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a blast from the past

‘Maji de ?’ (3) – (Toujours) Pas un chat’

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Cette série se terminera sur cette troisième série de photos. L’aéroport est toujours désespérément vide mais les choses pourraient tout doucement reprendre leur cours normal puisque quelques magasins et restaurants rouvrent leurs portes le 1er juin prochain. Cela fait plus de deux mois que je n’ai pas parlé anglais, mais il faudra cependant attendre encore un peu pour voir les touristes étrangers revenir, tous les vols internationaux étant encore annulés jusqu’au moins la deuxième moitié de juin. Il m’arrive de me demander ce que les gens pensent en me voyant dans le train lorsque je ne me rends au travail. Difficile de savoir s’ils essayent de m’éviter comme la peste puisque de toute manière chaque wagon ne compte qu’une poignée de voyageurs.

Pas une seule voiture ! La circulation étant quasiment nulle, l’aéroport et ses environs sont plus silencieux que d’habitude. Comme nous sommes sur une île artificielle, il est cependant fort peu probable que des animaux sauvages viennent s’y promener comme on a peu le voir dans certaines villes dans le monde. Heureusement d’ailleurs, car ils constitueraient un grand danger s’ils étaient amenés à se promener près de la piste d’atterrissage.

vie quotidienne

‘Maji de ?’ (2) – doing instead of thinking

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Ces photos datent d’une semaine voire plus, mais à l’aéroport rien n’a vraiment changé depuis. Il faut dire que dans le train ce ne sont pas les voyageurs avec leurs encombrantes valises, mais les travailleurs et même quelques lycéens qui refont petit à petit leur apparition.

En attendant de pouvoir me balader en étant serein à Nagoya ce sont mes doigts maladroits que je bouge. Qu’il s’agisse d’assembler les avions en papier ANA ou les puzzle 3D Daiso à 100 Yens autour du thème de l’espace et de l’aviation, de coller ou découper photos et articles, de trier puis déchirer ou ranger tout ce superflu qui encombre chaque pièce, passer la journée à s’occuper autrement que la tête dans un livre ou devant un écran me permet de me changer les idées.

vie quotidienne

‘Maji de ?’ (1) – ‘This is an announcement concerning …’

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Avant de prendre le service je me balade dans l’aéroport à la recherche de preuves. Car dans quelques années je suis persuadé que les nouvelles recrues ne me croiront pas quand je leur affirmerai qu’il fut une période pendant laquelle l’aéroport était désert du matin au soir, qu’il n’y avait plus un seul vol international pendant deux mois et que comme la plupart des employés étaient priés de rester chez eux, bureaux, magasins et comptoirs étaient fermés. – ‘Sérieux ?’

Il n’y a plus personne là où les gens sont censés se rencontrer, s’embrasser, se faire l’accolade ou encore se dire au revoir ou adieu en faisant de grands gestes ou parfois en larmes. D’habitude on peut entendre les rires, les gros chagrins et les colères des enfants, les engueulades des couples, les cris de désespoir de ceux qui viennent de rater leur avion ou encore de la musique lors des événements. Depuis ce qui me semble maintenant une éternité, le silence est brisé toutes les trente minutes par ma voix trop grave qui répète aux voyageurs courageux (ou imprudents) qu’il faut se laver les mains et respecter les distances de sécurité. A force de l’entendre j’en rêve la nuit.

vie du blog

Pourquoi j’écris … (4) – copy/paste

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Depuis que je suis enfin parvenu à maintenir un rythme de croisière sur le blog, la rédaction de mes carnets a été mise un peu à part, je ne parviens toujours pas à concilier les deux de manière satisfaisante. Parfois j’y colle, en en arrangeant un peu l’ordre, le texte et les photos sans y ajouter quoique ce soit. Ou encore j’en prends uniquement les photos et rédige un texte différent de celui du le billet.

J’ai hier pour la première fois recopié à la main le texte du dernier billet sur une page à part afin de donner davantage un aspect fait-main à ce carnet no16. Je trouvais l’idée intéressante puisqu’il y a quelques années le processus se faisait dans le sens inverse.  Comme j’écris avec une certaine lenteur la manoeuvre m’a demandé une petite demie-heure, mais ce fut plus agréable que je ne le pensais, bien que j’aurai préféré l’écrire à l’encre bleue avec un stylo à plume, mais le papier que j’utilise actuellement (le 026. Dot Grid Refill) est un brin trop fin pour cela. L’encre bleue a un côté apaisant, elle me semble la couleur plus appropriée à une relecture ultérieure à tête reposée. Ici, la calligraphie à l’encre de Chine est un art. Par curiosité j’ai une fois eu la bonne idée de rédiger un rapport de séminaire auquel j’avais participé dans le cadre du travail au stylo à plume, et à l’encre bleue de surcroit, on m’a bien fait comprendre que c’était à l’encontre du bon sens.

Une fois ce billet publié, me faut-il à nouveau coller dans le carnet les deux dernières photos et y recopier ce texte pour boucler la boucle ? Vais-je par la suite continuer à recopier mes billets dans le carnet, ou bien me contenter de les y coller ? J’ai trop peur de perdre tout mes billets publiés sur internet pour ne pas en garder une version papier. Si l’on m’a plusieurs fois proposé de les relier dans un beau livre à la couverture cartonnée, j’ai toujours trouvé cela prétentieux et ne me sens pas le courage de dire à quelqu’un en visite à la maison d’y jeter un oeil une fois celui-ci terminé. Alors que le confinement -tout relatif en ce qui me concerne- semble toucher à sa fin, imprimer puis mettre en page près de 500 articles m’aurait occupé quelques temps. Avant cela il me faut d’abord finir de corriger mes vieux billets !

architecture/livres

Évasion – 現実逃避

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La gare d’Otagawa se situe à mi-chemin entre Nagoya et Centrairl’aéroport international de Nagoya. Alors qu’il s’agissait d’une minuscule gare jusqu’à son réaménagement il y a quelques années, avec son imposante construction sur trois niveaux elle est maintenant la gare principale de la péninsule de Chita.

Les photos ci-dessus ont été prises le week-end dernier, en pleine Golden Week, la période de grande transhumance, peu après midi. Normalement à cette période tout le monde se marche sur les pieds sur les plate-formes pleines à craquer de voyageurs qui s’apprêtent à prendre l’avion et les personnes en congé qui vont se balader à Nagoya. Je ne rencontre cependant aucune difficulté à prendre des photos sans âme qui vive. Mon appareil à la main j’ai l’impression de participer à un événement de pré-ouverture de l’établissement où seuls les médias auraient accès.  Alors que malgré les restrictions les magasins et restaurants autour de chez nous sont à peine moins remplis que d’habitude, les transports en communs sont vides. Afin d’éviter les contaminations tout le monde semble se déplacer en voiture, raison pour laquelle la Meitetsu, la compagnie qui gère les lignes ferroviaires dans les préfectures d’Aichi et Gifu a réduit son nombre de mouvements de trains journaliers.

Selon le train que je prends il me faut soit 15 soit 30 minutes pour me rendre à l’aéroport mais je prends volontiers le train le plus lent. Avec tout le monde à la maison depuis plus d’un mois, le trajet pendulaire est à peu près mon seul moment de calme dans la journée. Depuis quelques jours j’y lis Fish Story (フィッシュストーリー), le recueil de nouvelles de Kôtarô Isaka. Isaka est un auteur vers lequel je reviens fréquemment. Il parvient toujours à mettre en scène de manière très efficace des histoires extraordinaires sans avoir recours à de longs préambules ou des formulations assommantes. J’ai récemment appris que quelques unes de ses oeuvres sont traduites en français par Corinne Atlan chez Picquier. J’ai trouvé cela amusant puisqu’on lui doit également la plupart des traductions des livres de Haruki Murakami alors que j’ai toujours trouvé qu’il y avait une certaine ressemblance entre ces deux auteurs. Alors que depuis quelques années l’ego démesuré et les histoires finalement toujours à peu près identiques dans leur structure de ce dernier me repoussent, les bouquins d’Isaka me plongent immédiatement dans son univers.

J’oublie tout l’espace d’une demie-heure. L’évasion, l’échappement, c’est exactement ce dont j’ai besoin en ces moments troubles. En japonais on dit ‘genjitsu-touhi‘ ( 現実逃避 ) littéralement ‘la fuite de la réalité‘. Les photos de ce billet me semblent de toute manière irréelles.

aviation/balades au Japon

‘Dekai Tokyo’ (6) – Haneda, deuxième prise.

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Bien que mon vol retour soit prévu en fin d’après-midi, j’arrive à Haneda aux alentours de 13h. Au Terminal 2, le Airport Grill & Bar est un restaurant réputé pour offrir une vue dégagée sur le tarmac et la piste C. La fois précédente, l’endroit était plein à craquer et avec mes collègues nous avions eu une table bien loin de la baie vitrée, mais aujourd’hui, seul et le rush de midi passé, j’obtiens sans difficultés ma place tant convoitée. Je suis sur mon petit nuage. Boire une bière fraîche tout en contemplant les incessants mouvements d’avions est un plaisir divin et le pavé de steak bien épais qui suit est succulent. Je me demande avec quels mots Inogashira Goro, le personnage principal de la série Kodoku no Gourmet (le gourmet solitaire, en français) décrirait la scène.

Rassasié, je me pose au Terminal 2 Observation Deck. La pluie torrentielle de la veille rend l’endroit encore plus appréciable en cette belle après-midi ensoleillée. Les appareils des compagnies ANA, Starflyer et AIRDO se déplacent en tous sens et j’essaie d’imaginer la peine qu’ont les contrôleurs aériens à les orchestrer en évitant tout froissement de tôle. Je m’amuse un temps à prendre le plus d’avion possible de la même compagnie dans le même cadre, parviens à prendre trois 777 aux couleurs d’ANA alors qu’à Nagoya on ne peut apercevoir ce type d’appareil que lors des sessions de Touch & Go.

Au nord, quoique à moitié dans la brume, on peut distinguer la Tokyo Sky Tree. Les avions passent devant lors de leur approche de la piste B (22), permettant de prendre stylées. Volants trop haut, trop bas ou bien trop petits pour être reconnaissables, il me faut plusieurs essais pour obtenir quelque chose de satisfaisant. En fin de compte, l’aéroport est si gigantesque que je n’ai pas la force de visiter le Terminal 1.