‘Rien ne change à part les saisons’ (2) – Kyōto
Kyoto, deuxième jour. Nous avions tellement de choses à nous raconter que nous nous sommes couchés tard la veille mais je n’ai presque pas eu à me forcer pour parvenir à me lever, enfiler mes chaussures de course, et en pyjama presque, courir 10km dans les rues de Kyoto, le ventre vide mais des étoiles plein la tête, émerveillé, me répétant sans cesse ‘c’est dingue, je cours au milieu de monuments sacrés’.
Nous passons la matinée aux alentours du Kiyomizudera (清水寺). Je me projette mentalement un millier d’années en arrière, aidé en cela par le fait que de nombreux touristes soient revêtus de kimonos et de yukatas disponibles en location. J’imagine à l’époque la béatitude des pèlerins venant parfois du bout du pays à la vue de ces grandioses bâtisses. Y’avait-il alors déjà autant de monde ? Pouvait-on distinguer divers dialectes dans le brouhaha incessant ? La notion de silence et de bruit occupe mes pensées partout où je vais, je me dis qu’il me faudra la prochaine fois laisser mon appareil photo à la maison et venir avec un dictaphone afin de mieux voir avec les oreilles. Bref. L’endroit, mais aussi les gens sont sublimes.
Fin d’après-midi à Fushimi Inari-taisha (伏見稲荷大社). Je suis moi-même surpris de ne jamais y être venu auparavant et suis heureux de partager mes premières impressions, moi qui jalousais mes amis de découvrir le Japon pour la première fois. Bien qu’il soit difficile de profiter de la spiritualité du site, le sentier qui passe à travers les milliers de portiques vermillons est esthétiquement sublime tandis que le soleil déjà bas forme des ombres sur les torii.