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‘Every street you take’ – Entre Sakae et Meieki

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Si je ne suis d’habitude pas accro à une marque en particulier, je dois avouer que Salomon a depuis deux ou trois ans une certaine influence sur moi. Il doit à cela certainement y avoir un certain rapport inconscient lié au souvenir des nombreuses sorties en ski dans les Alpes françaises en utilisant leurs skis, et je suis sans doute dans une certaine mesure victime du matraquage médiatique de la marque dans les événements sportifs autour du trail et autres ultra-marathons. Cela dit, les videos de la chaine YouTube Salomon TV sont vraiment d’excellente qualité. Sur des formats variés allant de 5 minutes à parfois plus d’une heure, les reportages suivant ses athlètes au milieu de paysages magnifiques dans leurs aventures sont très bien mises en scène et inspirent beaucoup de belles valeurs sans vouloir forcement tirer des larmes du spectateur (à la japonaise, allais-je dire) ni gâcher la chose en mettant trop la marque en avant. Au même titre que les vidéos de Billy Yang, je jubile à chaque nouvelle sortie et les regarde cérémonieusement les jours de congé, le soir au calme, comme s’il s’agissait de grands films.

Après avoir couru en 2017 la TransAmericana, c’est à dire avoir traversé en courant les Etats-Unis de la Caroline du Nord à l’est jusqu’à San Francisco à l’ouest (3,700 miles en 5 mois), le coureur d’ultra Rickey Gates s’est trouvé en 2019 un nouveau défi. Le projet ‘Every Single Street‘, qui consiste à parcourir en courant chaque boulevard, chaque rue, la moindre ruelle de la ville de SanFrancisco, soit 1,100 miles environs.

Je me suis souvenu de ce reportage alors que je marchais de Sakae à la gare de Nagoya, comme je le fais souvent au lieu de prendre le métro. Ces deux points sont relayés par de nombreuses avenues parallèles, en marchant d’un bon pas le trajet peut être parcouru en une demi-heure mais j’aime bien prendre une heure et m’y perdre un peu. J’ai cette fois pris comme point de départ le Nadya Park et à hauteur du Musée des Sciences j’ai pris sur la droite. Sans trop pouvoir expliquer ce qui attiré mon attention j’ai ensuite pris à gauche pour remonter presque dans son intégralité Mitsukura-dori jusqu’aux alentours de la gare de Nagoya. Si je connais le nom de quelques artères principales de la ville je n’avais jamais fait attention au fait que la plupart de ces avenues comportaient un nom elles aussi. Entre deux immeubles l’on peut parfois apercevoir un pan de la rue située derrière, je me suis rendu compte que je marchais parallèlement à la rue où je m’étais baladé deux semaines plus tôt au retour de ma balade à la recherche des furu-hon.

Ne serait-il pas amusant de prendre l’intégralité des rues de Nagoya en photo ? De retour à la maison j’ai photocopié une partie du plan de Nagoya que je traîne toujours avec moi lors de mes balades, et j’y ai inscrit au marqueur le chemin parcouru aujourd’hui. Je m’efforcerai lors de ma prochaine balade de prendre un itinéraire différent …

vie du blog/daydreamin'

‘500 one for all’

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501ème billet depuis la création du blog, même si en réalité il doit y en avoir deux ou trois dizaines de plus si l’on compte ceux disparus lors des migrations de provider. J’ai terminé il y a deux mois de retoucher les billets qui ont fait des mojibake (caractères qui ne s’affichent pas correctement) suite à ces même migrations. Cela m’a pris beaucoup de temps (j’en parlais déjà photos à l’appui ici en juin 2019) parce que sur la lancée je me suis mis à mettre à jour les liens morts et à tenter retrouver les photos qui ne s’affichaient plus, parfois sans succès. Parmi les billets ne comportant que des photos et aucun texte, une dizaine sont ainsi passés à la trappe.

Je pensais faire quelque chose de spécial pour fêter les 500 articles et j’avais à un moment même envisagé de marquer le coup en passant à un compte pro. La prochaine étape semblait être la création de menus en haut de page afin de s’y retrouver un peu plus facilement sur le site. Cela m’obligeait une nouvelle fois à passer en revue tous les billets et de remettre de l’ordre dans les catégories et les étiquettes, de quoi m’occuper pendant les congés forcés ! Je me suis immédiatement attelé à la tâche et au fur et à mesure de ma progression je me suis mis à réfléchir à une sorte de reconversion : Accentuer le côté ‘tourisme’ du blog, me faire remarquer par le Nagoya Convention & Visitors Bureau (NCVB) et devenir l’ambassadeur de Nagoya et de la région Chūbu, comme le fait de fort belle manière Béné pour Fukuoka et l’île de Kyushu.

Cependant, me balader où bon me semble en prenant vaguement quelques photos et raconter ce qui me passe par la tête et avoir à rédiger des articles détaillés et de qualité en respectant des délais sont deux choses qui n’ont rien à voir. J’entends souvent dire que faire d’un loisir son travail peut-être à la fois gratifiant et une grande source de motivation puisqu’on vit de ce que l’on aime faire, mais également un lourd fardeau au point d’en devenir dégoûté …

Ma manie de tout rapporter à la musique a fait remonter à la surface de vieux souvenirs. En l’occurence l’album du rappeur français Soon E MC , ‘Atout… point de vue, sorti en 1993. Avec l’album aujourd’hui culte qu’est ‘Prose Combat‘ (1994) de McSolaar, il doit au même titre que ‘Qu’est-ce qui fait marcher les sages ?‘ (1995) des Sages poètes de la rue, faire partie des premiers albums dont je me sois emparé dans le genre. Ces artistes ont en commun le fait d’être en rapport de près ou de loin au collectif de hip-hop Posse 501, dont le nom m’a donné l’idée du titre de ce billet. Bien que l’écoute de ces albums soit pourtant parfois espacée de plusieurs années, je suis toujours étonné de me rendre compte que j’en connais encore de nombreux passages par coeur.

Je m’égare … Je crois que j’aime trop la liberté qu’offre l’écriture de ce blog pour me soumettre à un format précis, même si un brin de cohésion dans la ligne éditoriale perdrait moins le lecteur. Peut-être ce projet verra-t-il le jour, si c’est le cas ce sera probablement sous un format à part. Bilan au 1001ème billet.

musiques/Nagoya

‘Twilight, I gave you time to steal my mind …’ – Kasadera Station, Minami-ku, Nagoya

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Juste à côté du Nippon Gaishi Hall du billet précédent se trouve la gare JR de Kasadera. Je ne la connais que de nom. Cependant, lors de concerts d’artistes réputés il m’arrivait d’indiquer aux fans venus des quatre coins du pays l’itinéraire de l’aéroport jusqu’ici. T-shirts, casquettes et écharpes autour du cou, il suffisait de voir leur accoutrement pour savoir quel artiste jouait ce jour là. Je me souviens notamment d’une fille dans la vingtaine vêtue de la tête aux pieds de vêtements contenant le logo d’arrêtes de poisson du groupe Sakanaction. En cherchant leurs setlists sur internet j’apprends qu’ils y ont donné un concert en octobre 2015. Comme c’est vers cette période que je commençais à entrer plus en profondeur dans leur discographie et que c’est l’année de sortie du double album de remix et bootlegs ‘Natsukashii tsuki ha atarashii tsuki’ que j’avais savouré titre par titre, la date doit correspondre. Quoiqu’il en soit, j’étais à la fois envieux et intrigué puisque c’était la première fois que je voyais des fans du groupe. Je n’ai entre-temps toujours pas eu l’occasion d’aller à l’un de leurs concerts, et avec la crise sanitaire mon voeu n’est malheureusement pas prêt de se réaliser.

Une longue passerelle d’une centaine de mètres passe au dessus de la quinzaine de voies ferrées. La gare n’étant desservie que par la ligne Tôkaidô je suis surpris d’y découvrir un nombre si important de voies. Alors que je me dis qu’un spécialiste en la matière saurait certainement me donner quelques explications, j’aperçois un type, appareil à la main, qui semble guetter à travers le grillage le départ d’un train de marchandise. Je n’aime vraiment pas le terme otaku, péjoratif à mon goût. Au travail on me traite de hikôki mania (maniaque d’aviation), ce qui est déjà moins pire, mais mince, ce type et moi, bien que notre domaine de prédilection soit différent nous sommes juste dans notre bulle, à apprécier ce que nous faisons, et nous n’embêtons personne. Je dis toujours à mes enfants de ne pas utiliser le terme otaku mais spécialiste, et qu’au lieu de les pointer du doigts ils feraient mieux d’en profiter pour leurs poser toutes les questions qui leur passent par la tête, mais je suis bien incapable d’adresser la parole à cet inconnu et quand nos regards se croisent nous nous saluons juste d’un petit hochement de tête.

musiques/daydreamin'

‘It’s a sign of the Ages’… – Minami-ku, Nagoya

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Le billet précédent est la suite de ‘No music, no life‘ publié en 2010. J’en avais commencé l’écriture en 2013 puis l’ai laissé en brouillon depuis. Bien que la musique soit son sujet principal, c’est sans doute son contexte qui explique pourquoi j’ai mis aussi longtemps à en venir à bout. Entre incertitudes par rapport au bien-fondé de mes études et difficultés sentimentales, il s’agit d’une époque dont je n’aime pas trop me rappeler.

La discussion avec fgautron, à propos d’Autechre dans les commentaires du même billet m’a rappelé a quel point Confield m’avait marqué à l’époque, et je me suis souvenu du billet inachevé. Alors que le lendemain je me balade autour du complexe sportif Nippon Gaishi Hall, mon oeil est attiré par un étrange cercle rouge. J’y vois bien évidemment le cercle de la pochette de SIGN. Autechre en 2001, encore Autechre en 2021. La boucle étant bouclée, j’y ai vu un signe qu’il était temps de tourner la page pour de bon.