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'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

‘I can see the sea …’ – Tout ce qui a deux ailes me fait planer (17.0)

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A défaut de pouvoir assister au match de basket des Mikawa Sea Horses comme les années précédentes, c’est en bord de mer que nous faisons notre premier balade de l’année. Qu’il s’agisse de celui de Kosuzutani (小鈴谷) ou d’Onizaki (鬼崎), la péninsule de Chita est réputée pour sa production d’algues séchées nori, l’on peut apercevoir tout le long de sa côte les longues tiges servant à maintenir les filets sur lesquelles les algues vont être cultivées.

J’ai réussi à convaincre tout le monde de venir jusqu’à Mihama en prétextant que l’on pouvait y acheter du poisson frais et de l’excellent nori grillé, mais l’objectif du voyage est surtout de prendre en photo quelques avions lors de leur approche finale vers l’aéroport en les mêlant au paysage. Les enfants sont maintenant habitués à ce genre d’exercice improvisés et ne traînent toujours avec eux leur petit appareil photo. Alors que la troisième vague submerge le pays, près de la moitié des vols intérieurs sont annulés, je ne suis même pas sûr que le moindre appareil survole l’océan à cette heure.

Par chance il ne faut pas bien longtemps pour qu’apparaissent un B737 de la compagnie Skymark, puis un A320 de Peach Aviation. C’est un réel plaisir d’observer les appareils se déplaçant lentement à une altitude si basse. Les pêcheurs, affairés sur leur barque, ne leur prêtent aucune attention.

Non seulement le Dreamlifter, gigantesque avion-cargo utilisé pour le transport de pièces d’avions entre les différents fournisseurs de Boeing n’existe qu’en quatre exemplaires, mais avec le ralentissement du rythme de production sa venue se fait de plus en plus rare. Je jubile donc en apercevant au loin ce drôle d’oiseau à la forme si particulière. L’année commence de fort belle manière.

Le retour se fait en musique : Good Love 2.0 de la chanteuse Priya Ragu tourne en boucle depuis le deuxième jour de l’année. Les basses entêtantes, le léger grain dans la voix, la partie rap contenue, le refrain parfaitement claqué sur la rythmique, puis au lieu de revenir sur un ennuyeux couplet on change imprévisiblement et très intelligemment de continent en milieu de morceau.

Jusqu’ici tout va bien.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/vie quotidienne

初撮り – Tout ce qui a deux ailes me fait planer (16)

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初撮り … Hatsu-tori. Hatsu signifie ‘premier’, et tori prendre (une photo). Me rendre sur le Sky Deck appareil à la main dans les premiers jours de la nouvelle année est désormais un rituel, j’y vais même avant de m’y rendre au temple local ! En fin d’après-midi la lumière est douce et agréable mais le vent est glacial, impossible d’y rester bien longtemps. Les appareils étant de petite taille leur faible vitesse au décollage me permet de m’exercer au flou de filé. Je suis content d’enfin parvenir à prendre en photo l’un des avions roses de la compagnie low-cost Peach, nouvellement établie à Nagoya depuis le 24 décembre dernier.

Je ne me souviens plus de la dernière fois où j’étais en congé le 1er janvier, mais par chance ce fut le cas cette année. Nous avons passé la soirée du réveillon en famille devant le traditionnel Kōhaku-Uta-Gassen. Des chansons enka, quelques groupes d’idoles et beaucoup de pop ; sur le papier rien d’extraordinaire, mais la soirée m’aura permis de mettre des visages sur des chanteurs et chanteuses de tubes entendus bon gré mal gré tout au long de l’année. Et puis j’avoue, voir les enfants entonner en coeur certaines chansons était pour le moins craquant. Si chacun a ses petits favoris j’attendais beaucoup mieux du medley de Perfume, je n’accroche décidément pas à leur dernier titre ‘Time Warp‘. Tokyo Jihen faisait un peu figure d’ovni dans cette liste, le fait que la présentatrice de l’émission, Fumi Nikaido, soit fan du groupe m’a beaucoup amusé. J’ai été impressionné par la chorégraphie des danseurs-démons autour de LiSA, et ému à l’écoute du très beau morceau ‘Hadaka no kokoro‘ interprété par Aimyon, que j’aimais bien sans n’avoir jamais cherché à savoir qui en était l’auteur. La soirée aurait sans doute été encore plus agréable si l’on ne nous rappelait pas entre chaque chanson que ‘cette année, à cause du Covid ceci cela …’ Ne peut-on pas juste oublier ce foutu fléau quelques heures durant et passer un bon moment ?

Entre quelques chansons ennuyeuses nous zappons de temps en temps sur l’incroyable film indien ‘Muthu, Odoru maharaja’ (ムトゥ 踊るマハラジャ, brièvement Muthu, en anglais). Qu’il s’agisse des mimiques des personnages, des scènes de combats mal menées, des prises de vues peu orthodoxes ou encore de l’histoire rocambolesque, nous éclatons de rire, plutôt perplexes, ne sachant s’il s’agit là d’une comédie ou si ce genre de films est un standard du cinéma indien, auquel je ne connais rien à part Koi… Mil Gaya.

Le rituel qui est de regarder l’émission ‘Yuku toshi kuru toshi‘, diffusée pendant les 15 dernières minutes de l’année, est sans aucun doute mon moment préféré du réveillon. Après l’euphorie (?) du Kôhaku, place au recueillement en visitant silencieusement quelques uns des plus beaux temples et lieux touristiques du Japon. Cette année l’émission s’ouvre sur le temple Enryaku-ji situé sur le mont Hiei surplombant Kyoto, où je me suis promis d’aller très prochainement. Les images sont sublimes, les caméras nous amènent souvent dans des endroits auxquels l’on n’a normalement pas accès, nous dégustons chaque minute sans dire mot jusqu’à ce que les moines fassent sonner la cloche du temple Jindai-ji à Tokyo à minuit. A la télé quelques gens applaudissent dans la foule, un feu d’artifice retentit au loin. Nous éteignons le poste et nous souhaitons la bonne année. Plus un bruit ni dans la maison ni au dehors.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

‘2愛+4愛-sunset’ – Tout ce qui a deux ailes me fait planer (15) NGO

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Centrair
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Pas grand chose à se mettre sous la dent à l’aéroport ces derniers mois. La plupart des avions sont des petits B737 ou des A320 tous semblables et les compagnies ayant repris les vols internationaux se comptent sur les doigts d’une main. Comme la production de Boeing est au ralenti, même le gros transporteur Dreamlifter n’apparait qu’une ou deux fois par semaine. Le mois dernier trois A330-900neo de Delta Airlines sortis d’usine de Toulouse ont atterri à Nagoya en attendant que de la place se fasse à Tokyo Narita mais je ne suis pas parvenu à les prendre en photo en vol.

Ces derniers jours l’heure où le soleil se couche coïncide avec mes horaires, j’en profite pour faire un tour sur le Sky Deck quand j’en ai le temps. Quand il n’y a aucun vent le température est encore très agréable, les jolies couleurs rougeâtres sont apaisantes. On s’assoit sur un banc cafe à la main, on immortalise ce bel instant d’une photo de groupe. Les avions n’ont pendant une demie-heure que le second rôle.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

Tout ce qui a deux ailes me fait planer (14) @ Chita Hongu

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Evidemment, l’occasion était trop belle. Je me suis installé au point d’observation en haut du Mont Chita Hongu en face de l’aéroport et y ai installé le trépied que j’avais amené au cas où. D’ici je peux balayer l’intégralité de l’aéroport, des arrivées jusqu’au départs qui se feront aujourd’hui dans la direction nord-sud (18). Tarmac et piste d’atterrissage sont cachés par le terminal, le parking et les autres nombreux bâtiments, mais comme je suis aujourd’hui équipé de mon airband portatif qui me permet d’écouter les communications entre la tour de contrôle et les pilotes, je parviens sans difficultés à retracer dans ma tête les mouvements des appareils invisibles. Il ne reste ensuite plus qu’à deviner derrière quel bâtiment l’avion va surgir lors du décollage.

Midi approche, je me rends vite compte qu’avec la chaleur qu’il fait les appareils sont déformés sur les gros plans et me contente donc de plans larges. Comme je n’ai auparavant jamais vu l’aéroport sous cet angle, tout m’est nouveau. J’essaie tout un tas de choses, j’apprends et m’amuse beaucoup. Je garderai encore pour quelques temps comme souvenir de cette balade de vilains coups de soleil sur les bras.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

‘Tout ce qui a deux ailes me fait planer’ (13) Mirror mode (@NGO)

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ngodeck - 2ngodeck - 3ngodeck - 1 (1)ngodeck - 5ngodeck - 4ngodeck - 2 (1)Depuis le 1 juin, le Sky Deck est enfin ouvert au public. La plupart des appareils sont bloqués au sol, nez à nez, de loin on croirait qu’ils sont reflétés dans un miroir. On pourrait jouer au jeu des 7 différences. Certaines sont plus évidentes que d’autres. Sur la première photo les 6 roues à chaque train d’atterrissage me font savoir qu’il s’agit de deux Boeing 777, mais en regardant plus attentivement celui qui me tourne le dos a 10 portes, celui en face seulement 8 portes -un 777-300 et un 777-200.

– Et alors ? – Et alors rien ! Je suis tout simplement ravi d’être à nouveau en mesure de contempler les avions, même immobiles. Seuls quelques vols cargos atterrissent puis repartent aussitôt. La plupart des compagnies aériennes ont transformé certains de leurs avions de ligne en avions cargo en en arrachant les sièges par exemple. Le vol Polar Air Cargo décolle d’habitude en pleine nuit, et c’est également la première fois que je vois un A330 de Cebu Pacific. Encore combien de temps pour que tout revienne à la normale ?

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/vie du blog

‘Tout ce qui a deux ailes me fait planer’ (12) @ NGO

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Si un beau ciel bleu uniforme est agréable pour être dehors à prendre des photos, les photos sont d’un ennui total. J’en finis par aimer le vent, les gros nuages menaçants et les brèves éclaircies qui donnent de la dynamique aux photos. J’ai aussi longtemps été persuadé qu’il suffisait de tout prendre en gros plan, mais ai fini par prendre du recul, jouer avec le paysage, les montagnes, la mer, les bateaux. Je ne m’en lasse pas …

Cela faisait un moment que je n’avais pas passé une année complète en publiant au moins un article par mois sur ce blog. Depuis 2007 (!) et ses 38 posts, 2019 fut l’année la plus prolifique avec 36 posts au compteur. Le nombre de visites quant à lui n’a jamais été aussi élevé depuis 2011, mais n’en atteint malheureusement même pas la moitié. Des chiffres dignes de ceux que l’âge d’or du blog – et des blogs en général, entre 2007 et 2011, avant que tout le monde, moi y compris, se rue sur les Facebook, Twitter au autres réseaux sociaux semblent encore inaccessibles pour quelques temps.

Cette créativité, toute relative j’en conviens, je la dois au fait d’avoir changé l’année dernière deux choses dans mon approche. D’une part, je me suis mis à écrire plusieurs articles en même temps, ce qui me permet de passer à autre chose quand je bute sur des posts dont je ne trouve pas le fil conducteur. Et surtout, j’y publie ce qui me plaît, dans le désordre le plus complet, et autant que je veux. Quitte à ce que les photos d’aviation y prennent de plus en plus de place.

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‘Comme un soleil de fin de siècle’ (…11@ NGO)

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31 décembre. Une dernière virée à NGO. Il y a un de vent de tous les diables, une partie du Sky Deck est fermée.  Avec l’ouverture du Terminal 2, le flot des vols est pratiquement ininterrompu, petits avions à hélices et gros porteurs se bousculent sur la piste. Le ciel ne m’a jamais paru aussi expressif. Les épais nuages noirs et menaçants percés par ces tapis de rayons de soleil me semblent tout à fait résumer l’année écoulée ; J’ai pas mal été chahuté mais ai fini par percer, grâce à la famille, aux amis, à la musique, la course à pied, l’écriture, ma passion pour l’aviation, ce blog, et vos commentaires. J’ai pris en cette dernière journée quelques unes de mes plus belles photos. La persévérance et la patience gagnent. Toujours.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

‘LH737, do you coffee ?’ – ‘Tout ce qui a deux ailes me fait planer’ (10) @ NGO

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A force de fréquenter au quotidien les avions depuis plus de dix ans maintenant vient un moment où les simples photos au décollage ou à l’atterrissage deviennent ennuyeuses. Je n’ai pas la patience nécessaire pour attendre en pleine nature pendant une demie-journée qu’un appareil vienne se placer juste dans mon cadre, et encore moins les ressources qui me permettraient d’aller visiter un aéroport different chaque week-end.

Alors je laisse balader mon objectif et prends à la volée des gestes. Un pilote qui salue les visiteurs, un autre qui déguste un dernier café avant le départ. Il y a une toute autre beauté, plus esthétique, dans ces ombres que forment les ailes d’avions sur le tarmac en cette matinée d’automne, et qui font apparaître des détails que l’on ne peut voir sous cet angle.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

‘Touch & Go’ – ‘Tout ce qui a deux ailes me fait planer’ (9) @ NGO

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Centrair est un aéroport propice aux entraînements au pilotage. Comme celui-ci est situé en plein milieu de la baie d’Ise, les pilotes peuvent effectuer à répétition décollages, atterrissages à leur guise sans trop agacer les habitants des environs.

J’aime beaucoup assister à ces entraînements à partir du deck d’observation. Non seulement parce que l’appareil utilisé, généralement un 777-200 de All Nippon Airways (ANA), est devenu une denrée rare, mais surtout parce que les manoeuvres pour le moins inhabituelles engendrent chez ceux qui en sont le témoin des émotions diverses.

L’entraînement en question est principalement constitué de phases dites ‘Touch & Go’ : L’avion atterrit, ralentit, puis en moitié de la piste reprend de la vitesse et décolle à nouveau. Il effectue ensuite une longue boucle à basse altitude au dessus de la mer, l’exercice est répété quatre ou cinq fois. ‘Qu’est-ce qui lui arrive ?’ ‘Il a un problème ?’ et autres ‘Le pilote a oublié quelque chose à l’aéroport de départ ?’ … J’ai beau avoir assisté à la scène une centaine de fois, je ne me lasse pas d’écouter les réactions des personnes alentours. Il nous est même arrivé d’avoir un appel au standard téléphonique d’un spectateur affolé : ‘Depuis tout à l’heure, un avion n’arrête pas de tourner en rond sans parvenir à atterrir ! Il a besoin d’aide !’

Au bout de quelques passages il y a toujours un type, tout fier, pour rassurer tout le monde : ‘Ne vous inquiétez pas, c’est juste un entraînement !’ La conversation se poursuit. Le passionné est heureux de partager sa passion, le visiteur peut poser autant de questions qu’il le souhaite.

Une jeune femme, caméra à la main, filme depuis trente minutes le même avion avec une curieuse insistance. Lorsqu’on lui demande pourquoi, elle explique que c’est un membre de sa famille qui est au commandes et que c’est aujourd’hui son premier vol d’entraînement à bord de cet appareil. Un visiteur lui passe un récepteur, ce qui lui permet d’écouter les échanges radios entre les membres de la cabine et la tour de contrôle. Avoir le son donne l’impression d’être dans la cabine, la jeune femme est rapidement gagnée par l’émotion …

Quand on parle d’aviation, on oublie bien souvent qu’en fin de compte ce sont des hommes et des femmes qui fabriquent, font fonctionner et manoeuvrent ces gigantesques machines. Et les aéroports me font toujours autant rêver.

 

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

Japan Airlines × A350-900 – ‘Tout ce qui a deux ailes me fait planer’ (8) @ NGO

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Japan Airlines vient de réceptionner le mois dernier le premier de ses 31 Airbus 350. L’événement a fait pas mal de bruit dans les médias spécialisés du monde entier puisque c’est à la fois l’entrée dans sa flotte de son premier appareil Airbus, du premier moteur Rolls Royce, et alors qu’à la base cet avion est utilisé pour les vols long-courriers (Singapour-New York, 19 heures de vol, plus long vol commercial actuel) JAL va utiliser cet appareil pour des vols intérieurs, ce qui est là encore une première.

L’appareil flambant neuf, dans sa livrée ‘Challenge Red’ doit entrer en service le 1er septembre sur la ligne Tokyo (Haneda) – Fukuoka, mais effectue depuis une semaine une série de vols d’essai dans les principaux aéroports du pays, dont un passage à Nagoya, en soirée.

Je n’ai jamais su prendre de photos de nuit. D’ailleurs, pourquoi faut-il toujours se sentir obligé de tout prendre en photos ? Il serait pourtant tellement agréable d’être capable de tout simplement apprécier la scène avec ses yeux, ses oreilles (les moteurs sont de plus en plus silencieux) ou bien même son nez (l’odeur particulière du kérosène), au lieu d’avoir à m’énerver sur mon appareil, surtout au vu du résultat ! Un ami, ancien mécanicien avionique, m’a un jour expliqué que sa mémoire photographique s’était développée au point que chaque appareil lui paraissait transparent, qu’il lui semblait pouvoir voir à travers la coque l’emplacement exact du moindre petit boulon vu sur les schémas pendant de longues années. ‘Je ne prends jamais de photos, que ce soit d’avions ou de famille. Tout est gravé ici !’ a-t-il ajouté, pointant son crâne de l’index de sa main droite.