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vie du blog

En travaux (perpétuels) – Yappa! (1)

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Les visiteurs les plus attentifs auront peut-être remarqué l’apparition d’une nouvelle rubrique dans le menu en haut de page. Yappa! est la version abrégée de l’adverbe yappari, qui signifie ‘comme je l’imaginais’ ou ‘comme il fallait s’y attendre’. Yappa photos … y’a pas photo … ou plutôt si … enfin bref. Ce n’est certainement pas le titre le plus fantastique qui soit mais l’utilisation d’expressions japonaises dans le genre me rappelle le bon vieux temps où il y avait encore sur la toile tellement de blogs qu’un titre accrocheur ou original pouvait faire toute la différence. C’est ainsi que très tôt déjà des titres comme ‘itadakimasu‘ et surtout, le très beau ‘ah, itten, torimashita ne !‘ – aujourd’hui tous abandonnés, avaient réussi à attirer ma curiosité et de par leur contenu à faire de moi un lecteur fidèle de blogs en général.

Cela faisait un certain temps déjà que je souhaitais regrouper mes photos par thèmes quelque part, sans souffrir de la rame narrative qu’implique la rédaction d’un billet. J’y ai fréquemment mentionné, comme des mémos m’étant adressés, l’une ou l’autre idée de série en disant ‘il serait amusant de …’, mais n’ai jamais pris la peine de franchir le premier pas. Sur Yappa! il est temps de m’amuser un peu ! Je me lance donc dans une ébauche d’embryon de début de série(s) que je vais étoffer et arranger au fur et à mesure pour n’en parler ici que lors d’améliorations ou de changements importants. Ce sera également (surtout) l’occasion de me mettre sérieusement à apprendre à retoucher mes photos.

Puisque nous sommes partis sur un billet ‘vie du blog‘ … J’ai dépassé les 80% d’espace disponible sur mon serveur. Je n’avais jusqu’à présent pas trop fait attention à la chose mais j’ai dû faire face au problème après avoir rencontré quelques difficultés pour y uploader de nouvelles photos, sans trop comprendre s’il y’a véritablement un rapport. A vrai dire, la chose me laisse songeur et dubitatif. Je ne me sens pas le courage de réduire une à une la taille ou de changer le format de toutes les photos du blog alors que j’ai déjà mis plusieurs années à corriger les articles victime de mojibake lors de la précédente migration, et même s’il existait un moyen d’automatiser la chose la solution ne serait que temporaire. Si entretenir ce blog me coûte de l’argent et passer au forfait supérieur représente un petit investissement, je ne vois pas dans l’immédiat comment il pourrait m’apporter le moindre revenu. Le renouvellement n’est que dans 6 mois mais je suis cela dit parfois frustré par le manque total de liberté dans WordPress (quelle galère pour trouver un thème ‘pleine page’…) au point que changer de crémerie pour un constructeur de page dit wysiwyg pourrait être une solution, même si avoir probablement avoir à lutter une nouvelle fois avec le service clientèle lors du processus de migration ne m’enchante guère. Ne serait-ce pas là une excellente occasion d’en finir et de fermer boutique ? Je plaisante, je me serai posé sérieusement la question si je m’étais trouvé dans une période difficile mais pour le moment la motivation est au rendez-vous, notamment grâce à un petit coup de pouce du destin (sur lequel je reviendrais une fois prochaine) qui m’a convaincu une nouvelle fois des bienfaits de la persévérance.

Nagoya/Nagoya

‘It’s good to see green’ (3) – Atsuta-ku, Nagoya

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Atsuta Jingu camphrier géant
Atsuta Jingu
Atsuta Jingu prêtres shintoïstes
Atsuta Nagoya homme qui se repose
Nagoya Atsuta maison recouverte de plantes
plantes vertes qui dépassent d'un muret

Comme les années précédentes je recherche un peu d’ombre et de fraîcheur dans le grand parc qui entoure le sanctuaire Atsuta Jingū, au sud de Nagoya. Bien que nous soyons en semaine l’endroit est anormalement animé, des groupes de vingt à trente touristes aussi bien japonais qu’étrangers déambulant dans les allées, s’amassent autour de l’autel principal pour prier puis se succèdent pour prendre des photos de groupe, le photographe à chaque fois obligé de reprendre plusieurs fois la photo parce qu’un distrait ne regardait pas l’appareil ou avait les yeux fermés. J’étais venu pour trouver un peu de tranquillité et de sérénité dans un lieu sacré mais le brouhaha provoqué par tout ce monde qui parle en même temps, les bruit de pas dans le gravier et la poussière qu’ils lèvent, le mouvement incessant de la foule m’épuisent plus que nécessaire. Si la chaleur accablante doit y être pour beaucoup dans mon manque d’enthousiasme, le contraste flagrant avec ma promenade au Zenkōji le mois dernier dont j’étais revenu apaisé et empli d’un sentiment d’épanouissement, me laisse songeur.

Paradoxalement, je fuis donc le sanctuaire pour m’engouffrer dans les rues alentours mais j’ai vite fait de regretter ma décision. Le soleil est à son zénith, la lumière est blanche et éblouissante, écrasante et les ombres pratiquement inexistantes comme si je traversais quelque désert aride. Oasis sensorielle, il me semble que la simple vue d’une plante ou du moindre petit espace de verdure fait baisser ma température corporelle de quelques degrés. Je suis à l’affût, capture en photo pots de fleurs, maisons recouvertes de lierre et autres plantes qui se hissent au-dessus des murets. Les années passent mais ce thème m’obsède toujours autant …

livres/Nagoya

Une dernière page et au lit ! – Meieki, Sakae, Nagoya

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Nagono Nagoya
temple et panneaux publicitaires
jardin
pause
chaises
chaises
auto-ecole
voiture de sport

Avec les fortes chaleurs de ses dernières semaines il devient difficile de sortir se balader. A 8h du matin il fait déjà presque 30 degrés et ce n’est qu’en ralentissant le rythme de course que je parviens encore à courir autour de 10km sans m’évanouir. J’entame donc le stock de photos prises ces trois derniers mois avec une série de huit photos proposant quatre thèmes que l’on s’amusera (ou pas) à y chercher. Il n’y a pas forcement de réponse correcte, on interprète les photos comme on le veut, c’est cela qui est amusant.

Si une expression japonaise dit ‘l’automne, saison de la lecture’, (読書の秋), assommé par la chaleur, ébloui par la lumière, à défaut de pouvoir faire autre chose c’est pour moi l’été que je lis le plus. Après avoir donc en guise d’amuse-bouche relu comme chaque année ‘La trilogie new yorkaise’ de Paul Auster dans une édition ‘Livre de Poche’ datant de 1997 que je garde précieusement, je viens de terminer de lire en japonais Shippū Rondo (疾風ロンド, 2013) de l’auteur de romans policiers Keigo Higashino (東野 圭吾). S’il se lit très facilement je n’ai pas été particulièrement convaincu par cette histoire (Un employé mécontent d’une université vole une arme biologique appelée ‘K-55’ et menace de la déployer à moins qu’une rançon ne soit payée, mais meurt dans un accident de voiture sans que personne ne sache où l’arme a été cachée …) qui de par ses rebondissements invraisemblables m’a fait penser à un mauvais film hollywoodien. Justement, celui-ci semble avoir été adapté en film en 2016 avec Hiroshi Abe en tête d’affiche et cela n’a pas l’air d’être fantastique. Rien d’étonnant donc à ce que l’on ne trouve pas sa traduction parmi les nombreuses oeuvres disponibles en français chez Actes Sud. Dans ma pile de livres,  à lire au frais en sirotant un café glacé j’ai deux oeuvres de Yōko Ogawa (小川洋子)(Petites boites et Jeune fille à l’ouvrage), Pays de neige, le chef-d’oeuvre de Yasunari Kawabata qui a surgi de nulle part après un peu de rangement, 4321 de Paul Auster, que j’ai fini par me payer en version originale, Dune de Franck Herbert, en français, acheté lors de mon retour au pays en janvier et que je n’ai pas relu depuis vingt ans, et pour finir un roman japonais acheté vite-fait l’autre jour, mystérieusement intitulé ‘Labyrinth of Hortensia and the Minotaur‘ (一次元の挿し木) de Ryūnosuke Matsushita (松下 龍之介).

En été je préfère également la radio ou les podcasts à la télé. C’est avec un ravissement certain que je retrouve le journaliste et écrivain Richard Gaitet dans son émission Bookmakers sur ARTE Radio. J’avais longtemps écouté son émission littéraire Nova Book Box lorsqu’il était sur Radio Nova, et Le prix de la page 111, ‘le plus absurde des prix littéraires‘, qui récompense chaque année la meilleure page 111 d’un roman de la rentrée littéraire et que Gaitet anime avec un enthousiasme contagieux, m’a définitivement convaincu que la littérature et son analyse peuvent être autre chose qu’une épreuve de commentaire composé. Au lieu de survoles les textes je me suis mis à lire plus attentivement, en prenant mon temps. On apprécie un texte ou pas, on s’arrête, on tente d’expliquer pourquoi. Un peu comme les pubs à la télé … Je suis en train d’écouter un à un les cent et quelques épisodes de Bookmakers, hier j’ai religieusement dégusté celui avec Daniel Pennac, dont je me souviens avoir lu adolescent l’intégralité de la Saga Malaussène avec un immense plaisir. Si j’aime beaucoup cette émission dans laquelle on découvre le cheminement qui amène à l’écriture, la voix de Pennac a quelque chose d’apaisant et ses mots font mouche, il parle comme il écrit, c’est sublime.

Je suis conscient que ce billet n’a pas grand chose à voir avec le Japon. Je cherche des émissions du même style, en japonais, à propos d’auteurs japonais, mais ne tombe que sur des formats carrés ou trop courts, des échanges soporifiques sans passion, comme si la littérature devait nécessairement être quelque chose d’ennuyeux.