouve qu'il faudrait que NHK diversifie un peu le programme, car il y a trop de Johnny's ou même des artistes qui sont invités par principe mais sans réelle actualité sur l'année. J'aimais bien aussi la prestation de Lisa car elle s'y donne toujours à fond, mais c'était quasiment la même que l'année dernière. J'étais curieux de voir Yoasobi également car on les a tellement entendu cette année, et le lieu où c'était filmé était intéressant (le nouveau musée des éditions Kadokawa, conçu par l'architecte Kengo Kuma, dont je parle souvent). Bonne continuation!
    • mahl
      fgautron > Merci pour ton commentaire ! Oui les Johnny's ... Comme les 'groupes en 46', ce n'est même plus un problème de qualité musicale, c'est juste qu'on n'en peut plus de les voir partout. Comme on dit en japonais, 'je ne le dirai pas à haute voix', mais quand le groupe Arashi a fini son répertoire pendant le Kōhaku, je n'ai pu m'empêcher de me dire 'bon débarras'. Sur quoi ma femme m'a répondu 'Dis ça en dehors de la maison et tu te fais lyncher' ; ) En même temps, l'émission est suivie par un tiers de la population, il en faut pour tous les goûts quoiqu'on en dise dans l'ensemble on passe un bon moment. En l'absence de tout spectateur dans la salle cette année l'émission m'a eu l'air encore plus carrée, ou du moins plus sobre que d'habitude. J'aimerai bien voir la tête en coulisse des producteurs lors des malaises provoqués par Shigeru Izumiya (2013) ou DJ OZMA (2006) ... C'était donc le musée Kadokawa ! J'étais persuadé d'avoir vu le bâtiment quelque part dans les revue mais n'arrivais pas à me souvenir de son nom. Décidément les belles architectures se multiplient dans Tokyo et ses environs, entre le Shibuya Scramble Square et le Shibuya Parco Hulic Building etc, il me tarde de me rendre à la capitale, mais ce n'est vraiment pas le moment. Ton blog me fait faire de jolies balades en attendant : )