kanjis …
Ce que je fais de mes journées ( quand je ne pense pas à elle ) ?
Ce que je fais de mes journées ( quand je ne pense pas à elle ) ?
En octobre prochain, c’est le retour à Paris. Rentrée universitaire à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales ( INALCO ) Possédant déjà quelques connaissances en japonais, je vais devoir me soumettre à la rentrée à un test d’évaluation qui déterminera en quelle année je ferai ma rentrée. A priori, je devrais pouvoir rentrer directement en deuxième année, chose qui m’arrange au plus haut point, les étudiants de première année en général et ceux de l’Inalco en particulier m’effrayant au plus haut point …
Pendant que je comate musicalement en sirotant un coca pur sans glaçons, à l’instant même où j’écris ces quelques lignes un événement qui pourrait se révéler lourd de conséquences se déroule à l’ambassade de France à Kyoto. L’obtention du DALF ( diplôme d’aptitude en langue française ) que Keiko passe aujourd’hui lui permettrait d’effectuer sa rentrée à Paris X en octobre prochain. En cas d’échec par contre, d’une elle sera terriblement déçue de s’être donnée tant de mal pour rien, et surtout il faudra trouver une solution de rechange.
De mon côté je suis censé recevoir cette semaine les résultats du JPLT2 passé en décembre dernier, qui pourrait si les résultats sont bons me faciliter grandement les choses. Une chouette semaine en perspective …
‘[ … ] pour qu’on puisse comprendre ce que vous dites car si c’est pour faire style d’écrire en japonais pour que le maximum de monde ne comprenne pas, vous pouvez le faire en MP [ messages privés ]’
L’on rencontrera ce genre de tirades sur une multitude de forums concernant le Japon. A chaque fois qu’un groupe de personnes écrira en japonais, pour les personnes ne pratiquant pas la langue cela impliquera toujours la même chose : Ils parlent en japonais soit ‘pour faire style’, soit pour qu’on ne les comprenne pas. Est-il à ce point difficile de considérer le fait d’écrire en japonais comme étant un simple moyen de converser, et non pas de se mettre en valeur ou de dire des méchancetés sur le dos des autres ?
La relecture intensive de mon précédent post m’a révélé une chose : je sais à peu près lire en japonais, plus ou moins parler en japonais, mais depuis que les cours se sont terminés je ne me souviens pas avoir eu l’occasion d’écrire la moindre phrase (une autre lacune du test de dimanche). Pour remédier à cela, je me suis permis de polluer encore davantage la netosphère en ouvrant en grandes pompes un blog orange fluo (http://www.de-zero.com/lens/blogger.html) dans lequel je m’exprime comme une vache espagnole dans la jolie langue de Yasushi Inoue, écrivain du XXème siècle dont je vous conseille Le château de Yodo (Ed. Piquier poche), roman historique se situant dans le Japon du XVIème siècle, dont le seul défaut est que la lecture en est parfois rendue difficile en raison de la sur-abondance de personnages.
J-3 ! Dimanche prochain j’affronte le jplt niveau 2, dont le taux de réussite tourne autour de 20%. Pour être franc je ne me fais pas d’illusions. J’ai beaucoup étudié mais ne suis pas prêt spécifiquement pour le test. Par exemple, je suis désormais tout à fait capable de tenir une conversation mais … le jplt ne comprend aucun test oral. ( Ceci, dit-on, afin de privilégier les étudiants chinois, d’une rapidité déconcertante lorsqu’il s’agit de lire un texte ou d’écrire une rédaction mais pour la plupart incapables de formuler convenablement une phrase. ) J’ai écouté la radio et regardé la télé pendant des heures, mais cela ne me servira à rien non plus, le test d’écoute privilégiant une compréhension précise sur une phrase courte plutôt qu’une compréhension globale sur une émission d’une heure. Alors que tout ce que l’on me demande c’est de savoir lire un kanji, j’en ai étudié l’éthymologie, le tracé, cherché d’autres idéogrammes lui ressemblant, me construisant pour chaque cas une image ou une histoire me permettant de facilement le mémoriser.
Globalement, je me suis fait plaisir avant tout, m’attardant sur des points qui ne me seront pas forcément utiles lors du test, mais qui m’auront permis de maintenir un intérêt certain pour le japonais et de ne pas considérer son étude comme une obligation …
Finalement, le principal reproche que j’aurai à faire à l’école Yamasa, c’est qu’elle enseigne un japonais trop ‘gentillet’ qui ne colle pas tout à fait à la réalité. J’entends par-là que le japonais que j’entends à la télévision, qu’utilisent mes amis, ma chef ou encore ma copine n’est enseigné nulle part. Un peu comme si égaré dans quelque grande ville française j’allais me renseigner auprès d’un inconnu en m’adressant à lui d’un : ‘auriez vous l’amabilité de m’indiquer comment l’on se rend à la gare ?’ Voilà une formulation certes fort aimable mais pour peu que vous tombiez sur quelqu’un de pressé ou désagréable, un bref ‘Pardon, la gare c’est par où ?’ sera, au Japon comme ailleurs, tout aussi efficace, à la différence près que le japonais se donnera toutes les peines du monde pour vous renseigner du mieux qu’il pourra, et vous proposera même dans certains cas de vous accompagner jusqu’à votre destination.
Loger dans la Maison Heinrich Heine, au sein de la Cité Universitaire de Paris m’avait permis en 6 mois me faire une idée du train de vie d’un étudiant passant sa thèse ou son doctorat. Je leur enviais leur liberté apparente, le fait qu’ils n’aient pas de cours auxquels se rendre, pas d’horaires, et pour seule contrainte la rigueur que nécessitent les études en autodidacte, contrainte qui n’en est plus une lorsque, comme c’était le cas pour toutes les personnes rencontrées pendant cette période, l’on fait preuve d’un minimum de motivation.
Aussi, je ne me suis jamais senti aussi bien que depuis que mes cours ont pris fin il y a un peu plus d’un mois et que mon objectif n’est plus la réussite des examens de l’école, mais l’étude de la langue japonaise pendant au moins 4 heures par jour. Ainsi, comme pour mes voisins parisiens, mes études sont entrecoupées de promenades, de lectures diverses, de sessions parfois trop longues sur internet. En fait, il ne manque plus que quelque endroit pareil à l’imposante Bibliothèque Nationale pour que le tableau soit complet, et que je puisse annoncer d’un air grave : ‘une thèse ! j’écris une thèse !’
S’il n’y pas eu de post hier, c’est parce qu’à 20h passées, un vendredi soir, j’étais toujours en classe à griffoner au tableau des kanjis en tout sens, sous l’oeil expert de deux collègues, l’un vietnamien et l’autre chinois. La chose n’était absolument pas imposée, on en avait juste envie, comme ça … je me disais juste qu’il falllait déjà que l’on soit sacrément motivés pour en arriver là.
Je me suis mis à faire ce genre de révisions depuis lundi. Au lieu de directement rentrer chez moi après les cours je traîne un peu en salle d’info et ensuite je vais m’installer dans une classe et y reste à étudier jusqu’à 19h environ. Je n’y suis pas trop distrait par la télé, le bruit, et c’est toujours plus agréable de réviser en groupe que tout seul dans son coin. De plus les profs sont dans les environs au cas où j’ai une question. De temps en temps, ces derniers, pendant leur pause, font le tour des classes et se mettent à vous parler de choses et d’autres -curieusement, tout le monde ne me parle pratiquement que de musique-, jetent un oeil sur vos devoirs, vous donnent des explications sur tel ou tel point et s’émerveillent de vous voir travailler de la sorte.
Par contre, si je ne poste rien avant mardi, c’est simplement que lundi est jour férié au Japon, le 3 novembre, jour de la culture, tombant un dimanche. A l’occasion de cette fête, tout un tas d’évènements ont lieu un peu partout au centre-ville.