Le Toyota Municipal Museum of Art, qui fait l’objet des deux derniers billets, est l’oeuvre de l’architecte Taniguchi Yoshio (谷口吉生). Si Taniguchi Yoshio est notamment connu comme étant le concepteur du plan de rénovation du Museum of Modern Art (MoMA) de New York, il a également travaillé sur des musées symboliques du Japon, dont celui de la ville de Toyota. Les jardins aux alentours du musée sont quant à eux arrangés par un certain Peter Walker, architecte du paysage a qui l’on doit le célèbre projet Jewel Changi Airport, complexe commercial en verre comportant en son sein la plus haute chute d’eau en intérieur au monde, et ce en plein milieu du septième aéroport mondial en termes de trafic aérien.
L’architecture du bâtiment est une oeuvre d’art à part entière, et je pense avoir passé au moins de temps à l’extérieur qu’à l’intérieur du musée. Il me semble que je pourrais passer la journée à me balader autour à contempler la manière dont les ombres se transforment au fur et à mesure que le soleil monte dans le ciel. A l’étage l’on découvre un plan d’eau et une curieuse installation, The Colors Suspended: 3 Exploded Cabin (3つの破裂した小屋, 2003), de l’artiste, peintre, sculpteur et plasticien français Daniel Buren : Trois cabines dont l’intérieur est respectivement bleu, rouge ou jaune. La façade extérieure est intégralement recouverte de miroirs et de chaque côté se trouve une ouverture d’où l’on peut entrer à l’intérieur. A quelques pas devant chaque porte se trouve une cloison faisant la taille d’une porte. L’une de ses faces est de la même couleur que celle de la cabane, l’autre face est à nouveau constituée d’un miroir. La lumière du soleil, le paysage environnant, le musée et les visiteurs se reflète de toutes parts, s’entrechevêtrent au point que je ne peux pas affirmer avec certitude ne pas apparaître dans le pan d’un ou l’autre miroir. J’essaie de découper les images, d’y insérer des personnes ou de faire coïncider les lignes de bâtiments différents.
J’écris ces quelques lignes en écoutant IRIS: A Space Opera, l’époustouflante performance du groupe Justice. Je possède le premier album du groupe ( † , 2007) mais je ne l’ai pas écoute depuis un bon bout de temps. Au fur et a mesure que les titres défilent parfaitement enchaînés je me rends compte que j’en attribuait un certain nombre à leur compatriote français Jackson And His Computerband (Smash, 2005). C’était alors l’âge d’or de la ‘French House‘, toute la clique du label Ed Banger produisait à foison, je m’y suis perdu en cours de route … J’ai pris énormément de photos de l’installation de Buren, me mettant au centre de chacune des trois cabanes et photographiant chacune des quatre sorties, puis, à l’inverse, capturant chaque cloison à plus ou moins la même distance de celle-ci. En écoutant le concert m’est venu à l’idée de créer une animation ou une video où ces photos s’alterneraient au rythme de la musique. Dieu seul sait si cette Nième idée verra le jour ou non …