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Aichi/Aichi

‘La vie est un long fleuve tranquille …’ – Handa, Aichi

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Aichiken Handa MIM Mizkan Museum
Aichiken Handa MIM Mizkan Museum
Aichiken Handa MIM Mizkan Museum
Aichiken Handa MIM Mizkan Museum
Aichiken Handa MIM Mizkan Museum
Handa distillerie

C’est la troisième fois en deux ou trois ans que je viens me balader dans la ville de Handa, petite ville de 116.000 habitants située au milieu de la péninsule de Handa, mais cette fois encore le ciel est gris. Je pars de la gare centrale puis remonte le long du canal artificiel jusqu’aux abords du MIM Mizkan Museum, musée dédié à la marque Mizkan, célèbre entreprise japonaise agroalimentaire spécialisée dans la production de sauce et de vinaigre dont le siège se trouve à Handa. Le canal, terminé en 1704, servait autrefois à transporter les marchandises, notamment le sake produit au sein des nombreuses distilleries alentours. Les entrepôts en bois noirâtre qui longent celui-ci ont en partie été fabriqués à partir de tonneaux usagés. Si j’imagine que certains murs ont été repeints depuis, j’aime beaucoup la manière dont le blanc du logo contraste avec le noir du bois. Les toitures aux formes simples, les tuiles grisâtres utilisant la même palette de couleurs que le berges du canal, les haies parfaitement taillées, quelques rares arbres qui apportent quelques touches de couleurs afin d’attirer l’attention. C’est visuellement parfait.

vie quotidienne/Aichi/Fukui/Mie/Tokyo

Envie d’ennui ?

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C’est la rentrée. Le mois d’août a été, cette année encore, on ne peut plus chargé. Les enfants grandissent, prennent de plus en plus de place. La maison déborde d’objets leur appartenant. On se marche dessus, on se bouscule. A force d’avoir à refréner l’envie croissante de péter les plombs d’avoir les enfants à la maison pendant les deux éternités que représentent ce pourtant si court mois de vacances, les jours de congés sont presque plus éreintants que ceux passés au travail. En parallèle leur univers s’expand de jour en jour. Nouvelles écoles, nouvelles activités, nouveaux ami(e)s, ils sont de moins en moins à la maison et jamais jusqu’ici n’avons nous trouvé autant de difficultés à accorder nos quatre emplois du temps pour organiser nos sorties ensemble.

Cet été aura été marqué par les débuts de l’aîné, sous une chaleur accablante, aux compétitions régionales d’athlétisme sur 800 et 1.500 mètres et un agréable week-end en bord de mer dans la région de Wakasa dans la prefecture de Fukui. Nous serons aussi retournés, après un copieux repas yakiniku (méthode japonaise de cuisson des viandes et des légumes sur une plaque chauffante) à la tour d’observation Umiterasu 14 située dans le port de Yokkaichi et traversé en train de long en large la prefecture d’Aichi afin d’accomplir le ‘Pokemon Mega Stamp Rally‘, genre de chasse au trésor qui consiste à visiter vingt gares situées sur le parcours de la compagnie de chemins de fer Meitetsu pour y trouver des tampons encreurs. Compléter le carnet permet de remporter des stickers auto-collants et un petit porte-clef médaillon doré Pikachu -revendu déjà sur des sites de marché en ligne pour 20 Euros. A noter que nous n’aurons pas été gâtes par la météo, il aura plu où que nous allions. Le mois se sera terminé sur un aller-retour express à la capitale pour le travail – la foule, le bruit … Shibuya fin août est la définition du chaos – et la semaine consacrée à la course de trail UTMB, course qui ne cesse de n’émerveiller.

Pendant tout l’été j’ai complètement laissé le blog de côté, je n’ai d’ailleurs même pas pris la peine de sortir mon appareil photo ni mes carnets pour amasser du matériau pour la rédaction d’un article. Même une fois le mois de septembre entamé, je suis assez surpris par la difficulté rencontrée pour me remettre à écrire, un peu comme un gosse qui n’a pas envie de retourner à l’école. Il faut dire que depuis trois semaines je suis en quelque sorte coupé du monde digital, mon smartphone étant devenu pratiquement inutilisable. J’ai réinitialisé mon appareil et j’en ai profité pour ne pas y réinstaller Instagram et autres applications chronophages. J’ai passé le temps ainsi devenu disponible à lire, dans le train, pendant la pause de midi ou dès que j’ai une dizaine de minutes devant moi. N’ayant ‘plus rien à faire’ les soirs de congés je me suis mis à me coucher de bonne heure, me levant tôt le matin pour aller courir avant que la canicule rende la chose impossible. Pour prendre ma dose il me suffirait bien sûr d’utiliser mon ordinateur mais celui-ci n’est pas toujours à portée de main et son emploi implique une certaine contrainte qui suffit à me faire abandonner cette idée.

Il y a quelques jours mon smartphone a rendu l’âme et je me suis trouvé contraint de l’envoyer en réparation. ‘Sans musique, la vie serait une erreur’ disait Nietzsche, et si je peux apparemment me passer des réseaux sociaux, des vidéos et de tout ce qui m’aura jusqu’ici semblé contre-productif, marcher cinquante minutes tard le soir au retour du travail sans musique, émission radio ou podcast pour m’occuper m’aura été un véritable calvaire au point qu’à mi-chemin j’ai failli me mettre à courir afin d’abréger mes souffrances. Ce n’est pas souvent que je me retrouve seul avec mes pensées, en fait je fais toujours en sorte que cela arrive le moins possible. Je troquerais bien mon smartphone, une fois réparé, pour un lecteur mp3 même bas-de-gamme.

 ‘Hima to Taikutsu no Tetsugaku‘ (暇と退屈の哲学, 2011), littéralement ‘Philosophie du loisir et de l’ennui’ est un ouvrage du philosophe japonais contemporain Kōichirō Kokubun (國分功一郎) qui explore la manière dont l’être humain fait face au temps libre (暇, hima) et au sentiment d’ennui (退屈, taikutsu) en s’inspirant de pensées occidentales et les met en dialogue avec des problématiques contemporaines, en particulier dans la société moderne où l’ennui est souvent perçu comme un mal à éviter. Je m’en étais emparé il y’a environ deux ans de cela mais m’étais arrêté quelque part au premier tiers des 400 pages de l’ouvrage, la lecture en étant trop longue et fastidieuse. Me sentant dernièrement particulièrement concerné par le problème j’en ai retenté la lecture depuis le début – puisque j’en ai le temps, et le sujet est loin d’être … ennuyeux (désolé). Quand mes collègues se plaignent du sentiment d’avoir perdu leur journée de congé lorsqu’ils la passent devant la télé, de mon côté je culpabilise d’être incapable de rester à ne rien faire plus d’une heure ou deux. Dans les deux cas la fonction me semble être la même, elle ne correspond qu’à un besoin de se changer les idées, il est juste étonnant que quoique l’on fasse on n’en soit jamais satisfait. Ce blog n’est qu’un kibarashi (気晴らし), une diversion, un moyen de tromper l’ennui. Moins je m’ennuierai, moins j’y reviendrai.

Aichi/Aichi

Habu nice day – Habu Dam, Toyota, Aichi

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Le barrage de Habu (羽布ダム) est un barrage d’irrigation de 62.5 mètres de haut construit en 1962 qui borde le lac artificiel Mikawa (三河湖), situé dans la ville de Toyota. Les alentours du lac ont récemment été réaménagés, on peut parcourir à vélo ou en voiture les 16km autour du lac, s’adonner à la pêche à l’étang de pêche sur pilotis ou bien encore louer un petit bateau pour une heure. Bien que nous ne soyons même pas en altitude il fait autour de cinq degrés de moins qu’en ville. Nous ne sommes qu’à une heure de voiture de chez nous mais j’ai l’impression d’être bien plus loin, quelque part dans la campagne de la préfecture de Nagano.

Mie/Aichi/Aichi/Mie

Hanami 2025 – Iwakura, Yokkaichi, Tōkai

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iwakura cerisiers en fleurs
iwakura cerisiers en fleurs
iwakura cerisiers en fleurs
iwakura cerisiers en fleurs
Tokkaichi cerisiers en fleurs
Tokkaichi cerisiers en fleurs
Tokkaichi cerisiers en fleurs
Tokai-shi cerisiers en fleurs

Mi-avril déjà … Sans que je m’en rende trop compte, plus d’un quart de l’année est déjà entamé. Sur le plan personnel, entre le travail et tout ce qui tourne autour de la scolarité des enfants – concours d’entrée au collège et au lycée, annonces des résultats, inscriptions, cérémonies de remise des diplômes et cérémonies d’entrée, voilà un mois que je n’ai pas eu le temps de souffler. Si je suis bien conscient que tout ce long et épuisant processus pourrait faire l’objet de plusieurs articles de blog qui serviraient éventuellement aux francophones qui vivent ou vont vivre au Japon avec des enfants ou bien aux curieux qui s’intéressent au sujet, je n’arrive pas à me convaincre à l’idée de faire de ce blog une sorte de guide de la vie quotidienne au Japon, même si je me dis parfois que ce serait plus simple pourtant car les faits sont réels et il n’y a rien à inventer.

La floraison des cerisiers étant légèrement plus tardive que l’année précédente, nous avons pu entre deux cérémonies réussi à aller contempler ceux-ci par deux fois. Les quatre premières photos ont ainsi été prises dans la ville d’Iwakura (岩倉市), petite ville paisible située au nord de l’agglomération de Nagoya. Iwakura est coupée par la rivière Gojō (五条川), au bord de laquelle sont plantés sur une longueur de 7.6km pas moins de 1,300 cerisiers. Je ne me suis jamais amusé à les compter mais c’est aux abords de la gare d’Iwakura que leur concentration est la plus dense. L’endroit est mentionné dans le Sakura Meisho 100 Sen (さくら名所100選), classement référençant les 100 plus beaux lieux du Japon pour admirer les cerisiers en fleurs, et il faut bien avouer que ce soit vus du dessous en marchant le long de la berge qui borde la rivière ou bien à partir des ponts qui traversent celle-ci, on en prend avec un ravissement certain plein les yeux de toutes ces nuances de blanc et de rose dans les cerisiers mais aussi avec ces pétales tombées flottant sur l’eau.

Les deux photos suivantes ont été prises au Yokkaichi Sport Land (四日市スポーツランド), un agréable petit parc en bordure de Yokkaichi, ville industrielle située dans la préfecture de Mie auquel nous nous sommes souvenus être venus il y quelques années à la même saison. A Mie c’est déjà la rentrée scolaire, nous avons pratiquement le parc pour nous seuls et pouvons pleinement profiter du parcours d’obstacle qui fait le tour de la montagne et des cerisiers en fleurs en pleine éclosion. Pour finir, les deux dernières photos datent du même jour, et ont été capturées au retour de notre balade, à cinq minutes en voiture de chez nous.

Aichi/Aichi

光のなかに立っていてね – О̄ike kо̄en, Tо̄kai

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La série de photos de ce billet est née de deux idées. La première était de tester la caméra de mon nouveau smartphone bon marché (un AQUOS Wish 4 de Sharp, pour référence ultérieure), dont je n’attendais en vérité pas grand chose sinon de n’être ne serait-ce qu’un tout petit peu de meilleure qualité que son prédécesseur, quasiment inutilisable. La deuxième m’est venue après avoir vu sur Youtube une série de vidéos du photographe américain Matt Day. Matt n’utilise que la photographie argentique et développe toutes ces photos par lui-même. Son ouvrage ‘Friend of mine‘ regroupe ses photos en noir et blanc prises dans sa ville de résidence de Chillicothe, en Ohio. Dans ses vidéos il explique qu’il s’est baladé des heures durant dans chaque recoin de la ville et la campagne alentours pour chasser ‘une certaine lumière qui me conviendrait’, comme il dit, revenant parfois pour cela au même endroit à des heures différentes sans trop réfléchir à la manière dont il allait organiser ses photos. Le processus lui aurait appris qu’il n’est pas toujours nécessaire d’aller loin pour prendre de bonnes photos, qu’il faut être réceptif aux paysages, aux objets, aux personnes autour de soi. Regarder sa ville au travers d’un appareil en s’attardant sur ses détails lui aurait permis de la voir d’un autre oeil, au point qu’il se serait senti envahi d’une sorte de devoir de mémoire, sentiment qui serait à l’origine de son ouvrage.

Si j’avoue être un brin moins enthousiaste que Matt à l’idée de photographier la ville où j’habite (pourquoi d’ailleurs ?), je me suis dit qu’il pourrait cependant être intéressant, comme dans mon billet précédent, de sortir des mes habitudes. Je me suis donc dirigé au parc le plus proche et j’ai pris avec mon smartphone une trentaine de photos en m’intéressant aux ombres, aux contrastes, aux raies de lumière passant à travers les arbres, dans l’idée de les montrer en noir et blanc. Les capacités de l’appareil sont limitées, j’aurai voulu certaines photos plus nettes mais globalement le résultat est positif. J’ai surtout été surpris par le fait que, comme le mentionnait Matt, il y avait plus de substance à prendre en photos que je ne l’aurai cru et je me suis surpris à m’arrêter en bord de chemin pour guetter ‘je ne sais quoi’ qui titille mon attention la où normalement j’aurai marché d’un pas ferme.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/aviation/Aichi

‘HiiiPower’ – ‘Tout ce qui a deux ailes …’ (28) @ Tokoname Rinkū Beach, Tokoname, Aichi

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Rinku Beach avions en approche
Rinku Beach avions en approche
Rinku Beach avions en approche
Rinku Beach avions en approche
Rinku Beach avions en approche

Bref halte aux abords de l’aéroport, plus précisément à Tokoname Rinkū Beach, la plage qui fait face à l’île artificielle où celui-ci a été bâti. Il fait déjà plus de 30 degrés, une poignée de baigneurs téméraires ont la mer pour eux, tandis que sur la plage des gyaru (jeunes filles japonaises au look tape à l’oeil) parlent et crient à haute voix en gesticulant comme si elles étaient seules au monde. Cela fait longtemps que je n’étais plus venu ici, il faut dire que mon enthousiasme pour l’aviation s’est atténué depuis que Léo ne s’y intéresse plus trop lui non plus. Voir l’aéroport dans sa globalité sous cet angle a quelques chose de rafraichissant, de nouveau presque, ce qui à ce moment ravive la flemme, d’autant plus que j’ai eu la bonne idée d’amener avec moi mon récepteur ICOM, ce qui me permet d’écouter les communications entre la tour de contrôle et les pilotes et me donne la sensation d’être à la fois dans la tour et aux commandes de l’avion. J’ai soudain l’impression d’être doté de super pouvoirs, d’être en mesure de comprendre un language codé connu des initiés uniquement, de détecter les avions bien avant que mon oeil puisse les distinguer dans le ciel, ou encore, malgré la distance, de discerner les mouvements des avions sur le tarmac, comme si j’étais en mesure de voir à travers les bâtiments.

architecture/Aichi

Toyota City Museum – Toyota, Aichi

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toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館

Après m’être en quelque sorte échauffé auprès du Toyota Municipal Museum of Art, je me dirige juste à côté, vers le Toyota City Museum, qui a ouvert ses portes le 26 avril dernier. Ce dernier est situé en haut d’une butte afin de servir de refuge en cas de catastrophe naturelle, quand on s’y rend en voiture un chemin y serpente en pente douce jusqu’à l’entrée principale, mais celle-ci se trouve du côté opposé au Museum of Art, c’est donc cette fois via le jardin situé à l’étage que je m’approche cérémonieusement du bâtiment. J’aime beaucoup la manière très minimaliste et ordonnée, méticuleuse, mathématique dont sont plantés les arbres aux branches assez fines pour qu’elles ne gâchant pas la vue du musée. Je n’ai par après guère été étonné d’apprendre que comme le musée voisin, c’était Peter Walker qui en avait dessiné les plans.

Le musée en lui-même, construit sur deux étages, mêle harmonieusement bois, verre et béton, une grande forme circulaire sur son toit donnant un accent aux formes simples et élégantes du bâtiment. Le cercle semble avoir une signification importante, il apparait à de nombreuses reprises aussi bien à l’extérieur, sous la forme d’arbres plantés en rond dans le jardin au rez-de-chaussée ou d’un trou dans le porche à l’entrée qui vient former un cercle sur les dalles au sol, qu’à l’intérieur, au travers de formes octogonales obtenues par la disposition des poutres en bois au plafond du hall principal, ou bien encore la rampe d’accès en spirale qui monte à l’étage. Afin d’avoir un total effet de surprise en découvrant le musée pour la première fois je n’ai fait aucune recherche sur celui-ci avant d’y venir. Au fur et à mesure de ma visite je me dis qu’étant donné le soin apporté au moindre détail et l’utilisation optimale de l’espace et de la lumière il me semble de plus en plus évident qu’il ne peut être que l’oeuvre d’un architecte important, mais mon manque de connaissances dans le milieu ne me permet pas de déterminer de qui il pourrait s’agir.

Je finis par entrer dans la salle d’exposition. Après avoir longuement fait le tour du jardin puis du hall d’entrée je suis plutôt éreinté, ce qui ne me mets pas dans les meilleurs conditions pour pleinement profiter des installations, d’autant plus que de nombreux écoliers en sortie scolaire, tous avec leurs chapeaux jaunes sur la tête, courent en tous sens en parlant inutilement fort. A l’étage, un espace bibliothèque me permet enfin de m’assoir quelques instants. En parcourant les étagères je constate qu’un espace est dédié à l’architecte Shigeru Ban (坂 茂). On dirait que j’ai la réponse à ma question ! Je feuillette le superbe bouquin Shigeru Ban: Timber in Architecture, regroupant toutes les oeuvres de l’architecte, et note quelques bâtiments et installations qu’il me faudra aller voir, ricanant à l’ironie qui veuille qu’il faille que je sois au Japon pour que naisse en moi l’envie de parcourir l’Europe et le monde à la recherche d’architectures extraordinaires.

architecture/Aichi

L’ étang moderne – Toyota Municipal Museum of Art, Aichi

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Toyota Municipal Museum of Art
Toyota Municipal Museum of Art
Toyota Municipal Museum of Art
Toyota Municipal Museum of Art
Toyota Municipal Museum of Art

Nouvelle virée au Toyota Municipal Museum of Art, que j’avais déjà visité en janvier dernier. Je me balade dans le jardin autour du musée. Il n’est que dix heures mais pour l’heure le soleil est déjà haut dans le ciel comparé à ma dernière visite. Sa lumière est blanche et violente, elle pique les yeux et brûle la peau. Les zones d’ombres sont peu nombreuses mais agressives, elles découpent distinctement en deux les bâtiments tel un katana bien aiguisé. Dans cet environnement hostile, pas étonnant qu’il n’y ait qu’une poignée de visiteurs … Non, en fait le musée est tout simplement fermé jusqu’à la fin du mois en raison de travaux. A l’étage, une partie des miroirs que je m’amusais tant à photographier la dernière fois est recouverte de bâches grises, j’espère que l’installation restera en place. Je me rends compte que sans l’étang – mis à sec par la même occasion et selon toute apparence méticuleusement nettoyé vu la propreté impeccable de son fond -, l’oeuvre architecturale dans son intégralité perd à la fois son reflet et beaucoup de son charme, m’obligeant à prendre du recul pour combler ce vide. Heureusement, la visite du musée n’était pas le motif principal de ma venue …

Aichi/Aichi

Sur les traces de Nobunaga … (1.5) – Kiyosu, Aichi

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Kiyosu Castle
Kiyosu Castle
Kiyosu Castle
Kiyosu Castle
Kiyosu Castle
Kiyosu Castle
Kiyosu Castle
Kiyosu Castle

Louis est depuis quelques années déjà un féru d’histoire du Japon. S’il doit tenir cela en partie de son grand-père dont les étagères à la maison ont toujours été remplies de livres d’histoire toutes périodes confondues, c’est sans doute le fait de lui avoir offert le coffret de ‘L’histoire du Japon en manga’ qui a mis le feu aux poudres. Je ne sais combien de fois il a lu l’intégralité des 20 tomes mais il est capable en un claquement de doigts d’aller dénicher dans cette impressionnante masse d’information la page faisant référence à n’importe quel fait historique. Afin de joindre l’utile à l’agréable, comme nous l’avions fait pour tout ce qui touche à l’aéronautique avec Léo, nous soutenons Louis dans ses recherches. Son intérêt pour le célèbre seigneur féodal Oda Nobunaga nous a fait aller en mars à Kyо̄to au temple Honnō-ji (sous une pluie abondante qui explique l’absence de photos à montrer) où celui-ci a mis fin à sa vie, puis nous mène aujourd’hui au château de Kiyosu (清洲城), petite ville située au nord de Nagoya.

Le château a été construit entre 1394 et 1427, il appartient dans un premier temps à Shiba Yoshishige, chef du clan Shiba qui possédait alors une forte influence dans les provinces d’Echizen (la moitié nord de la préfecture de Fukui) et d’Owari (la moitié est de la préfecture d’Aichi). En 1555 Oda s’empare du château de Kiyosu, qui devient son lieu de résidence et l’endroit d’où il mènera ses assauts, notamment la bataille d’Okehazama (桶狭間の戦い) qu’il gagne contre Imagawa Yoshimoto, l’un des grands seigneurs de l’époque, en 1560, et qui fera figure de premier pas vers l’unification du Japon. En 1610, la capitale d’Owari est déplacée de Kiyosu à Nagoya sur l’ordre de Tokugawa Ieyasu. Alors que la ville compte à l’époque 60 000 habitants, pratiquement toute la ville disparaît dans ce qui est appelé le ‘déménagement de Kiyosu‘ (清洲越し), des parties du château de Nagoya étant même bâties avec des matériaux de construction provenant du château de Kiyosu. Le château actuel a été reconstruit en 1989. Comme il n’existe aucun plan du donjon d’origine son architecture se base sur celle du château d’Inuyama, dont l’architecture est dite comme étant représentative de l’époque. Aux différents étages du château on trouve des reconstitutions historiques des principaux événements relatifs au château et diverses armes et armures sont également exposées.

En prenant notre temps nous faisons le tour du château en une grosse heure puis nous baladons dans sa cour. Les puristes râleront que le château manque d’authenticité, mais son jardin joliment arrangé et surtout la vue digne d’une carte postale lorsqu’on y entre en traversant le pont rouge Otehashi (大手橋) valent le détour. Bientôt 20 ans que je suis dans la région et je découvre encore de nouvelles choses …

Aichi/Aichi

Hanami spleen – Ōike Kōen, Tōkai, Aichi

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Oike sakura matsuri
Oike sakura matsuri
Oike sakura matsuri
Oike sakura matsuri
Oike sakura matsuri
Oike sakura matsuri

Nous n’aurons décidément pas de chance avec le temps cette année. Lorsque je suis en congé il pleut et bien entendu il fait un temps superbe alors que je dois me rendre au travail. Dans la région Tōkai le pic de pleine floraison des cerisiers le week-end du 6 et 7 avril, une fois celui franchi les fleurs ont vite fait de faner et tomber au sol. Si dans la culture japonaise le phénomène est censé rappeler le caractère éphémère de la beauté et de la vie, elle me fait pour ma part chaque année revenir au poème ‘Mignonne, allons voir si la rose …’ de Ronsard, comme quoi je ne suis pas encore tout à fait tatamisé. Quoique, puisque bien que le ciel soit gris je n’ai pas pu m’empêcher de m’empresser, le lundi suivant, de me rendre au Parc Ōike (大池公園 ), où semblaient s’être rassemblé pendant quelques jours la totalité de la population de la ville de Tōkai. Des feuilles vertes commençaient à apparaître entre les fleurs roses, les pétales à s’accumuler sur le sol et dans le lac en contre-bas, mais je suis satisfait d’avoir pu en profiter. Bien sûr, il fallait qu’il pleuve 30 minutes après mon arrivée. Ephémère, effectivement …