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'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

Tout ce qui a deux ailes me fait planer (2)

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Je suis dehors à 7h pour l’ouverture du Sky Deck après une nuit très calme. Il fait déjà 27 degrés mais il souffle un agréable vent frais, qui contrairement à ma séance précédente, souffle du nord au sud. Cela me permet de prendre mes photos sous un angle différent et m’évite d’être à contre-jour sur les décollages au fur et à mesure que le soleil monte dans le ciel.

A part moi je compte une dizaine de photographes. L’un d’eux, particulièrement acharné, commence à déballer sa valise et à monter trois appareils. Une fois son gigantesque télé-objectif monté, le plus gros fait la longueur de mon bras. Casque sur les oreilles, antenne qui dépasse de la poche de sa veste, il écoute certainement les échanges entre le pilote et la tour de contrôle.

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Je retrouve le Flower Jet de la session précédente. Les inverseurs de poussée à la verticale du jet privé Gulfstream G450 me fascinent, c’est la première fois que j’en vois de la sorte. Le temps de rêvasser à propos des avantages d’un tel procédé que le A320 d’Uzbekistan Airways est en bout de piste. La compagnie effectue quelques vols charters vers Guam en été. Tashkent, Urgench … rien que le nom des villes desservies offre un dépaysement total. Entre-temps le vent s’est fait plus fort, le Bombardier d’ANA décolle instantanément, je peux distinguer la tête du pilote qui est juste à ma hauteur.

Je compte maintenant autour de 30 personnes autour de moi. A les voir tous sortir leur attirail et vérifier leur smartphone toutes les deux minutes, il ne fait nulle doute qu’ils attendent comme moi la venue du Dreamlifter.

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Pour transporter les différentes pièces de ses avions construits un peu partout dans le monde, Airbus a ses Beluga, et Boeing ses Dreamlifter. Il n’existe que quatre Dreamlifter, mais ils viennent fréquemment à Nagoya, de nombreux sous-traitants étant localisés dans le coin. Néanmoins, la drôle de forme et la taille de l’engin, le boucan produit par ses quatre moteurs et l’irrégularité des allers et venues font de chaque visite un évènement.

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Plus que satisfait, je décide de quitter les lieux, la chaleur et la fatigue ont raison de moi. Tandis que le 787 de Japan Airlines en partance pour Narita quitte son spot, celui provenant de Bangkok atterrit et les deux appareils viennent s’aligner dans mon cadre. La probabilité que cela se reproduise est quasiment nulle. Je jubile !

balades au Japon

Shirakabako > Kurumayama > Kirigamine > Shirakabako (Chino-shi, Nagano pref.)

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Shirakabako

Shirakabako Royal Hill

Vue sur Shirakabako a partir de Kurumayama

Un planeur en haut de Kurumayama

Kirigamine

Kirigamine

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Shirakaba-ko ( Lac Shirakaba ), nous y sommes venus plusieurs fois en hiver. C’est ici que Louis a chaussé ses premiers skis, et la première fois en dix ans que j’ai eu la trouille en voiture quand en pleine montée la voiture devant nous s’est mise à patiner sur une plaque de verglas et  doucement reculer pour s’immobiliser à un petit mètre de nous. Pas de quoi donner envie d’aller ’toujours plus loin, toujours plus haut’ !

J’étais donc plus que ravi d’enfin pouvoir nous balader dans la montagne en voiture sans risquer nos vies. J’emprunte la ’Venus Line’ qui part du lac pour se faufiler entre la plaine de Kurumayama puis celle Kirigamine, entre 1,600 et 1,800 mètres. La route est parsemée de ’view points’, chaque arrêt dure bien plus longtemps que prévu tant la vue sur les plaines et les montagnes au loin est saisissante. Alors que l’UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc) à justement lieu dans quelques jours, je m’imagine à quel point il doit être agréable de courir, ou non, de voler plutôt, au milieu de ce décor de rêve.

Retour au lac. Il fait 23-25 degrés, j’en profite pour faire courir deux fois les 3.8km du tour du lac tandis que Léo me suit sur son Mountain Bike loué à l’hôtel. Rapide saut au bain public, buffet -et bière à volonté. Je dors instantanément, me réveille à 5h30. Je me balade aux abords du lac appareil à la main (les deux dernières photos) en rêvassant. De bon matin, pêcheurs, peintres, joggeurs, randonneurs et photographes sont disséminés autour du lac, et ils me semblent avoir tous quelque chose en commun : Ils sont en paix avec eux-même. Et à cet instant, le fait que je fasse pour ainsi dire ’partie du décor’ me rend fou de joie.

Oubliez le Japon et ses temples, allez plutôt à la montagne, c’est tout aussi spirituel !

le mot du jour/travail/vie quotidienne

Le mot du jour : Hanbôki

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Chaque année ça recommence. Si aux alentours du 15 août la France a ses chassés-croisés sur les autoroutes, le Japon est lui aussi sens dessus-dessous durant l’O-bon, période durant laquelle -en principe ‘les gens des grandes villes retournent à leur ville natale et s’occupent des tombes de leurs ancêtres‘.

Selon les entreprises et les hasards du calendrier, les salary-men sont en congés payés pendant une période de 7 à 10 jours voire plus s’ils parviennent à faire le pont. Oui, vous savez maintenant pourquoi Paris, Madrid et Londres ou encore Guam, Hawaï et Séoul pullulent de touristes japonais à cette période ! Alors qu’un billet d’avion pour la Corée du Sud coûte un bras, ne serait-ce que m’imaginer le prix d’un séjour d’une semaine à Hawaï d’un père de deux enfants me donne le vertige.

Et pourtant, l’aéroport est plein à craquer. A tel point que nous ne sommes pas autorisés a poser congé. Et nous voilà donc à devoir face à des hordes de voyageurs arrivant en train, en voiture ou en bus. L’aéroport a cela de magique que le voyage commence avant même que l’avion décolle. Les voyageurs ne sont plus eux même, surtout quand ils voyagent en groupe ou en famille : Ca rit, ça parle fort, et parfois c’est la panique : ’Non, les 400 passagers de ce vol n’attendront pas sagement 15 minutes ton arrivée juste parce que tu as eu une panne de réveil !’

Hanbôki, en anglais, se traduit par ‘busy saison’. En français je serais tenté de traduire le tout par ’C’est la foire !’ Encore une semaine a tenir !

balades au Japon

Chausu-yama ( Aichi pref. )

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Je ne me souviens pas avoir eu l’occasion de me balader en haute montagne en plein été étant enfant, et les seules images que j’ai en tête sont celles des étapes du Tour de France dans les Alpes. C’est ce dont je me suis rendu compte hier au cours d’une conversation lors du retour de notre escapade. Les larges prairies vertes qui contrastent avec le ciel bleu, les nuages si proches que l’on croirait pouvoir les toucher, les lacets interminables … Si j’ai toujours trouvé la montagne superbe, il aura fallu attendre ma venue au Japon et d’avoir la montagne ‘à ma porte’ pour pouvoir pleinement l’apprécier.

Après un éprouvant week-end passé à la mer il y a une semaine, il me fallait un peu de fraîcheur. Le typhon Noru se trimballe déjà au sud-ouest de l’archipel, la mer est agitée. Le temps est instable, on annonce d’éventuels éboulements de terre en haute montagne. Cependant l’été est trop court pour ne pas en profiter ! A défaut d’aller titiller les nuages comme le mois dernier, nous coupons la poire en deux et nous contenterons des 1.000 mètres du Mont Chausu (Chausu-yama) situé en bordure de la préfecture de Nagano et d’Aichi.

Comme nous ne sommes pas pressés nous préférons à l’autoroute la route 153 qui relie Nagoya à Iida. Cela nous fait traverser la cohue du centre-ville de Toyota, mais nous permet de jouir de cet instant de bonheur au moment de traverser le petit pont rouge qui sert -qui me semble servir- de frontière entre la ville et la montagne. Je coupe la clim’, ouvre grand les fenêtres et au bout de 500 mètres de route à l’ombre des arbres il fait déjà 4 ou 5 degrés de moins.

Arrivés à destination, il fait gris, ce qui accentue encore d’avantage la différence de température. Les gens déjeunent au milieu de la prairie, nourrissent biches et chèvres à la petite ferme improvisée. Le télé-siège est en marche malgré le ciel menaçant. Les enfants attrapent quelques insectes avec leurs épuisettes, nous faisons du canoé sur le petit étang. Toujours ce calme …

Fidèle à ma réputation d’homme-pluie, il se met à pleuvoir. L’averse est assez violente, je me félicite de ne pas être monté au sommet. Lorsque la pluie cesse la brume se lève. Nous sommes dans les nuages, le petit vent est très agréable. Je rêvasse dix longues minutes sur mon banc, si loin des tracas et de la chaleur de la ville.

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musiques

la sélection du moi(s) [0717]

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Je reprends cette petite série de sélections musicales, bien pratique quand on est en manque d’inspiration et/ou de temps. Enfin juillet, c’est l’été !

(Le contenu des vidéos n’est pas pris en compte lors de la rédaction du billet)

Bowland & Cameron – Blue Danube

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=KWdr3gyd7X0&w=560&h=315]

Un Best-of de Bob Marley doit être le seul album de reggae dans ma discographie. Bref, je n’y connais strictement rien ! Chanté, ça passe encore, mais j’ai du mal avec ces interminables et incompréhensibles passages toastés. Le fait qu’au Japon le reggae en général ait depuis quelques années pas mal de succès sans qu’aucun de ses adhérants ne soit en mesure de m’expliquer pourquoi, et qu’au Tsutaya du coin le rayon j-reggae ait envahi deux des trois rayons électro ne fait rien pour arranger les choses.

‘Blue Danube’ est un titre dub instrumental, je suis donc épargné de toute vocifération. L’intro a la flûte à ce quelque chose d’aérien qui me fait penser au ‘Summertime’ d’Herbie Mann découvert en début d’année, et le petit air nonchalant de trompette me trotte dans la tête plusieurs jours durant. Et puis il y surtout la ligne de basse bien grasse qui raccorde les différentes parties. On ne sait plus trop si c’est du jazz ou du reggae en fin de compte …

Quoiqu’il en soit, c’est l’été, je fais mon beauf en voiture, musique à fond, toutes vitres ouvertes – les enfants à l’arrière. C’est un autre ‘Summertime’, celui de Dj Jazzy Jeff & The Fresh Prince : ‘Chillin’ in the car they spent all day waxin’ / Leanin’ to the side but you can’t speed through / Two miles an hour so everybody sees you.’

The Avalanches – Subways

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=bPIMfOIuEe4&w=560&h=315]

C’est à la fois funk, à la fois house, plutôt agréable non ? Sur l’album ‘Wildflower’, ‘Subways’ est suivi de ‘Going Home’, qui sert de transition à ‘If I was a Folkstar’ et c’est ce dernier titre que je voulais présenter, mais je n’ai pas réussi à trouver de source.

Tim Hecker – Virginal ii

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=oClZk2GBYTA&w=560&h=315]

Au Japon, l’été, pour oublier la chaleur une coutume veut qu’a la tombée de la nuit on se raconte entre potes des histoires effrayantes qui vous glacent le sang. Si vous n’avez pas d’amis, écoutez Tim Hecker, l’effet est le même …

La boucle hypnotisante du début qui se répète pendant trois longues minutes, ces sons étranges qui prennent le relais, cette montée en puissance … L’album ‘Virgins’, dans son intégralité est du même acabit. Dérangeant, dérangé, la bande son de votre meilleur thriller. Vous ne trouvez pas qu’il fait frais d’un coup ?

 

P.S. Tout commentaire sera la bienvenue, j’adore parler musique. Je suis aussi disponible sur last.fm.

 

 

balades au Japon

‘Fraîcheur de vivre …’ (Kaida Kogen, Nagano)

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35 degrés à l’ombre ? Courage, fuyons ! Pour le ‘plateau de Kaida’, situé à trois heures de route de Nagoya. Le plateau et ses environs sont dominés par l’Ontake-san (3,076m), imposante montagne réputée pour les randonnées et les sports d’hiver.

A l’aller nous faisons un détour par ‘Nezame no toko’, dans le district de Kiso, puis les enfants font du cheval dans le plateau de Kaida. Nous pêchons quelques poissons dans un ‘tsuri hori’ (bassin de pêche) et pendant qu’elle grille au feu de bois ce qui fera un délicieux quatre heures, une sympathique grand-mère nous explique que même en plein été, on n’utilise pas l’air conditionné dans la région. Un ventilateur, pourquoi faire ? A la petite auberge ou nous passons la nuit, en pleine campagne, au dîner tout le monde est en manches longues. Nous fermons même la fenêtre pour dormir la nuit !

Le lendemain matin nous attaquons l’ascension de l’Ontake-san. La montée en cabine téléphérique coûte un bras mais offre 15 minutes de bonheur. La vue est splendide, les enfants sont surexcités, leurs plus beaux sourires aux lèvres. ‘Priceless’, comme dirait l’autre. En haut, a 2,150m il fait presque froid. Je fais le plein d’oxygène, rêvasse, me promet d’aller jusqu’au au sommet dans quelques années.

L’escapade donne faim. A midi, c’est soba. Comme hier midi, et hier soir aussi d’ailleurs. C’est la spécialité a Nagano, mais il y a tant de variétés différentes que l’on ne s’en lasse jamais.

Déjà il faut rentrer, ‘retour a la civilisation’ via un petit crochet au touristique Tsumago-juku. Il refait chaud, quoique la balade soit agréable avec ces petites ruelles et maisons en bois.

Nagoya. 20 heures, 30 degrés. Cette désagréable bouffée d’air chaud quand j’ouvre la porte de la voiture. Le temps de porter les enfants à leur chambre que je suis en sueur. Peut-être ai-je rêvé ?

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balades au Japon

En attendant l’été (Wakasa, Fukui)

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Nous prenons la route vers 5h du matin pour cette petite baie tranquille perdue au fond de la presqu’île de Tsunegami, dans la préfecture de Fukui. Pour nous il s’agit d’un anaba, mot que l’on utilise pour désigner un ‘petit coin perdu uniquement connu des habitués’.

Fukui est victime de son succes. Ses plages tout au long de la mer du Japon sont superbes mais bourrées de monde : Places de parking hors de prix, nourriture immonde, musique infâme qui gueule des haut-parleurs. Entassés sur la plage, avec le voisin qui fait un BBQ à deux mètres de ta tente t’envoyant sa fumée en pleine tronche … Plus jamais !

Quand nous arrivons vers 8h il fait gris et autour de 27 degrés, l’eau est presque froide. Une dizaine de pêcheurs dispersés sont en pleine méditation. Un bateau de pêche quitte la baie de temps à autre, offrant aux enfants quelques vagues pour faire les fous. Puis ils replongent attraper les petits poissons avec leurs épuisettes. Ah, ce calme …

 

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

Tout ce qui a deux ailes me fait planer (1)

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Une fois mon service de nuit terminé, l’un de mes petits plaisirs est de me ruer sur le Sky Deck pour y prendre une ou deux centaines de photos, puisque c’est le matin entre 8 et 10 heures qu’il y a le plus de trafic.

Il a plu pendant la nuit, l’exercice du jour consiste à parvenir à prendre en photo les trainées de vapeurs sur les ailes d’avions au décollage de la piste encore humide.  Gros nuages menaçants, brouillard, et au final les averses … les conditions étant mauvaises, je suis obligé d’abandonner la partie avant que les ‘gros porteurs’ n’entrent en scène.

En guise de lot de consolation j’aurai tout de même droit au décollage du ‘Flower Jet’ d’ANA et au ‘Jimbee Jet’ de la JTA. Au fur et à mesure que je prends mes photos je suis comme hypnotisé par les feux de roulage rouges clignotants qui se reflètent sur le sol humide.

Je parviens tant bien que mal à prendre une seule photo à peu près potable du phénomene sur le seul ‘moyen-courrier’ du lot, un vieux Boeing 767 d’ANA en partance pour Tokyo (Narita). Le week-end l’engin est d’habitude plein à craquer ; principalement des voyageurs en transit pour des destinations qui n’ont pas de ligne directe à partir de Nagoya. Aujourd’hui nous sommes jeudi, l’avion semble léger, il ne lui faut qu’un peu plus de la moitié de la piste pour décoller, assez tôt pour que je puisse prendre ma photo et repartir en ayant accompli mon objectif.

Ah oui ! Entre décembre 2013 et juin 2017, je suis devenu un fana d’aviation. Piètre photographe, mais fana quand même.

vie quotidienne

‘Toute cette pluie, c’est jamais que de l’eau’

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Pour moi qui adore les statistiques, l’obsession qu’ont les japonais a referencer les evenements climatiques et naturels majeurs tout au long de l’annee me fait jubiler : Eclosion et fanements des fleurs de cerisiers, naissance du premier typhon ou premiere neige … Tous sont homologues par la ‘Japan Meteorological Agency’, par region, puis relayes dans les differents medias.

Le principal sujet du moment, c’est évidemment la saison des pluies ! Le 7 juin dernier, en ouverture du journal de 19h, la speakerine annonçait d’un air grave : ‘Aujourd’hui, c’est officiel, la région de Tokai entre en saison des pluies !’ Chaque année j’attends que dans un vent de folie ces coincés-du-derrière de la NHK sortent en plein plateau un parapluie, sautillent en fredonnant ‘Singing in the rain’, mais non, cette année non plus, le miracle n’aura pas lieu.

‘Saison des pluies ? On crève pas de chaud depuis une semaine ?’ Mon collègue a eu la même réflexion que moi. La saison des pluies porte cette année bien mal son nom, on a avoisine les 30 degrés pendant 10 jours. Cela ne me gène nullement en soi puisque j’ai horreur de cette saison, je crains juste que cela ne retarde l’arrivée de ma sacro-sainte saison estivale. La saison des pluies, la vraie, désagréable avec son air irrespirable, le plus tôt elle arrivera, le plus tôt on en aura terminé.

Dans la nuit du 20 au 21 juin, il s’est enfin mis a pleuvoir. Sous le déluge, les trains se sont même arrêtés et quelques vols ont été annulés. Je n’en demandais pas tant, désolé. La météo dans le journal ne saurait être plus explicite …

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musiques

‘Ecoutes, Feist-toi plaisir !’

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IMG_20170616_134822Quand ai-je écouté un album pour la dernière fois ? Non pas en marchant, en lisant ou même en dessinant, mais au calme. Concentré sur la musique, sur son contenu, sur la signification de chaque mot, de chaque note.

Assis sur un banc d’une terrasse, je tente, donc, d’écouter ‘Pleasures’, le nouvel album de Feist. Je ne sais que faire de mes mains et encore moins ou poser mon regard. Je fixe l’horizon, ferme les yeux de temps a autre. Au bout de 4 titres – aux alentours de ‘Lost Dreams’ je n’y tiens plus ! Je sors un stylo, du papier, et griffonne quelques notes. Ce sera ce qui m’aura amené à reprendre l’écriture de ce blog.

La concentration nécessaire a l’écoute est-elle ce qui rend un concert de musique classique aussi peu accessible ? S’y endort-on épuisé par l’effort et non par l’ennui ? Le temps de penser à tout cela que je suis déjà 3 ou 4 titres plus loin, à ‘The Wind’ plus exactement.

Je me reprends, me concentre à nouveau sur l’album. 15 minutes plus tard – m’est-il donc impossible d’être attentif plus longtemps ? Alors que débute ‘I’m not running away’, je me rends compte que déjà la fin de l’album est imminente. Cela me rend un peu triste et nostalgique, comme un vacancier qui savoure ses derniers instants au bord de quelque plage paradisiaque avant son retour au pays.

Le dernier titre s’est terminé et j’ai enlevé mes écouteurs. Un môme passe derrière moi en criant. Le bruit du trafic en contre-bas. Au loin retentit la sonnerie annonçant la fin des cours. Je reste assis 5 minutes, lessivé.

Cela fait bien longtemps qu’un album ne m’avait pas mis dans un tel état. Au fait, quand ai-je écouté un album pour la dernière fois … ?