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Nagoya/daydreamin'/daydreamin'/Nagoya

‘Irasshaimase !’ – Nagoya

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En se baladant dans Nagoya on trouve souvent, derrière les artères principales des petits kissaten, restaurants ou maison de thé. Si la façade peut parfois être fort joliment décorée, il n’est pas rare de n’y trouver à l’entrée qu’un écriteau, une porte et une petite fenêtre. On n’en voit jamais entrer ni sortir personne et il est difficile de savoir s’il y a quelqu’un à l’intérieur, voire même si l’endroit est ouvert ou non. Pour ceux qui comme moi ont un peu trop d’imagination, y pénétrer donne l’impression que l’on n’en sortira jamais, Dieu seul sait ce qui peut bien s’y passer à l’intérieur …

J’aime beaucoup me laisser entraîner dans de lointaines divagations par mon imagination, et celles-ci sont encore plus agréables en musique. Je regarde ainsi longuement à tour de rôle chacune des photos ci-dessus en écoutant l’album Garden Basement de Shrine Fuchsia, sur le label Oreille gardée sur lequel j’avais déjà découvert Rémy Charrier à l’époque. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement mais c’est loin d’être déplaisant. Le premier titre ‘Garden‘ avec ses notes de synthé sporadiques a un côté musique cosmique qui me rappelle la première ‘conversation’ dans ‘Rencontres du troisième type‘, le deuxième titre ‘Basement‘ me fait penser à de la musique de méditation. Je ne regarde généralement pas le titre des chansons afin de ne pas me sentir influencé par une ambiance que ceux-ci laisseraient suggérer, mais j’ai ici quelques difficultés à voir le rapport entre le titre et les morceaux.

Je fixe toujours mes photos de devantures. Chaque établissement semble posséder une identité qui lui est propre, sûrement le résultat de nombreuses heures de réflexion de la part des propriétaires qui n’ont certainement fait aucun compromis sur le moindre détail. A défaut d’avoir le courage d’y entrer je ne peux que tenter de deviner à quoi ressemble l’intérieur, quel genre de musique y est diffusée et quel type de personnes les fréquentent. Cela pourrait faire le sujet d’une série de billets : Chaque kissaten serait le théâtre d’un chapitre distinct dans lequel apparaîtraient à chaque fois des personnages différents. La question est de savoir s’il faut laisser tout cela au domaine de l’imagination ou bien pousser ces portes.

Comme j’y faisais déjà référence dans un billet publié en 2013, j’aime prendre le temps d’observer les gens autour de moi dans les cafés ou même dans les transports en commun. Je les regarde du coin de l’oeil et imagine la vie qu’ils mènent, ou bien j’écoute distraitement leurs conversations et y pioche des indices par-ci par-là. Il n’a y aucun moyen de savoir si j’ai vu juste ou non, et c’est là l’aspect le plus intéressant de la chose. Je pense que cela n’a rien à voir avec du voyeurisme et je n’ai aucune mauvaise intention, au contraire, cela me permet parfois de me rendre compte quand quelqu’un a besoin d’aide ou qu’on lui cède la place dans le train.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

L’AEROPHILE – Tout ce qui a deux ailes me fait planer (19)

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Ces derniers temps mes billets se font plus rares et sont, je l’avoue, un peu bâclés. Cela explique-t-il la chute libre du nombre de vues depuis la fin du mois de mars ? Je parle sans doute de trop de choses à la fois et les lecteurs et les moteurs de référencement s’y perdent un peu. En y réfléchissant c’est amusant parce que je suis pareil dans la vraie vie, je touche à tout sans ne jamais véritablement maîtriser un sujet en particulier. Dans ce sens, on peut dire que ce blog est un reflet de ma personne.

Une longue année s’est écoulée et le secteur aéronautique est toujours au point mort. A Nagoya, les vols internationaux quotidiens se comptent sur les doigts d’une main, hormis quelques vols cargo la majorité des appareils sont des petits B737 ou des A320 de moins de 200 places qui se ressemblent tous. En tant qu’employé tout comme en tant que visiteur, je m’ennuie ferme.

Pour faire passer le temps je suis, comme j’en parlais dans un billet précédent, très préoccupé par l’histoire de l’aviation, notamment celle au début du XXème siècle. Je pensais dans un premier temps centrer mes recherches sur les balbutiements de l’aviation au Japon, mais je me suis rapidement rendu compte à quel point vouloir voler était un rêve universel et le sujet de nombreux échanges entre les nations : Si en 1909 le français Yves Le Prieur, un militaire attaché à l’ambassade de France à Tokyo, fabrique un planeur avec l’aide du professeur Aikitsu Tanakadate de l’Université Impériale de Tokyo, un an plus tard le baron Yoshitoshi Tokugawa et le lieutenant-colonel Kumazo Hino effectuent au parc Yoyogi à Tokyo le premier vol officiel, puis se rendent en France et en Allemagne pour apprendre à manoeuvrer les premiers appareils. Les aviateurs américains Art Smith ou encore Charles Franklin Niles viendront quant eux au Japon.

Au cours de mes recherches je suis tombé sur le site Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France, sur lequel on peut retrouver des milliers de documents. J’ai parmi ceux-ci eu le bonheur de découvrir la revue mensuelle l’Aérophile dont sont tirées les trois captures d’écran ci-dessus. Publiée à partir de 1893, il ne s’agit de rien de moins que de la première revue dans le monde sur le sujet. J’en ai téléchargé les 240 pages de l’année première (1893) et j’en suis aujourd’hui encore tout bouleversé.

‘Nous ne nous bornons pas à nous intéresser au perfectionnement de la navigation aérienne, mais nous nous inquiétons de tout ce qui a trait à la science de l’air, à l’étude de l’océan aérien dont nous n’habitons que les profondeurs, et dont les vagues diaphanes sont trop souvent troublées par tant de nuages et de brouillards.’

Nous sommes à l’époque encore loin des premiers vols d’avions. L’intérêt de l’élite pour l’aéronautique se porte principalement sur les vols en ballon, et dans la revue les oeuvres de Jules Verne sur le sujet sont fréquemment citées (ce qui me donne bien envie d’en relire une nouvelle fois l’intégralité), au point qu’on peine presque à distinguer ce qui tient de la réalité ou de la fiction. Comme en témoigne le court passage ci-dessus, le style d’écriture est raffiné, on croit lire une oeuvre littéraire et elle se lit comme telle. Les textes sont agrémentés de graphiques, de formules de physique complexes, mais aussi de beaux schémas faits-mains permettant de mieux comprendre les observations et découvertes. On ressent bien la passion qui anime les membres, et alors que les nouvelles du secteur aérien sont dernièrement d’un ennui total, ces documents sont très rafraîchissants.

architecture/Nagoya

‘Un peu de douceur dans ce monde de brutes’ – Nagoya TV Tower, Sakae, Nagoya

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C’est un peu par hasard que je me retrouve aux alentours de la Nagoya TV Tower. La dernière fois que j’y suis venu, ç’était en octobre de l’année passée. L’endroit venait juste de rouvrir après sa rénovation, j’en avais profité pour prendre quelques photos mais il avait fait gris ce jour là, il avait même plu, ce qui avait rendu l’endroit suffisamment morose pour que je ne parvienne pas à finir le billet entamé à l’époque et qui traîne depuis dans mes brouillons. En ce début de mois d’avril, l’ambiance est totalement différente. Si le temps devenu clément y est certes pour beaucoup, les cerisiers en fleurs semblent avoir pour principal effet d’attendrir tout ceux qui les contemplent.

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‘Do not go gentle into that good night’ – Oike Koen, Tokai-shi, Aichi

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Entre deux jours de pluie je suis finalement parvenu à me rendre au light-up show qui a lieu depuis quelques années déjà pendant la période de floraison des cerisiers au parc Oike. Bien que nous soyons en semaine les promeneurs sont nombreux, notamment les étudiants qui profitent de leurs derniers jours de congés. La chanson populaire traditionelle ‘Sakura Sakura‘ jouée à la flûte japonaise shakuhachi résonne dans le parc, puis toutes les cinq minutes le show lumineux se répète.

Avec ses nombreuses variations de couleurs le rendu est superbe, mais même de nuit il m’a semblé que c’est finalement dans leur couleur naturelle rosâtre que les cerisiers sont les plus beaux. En fleurs les arbres prennent du volume, c’est sans doute pourquoi même éclairés de la même manière en plein été le résultat ne serait pas aussi satisfaisant.

J’ai pour l’occasion ressorti mon dictaphone du tiroir en me disant qu’il serait sympa d’avoir le son avec ces quelques images. Il aurait été plus simple de tout simplement prendre la scène en video, mais même si poster quelques courtes scènes de la vie quotidienne au Japon sur mon compte Instagram m’a déjà traversé l’esprit, l’idée est déjà trop largement répandue pour avoir un sens, je sais d’hors et déjà que j’arrêterai au bout de quelques posts. Le son laisse une part importante à l’imagination, c’est pourquoi je préfère trafiquer les sons plutôt que la vidéo.