Les photos ci-dessus ont été prises au port de Nagoya, au même endroit que le billet précédent, mais il y a un an de cela, à une semaine près. Je savais avoir des photos non utilisées du port dans ma photothèque mais j’avais raté l’occasion de les publier l’année passée, la douce lumière des fins d’après-midi d’hiver est trop particulière pour qu’elles soient utilisées au fur et à mesure que l’on avance dans l’année.
Nous avions visité le Nagoya Maritime Museum situé aux étages inférieurs du Nagoya Port Garden Pier, le bâtiment à la forme particulière que l’on aperçoit sur la première photo. Nous étions alors montés au dernier étage, d’où l’on a une belle vue d’ensemble sur le port et ses environs – Centrair est trop éloigné pour être aperçu.
Les enfants ont chacun leur petit Coolpix Nikon qu’ils trimballent avec eux quand nous partons en balade. La plupart du temps, quand ils me montrent fièrement leurs photos il est toujours amusant de constater qu’ils voient les choses tout à fait différemment, s’attardent sur l’un ou l’autre détail auquel je n’aurai jamais prêté attention. Cette fois-ci néanmoins, les nombreuses mouettes attroupées le long du quai, à l’endroit exact ou accostera le Taisei Maru un an plus tard semble faire l’unanimité en tant que sujet photographique.
J’écris ces lignes en écoutant le sublime album ‘Culture Prince’ de la chanteuse pakistanaise résidant à New York Arooj Aftab. Ses chansons dans une langue qui m’est inconnue me font voyager. J’écoute en boucle Saans Lo, le plus beau titre de l’album. Je ferme les yeux et j’ai l’impression d’être à bord d’un voilier longeant les rives de quelque majestueux pays sableux lointain. Les petites touches électroniques me font penser au scintillement des rayons du soleil sur l’eau, la voix douce d’Arooj au lents roulement des vagues au léger vent marin. Je ressens à son écoute à la fois quelque chose de triste et mélancolique, mais de très lumineux et positif à la fois. Une discographie à décortiquer de plus.
Les jours de congé, après avoir terminé ma séance de natation il est généralement autour de onze heures et je n’ai que quelques heures grand avant le retour des enfants de l’école, ce qui m’empêche de me balader trop loin puisqu’il faut également prendre en compte les embouteillages. Je pourrais rentrer à la maison mais il y fait trop froid pour entreprendre quoique ce soit. La salle à manger, seule salle chauffée, s’est peu à peu transformée en bureau de télétravail, le téléphone sonne fréquemment et je m’y crois au travail, l’idée d’avoir à écouter de la musique avec des écouteurs alors qu’il y’a quelqu’un d’autre dans la salle m’enchante guère. Je me gare donc au LaLaport Nagoya Minato AQULS tout proche et y prends mon déjeuner. Quand le temps est mauvais je passe le reste du temps au spacieux Starbucks situé au milieu de la librairie Tsutaya. Pour le prix d’un café il y est autorisé de lire revues et livres sans avoir à les payer, ce qui est idéal pour feuilleter divers magazines spécialisés que je n’achèterai jamais par manque de place à la maison.
Aujourd’hui il fait cependant suffisamment beau pour que je change un peu mes habitudes en improvisant une balade au port de Nagoya. A mon arrivée je remarque un imposant bateau à quai. J’en suis plutôt étonné car bateaux de croisière et de cargaison sont généralement amarrés au Kinjo Pier (Kinjofuto) situé un peu plus au sud, à l’entrée de la ville par voie maritime. Je m’approche, apparemment le ‘Taisei Maru‘ vient tout juste d’arriver. Un homme de grande taille qui me semble toutefois un peu jeune pour être le capitaine du navire inspecte celui-ci en donnant des ordres à une dizaine d’hommes. La passerelle est baissée, quelques caisses et un vélo (!) sont déposés sur le quai. Le temps que je réfléchisse à la meilleure façon de demander pour monter à bord que tout ce petit monde disparait. Pour le délire je m’imagine un instant m’y faufiler comme dans les films d’action. Qu’il serait ‘amusant’ qu’alors que je sois à bord le bateau lâche les amarres et m’emporte avec lui vers je ne sais quelle destination inconnue – où la police m’attendrait de pied ferme.
Après quelques recherches j’apprends que le Taisei Maru (91.28 mètres de longueur) est l’un des cinq bateaux d’entraînement de la JMETS (Japan agency of Maritime Education and Training for Seafarers), organisme indépendant qui s’occupe de la formation des futurs marins japonais. C’est au même organisme qu’appartenait le Nippon Maru, l’élégant quatre-mâts retiré de la flotte en 1984, maintenant en cale-sèche dans le quartier de Minato Mirai 21 dans le port de Yokohama et réaménagé en musée. Comme Flightradar24 pour les avions, il semble exister plusieurs applications permettant de suivre les trajets de n’importe quel bateau dans le monde. Si je suis assez assidu et que j’ai de la chance, peut-être y aura-t-il une suite à cette série …
Ce blog a 20 ans. Enfin … je crois ! Comme je l’ai expliqué de nombreuses fois dans de précédents billets, suite à de nombreuses migrations alors qu’il était encore ‘tout-petit‘ et diverses pertes de données qui en résultent, je suis incapable de lui donner une date de naissance précise, mais il est né quelque part début 2002 lors de mon premier séjour à Paris. Comme cela m’arrive régulièrement mais avec une véhémence plus ou moins intense, je n’ai pas été loin de tout arrêter l’année dernière. J’avais le bouton ‘supprimer mon site’ sous les yeux, et j’étais à un doigt de cliquer dessus. J’étais très mal en point ce soir là mais j’avais réussi à me convaincre de prendre une longue nuit de repos afin d’éviter de faire quelque chose que je pourrais regretter. En y réfléchissant à tête reposée, tout effacer n’aurait rien arrangé. Le temps que je passe à écrire, les promenades et les découvertes que la rédaction du blog implique en font depuis des années mon principal passe-temps, et je suis bien incapable de dire ce que je ferai de tout ce temps à ma disposition si celui-ci venait à disparaître. Ce constat m’a amené à penser qu’il me fallait en prendre soin un peu davantage et ce ‘milestone‘ des 20 ans m’a semblé être le moment opportun pour faire peau neuve. Si je dis fréquemment que je suis mon principal lecteur, ce serait mentir que de dire que le nombre de vues m’est complètement égal. Ce n’est pas mon objectif principal, mais tant qu’à faire autant ne pas écrire dans le vide. Or, il faut dire ce qui est, par rapport au temps que j’y consacre, le résultat est loin d’être satisfaisant.
Apres ‘d&o‘ puis ‘de-zéro‘, j’ai renommé ce blog en 2006 lors de mon installation définitive au Japon. ‘Lastin’ translation‘ faisait un clin d’oeil au film ‘Lost in Translation‘, et son sous-titre ‘traduire ce que ressent un étranger au Japon‘ résumait alors idéalement son contenu. Aujourd’hui les billets partent un peu dans tout les sens, et si certains sont un peu plus personnels que d’autres, je pense que ni le titre ni le sous-titre n’illustrent plus trop mes propos et j’ai depuis longtemps laissé à d’autres bloggeurs le soin de traiter des us et coutumes et autres tracas de la vie quotidienne au Japon. Mon manque total de structure est sans doute l’une des raisons pour laquelle le blog est extrêmement mal référencé sur les moteurs de recherches, au point que certaines connaissances qui veulent de mes nouvelles ne parviennent même pas à le trouver … Hormis quelques rares billets bien spécifiques, le pourcentage de personnes qui tombent dessus en faisant une recherche en rapport direct avec mon blog est ridiculement infime.
Les passage du blog à l’âge adulte (qui est de 20 ans au Japon) marque donc le début de l’ère ‘Nagoya … etcetera‘. J’ai longtemps hésité entre ce titre et ‘Nagoya … nado nado‘, dans lequel nado nado a la même signification que ‘et cetera’, mais au final je n’ai pas réussi à me convaincre de la nécessité d’utiliser un terme japonais sous prétexte que je traite du Japon. Comme mes balades ne se limitent pas à Nagoya mais à la préfecture d’Aichi en général et également aux préfectures alentours j’ai également longuement réfléchi à l’usage de termes comme ‘Chubu’ ou ‘Tokai’, mais au final le terme ‘etcetera’ m’a paru être le meilleur moyen de condenser le fouillis qu’a été, qu’est et que sera probablement toujours ce blog.
Le choix du titre et me décider à m’offrir un nom de domaine m’a pris suffisamment d’énergie et de temps pour que je ne sois plus en mesure de m’occuper tout de suite de la mise en forme du blog. J’ai vaguement changé de thème pour marquer le coup mais celui que j’utilise maintenant (Karuna) est vraiment loin d’être satisfaisant. J’ai un peu plus d’espace qu’avant concernant la largeur de la page mais je n’arrive pas à comprendre que l’on ne puisse pas paramétrer la hauteur du bandeau en haut de page. Pour pouvoir bénéficier de toute la largeur de la page il faut apparemment utiliser non pas des articles comme je l’ai toujours fait, mais des pages. La page hébergeant le blog serait une page parmi d’autres sur mon site. Cela implique le création d’une page accueil pour laquelle je n’ai pour l’instant pas la moindre idée, mais si je parviens à m’atteler à la tâche ce serait peut-être également le moment de structurer le tout en ajoutant les pages ‘à propos’, ou encore ‘contacts’. Et pour conclure, j’en profite au passage pour remercier les abonnés ainsi que les personnes qui me suivent régulièrement et/ou qui prennent le temps de commenter, que ce soit sur le site ou par mail.