No music, no life ( 1999-2000 )
Quelque part en 1999, en pleine cure de désintoxication. Cinq ans de boîte cinquante et une semaines sur cinquante-deux par an, ça laisse des marques. Trop de XS Club. Trop de Didj’. Overdose de house, surtout de vocal house. Se refugier de temps à autre dans l’arrière-salle de l’Elevator, pour un son plus brut, plus agressif, avec Maxwell George comme gourou. Passage à ‘des petites choses tranquilles’, Kruder & Dorfmeister, Waldeck et autres Kevin Yost. Periode de doute. Je me cherche. J’en viens à écouter chaque soir Ambiant Europe 2. J’avoue, j’ai même acheté la première édition de la compilation de l’hôtel Costes. Terrible, je vous dit.
2000. Alors qu’on annonçait la fin du monde, c’est un nouvel univers qui s’ouvre à moi. Alors que je déambule parmi les rayons de la FNAC de Metz, mes yeux sont attirés au rayon electro par la jaquette de remix tomorrow goodbye, d’un dénomme groupe (?) Auch, représentant un champ de riz perdu dans la brume au pied des montagnes. Du calme, exactement ce qu’il me fallait. Une recherche sur internet concernant Auch me mène sur le label ‘mille plateaux’. Quelques clicks plus tard, me voilà en train de découvrir ‘periods.make.sense’ de sutekh et ‘prototypes’ d’alva noto. Il m’aura fallu bon nombre d’écoutes pour ne serait-ce que commencer à cerner quelque chose à cet album. Assemblage de sons produits par ordinateur ( cliquetis, nappes synthétiques, saturations ) à ceux de la vie de tous les jours ( musique d’ascenseurs, bruits de pas, bruit de la pluie qui tombe ). Minimaliste et concret. Indansable car arythmique. Des blancs de cinq secondes par-ci par-là, on croit la chanson finie, puis en fait non. Tant mieux ? Tant pis ?
On m’a un nombre incalculable de fois fait le reproche que la musique électronique n’était que du bruit. C’est la première fois que je me suis dit qu’ils n’avaient peut-être pas tout à fait tort. Je ne sais pas si c’est à cause de ces deux albums, mais je n’ai absolument aucun souvenir de ce que j’ai bien pu écouter pendant toute l’année, comme s’il avait fallu une année entière pour m’en remettre.