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Nagano/Nagano

Tateshina, again .. (Kirigamine & Kurumayama, Nagano pref.)

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Tateshina 蓼科 Nagato Farm 長門ファーム
Tateshina 蓼科 chevaux
Tateshina Shirakaba-ko coureurs
Vue sur Lac Shirakaba du haut du Kurumayama-san
Sommet du Kurumayama-san
Tateshina
Tateshina
Tateshina
Tateshina
Tateshina

Si parmi les gens qui aiment voyager il y a ceux qui partent à chaque fois vers une nouvelle destination afin de découvrir de nouveaux lieux ou paysages et ceux qui reviennent régulièrement aux endroits qui leur plaisent, pour ce qui est de nos balades en famille je pense que nous faisons clairement partie de la seconde catégorie. Nous voici donc, juste avant les vacances o-bon, une nouvelle fois pour le week-end dans le bourg de Tateshina (蓼科), plus exactement dans les environs du Lac Shirakaba (白樺湖), devenu au fil des années une sorte de lieu de retraite nous permettant de fuir la canicule en été ou de profiter des sports d’hiver.

Arrivés au lac en début d’après-midi, nous faisons un tour à la ferme Nagato Farm (長門牧場) pour y manger une délicieuse et crémeuse glace, puis allons côtoyer les chevaux dans le champ qui borde un parc sur le même plateau. Un parcours de cross country y a été aménagé, j’aurai volontiers couru un peu mais le travail m’attend ! En effet, nous allons passer la nuit dans un bungalow fourni avec tout le matériel nécessaire pour faire un BBQ, il faut aller acheter les ingrédients au Tsuruya (chaîne de supermarché local) le plus proche, couper les légumes et préparer le feu. Il y a près de dix degrés de différence avec Nagoya, en soirée il fait à peine 25 degrés, nous sommes même obligés de sortir les couvertures pour dormir.

Réveil aux aurores et balade de bonne heure aux abords du lac. Il n’est même pas sept heures du matin que l’on peut apercevoir des nombreux groupes de cinq ou six personnes courant à toute allure autour du lac. Ta-ta-ta-ta, leur foulée est légère et régulière, c’est à peine s’ils touchent le sol. Il s’agit d’étudiants qui s’entrainent pour les courses de relais ekiden, je reconnais l’uniforme de Tokai University (東海大学) mais je ne suis pas assez au fait pour être en mesure de reconnaître qui que ce soit. Après le petit déjeuner je fais le tour du lac une fois seul en courant, puis à vélo avec les enfants.

Nous empruntons en voiture la Venus Line et zigzaguons sur les flancs du Mont Kirigamine 霧ヶ峰, montagne qui fait partie des 100 montagnes célèbres du Japon (et donne son nom à une série de climatiseurs dont ‘le flux d’air naturel s’inspire des mouvements d’air naturels de la légère brise qui souffle sur le mont Kirigaminé, lieu de villégiature très prisé au Japon pour se ressourcer’.) Apres avoir déjeuné à la cafétéria de ce qui semble être une station de ski en hiver, nous empruntons le télésiège jusqu’en haut du Mont Kurumayama. La montée se fait en deux étapes et prend 15 minutes. Arrivés au sommet situé à 1925m, nous sommes presque dans les nuages et il y fait même froid. La vue sur le lac Shirakaba en contrebas est superbe. Nous contemplons longuement les montagnes et vallées alentours, redescendons légèrement sur l’autre versant derrière le radar météorologique. On peut distinguer quelques randonneurs par-ci par-là, à l’approche de l’UTMB qui aura lieu deux semaines plus tard je ne peux m’empêcher de me voir y courir ‘en sautant (…) comme un cabri‘. Je propose aux autres de m’attendre en bas pendant que j’entreprends la descente à pieds plutôt qu’en télésiège, mais non seulement ma proposition est refusée, mais j’en prends pour mon grade. Et dire que si cela ne tenait qu’à moi j’aurai même fait la montée à pieds ! Dans ma tête je me projette déjà dans ma future balade et m’achète en douce au magasin de souvenirs une carte des environs que je consulte pendant qu’ils mettent deux éternités à faire le tour du magasin ; en partant de la maison à cinq heures j’arrive ici à huit heures, cela me ferait huit heures de balade …

Nous poursuivons notre balade le long de la Venus Line en nous arrêtant aux nombreux points d’observation, descendons à chaque fois de voiture et nous baladons une dizaine de minutes, de sorte que nous n’avançons guère, mais cela n’a aucune importance. Toute cette verdure, l’absence de bâtiments, l’immensité des pleines qui nous entourent, la fraîcheur … mais pourquoi tenons nous tant à vivre les uns sur les autres alors qu’on est si bien ici ?

Nagano/Nagano

‘White, wild horses, they will take me away …’ – Kaida Kōgen, Nagano

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Nous ferons dans la journée l’aller-retour vers Kaida Kōgen (開田高原), le Plateau de Kaida, au pied du Mont Ontake (御嶽山), préfecture de Nagano. Il faut un peu moins de trois heures de route en prenant l’autoroute jusqu’à Nakatsugawa puis longeant la route nationale 19 qui relie Nagoya à Nagano. Nous étions venus il y a trois ans dans les environs en hiver pour faire du ski à Kiso-Fukushima (木曽福島), mais en dehors des sports d’hiver la fois précédente semble remonter à juillet 2017.

Comme la fois précédente, le programme de la journée nous amène, après avoir dégusté de délicieux soba, à visiter Kiso-uma no sato (木曽馬の里), un centre destiné à l’élevage et à la conservation de la race de cheval Kiso, qui est en danger critique d’extinction. Autour d’une trentaine de chevaux gambadent plus ou moins librement dans un espace de 50 hectares. Les visiteurs sont autorisés à leur donner de l’herbe, abondante alentours, et l’on peut également monter à cheval le long d’un court tracé. Prendre en photo l’enclos avec les chevaux et le Mont Ontake encore enneigé, le sommet malheureusement une fois de plus dans les nuages, me donne un instant l’impression de ne plus être au Japon mais dans quelque montagne du Colorado. En dehors des hennissements irréguliers des chevaux et des rires des enfants, l’endroit est calme, la température, de cinq ou six degrés inférieure à celle de la ville, est tellement agréable que j’en suis assoupi. Si le temps nous le permettait, je piquerai bien un somme allongé dans l’herbe en prétextant que je refuse de conduire au retour si l’on ne m’y autorise pas …

balades au Japon/Nagano

‘知らなきゃよかった’ – Etang Mishakaike (Chino-shi, Nagano Pref.)

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J’aurai mieux fait de ne rien savoir … Je suis assez étonné de lire en faisant quelques recherches que lac Shirakaba est en fait un lac artificiel, ou plutôt un bassin d’irrigation construit en 1947 à des fins agricoles. Même si cela n’enlève certes rien au fait qu’il s’agit d’un endroit magnifique où il fait bon se balader quelque soit la saison, je suis quelque part légèrement déçu. 

C’est pourquoi je n’ose pas trop faire de recherches à propos de notre prochaine et dernière destination qu’est l’étang Mishakaike (御射鹿池), qui se situe à 30 minutes de route du lac Shirakaba. La taille de l’étang est moindre mais le paysage est époustouflant. Son eau étant trop acide pour abriter des poissons, sa surface est parfaitement lisse et reflète distinctement le rideau d’arbres qui le borde. Cette absence totale de mouvement donne l’aspect d’une nature morte qui changerait tout doucement avec l’heure du jour, on imagine très facilement que le lieu doit avoir un tout autre visage en été ou en automne. Cette beauté à quelque chose d’irréel et mystique, influencé par le très beau podcast de France Culture ‘Philosopher avec Miyazaki‘ que j’ai écouté une semaine plus tôt, le Dieu-Cerf de Princesse Mononoké semble devoir jaillir à tout instant du fond des bois. La beauté ne se laisse pas facilement prendre en photo, le Dieu-Cerf encore moins. Je pensais m’être appliqué mais une fois rentré le rendu n’est vraiment pas terrible. Il était amusant cependant de remarquer qu’en imprimant la deuxième photo pour la coller dans mon carnet il m’a fallu regarder par deux fois pour être certain de ne pas l’y coller à l’envers. 

L’étang a notamment été rendu célèbre par la peinture de Kaii Higashiyama (東山 魁夷), ‘緑響く‘ (1982). Outre le fait qu’elle illustre de très belle manière la majestuosité du lieu, j’aime beaucoup la traduction de son titre vers l’anglais ‘Vibrant Greens‘. 響く, hibiku, signifie résonner, vibrer, mais est généralement utilisé dans un contexte musical ou sonore. Alors qu’il règne justement un silence complet aux alentours de l’étang, l’emploi de ce mot donne une idée interessante de l’émotion, de la manière dont le coeur vibre à sa vue. 

balades au Japon/Nagano

‘Pure morning’ – Shirakabako (Chino-Chi, Nagano pref.)

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Lac Shirakaba sous la neige
Lac Shirakaba sous la neige

Nous sommes fin mars mais lorsque nous arrivons aux abords du Lac Shirakaba, à 1,400 mètres d’altitude, le paysage est encore recouvert de neige et la température est descendue autour de zéro. Nous ne ferons malheureusement pas de ski cette année, notre sortie s’étant décidée au dernier moment sans que n’ayons trop le temps de nous préparer. Les enfants grandissent si vite, leurs combinaisons de ski sont probablement devenues trop petites.

Levés de bon matin nous nous baladons autour du lac. La douceur des rayons de soleil est agréable au point que nous ne ressentons même plus le froid. Le lac est entièrement gelé et je me fais la réflexion qu’il serait très tentant de marcher dessus, les enfants s’y risquent presque quand je leur dit d’essayer pour voir. Comme souvent lors de nos sorties, emporté par l’euphorie d’être ensemble en pleine nature je raconte n’importe quoi. Les bateaux à pédales en forme d’oie blanche immobilisés par la glace attendant le printemps et leurs premiers clients pour enfin pouvoir se dégourdir les pattes. La neige et les bouleaux blancs Shirakanba qui donnent leur nom au lac donnent un sentiment de pureté au lieu, sentiment renforcé par la présence du petit sanctuaire Ikenodaira et de son torii. Ce lieu sacré à bien des égards ne semble avoir été souillé avant nous que par un homme bien matinal qui s’adonne à la pêche. Le petit étang n’est pas pris par la glace, je m’amuse un long moment à y prendre en photo le reflet des arbres.

balades au Japon/Nagano

Lac Suwa, Nagano Pref.

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Tout le monde ne parle que des cerisiers en fleurs et moi je fais un article avec des montagnes enneigées … La floraison des cerisiers à Nagoya est prévue pour le 30 mars mais en cette fin d’année fiscale je croule sous le travail et il semble devoir pleuvoir à chaque fois que je suis en congé, je crains de ne pas pouvoir en profiter cette année. Le week-end dernier toutes les conditions étaient réunies pour partir un peu plus loin que d’habitude, nous nous sommes donc offerts un rafraîchissant week-end dans la préfecture de Nagano.

Notre première halte se fait aux abords du Lac Suwa. Nous l’avons souvent aperçu à partir de l’autoroute mais c’est la première fois que nous nous y arrêtons. Le vent souffle assez fort pour que des vagues se forment, pour un peu on se croirait en bord de mer. A défaut de faire le tour du lac à bord d’un curieux bateau en forme de cygne, nous nous retrouvons à en faire le tour en vélo de location. J’étais plutôt sceptique quand le type de la location nous a assuré que les 16 kilomètres pouvaient être parcourus en une heure en sachant qu’à mon ‘rythme de croisière’ en roulant sans forcer je fais généralement du 20km/h. La route cyclable est en cours de travaux par endroit, mais dans l’ensemble la balade est très agréable. Le paysage est superbe avec les montagnes enneigées au loin. Je suis très étonné par le nombre de parcs et autres espaces verts qui entourent le lac, avec tant d’endroits où s’amuser les enfants du coin doivent passer leurs journées dehors. Si j’habitais dans le coin je pense que je ferai le tour du lac en courant chaque week-end, quel bonheur cela doit être de pouvoir courir sans réfléchir à quelle route prendre et ne pas avoir à s’arrêter à chaque croisement !

Finalement nous terminons la boucle en une grosse heure et demie, ce qui nous fait payer, comme je m’y attendais, un petit supplément pour notre retard. Au départ nous pensions juste partir dans une direction et retourner sur nos pas à mi-chemin pour rentrer à temps, mais nous ressentons une sorte de satisfaction à avoir accompli le tour complet. Je suis surtout épaté par Louis qui a tenu bon, à 9 ans ce n’est pas forcément évident. Nous sommes à 760 mètres d’altitude, il commence à faire froid en cette fin d’après-midi et la promenade nous a ouvert l’appétit. Nous nous dépêchons de nous rendre à l’hôtel où nous attendent un agréable bain chaud et le tant attendu buffet à volonté.

balades au Japon/Nagano

Nagato Farm ( Nagano pref.)

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Après ce court séjour dans l’espace nous revenons sur le plancher des vaches, à la ferme Nagato plus exactement, à 15 minutes de route d’où nous sommes partis ce matin. Alors que le soleil se couche tout doucement et que le froid a fait fuir la plupart des visiteurs, les enfants donnent à manger aux vaches et montent sur les vieux tracteurs abandonnés au milieu de la prairie. Les photographier lorsqu’ils sont trop occupés par ce qu’ils font pour faire attention à l’appareil est à chaque sortie un de mes grands plaisirs. L’espace gigantesque leur donne des ailes, ils sont déchaînés. Avec le peu de lumière qu’il reste la moitié des photos finiront floues. Epuisé de leur courir après, je prends en photo les montagnes immobiles, un bien curieux arc-en-ciel, et ce nuages en forme de zeppelin ? de baleine ? non, de citron ?