Un livre délivre (1) ‘La papeterie Tsubaki’- Ito Ogawa

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ツバキ文具店 – 小川系

Hatoko tient à Kamakura une petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère calligraphe. Elle y vend des fournitures scolaires aux collégiens du coin, et prend le relais en tant qu’écrivain public. Quels qu’ils soient, elle répond aux souhaits même les plus surprenants de ceux qui viennent la voir tour à tour : Cartes de voeux, mot de condoléances, lettres d’adieu mais aussi d’amour. Le choix de la calligraphie, du papier, de l’encre, de l’enveloppe ou encore du timbre, mais surtout cette lutte intérieure pour accoucher de chaque mot. On suit dans les moindres détails le difficile processus qu’implique la rédaction d’une ‘simple’ lettre.

Je n’ai pas acheté ce livre pour sa couverture, mais pour son titre. En vitesse, à l’aéroport de Nagoya avant de prendre mon vol pour Munich via Helsinki – j’achète rarement des livres, si ce n’est au départ de longs trajets en train, en bus ou en avion. En fin de compte j’aurai plutôt profité des trajets aller-retour pour passer en revue quelques films ratés au cours de l’année passée, mais une fois de retour au Japon j’ai eu tout le loisir de déguster ce bouquin.

À la lecture de toute chose en rapport avec la papeterie ou les instruments d’écriture, le temps s’écoule avec une agréable lenteur là où pour toute autre activité il défile à toute vitesse. En lire une vingtaine de pages dans le train au retour du travail me plonge dans un univers parallèle dans lequel les gens sont au fait du plaisir que l’on peut avoir à écrire une lettre ou même un journal, en choisissant longuement ses mots, et savent les efforts que cela demande.

Le rytme est extrêmement lent, beaucoup d’importance étant attribuée aux détails ( mais combien de fois tout au long de ce livre Hatoko se sert elle son foutu thé ? ) On se reconnaîtra dans les longues escapages descriptives relatives a l’écriture, ou bien on sautera quelques pages sans ne rien rater si ce n’est le plus important, qui n’est pas non pas l’intrigue, mais l’état d’esprit du livre.

Vivre lentement, à son rythme, n’est pas une chance, mais un choix. Cela demande des efforts et des sacrifices. Éteins cet écran, file à la librairie, achète ce bouquin (chez Les Éditions Philippe Picquier, plutôt bien traduit d’ailleurs si j’en crois quelques extraits trouvés sur le net) du papier et un stylo, et apprécie ta nouvelle vie qui commence aujourd’hui.