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architecture/Nagoya

あきらめる勇気 – NZU(4)

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NZU Nagoya Zokei University details
NZU Nagoya Zokei University details
NZU Nagoya Zokei University details
NZU Nagoya Zokei University details

Bref passage à Nagoya Zokei University (NZU), pour le plaisir des yeux. J’aime l’architecture mais j’en parle extrêmement mal. Des formes, des motifs, des courbes peuvent m’être agréable sans que je ne sache concrètement expliquer pourquoi. Afin de devenir capable de mettre des mots sur ces sensations je m’étais il y a quelques années inscrit à un cours sur l’architecture sur la plateforme d’apprentissage en ligne edX, mais j’ai abandonné à mi-chemin. Je suis intéressé, mais pas passionné semble-t-il. L’inscription sur cette plateforme fondée par le MIT et l’université d’Harvard ne m’aura cependant pas été complètement inutile puisque de fil en aiguille elle m’aura permis d’acquérir les bases de la programmation en langage Python grâce aux cours du CS50 de HarvardX. Au lieu de peiner à trouver les mots justes, peut-être devrais-je de temps en temps juste me laisser aller et abandonner, en ne publiant que des photos.

architecture/Nagoya

‘crushed frozen heart pretending to be a poker face’ – Common Nexus, Nagoya

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Nagoya University Common Nexus ComoNe
Nagoya University Common Nexus ComoNe
Nagoya University Common Nexus ComoNe
Nagoya University Common Nexus ComoNe
Nagoya University Common Nexus ComoNe
Nagoya University Common Nexus ComoNe

Si je me souviens vaguement que la dernière fois que je me suis baladé à l’université de Nagoya l’allée principale était en travaux, j’ai été fort surpris de voir le résultat dans le dernier numéro du magazine d’architecture Shinkenchiku. Une balade s’impose malgré le temps maussade cette semaine, en espérant qu’il ne pleuve pas – emoji mains qui prient.

Le bâtiment Common Nexus (東海国立大学機構 Common Nexus), surnommé ComoNe, situé sur le campus Higashiyama de l’Université de Nagoya, a été conçu par le cabinet d’architecture de Tetsuo Kobori (小堀哲夫). Il a pour mission de favoriser la co-création, l’échange intergénérationnel et interdisciplinaire en mettant à disposition des espaces ouverts à la communauté universitaire, aux chercheurs, aux artistes, ainsi qu’aux habitants locaux et aux enfants. Vue de face, on a l’impression à première vue que les infrastructures sont situées sous-terre, le plan de verdure incliné que l’on a devant soi formant le toit du bâtiment tout en faisant également office de terrasse. Je suppose que par beau temps on peut s’y balader librement mais aujourd’hui l’accès y est malheureusement interdit, ce qui ne m’empêche pas d’emprunter les différentes passerelles, faisant dépasser ma tête ici et là, à chaque fois d’un nouvel endroit, comme un chien de prairie curieux.

La pluie se met à tomber, je me réfugié à l’intérieur. Grace aux façades en verre l’endroit est particulièrement lumineux malgré le temps au dehors. Il n’y a pas un bruit, au point que je me demande si j’ai vraiment le droit d’être là, mais les employés ne semblent pas vouloir me chasser quand je les croise. Partout, des étudiants seuls ou en groupes, sur leurs tablettes ou leurs ordinateurs sont en train de recréer le monde de demain. L’atmosphère du lieu incite à la réflexion et aux études, et je ne peux m’empêcher de regretter de ne pas avoir poursuivi les miennes un peu plus loin, peut-être jusqu’à la recherche, en sociologie japonaise ou en linguistique. J’ai bien conscience que j’en ai une vision romancée de la profession, celle du type entouré de piles de livres, absorbé dans ses lectures, écrivant sur ce qu’il aime. Il m’arrive de me demander si ce blog n’est pas d’une certaine manière ma façon de vivre cette ‘vocation’ manquée. Mais vu le chaos qui règne dans ces pages, je peine à croire que je serai allé bien loin.

livres

Du monde (et des plantes) au balcon

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J’ai fini par me faire échanger mon smartphone défectueux pour un nouvel appareil (un Motorola g66j, pour référence ultérieure), mettant ainsi fin à trois semaines de ‘sevrage’ forcé. L’addiction était cela dit tout ce qu’il y a de relative puisqu’au bout de trois jours l’absence de smartphone ne me préoccupait plus au point que même le temps d’utilisation de mon ordinateur portable était pratiquement réduit à néant – d’où l’absence de billet sur le blog et de grosses difficultés à remettre la machine en marche. Malgré un mois de septembre extrêmement chargé au travail je suis parvenu à courir plus de 25 kilomètres par semaine et surtout, j’ai lu quatre livres en moins d’un mois, chose que je n’avais plus fait depuis bien longtemps. (Peut-être faut-il remonter aux années 2004-2006 à Paris où, n’ayant aucune connexion internet par manque de moyens, la lecture était mon principal loisir en dehors des cours à l’INALCO et de mon boulot à mi-temps à Kioko.) J’ai lu le très beau recueil de huit nouvelles qu’est ‘Omajinai‘ de Kanako Nishi (おまじない、西加奈子、2021), le troublant ‘After Dark‘ de Haruki Murakami  (アフターダーク, ‘Le Passage de la nuit’ en français, 2004), ‘Itsumo kuru onna no hito‘ de l’inépuisable Yoshio Kataoka (いつも来る女の人, 片岡義男, 2021) ou encore ‘Commentator‘ de Hideo Okuda (コメンテーター、奥田英朗、2023). J’ai songé un moment à en résumer leur contenu et en faire quelque critique, mais cela serait me lancer encore dans une nième nouvelle voie qui ne mènerait nulle part.

Je me suis souvent fait la réflexion que le fait de lire, de lire vraiment – en savourant chaque mot, en tentant de visualiser dans ma tête à quoi pourrait ressembler une pièce ou un personnage longuement et consciencieusement décrit – me semblait avoir le pouvoir de modifier la manière dont on ressent l’écoulement du temps un fois le livre refermé. Comme si tout, autour de nous, se mettait à ralentir, pour que notre esprit, encore affûté par le contact avec la beauté des mots, puisse saisir et nommer avec justesse ces gestes ou ces détails du quotidien qui, d’ordinaire, nous échappent. Comme une forme d’hypersensibilité, une transe douce, qui nous envahit et nous rend humbles devant la beauté simple et tranquille du monde. Si seulement tout le monde mettait autant d’ardeur à bouquiner qu’à s’éclipser sur le balcon pour vérifier ses notifications …