vie quotidienne

Lettre et le néant.

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Le choix du papier. Le choix du stylo, de la couleur de l’encre. Lieu et date en haut à droite en guise d’échauffement. L’odeur de l’encre sur le papier. ‘Comment vas-tu depuis tout ce temps ?’ Puis un blanc, le temps de trouver le fil.

Il faut du courage pour se lancer puisque la moindre ratûre saute aux yeux. Pas de touche delete, et que l’on ne me parle pas de Tip-ex ! On ne jette pas une lettre comme on efface un mail, aussi est-il important de bien choisir ses mots.

Une fois quelques lignes entamées, c’est toujours le phénomène inverse. Les mots viennent d’eux même, et il devient parfois difficile de s’arrêter. Afin de ne pas ennuyer le lecteur j’ai fini par me fixer quelques limites dans l’espace. Il me semble depuis que mes fins de lettre s’en retrouvent bâclées et mal écrites.

Il ne reste plus qu’à joindre l’une ou l’autre photo, choisir une jolie enveloppe et surtout un timbre approprié. Ajouter l’adresse que l’on connaît par coeur à force.

Le contact physique avec le papier et le stylo. Chaque lettre écrite reste quelque part gravée dans la mémoire, comme si la main avait physiquement retenu son contenu. Mettre cérémonieusement la lettre à la poste. Arrivera-t-elle ? Et quand ? Vivement la réponse !

vie quotidienne

Ces trois dernières années …

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… dans un rayon de trois ou quatre kilomètres, notre ville s’est métamorphosée. Les routes en mauvais état ont été refaites, le petit parc un peu plus haut a disparu pour laisser place à une bruyante route à deux voies. Les magasins poussent comme des champignons ( empoisonnés ). Leurs prospectus viennent pourrir un peu plus notre boîte aux lettres. Leurs parkings sur-dimensionnés sont envahis d’abrutis qui par un bel après-midi de mois d’août ne trouvent rien de mieux à faire que de piquer un roupillon dans leur voiture avec moteur et climatiseur allumés. Bruit, pollution, croisements, accidents, avec tout ce bitume tout frais il fait inutilement chaud.

Pendant les mois de juillet et août nous n’avons quasiment pas été à la maison, mais toujours en vadrouille, à la recherche de produits frais : mers, rivières et montagnes.

vie quotidienne

‘et dans 150 ans …’

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Il doit y avoir de cela 20 ou peut-être 25 ans. Pendant les vacances d’été après le journal télé de 13h, parfois la météo annonçait gravement sur la carte d’un brûlant rouge vif qu’il allait faire dans l’après-midi 32 ou même 33 spectaculaires degrés. Pareille chaleur était à l’époque exceptionnelle, et cela ne m’empêchait en aucune façon de m’amuser dehors du matin au soir.

L’été au Japon a été torride. On a eu droit à 35 voire 36°C plusieurs jours d’affilée et de nouveaux records de chaleur battus. Même le soir il a souvent fait autour de 30°C.

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Tout va bien !

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Un court ‘article’, juste pour donner signe de vie.

Ces trois dernières semaines ont été pour le moins pénibles. En raison du tremblement de terre, évidemment, mais aussi pour des raisons plus personnelles. Notre petite famille n’a subie aucun dégât matériel, aucune blessure. Cependant, toutes ces images diffusées en boucle, les alertes aux répliques qui retentissent à intervalles réguliers à la radio, le compteur des disparus qui s’affole, tout cela nous a épuisés. Je rencontre quelques petits problèmes de santé, mais ce n’est pas grand chose, ce n’est même rien du tout.

Merci pour vos messages et votre soutien. J’espère très bientôt être en mesure d’écrire à nouveau.

promenades

Kôyô 2010.

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Kôyô, le changement de couleur des feuilles d’arbres est à l’automne ce que la contemplation des cerisiers en fleurs est au printemps. Parcs, temples et autres sites touristiques sont investis par les touristes de tous poils, japonais ou non.

Si la région de Kyôto est connue pour la beauté de ses paysages en cette saison, nous avons préféré cette année un endroit un peu moins fréquenté, histoire de pouvoir à loisir profiter des lieux. Pour cela, nous avions choisi un petit temple inconnu perdu au milieu de la montagne. A peine mentionné sur les cartes, peut-être même est-il entre-temps enfoui sous les eaux du barrage situé non loin de là, plaisante ma joyeuse compagnonne. Agréable surprise une fois sur les lieux puisque l’Eigen-ji ( préfecture de Shiga, à deux heures en voiture de Nagoya ) était bourré de monde, soit, mais les feuilles d’arbres de toute beauté.

vie quotidienne

Méfiez vous des brunes !

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Léo est amoureux ! La simple évocation du nom de sa douce le met dans tous ses états. Il sursaute, comme s’il se sentait coupable d’avoir oublié ne serait-ce qu’un instant son éxistence. Les yeux presque en larmes il part alors à sa recherche, fouille en scandant son nom le moindre recoin de cette trop grande maison. ‘Jackiiiiiie’ !

Les retrouvailles sont des plus émouvantes. Léo prend Jackie dans ses bras et la fait tourner dans les airs plusieurs fois. Il la sert très fort en répétant son nom encore et encore. Le soir venu, dormir sans Jackie à ses côté lui semble inconcevable. Il faut les voir, dormir enlacés, pour comprendre que ces deux là s’aiment.

Nous, on est un peu jaloux et inquiets. Tout ce vacarme, ce tapage alors que je suis quasiment ignoré quand je pars au travail ? Léo ne va-t-il pas d’ici quelques temps nous dire, déterminé, que ça y est, c’est décidé, il nous quitte pour emménager avec elle ? Nous voir arraché notre fils chéri par une nounours en pyjama …

vie quotidienne

‘It’s my way, or the high-way’

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Il y a quelque chose d’iréel dans la manière dont les différentes voies d’autoroutes se séparent, se croisent, se rejoignent cinq ou dix mètres au-dessus de nos têtes. Sous cet angle, voitures et camions sont invisibles. Sans le bruit infernal du trafic matinal le tout pourrait sembler inutilisé, déserté.

Minami Nagoya Junction, un beau matin d’hiver.

promenades

Gai-shutsu-chu – De sortie.

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Je parle dans mon post precedent d’excursion, mais il faut savoir que nous n’avons pas de voiture. Pour le moment nous n’en avons pas besoin puisque l’on trouve a ‘relative proximite’ tout ce dont nous avons besoin. En fait, nous beneficions deux-trois fois par mois des services de deux boites de rent-a-car locales. Comme je suis incapable de prevoir quoique ce soit plus de deux jours a l’avance il arrive souvent qu’on appelle le matin meme. Comme une voiture est disponible neuf fois sur dix je me demande si nous ne sommes pas leurs seuls clients. On part souvent sur un coup de tete, le programme de papy s’en trouve frequemment bouleverse – mais il ne l’avouera jamais.

La location nous donne l’occasion d’essayer plein de modeles, et en un peu moins d’un an nous avons eu droit a un peu de tout. De la voiture en carton avec un moteur de tondeuse integre ( la Nissan March, Micra en Europe ), l’incontournable Toyota Corolla ou encore le mini-van Voxy. Conduire au Japon est globalement agreable et facile … a condition d’avoir un bon GPS, et beaucoup de patience.

J’insiste ! Non pas un GPS, mais un bon GPS. Up-to-date, avec des cartes recentes, parce que la route dont je parlais l’annee derniere ici est terminee entre temps et que tout change tres rapidement. De la patience, il en faut puisqu’il est en theorie IMPOSSIBLE d’effectuer plus de 90 km en une heure. Les limitations de vitesse me semblent ridicules : 40/50km/h en ville, 80km/h sur les autoroutes, parfois a trois voies. 100km/h sur certaines zones ! Il faut le voir le Jacky nippon, concentre, au volant de sa BM noire, vitres tintees, qui pique une pointe a 105 ! Loin de moi l’idee de faire l’apologie de la vitesse. Cependant, avec des limitations pareilles en Europe, faire Luxembourg – Cap Esterel en voiture -quelle qu’elle soit, du coup- prendrait plus de temps que de faire Luxembourg – Nagoya en avion. On va donc preferer le train …

Il faut egalement de la patience parce que les japonais ne connaissent pas le rond-point. Cela nous donne des croisements un peu partout, dont la longueur du feu rouge semble dependre directement du fait que vous soyez presse ou pas – comme partout. Mais surtout, cela donne libre cours a la creation de carrefours qui sont parfois d’une telle complexite qu’il m’est deja arrive une ou deux fois de bruler le feu rouge en etant persuade qu’il etait dans mon droit de passer. Plutot que de la patience, c’est une bonne assurance-vie qu’il faut.

Je me plains, mais ces excursions sont exquises. Le mois dernier est passe a une vitesse folle car nous voulions en profiter pour nous balader le plus possible avant que le temps se gate et qu’il commence a faire froid et grand bien nous a pris : Le temps s’est degrade d’un coup, impossible d’aller ou que ce soit puisqu’il en est toujours un pour tomber malade.

a blast from the past/musiques

No music, no life ( 1999-2000 )

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Quelque part en 1999, en pleine cure de désintoxication. Cinq ans de boîte cinquante et une semaines sur cinquante-deux par an, ça laisse des marques. Trop de XS Club. Trop de Didj’. Overdose de house, surtout de vocal house. Se refugier de temps à autre dans l’arrière-salle de l’Elevator, pour un son plus brut, plus agressif, avec Maxwell George comme gourou. Passage à ‘des petites choses tranquilles’, Kruder & Dorfmeister, Waldeck et autres Kevin Yost. Periode de doute. Je me cherche. J’en viens à écouter chaque soir Ambiant Europe 2. J’avoue, j’ai même acheté la première édition de la compilation de l’hôtel Costes. Terrible, je vous dit.

2000. Alors qu’on annonçait la fin du monde, c’est un nouvel univers qui s’ouvre à moi. Alors que je déambule parmi les rayons de la FNAC de Metz, mes yeux sont attirés au rayon electro par la jaquette de remix tomorrow goodbye, d’un dénomme groupe (?) Auch, représentant un champ de riz perdu dans la brume au pied des montagnes. Du calme, exactement ce qu’il me fallait. Une recherche sur internet concernant Auch me mène sur le label ‘mille plateaux’. Quelques clicks plus tard, me voilà en train de découvrir ‘periods.make.sense’ de sutekh et ‘prototypes’ d’alva noto. Il m’aura fallu bon nombre d’écoutes pour ne serait-ce que commencer à cerner quelque chose à cet album. Assemblage de sons produits par ordinateur ( cliquetis, nappes synthétiques, saturations ) à ceux de la vie de tous les jours ( musique d’ascenseurs, bruits de pas, bruit de la pluie qui tombe ). Minimaliste et concret. Indansable car arythmique. Des blancs de cinq secondes par-ci par-là, on croit la chanson finie, puis en fait non. Tant mieux ? Tant pis ?

On m’a un nombre incalculable de fois fait le reproche que la musique électronique n’était que du bruit. C’est la première fois que je me suis dit qu’ils n’avaient peut-être pas tout à fait tort. Je ne sais pas si c’est à cause de ces deux albums, mais je n’ai absolument aucun souvenir de ce que j’ai bien pu écouter pendant toute l’année, comme s’il avait fallu une année entière pour m’en remettre.