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vie quotidienne

Léo parleur.

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Léo parle. Dans quelle langue, on ne sait pas encore, mais il parle. Pour l’instant, il parle tout seul. Avec ma joyeuse compagnonne, nous en sommes encore en phase d’apprentissage. On étudie, on répète après lui. Parfois, il s’énerve, frappe des poings sur la table. Notre manque d’assiduité le met dans tous ses états. Son regard dans ces moments là est universellement compréhensible : ‘Qui m’a fichu des parents pareils ?’. Il fond ensuite généralement en larmes, désespéré.

Pour ce qui est de l’éducation de la langue donc, ce n’est pas encore tout à fait au point – comme le montre le ridicule titre de ce post.

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‘write my name, write my name’

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C’est pas le tout de lui avoir trouvé un nom, encore faut-il attribuer au nom Léo une retranscription écrite. En fait nous aurions très bien pu nous contenter de le retranscrire en caractères dits katakanas, qui servent à écrire les noms et mots d’origine étrangère. Cependant, comme il semblerait que les idéogrammes soient fascinants au point que certaines personnes soient prêtes a se faire tatouer des idéogrammes aux significations obscures un peu partout sur le corps, autant ne pas se priver.

La recherche de l’écriture idéale est un véritable casse-tête régi par des lois que les japonais eux-même ne saississent pas tout à fait si j’en juge par le nombre incalculable de manuels et de sites internet sur le sujet : Une sombre histoire d’idéogrammes porte-malheur, de nombre de traits et de noms pouvant facilement faire l’objet de surnoms parfois difficiles à porter.

Les plus fainéants pourront charger un voyant de s’en occuper. Ne même pas être capable de décider du nom de son enfant soi-même, ça promet pour la suite, mais les parents sont soulagés et le voyant empoche, tout le monde est content.

Nous, à l’ancienne, on a sorti nos dictionnaires et passé en revue la signification de tous les idéogrammes qui se lisent re(i) et o. Il a fallu laisser de côté les combinaisons jolies graphiquement mais dont la lecture pouvait prêter à confusion ( le caractère ‘bruit, son’ qui se lit ‘on’, ce qui nous aurait donné Léon, par exemple ). Les caractères intraçables avant l’âge de 15 ans vu leur complexité, mais aussi les caractères au(x) double(s) sens caché(s). Au final, ne restait plus qu’à savoir si nous voulions faire de Léo un homme [雄] ‘de sagesse’ [怜] ou ‘qui fait un bruit mélodieux’ [玲]. Comme je fais déjà bien assez de bruit à moi tout seul, et ce même au repos, ( paraît-il que je ronfle ), ce fût rapidement décidé.

sport/vie quotidienne

‘j’peux pas, j’ai piscine !’

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On me parle souvent de choc culturel. ( – Pas trop dûr ? – Ca va, on a le gaz et l’eau ! ) Même à la piscine, certaines choses m’échappent. Tout comme il est interdit d’utiliser les maillots de bain dans les bains (publics), il est aussi interdit d’utiliser son gel douche dans les douches. Comme du coup je sens le chlore à 10 mètres à la ronde, ma joyeuse compagnonne est au moins certaine que je ne vais pas au pachinko du coin au lieu d’aller à la piscine.

Nager, ça fatigue. Discuter chiffons avec ses copines dans la piscine tous les 25 mètres, ça fatigue tout autant. Toutes les 50 minutes, la pause s’impose afin d’eviter les accidents, nous dit-on. Tout le monde doit donc sortir de l’eau 10 minutes pour que l’eau se repose elle aussi. A la piscine olympique de Luxembourg ( D’Coque ) qui doit faire bien trois fois la taille de celle ou je vais maintenant je ne me souviens pas avoir vu plus de quatre maîtres-nageurs en service en meme temps. Et encore, ils étaient plus occupes a mater qu’autre chose ( la moyenne d’âge de l’endroit ou j’habite étant nettement plus élevée, le problème ne se pose pas trop ). Ici donc, tout comme il faut 5 personnes pour changer une ampoule, les maîtres nageurs sont au moins 7 ou 8. Tout laisse à penser qu’il doit bien y en avoir un dans le tas qui sache nager.

Mais le clou du spectacle, c’est sans aucun doute ‘radio taisou’. Le sujet est abordé de temps à autre à la télé lorsque l’on aborde le Japon. La scène montre souvent des japonais en uniforme, en rangs, faisant des exercices physiques avant de se mettre au boulot. Si c’est encore parfois vrai dans le cadre du travail – pas chez nous, heureusement, c’est surtout inévitable à la piscine. Après une pause bien meritée de 10 minutes, c’est parti pour 5 minutes d’échauffement physique sur fond musical. Au début, la chose m’énervait : Quel intérêt de faire une pause alors qu’on est chaud si c’est pour se farcir un échauffement par la suite ? Sur une heure passée à la piscine, ne nager que 45 minutes ? On m’a expliqué que jusqu’à il y a quelques années le droit d’entrée était limité à 2 heures maximum et qu’il s’agissait donc d’un véritable échauffement. Ca n’empêche pas que la pause deguisée en échauffement me coupe a chaque fois dans mon élan, mais soit.

Pour les courageux qui veulent s’éxercer devant leur écran, et ce qu’ils soient en costume, en short ou tout nus, voici la chose en video.

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=xS92XkVKM0Q]

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‘Call my name, call my name’

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Dupont Akira, Bintener Hiroshi ou pourquoi pas même Müller Naruto ? Vous regardez trop la télé – japonaise, bonsoir.

Le choix du prénom fût compliqué. Mon nom de famille ayant presque une sonorité japonaise, un prénom typiquement japonais comme ceux sus-cités passe évidemment sans problème au Japon, mais aura une connotation ‘fan de manga’ en Europe. Un prénom typiquement francophone est pratique au pays mais sera imprononçable pour la moitié des japonais. Le principal problème consistait donc à savoir où serait éduqué notre petite tête blonde bridée.

Comme dans la vie on ne fait pas toujours ce que l’on veut et que tout ne se passe pas toujours comme on le souhaite, on a pris un raccourci en préférant trouver un nom qui serait utilisable dans les deux cas. Un truc court, facile à prononcer. Pour les prénoms de filles il y a l’embarras du choix. Pour les garçons, en un mois de recherches on n’a réussi à trouver comme candidats potentiels que Léo, Lucas et Kyle.

A vrai dire on n’a pas cherché bien longtemps puisque Léo a rapidement fait l’unanimité ( deux voix contre zéro ), aidé du fait que Lucas nous ait été piqué par un compatriote luxembourgeois au Japon et que Kyle soit influencé South Park et de l’inconnu génie électro Kyle Bobby Dunn. Tant d’efforts afin d’éviter de faire otaku pour finalement lui donner une image sous-culture rebelle ? Bof.

Léo, c’est mignon, c’est court, ça se prononce pareil en français et en japonais. Puis surtout, ça lui va bien.

vie quotidienne

c’est l’été.

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Au Japon, vous savez que c’est l’été lorsque :
– On vous le répète à chaque ouverture de journal télévisé.
– On vous le répète à chaque bulletin météo
– Le mot ‘salutation’ porte mal son nom puisqu’on ne dit plus ‘salut’, mais ‘fait chaud hein ?’, ‘quelle chaleur!’ ou encore ‘t’as pris ta douche ?’.
– Chaque jour un nouveau record de température maximale tombe à droite à gauche.
– Le stand de piscine gonflable comprend au moins la moitié de chaque magasin.
– On vous le répète à chaque fermeture de journal télévisé.
– Vous prenez un coup de soleil rien qu’en vous rendant au supermarché.
– Le frigo est plein de pastèques – à défaut de pastaga.
– Les gars se baladent tous dans d’immondes sandales Crocs kakis ou jaunes fluos, et les filles dans de non moins immondes sandales Kitty-chan.
– Il fait rudement froid au bureau à cause de l’air climatisé.
– ‘Cool biz’ oblige, il fait rudement chaud à peu près partout ailleurs dans l’aéroport parce qu’il faut bien montrer au client à quel point le sort de la planète nous préoccupe.
– Mais qu’il fait quand même rudement froid dans le train aussi.
– Qu’Asao Miwa vient à Shinmaiko pour une exhibition de beach-volley – mais s’exhibe surtout elle-même.
– Que ça parle pêche à peu près partout autour de vous.
– Les blogs de francophones au Japon sont tous à l’arrêt pour cause de retour au pays.

musiques/vie quotidienne

Le cd officiel de la paix dans le monde.

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L’autre jour nous est parvenu un colis de la part d’une copine à Keiko. Celui-ci contenait divers cds pour enfants, dont un mystérieux cd intitulé ‘ho-ra, nakiyanda !’ ( ‘tiens, il s’est arrêté de pleurer !’ ), une série de 12 chansons compilées par des docteurs mélomanes, qui auraient le pouvoir de réussir à faire s’arrêter de pleurer tout enfant, mieux, de l’aider à s’endormir d’un profond sommeil.

Foutaises ! Je connais ces trucs-là, c’est du même acabit que les formules miracles pour maigrir, les produits pour enlever les taches sur votre tapis irrécupérable ou encore les réformes économiques du père Asô. Tout le monde en dit beaucoup de bien, mais personne n’en a encore jamais vu des résultats probants.

Ce que j’avais oublié, c’est que la copine en question a une fille de deux ans qui court le 100 mètres en 15 secondes, fait le poirier sur sa chaise au lieu de s’asseoir dessus et saute à pieds joints dans toute flaque d’eau qui passe sous son nez. Je m’en suis occupé une fois pendant une après-midi. Le lendemain j’avais des courbatures de partout.

3h de l’après-midi, il fait chaud et humide. Léo est en pleurs depuis près d’une demie-heure, tout son corps d’un joli rouge tomate. J’ai peur de voir débarquer la police appelé par quelque voisin inquiet de voir cet enfant pleurer autant. Je suis tout seul et j’ai déjà tout essayé – sauf la violence et l’allaitement. Tout, sauf le fameux cd. J’insère le peut-être futur Graal dans la chaîne sans trop y croire. Les premières mesures laissent entendre un battement de coeur régulier, soi-disant apaisant pour le bébé. Commence une version ultra-soft de ‘quand on prie la bonne étoile’ agrementée de sons de cloches et de douces nappes de synthés. Une minute s’écoule, Léo s’arrête de pleurer. Une minute plus tard il commence à s’assoupir. Après trois minutes, il dort paisiblement. Et moi aussi.

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Né !

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Léo est né. Le 13 juin, autour de midi. 2800g et des poussières. Il se porte fort bien, surtout quand c’est nous qui le portons. Il est règlé comme une montre suisse made in China, se réveille toutes les trois heures, parfois quatre quand nous avons de la chance. Il ne fait que roupiller et manger toute le journée, comme son père. Fait d’inimitables grimaces, serre très fort de ses minuscules mains tout ce qui passe à sa portée. Nous tire la langue, éternue fréquemment. Fait de grands gestes qui laissent présager un grand chef d’orchestre. Il nous est parfois difficile de distinguer s’il rigole, pleure, ou tente de nous dire quelque chose, mais quoiqu’il fasse, il est adorable.

musiques/vie quotidienne

Coup de pied au cul(te).

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Ecouter un nouvel album le matin avant d’aller au boulot, c’est un de mes petits plaisirs, l’une des choses parmi tant d’autres qui me permettent de me lever le matin. Comme je choisis mes écoutes parcimonieusement, si surprise il y a, elle est souvent bonne.

Ce matin, je suis tombé sur un très mauvais album, et je mâche mes mots. Classé meilleur album électro 2008 à droite à gauche, la double galette ambiant et dance semblait pourtant appétissante. Cinq-six titres et déjà, l’indigestion. Dance indansable, et electro pseudo minimale aux rythmiques inintéressantes. Les titres se suivent et se ressemblent, 26 titres interminables, un peu comme être invité à un buffet avec dinde farcie à volonté alors que l’on est végétarien.

Minilogue - Animals

Minilogue - Animals

promenades/vie quotidienne

Appareillage.

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Au début, on pensait plutôt à acheter une caméra. S’encombrer d’un truc hors de prix, prendre tout et n’importe quoi en vidéo pour que la pile de cassettes traîne entassée au fond du placard. Puis avec les changements vers le Blu-Ray, que va-t-il advenir de nos précieux films ? En fin d’compte, on a opté pour un réflex numérique. Un modèle soit-disant dépassé ( un Nikon D40 ) puisque dépourvu de tout un tas d’options qui ne servent à rien, le tout pour le tiers du prix du très populaire Canon Eos Kiss, l’appareil photo que papa se doit de posséder pour faire le beau à la fête du village.

Mise en jambes au parc du coin.

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vie quotidienne

Le monde appartient à ceux qui se lèvent, tout court.

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Je vois venir ceux qui me connaissent – et ils sont la bienvenue.

‘Mahl, qu’est-ce que c’est que ces bêtises ? 10 ans durant tu t’es réveillé chaque dimanche à midi après être rentré à 4h du mat’. Un jour d’été ’98 tu étais tellement décalé qu’alors qu’il était 5h de l’après-midi tu as dit le plus sérieusement du monde ‘les cinémas sont ouverts le matin maintenant ?’, et tu viens nous pondre un post genre top-santé ? Mahl, reviens, tu te fais du mal !’

Me traîner jusqu’à la gare, lutter pour trouver une place assise et m’endormir avant même que le train n’ait démarré. M’écrouler devant la télé et dormir du sommeil du juste. M’assoupir dans le bain. Incapable de lire ou d’écrire quelque chose plus de dix minutes sans bailler à m’en décrocher la mâchoire. Cela ne pouvait plus durer, sans compter qu’avec la naissance toute proche du petit, il fallait entreprendre quelque chose si je ne voulais pas passer pour un odieux père paresseux.

J’ai longtemps rejeté la faute sur mes horaires, qui m’obligeaient à dormir 4 heures par nuit 3 nuits de suite puis 10 heures la nuit suivante, pour récupérer. Avec un rythme pareil, le corps ne sait plus trop où il en est. A 20 ans, passe encore, mais dans mon état avancé de décrépitude …

Nous avons profité du fait qu’avril soit le mois du re-nouveau pour nous faire violence et nous lever chaque matin à 7h01, et ce qu’il pleuve, qu’il neige, que je sois de service le soir ou en congé. A l’heure où nous nous levions habituellement il y a de cela deux mois à peine, ménage et lavages sont déjà faits, ma joyeuse compagnonne s’est mise au jardinage et de mon côté je me suis relancé dans l’étude du coréen en utilisant cette fois les cours de la NHK à la radio, qui m’étaient jusqu’ici inaccessibles puisque diffusés en plein milieu de la nuit, à 7h15.

Promis, je reviens au pays une fois que je me serai mis au yoga, serai devenu végétarien et écrit un livre sur le bien-être au Japon.