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architecture/musiques/Aichi

‘Mirror(s) mirror(s) on the wall(s) …’ – Toyota Municipal Museum of Art, Toyota, Aichi

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Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館

Le Toyota Municipal Museum of Art, qui fait l’objet des deux derniers billets, est l’oeuvre de l’architecte Taniguchi Yoshio (谷口吉生). Si Taniguchi Yoshio est notamment connu comme étant le concepteur du plan de rénovation du Museum of Modern Art (MoMA) de New York, il a également travaillé sur des musées symboliques du Japon, dont celui de la ville de Toyota. Les jardins aux alentours du musée sont quant à eux arrangés par un certain Peter Walker, architecte du paysage a qui l’on doit le célèbre projet Jewel Changi Airport, complexe commercial en verre comportant en son sein la plus haute chute d’eau en intérieur au monde, et ce en plein milieu du septième aéroport mondial en termes de trafic aérien.

L’architecture du bâtiment est une oeuvre d’art à part entière, et je pense avoir passé au moins de temps à l’extérieur qu’à l’intérieur du musée. Il me semble que je pourrais passer la journée à me balader autour à contempler la manière dont les ombres se transforment au fur et à mesure que le soleil monte dans le ciel. A l’étage l’on découvre un plan d’eau et une curieuse installation, The Colors Suspended: 3 Exploded Cabin (3つの破裂した小屋, 2003), de l’artiste, peintre, sculpteur et plasticien français Daniel Buren : Trois cabines dont l’intérieur est respectivement bleu, rouge ou jaune. La façade extérieure est intégralement recouverte de miroirs et de chaque côté se trouve une ouverture d’où l’on peut entrer à l’intérieur. A quelques pas devant chaque porte se trouve une cloison faisant la taille d’une porte. L’une de ses faces est de la même couleur que celle de la cabane, l’autre face est à nouveau constituée d’un miroir. La lumière du soleil, le paysage environnant, le musée et les visiteurs se reflète de toutes parts, s’entrechevêtrent au point que je ne peux pas affirmer avec certitude ne pas apparaître dans le pan d’un ou l’autre miroir. J’essaie de découper les images, d’y insérer des personnes ou de faire coïncider les lignes de bâtiments différents.

J’écris ces quelques lignes en écoutant IRIS: A Space Opera, l’époustouflante performance du groupe Justice. Je possède le premier album du groupe ( † , 2007) mais je ne l’ai pas écoute depuis un bon bout de temps. Au fur et a mesure que les titres défilent parfaitement enchaînés je me rends compte que j’en attribuait un certain nombre à leur compatriote français Jackson And His Computerband (Smash, 2005). C’était alors l’âge d’or de la ‘French House‘, toute la clique du label Ed Banger produisait à foison, je m’y suis perdu en cours de route … J’ai pris énormément de photos de l’installation de Buren, me mettant au centre de chacune des trois cabanes et photographiant chacune des quatre sorties, puis, à l’inverse, capturant chaque cloison à plus ou moins la même distance de celle-ci. En écoutant le concert m’est venu à l’idée de créer une animation ou une video où ces photos s’alterneraient au rythme de la musique. Dieu seul sait si cette Nième idée verra le jour ou non …

architecture/Aichi

Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館

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Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館 Frank Lloyd Wright and the world
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館
Toyota Municipal Museum of Art 豊田市美術館

Deux semaines sans billet, des vacances, en quelque sorte ! Tout d’abord je souhaite, en retard, une excellente année aux fidèles lecteurs ainsi qu’à ceux de passage. Les aléas du calendrier font que j’étais malheureusement du soir pour le Réveillon et n’ai donc pas pu cérémonieusement regarder le Kōhaku en famille. A l’heure où nous basculions dans l’année 2024 j’étais sur mon vélo à faire hurler le dansant album de house ‘Happy Music’ de Supershy (mieux connu sous le nom de Tom Misch) en slalomant entre les personnes se rendant au sanctuaire le plus proche pour faire leurs voeux. Des titres comme Happy Music, Don’t Let Go et surtout le sublime Feel Like Makin’ Love me font pédaler comme un dératé en fanfaronnant comme un ivrogne, un comble alors que je n’ai rien bu.

2023 aura été une année plutôt agitée par rapport aux deux années précédentes, j’ai l’impression d’en avoir passé l’intégralité à bloc, la tête dans le guidon, sans vraiment pouvoir expliquer ce que j’y ai fait en particulier. Pour ce qui est du blog, il m’a semblé être parvenu à maintenir un rythme de croisière, ce qui n’a pas toujours été évident car nos sorties en famille ont été pratiquement inexistantes et qu’il a donc fallu davantage que les années précédentes aller chercher les sujets par moi-même. La page à propos du Tōkai Nature Trail est encore vierge, je n’ai toujours par réussi à allier de manière satisfaisante et cohérente le blog, mes carnets et mon compte Instagram, et le fait que je me sois remis à courir de manière régulière n’a rien arrangé. M’étant emmêlé les pinceaux sur WordPress j’ai apparemment perdu (?) une partie des statistiques des années passées mais le nombre de visiteurs a cette année encore été très bas. Si je me basais uniquement sur les chiffres pour évaluer s’il faut continuer ou pas ce blog une année de plus la réponse serait immédiatement négative, mais l’envie de me balader, de découvrir, prendre des photos, rêvasser et d’être créatif est toujours là. Nous verrons bien ou nous mène cette année 2024.

J’ai été en fin d’année au Toyota Municipal Museum of Art (豊田市美術館) pour aller voir une exposition intitulée ‘Frank Lloyd Wright and the World‘, organisée dans le cadre de la célébration du centenaire de la construction de l’Hôtel Imperial de Tōkyō, dont celui a été le principal acteur. L’exposition retraçait le parcours du célèbre architecte américain Frank Lloyd Wright (1867-1959) en mettant le point sur la manière dont son séjour au Japon a influencé ses oeuvres et l’impulsion qu’ont ensuite exercées celles-ci dans l’archipel bien sûr, mais aussi dans le monde entier – et j’invite ceux qu’intéressent à consulter cet article qui en parle trop bien pour que j’aie quoique ce soit d’autre à ajouter. Si l’exposition donnait une vue globale intéressante des rapports de Wright avec le Japon, j’ai surtout été fasciné par les superbes plans et perspectives en grand format de ses principales oeuvres, que l’on peut retrouver dans l’apparemment célèbre ‘Portfolio Wasmuth‘, un recueil en deux volumes de 100 lithographies du travail de l’architecte, publié en Allemagne sous le titre ‘Executed Buildings and Designs by Frank Lloyd Wright‘ en 1910 par l’éditeur berlinois Ernst Wasmuth.

J’aurai aimé être en mesure de dessiner des bâtiments de la sorte. Je m’y suis essayé plusieurs fois, tentant de recopier à l’identique la photo d’un bâtiment, mais sans grand succès. Pour commencer à se dépatouiller il faut évidemment passer par toute la théorie autour des perspectives à un ou plusieurs points de fuites etc, mais comme le solfège pour la musique ou la prononciation pour l’apprentissage du chinois, et j’ai à chaque fois rapidement abandonné. La photographie a de ce point de vue là un côté beaucoup plus intuitif … ll suffit d’appuyer sur le déclencheur pour que son ‘oeuvre’ soit là. Je me rappelle cependant avoir lu quelque part que le fait que la course à pied soit accessible à n’importe qui expliquait la raison de l’engouement général pour cette discipline, mais que cet enthousiasme impliquait aussi un problème pour ses pratiquants. Tout le monde peut courir, mais surtout on a vite fait de courir n’importe comment et il est ensuite difficile de se débarrasser de ses mauvaises habitudes. Si je suis bien conscient qu’il en est de même pour mes photos, le plaisir ressenti à photographier est tout doucement en train de prendre le pas sur celui que prends à écrire, mais je n’ai cependant pour l’instant toujours pas d’idée précise sur la manière d’incorporer cela dans mon blog …

architecture/culture/Nagoya

NAKAJI YASUI : PHOTOGRAPHS – Aichi Arts Center, Sakae, Nagoya

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L’Aichi Prefectural Museum of Art (愛知県美術館), situé dans le quartier de Sakae, à Nagoya, accueillait pendant deux mois une galerie des photographies de Nakaji Yasui (1903-1942), apparement l’un des plus importants photographes japonais de la première moitié du XXᵉ siècle. Si je dis apparement, c’est que je n’ai aucune connaissance approfondie de l’histoire de la photographie, et encore moins de celle du Japon en particulier. Cette exposition semblait donc être une excellente manière de mettre le pied à l’étrier, comme on dit.

Le musée se trouve à l’intérieur du Aichi Arts Center (愛知芸術文化センター), un bâtiment de 12 étages conçu en 1992 par l’architecte Shigeru Shindō (進藤繁) abritant également la Bibliothèque préfectorale d’Aichi ainsi que le Théâtre des arts de la préfecture d’Aichi (愛知県芸術劇場), dont le hall principal de 2.500 places accueille notamment l’orchestre philharmonique de Nagoya. J’ai malheureusement oublié de prendre une photo du bâtiment de face pour appuyer mon propos mais la majeure partie de sa façade et de son toit sont en verre, partiellement de forme cylindrique. Lorsqu’il fait beau, comme lors de ma visite, la lumière s’infiltre à l’intérieur du bâtiment, se reflète sur les parois carrelées, inondant de lumière l’atrium principal et formant au fur et à mesure que le soleil change de position toutes sortes de fascinants motifs de reflets et d’ombres.

安井仲治 Nakaji Yasui
安井仲治 Nakaji Yasui

Je suis venu voir l’exposition「生誕120年 安井仲治 NAKAJI YASUI : PHOTOGRAPHS」. Nakaji Yasui (安井仲治) est né en 1903 à Osaka. Il s’intéresse à la photographie pendant son adolescence et intègre en 1922 un groupuscule de photographes avant-garde amateurs appelé le Naniwa Photography Club, (浪華写真倶楽部). Les membres du club exposent régulièrement leurs photos dans la région du Kansai depuis sa création en 1904 et Yasui est assez talentueux pour rapidement être en mesure de présenter ses oeuvres dés 1923, devenant au fil des années l’un des membres principaux du groupe. Le Tampei Photography Club (丹平写真倶楽部) est fondé en 1930 sous l’influence de quelques photographes du Naniwa Photography Club. Ce nouveau regroupement centre ses activités autour de l’expérimentation en utilisant des techniques comme le photogramme (image photographique obtenue sans utiliser d’appareil photographique en plaçant des objets sur une surface photosensible et en l’exposant ensuite directement à la lumière) ou le photomontage.

J’ai trouvé le cadrage des photos de Nakaji Yasui vraiment saisissant et moderne pour des photos prises dans les années 30. Par exemple, la deuxième photo (Arrest, 1931) de cette série met en scène l’arrestation d’un homme par un policier lors d’un confrontation avec des manifestants. J’aime beaucoup le fait que l’acte en lui-même nous soit suggéré par cette ombre au sol au lieu de simplement photographier l’homme traîné de force. Réussir à prendre sur-le-vif une pareille photo relève du génie, d’autant-plus si l’on prend en compte le matériel utilisé à l’époque. Les troisièmes (Portside Scene, 1930) et quatrièmes (Gaze, 1931) photos sont des montages de quatre ou cinq photos prises séparément. Outre le fait que je trouve cela fascinant comment leur superposition permet de donner encore davantage de contexte à une seule photo, le photomontage n’a été inventé et popularisé en Europe (en Allemagne notamment) qu’une dizaine d’années plus tôt, je me demande comment lui est venue l’idée de jouer et manipuler ainsi ses photos. Si la dernière photo (Seaside, 1936) est plus classique quoique réussie, j’ai été très surpris d’apprendre qu’il s’agissait du Phare de Noma (野間灯台), situé au sud de la péninsule de Chita et que j’ai récemment photographié ici ou encore ici. Cette exposition aura été pour moi un bon point d’entrée vers le monde de la photographie au Japon et faire des recherches sur internet pour ce blog m’a permis de découvrir des nombreux artistes contemporains ou non.

architecture/balades au Japon

Shibuya > Harajuku

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Shibuya Scramble Square
Shibuya Parco
Shibuya buildings
Seibu exposition
Yoyogi National Gymnasium
Yoyogi National Gymnasium
Harajuku

Du Tōkyō International Forum je marche jusqu’à Ginza. Apres avoir fait un rapide tour au magasin de fournitures Itoya noir de monde, je pensais voir en m’y baladant au hasard quelques bâtiments au design intéressant, mais la chaleur et le fait d’avoir à slalomer entre les passants excessivement nombreux m’épuise.

Les alentours de la gare de Shibuya ont bien changé eux aussi. Après avoir contemplé à son pied le Shibuya Scramble Square, gratte-ciel complété en octobre 2019, j’envisage de monter à sa terrasse perchée à 229 mètres, le SHIBUYA SKY, pour voir des mes propres yeux la vue maintes fois aperçue sur les réseaux sociaux. Malheureusement il fallait précommander son ticket en ligne et je n’ai pas bien compris si les tickets pour le jour-même étaient encore disponibles que ce soit en ligne ou au guichet. Le personnel, excédé sans doute de se voir poser sans cesse les même questions à longueur de journée, n’était carrément pas serviable … Comme lors de ma visite au Sky Tree, est-ce un standard dans ce genre d’endroits, travailler en hauteur rend-il hautain ? Bref.

Après avoir traversé le fameux Shibuya Scramble je me dirige vers le magasin de disques Tower Records mais mon oeil est attiré par une somptueuse affiche dans la vitre du grand-magasin Seibu montrant une vue aérienne de l’aéroport de Haneda au crépuscule. En y regardant de plus près j’apprends qu’il s’y tient une exposition du photographe Michael Hitoshi sous le nom ‘2100 nen ni sasageru kioku’ (2100年に捧げる記憶, mémoire dévouée à l’an 2100) et décide d’y jeter un oeil. Sa spécialité consiste à prendre des photos aériennes de villes et d’aéroports à partir d’un hélicoptère, juste au crépuscule, quand la lumière du soleil restante se mélange à celle des néons, donnant aux photos son teint bleuté parsemé de taches orangées. Je remercie le hasard de m’avoir amené ici.

Finalement je fais l’impasse sur Tower Records, par manque de temps et surtout parce que j’ai envie de me balader encore quelques instants en gardant en tête ce que je viens de voir, comme lorsque l’on reste quelques minutes au lit après avoir été tiré d’un rêve agréable. Je remonte Shibuya en empruntant l’avenue qui mène au Parc Yoyogi, attiré tel un bateau par un phare par l’immense Park Court Shibuya THE TOWER, tour d’habitation qui par moment pointe le bout de son nez, surplombant les alentours (et dont un appartement au 35ème étage est louable pour un petit million de yens (6,600€) par mois ! ) Alors que justement je me fais la remarque que sa forme elliptique et son toit en forme de couronne carrée me font penser à une torche (olympique), j’aperçois en contrebas le gymnase olympique de Yoyogi (国立代々木競技場), imaginé par Kenzō Tange et construit entre 1961 et 1964 pour abriter les épreuves de natation et de plongeon des Jeux olympiques d’été de 1964. Dire que je suis venu tant de fois à Shibuya sans savoir qu’il se trouvait si près ! Tandis que je le contemple longuement sous tous ses angles, je suis époustouflé par le fait qu’un bâtiment aussi massif et construit il y a plus de 50 ans puisse paraître encore aujourd’hui aussi moderne et bien entretenu.

La dernière partie de ma marche me mène à la gare d’Harajuku, d’où je prends le métro pour Shinagawa puis le Shinkansen en direction de Nagoya. Complètement exténué par cette longue journée dans le train je somnole, dans un état d’hébétude plutôt agréable. Je dois normalement y retourner d’ici février. Dois-je une nouvelle fois laisser le hasard faire les choses ou bien me préparer à l’avance ?

architecture/balades au Japon

Tokyo International Forum – Tokyo, Chiyoda-ku

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Tokyo International Forum
Tokyo International Forum
Tokyo International Forum
Tokyo International Forum
Tokyo International Forum
Tokyo International Forum

Je quitte la gare de Tokyo et marche en direction de la station Yūrakuchō, située à cinq minutes à pied. Je profite du fait de passer juste à côté pour entrer à l’intérieur du Tokyo International Forum, centre de congrès qui peut accueillir concerts, salons, mais aussi toutes sortes d’événements culturels et sportifs. Je ne me souviens plus par quel concours de circonstances j’étais tombe dessus à l’époque, mais lors de ma première visite à Tōkyō (en décembre 2002 probablement) le bâtiment m’avait fait forte impression, avec le recul je me dis que c’est peut-être même le point de départ de mon intérêt accru pour l’architecture à ce moment. J’exagère un petit peu mais au fil des années ce beau ‘bateau de verre’ a pris pour moi comme une valeur symbolique, à chaque montée à la capitale je ne peux m’empêcher de m’exclamer d’étonnement lorsque nous passons tout doucement devant (je m’assois évidemment toujours du côté gauche), le Shinkansen presque à l’arrêt à l’approche de la gare de Tōkyō. C’est comme si sa vue me confirmait que nous sommes bien arrivés à la capitale, un peu comme lorsque l’on aperçoit au loin la Tour Eiffel en se rapprochant de Paris.

Il est autour de 14h quand j’entre dans l’immense atrium en verre du Forum. En cette saisons la lumière est douce et bien plus agréable que celle éblouissante et violente des mois d’été. Je suis fasciné par les reflets que forment sur le sol le toit en ellipse et qui me font penser à des écailles de poissons. Peut-être le ciel était-il couvert ou bien n’étais-je pas encore réceptif à ce genre de choses mais je ne me souviens pas avoir remarqué ce spectacle lumineux lors de mes venues précédentes. J’emprunte librement la longue rampe qui longe les salles de conférences et les différentes passerelles qui traversent le bâtiment de part en part. Entre-temps les motifs formés par la lumière à travers les vitres en contre-bas ont encore changé, qu’il me plairait de faire une vidéo de type timelapse ainsi perché.

architecture/balades au Japon/vie du blog

‘Hello again my old dear place’ – Tokyo, Chiyoda-ku

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Tokyo station
Tokyo station gros plan
KITTE Marunouchi interior
KITTE Marunouchi
view from KITTE Marunouchi Garden
View from Marunouchi Garden
View from Marunouchi Garden

Que de déplacements en ce mois d’octobre ! Après Nara et Kyōto, c’est à Tōkyō que je me rend cette fois-ci. Malheureusement j’y passe en coup de vent car la chose s’est décidée la veille au soir. J’ai beau quitter Nagoya tôt le matin diverses démarches me prennent la matinée, mais je compte bien profiter au maximum de la demi-douzaine d’heures à ma disposition dans la capitale.

Tout d’abord Fgautron me fait le plaisir d’accepter mon invitation soudaine à déjeuner ensemble. Depuis les quelques années que nous lisons et commentons mutuellement nos blogs il est amusant de rencontrer quelqu’un pour la première fois mais d’avoir l’impression pourtant d’en connaître déjà une partie. La conversation s’anime rapidement autour de nos parcours respectifs, de nos dernières trouvailles en musique japonaise, de la rédaction de nos blogs respectifs et encore bien d’autres choses. Après le repas nous buvons un café au dehors, au KITTE Garden, la terrasse située au 6ème étage du KITTE Marunouchi Garden. Le temps est bien agréable, il n’en défile que plus vite encore. (Encore merci !)

Après avoir ainsi pris congé de mon blogmate je prends le temps de faire le tour de la terrasse. Depuis ma dernière venue en février 2020 la construction du Tokyo Midtown Yaesu (240 metres de haut) s’est entre-temps achevée. Où que l’on regarde l’espace semble comme quadrillé par les lignes horizontales et verticales des poutres et des vitres des bâtiments alentours et je me fais la remarque que la densité des immeubles est bien plus importante qu’à Nagoya. En prenant entre-autre les deux dernières photos de cette série j’ai très clairement en tête celles du photographe Philipp Reed, notamment celles prises à New York où les immeubles envahissent très lourdement tout l’espace mais la lumière reste malgré cela claire et légère. Je copie beaucoup ce que je vois par-ci par-là sur internet ou dans les magazines, j’expérimente en essayant d’affûter mon style. L’effervescence de la ville dope mon inspiration.

architecture/balades au Japon

‘Rien ne change à part les saisons'(4) – ‘God is in the details’

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Davantage que pendant mes visites précédentes, j’ai été étonné de l’intérêt grandissant que j’ai porté cette fois-ci aux détails dans les jardins et les bâtiments, surtout aux couleurs utilisées et à la manière dont sont assemblées les imposantes poutres et toitures dans les temples, en utilisant je présume la technique d’assemblage de pièces en bois sans clou, ni vis, ni colle dite kigumi (木組み). Nous avons pourtant pris notre temps mais c’était encore trop rapide pour totalement nous imprégner des lieux. Et si seulement il n’ya avait pas tout ce monde … Je regrette surtout de ne pas avoir été en mesure de donner un peu plus d’explications historiques et autres anecdotes sur les endroits visités, même si au bout du compte nous avions trop de choses à nous dire pour en avoir le temps.

architecture/Nagoya

Kurokawa IC – Kita-ku, Nagoya

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Kurokawa IC 黒川IC
Kurokawa IC 黒川IC
Kurokawa IC 黒川 IC
NEX PLAZA

Il a cessé de pleuvoir, je sors de ma cachette et marche en direction du nord sans véritable but jusqu’à ce que je me souvienne que je voulais depuis longtemps faire une virée à l’Interchange (échangeur routier) de Kurokawa (黒川 IC), l’entrée et la sortie d’autoroute du réseau d’autoroutes de Nagoya, qui a de particulier le fait qu’en raison d’un manque évident d’espace elle est constituée de deux boucles en colimaçon. Mon appareil n’est pas adapté à l’immensité de la structure, et de jour les photos ne rendent pas grand chose. Peu inspiré et sur le point de prendre le chemin du retour, je tombe par hasard à proximité sur le musée NEX PLAZA (ネックス・プラザ) dédié à l’autoroute de Nagoya (Nagoya EXpressway). On y trouve diverses installations autour de l’histoire de la construction de l’autoroute, des tâches effectuées quotidiennement pour l’entretenir et une jolie maquette de l’IC Kurokawa, qui vue ainsi de haut me fait penser à l’un de ces circuits de la marque Tomica.

architecture/Nagoya

NZU 2 – Kita-ku, Nagoya, Aichi

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NZU 名古屋造形大学 Nagoya Zokei University
NZU 名古屋造形大学 Nagoya Zokei University roof
NZU 名古屋造形大学 Nagoya Zokei University interior
NZU 名古屋造形大学 Nagoya Zokei University light
NZU 名古屋造形大学 Nagoya Zokei University interior
NZU 名古屋造形大学 Nagoya Zokei University light
NZU 名古屋造形大学 Nagoya Zokei University interior light
NZU 名古屋造形大学 Nagoya Zokei University light

Après avoir déposé Léo à 10h dans un quartier situé au sud-est du château de Nagoya, il me faut y retourner à 15h pour aller l’y récupérer. Le temps est gris et imprévisible mais je n’ai pas envie de perdre mon temps à faire l’aller-retour la maison et décide donc de faire une petite trentaine de minutes de marche jusqu’à l’université Nagoya Zokei Daigaku (NZU), découverte par hasard il y a quelques mois. Une fois sur place je fais une fois le tour du bâtiment et me décide cette fois à discrètement m’engouffrer dans la cour à l’intérieur. En réalité je me suis fait du tracas pour pas grand chose, une pancarte explique en effet que le rez-de-chaussée est accessible au public pendant l’été dans le cadre d’une opération intitulée ‘北区まちなか避暑地‘, durant laquelle le district de Kita-ku propose à ses résidents de fuir la chaleur en prenant refuge dans l’un des 21 campus universitaires, bibliothèques et autres centres commerciaux proches de chez eux.

J’ai pratiquement le bâtiment pour moi tout seul et monte et descend librement tout ce qu’il compte comme escaliers. Les formes simples me font penser à un stage de jeu vidéo. Les rayons de soleil passent à travers les ouvertures carrées dans le toit et frappent la façade, formant en dehors des escaliers les seules lignes qui ne soient pas horizontales ou verticales. Bientôt le ciel s’assombrit et il se met à pleuvoir. J’en profite pour prendre mon temps et m’asseoir, en hauteur, sur l’un des bancs mis à disposition. D’ici je domine la cour tout en restant inaperçu. J’écoute quelques temps la pluie qui tombe, puis à défaut d’avoir autre chose à faire, sors mon carnet pour prendre quelques notes. Comme ce fut le cas lors de ma visite à Atsuta-jingū la semaine précédente, je me dis qu’au lieu de me dépêcher et de courir à droite à gauche je devrais toujours inclure dans mes balades une pause d’une demi-heure pour me poser quelque part et noter sur le vif mon ressenti.

architecture/livres/Nagoya

‘Marche à l’ombre’ – Atsuta-Jingū, Atsuta-ku, Nagoya

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Fin juillet. Il fait atrocement chaud mais je refuse pour autant de rester enfermé. Je trouve ainsi refuge parmi les nombreuses vastes allées ombragées par d’immenses arbres qui me semblent millénaires, au sein du sanctuaire Atsuta-jingū (熱田神宮), situé au sud de Nagoya.

Le sanctuaire Atsuta Jingū (sanctuaire d’Atsuta), est l’un des centres de culte les plus importants du Japon avec ses près de 9 millions de visiteurs par an. Construit sous le règne de l’Empereur Keikō (73-130), ce qui en fait l’un des plus anciens lieux de culte du Japon, il est dédié à la déesse du soleil Amaterasu, la plus sacrée du panthéon shintō. Le sanctuaire aurait été construit pour accueillir notamment le Kusanagi no Tsurugi (草薙の剣), le ‘sabre faucheur d’herbe‘ qui aurait été offert par cette même déesse à ses descendants, la famille impériale du Japon. Le sabre est l’un des trois trésors sacrés du Japon, avec le miroir de bronze Yata-no-Kagami qui repose au sanctuaire d’Ise dans la préfecture de Mie, et le bijou Magatama, conservé quant à lui au Palais Impérial de Tokyo. Ces trois reliques ne sont visibles que par quelques privilégiés, l’empereur et quelques prêtres de très haut rang.

Je me dirige sans trop réfléchir, comme attiré peut-être, vers le sanctuaire principal où je suis me suis rendu une demi-douzaine de fois de par le passé. Nous sommes bien loin de la foule qui s’y rue autour du Nouvel An, à peu près la moitié des visiteurs me semblent être étrangers. Juste après m’être levé les mains au chōzuya, je suis fasciné par un gigantesque camphrier. Il porte autour du tronc, qui fait plus de 7 mètres de diamètre, une banderole de papier plié en forme d’éclair signifiant qu’il y demeure une divinité. Faisant plus de 20 mètres de haut, partiellement recouvert de mousse, avec ses branches se tortillant vers le ciel et ses jeunes pousses faisant irruption des ses propres racines, il a effectivement quelque chose de solennel. Si j’avais bien entendu remarqué cet arbre majestueux auparavant, je lui porte cette fois une attention toute particulière après avoir justement fini de lire le livre de l’écrivain à succès Keigo Higashino (東野 圭吾), クスノキの番人 (The Camphor Keeper), dans lequel un camphrier magique a le pouvoir d’emmagasiner les voeux de ceux qui viennent y prier afin d’être transmis d’une génération à l’autre au sein d’une même famille. L’intrigue a un peu du mal à se mettre en place, avec ses 483 pages le livre est un poil trop long, mais dans l’ensemble je l’ai trouvé agréable à lire et je dois avouer avoir été surpris par le dénouement. Comme le trio d’arbres géants à Osu dont j’ai déjà parlé plusieurs fois dans ces pages, les camphriers ont vraiment quelque chose d’enchanteur et de prodigieux.

C’est donc dans cet état d’esprit un peu mystique que j’atteins le sanctuaire principal. Après avoir effectué une prière je traine autour du comptoir où sont vendus les amulettes porte-bonheur o-mamori. Du fond de la cour un jeune prêtre de grande taille tout vêtu de blanc s’avance à grands pas vers l’un des guichets et s’y assoit, et bientôt une file d’attente d’une dizaine de personnes se forme. Il s’agit de la personne qui écrit les ‘go-shuin’, les sceaux donnés aux fidèles et aux visiteurs des sanctuaires shintoïstes ou dans les temples bouddhistes au Japon. Les sceaux sont souvent rassemblés dans des carnets en papier cartonné appelés shuin-chō qui sont vendus dans les sanctuaires et les temples. En réalité cela fait plusieurs années que je pensais m’en procurer un, j’attendais soit un coup de coeur, soit d’avoir l’occasion d’aller au Hikouki-jinja (飛行機神社), le sanctuaire dédié à l’aviation situé à Kyōto pour mettre la main sur le sublime carnet violet élaboré en collaboration avec la compagnie aérienne japonaise ANA. Celui d’Atsuta-jingū, de couleur vert sapin, avec sur la couverture un badge héraldique goshichi-kiri-mon (五七桐紋) et à l’arrière l’inscription Atsuta-Jingū en lettres dorées, est bien sobre, mais à quoi bon attendre ? Sans trop réfléchir je m’approprie mon premier shuin-chō et y fait inscrire mon premier go-shuin. Voilà encore une occasion supplémentaire de voyager a travers le pays …

Toujours sur mon petit nuage je reviens sur mes pas pour faire un tour à la nouvelle aire de repos Kusanagi Hiroba (くさなぎ広場), entièrement réaménagée puis ouverte au public en juillet 2021, et dont j’avais vu quelques photos dans le magazine d’architecture Shin-kenchiku du mois de mai. Je peine à me souvenir à quoi ressemblait l’endroit auparavant mais il me semble que l’entrée qui menait sur l’étang était discrète et que le petit restaurant où l’on pouvait déguster de délicieux plats de nouilles plates kishimen en surplombant l’étang n’avait lui non plus rien de particulier. Cette discrétion avait son charme, comme si connaître son existence donnait à lui seul l’impression d’être un initié, ce qui n’est pas rien étant donné la nature spirituelle du lieu. Economiquement parlant ce système n’est bien entendu pas viable, et les promoteurs ont vu grand pour cette rénovation. L’étang a été entièrement réaménagé, il y flotte un bateau en bois censé représenter la période prospère du quartier d’Atsuta, qui était autrefois l’un des 53 juku (stations) de la route Tōkaidō mais également un port. On y trouve également un musée consacre au sabre Kusanagi que je n’ai pas eu le temps de visiter, un magasin de souvenirs et surtout le fameux restaurant, avec une grande terrasse en plein air, à laquelle je m’assois pendant une bonne heure durant, écrivant quelques lignes dans mon carnet puis contemplant mon premier sceau go-shuin dans son nouveau carnet et réfléchissant déjà aux nombreuses promenades qui s’annoncent.