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'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/aviation/Aichi

‘HiiiPower’ – ‘Tout ce qui a deux ailes …’ (28) @ Tokoname Rinkū Beach, Tokoname, Aichi

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Rinku Beach avions en approche
Rinku Beach avions en approche
Rinku Beach avions en approche
Rinku Beach avions en approche
Rinku Beach avions en approche

Bref halte aux abords de l’aéroport, plus précisément à Tokoname Rinkū Beach, la plage qui fait face à l’île artificielle où celui-ci a été bâti. Il fait déjà plus de 30 degrés, une poignée de baigneurs téméraires ont la mer pour eux, tandis que sur la plage des gyaru (jeunes filles japonaises au look tape à l’oeil) parlent et crient à haute voix en gesticulant comme si elles étaient seules au monde. Cela fait longtemps que je n’étais plus venu ici, il faut dire que mon enthousiasme pour l’aviation s’est atténué depuis que Léo ne s’y intéresse plus trop lui non plus. Voir l’aéroport dans sa globalité sous cet angle a quelques chose de rafraichissant, de nouveau presque, ce qui à ce moment ravive la flemme, d’autant plus que j’ai eu la bonne idée d’amener avec moi mon récepteur ICOM, ce qui me permet d’écouter les communications entre la tour de contrôle et les pilotes et me donne la sensation d’être à la fois dans la tour et aux commandes de l’avion. J’ai soudain l’impression d’être doté de super pouvoirs, d’être en mesure de comprendre un language codé connu des initiés uniquement, de détecter les avions bien avant que mon oeil puisse les distinguer dans le ciel, ou encore, malgré la distance, de discerner les mouvements des avions sur le tarmac, comme si j’étais en mesure de voir à travers les bâtiments.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/aviation

初撮り 2024 – ‘Tout ce qui a deux ailes … (27) @ NGO

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Nagoya Starflyer
Nagoya DHL
Nagoya Southern China Airlines
Nagoya Demon Slayer Jet 3
Nagoya Demon Slayer Jet 3
Nagoya Demon Slayer Jet 3
Nagoya Demon Slayer Jet 3

Après le violent tremblement de terre du 1er janvier dans le region Hokuriku, dont nous n’aurons ressenti qu’une secousse certes interminable mais de moindre amplitude, le 2 janvier en début de soirée un Airbus 350 de la compagnie aérienne Japan Airlines percute un petit Bombardier Dash-8 des garde-côtes japonais à l’aéroport Haneda de Tōkyō, tuant 5 des 6 membres de l’équipage de ce dernier. En congé ce jour-là, je reste incrédule devant la télé et Youtube, regardant pendant deux heures au moins en boucle les images de la collision, de l’explosion puis de la miraculeuse évacuation des 379 passagers de l’Airbus, puis celles, irréelles, du fuselage de cette si belle machine se consumant doucement par les flammes. J’essaye d’imaginer la situation si la chose était arrivée à l’aéroport de Nagoya alors que c’était déjà le chaos lorsque l’année dernière vers la même période un avion de la compagnie Jetstar avait dû atterrir d’urgence à Nagoya en raison d’une alerte à la bombe. Bien qu’au final il ne s’agissait que d’une fausse-alerte (seuls quelques blessés pendant l’évacuation de l’appareil sont à déplorer), l’incident a eu de larges répercussions sur l’organisation de l’aéroport au point qu’encore récemment nous ayons eu à passer des exercices de gestion de crise. Je regarde donc inquiet sur Flightradar les avions se voir détourner vers les différents aéroports du pays et écoute sur Liveatc les contrôleurs aériens de l’aéroport de Narita se dépatouiller avec le trafic supplémentaire qu’engendre l’accident. Je suis ébranlé par l’incident et ne dors pratiquement pas, la nouvelle année commence terriblement mal.

En fin de compte le jour même une petite dizaine de vols auront été détournés vers Nagoya et la situation aura été moins pénible que je ne le pensais. Il m’aura fallu tout de même une dizaine de jours pour digérer les informations autour de l’accident et du tremblement de terre, et c’est donc avec un peu de retard que je m’attarde sur le Sky Deck pour le hatsu-dori, les premières photos de l’année, avant de prendre le travail. Je profite du fait que pendant trois jours le ‘ANA Demon Slayer Jet 3(鬼滅の刃 じぇっと ‐参‐ B777-200ER / JA745A) soit utilisé pendant quelques jours pour les séances d’apprentissage des pilotes pour ‘sortir de la spirale’. En fait j’avais eu l’occasion de voir ce bel appareil à Haneda juste après sa mise en service en novembre 2012 avant de partir pour le Luxembourg en janvier 2013. Pouvant transporter autour de 400 passagers il n’est en principe affecté qu’aux lignes principales reliant Tōkyō à Sapporo, Fukuoka ou encore Itami (Ōsaka), l’opportunité de le voir à Nagoya ne se présentera sans doute pas une seconde fois. Il a neigé quelques jours plus tôt de l’autre cote de la Baie d’Ise (伊勢湾), les sommets de la chaîne de montagnes de Suzuka (鈴鹿山脈) sont recouverts de neige, j’attends en espérant que l’avion passe juste entre l’épaisse couche de nuages et les montagnes. Par chance l’équipage semble parti pour une séance de ‘Touch & Go’, une répétition d’atterrissages et de décollages, j’ai donc plusieurs opportunités pour prendre une photo typique pour la saison. Si je parviens à caler l’appareil au centre, celui-ci est trop loin pour que l’on distingue clairement les motifs des personnages sur le fuselage. Cela dit, dans la flotte des 213 appareils de la compagnie ANA la queue de l’avion est blanche et non bleue sur seulement quatre d’entre-eux : les trois A380 et celui dont il est question dans ce billet. Comme dit l’autre, ‘les vrais savent‘ (rien à voir).

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/aviation

‘Tout ce qui a deux ailes …’ (25) – ‘I can see you’@ NGO

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Centrair Fuji Dream Airlines
Centrair Solaseed Air
Centrair DHL
Centrair DHL
Centrair ANA propeller
Centrair ANA boarding

Les mois passent et les nouvelles sont plutôt bonnes pour l’aéroport et les fans d’aéronautique avec le retour de nombreuses compagnies aériennes, chinoises notamment. En terme de nombre de passagers et de mouvements nous sommes toujours très loin des chiffres pré-covid mais comme nous manquons de main d’oeuvre, pour être honnête, rien ne presse. Je ne manque donc pas de me balader avec plaisir sur le Sky Deck dés que j’en ai l’occasion, mais curieusement je ne parviens pas malgré tout à retrouver la même ferveur qu’autrefois, que ce soit en terme de soif de connaissance ou encore d’envie à passer de longues heures à attendre qu’un appareil en particulier fasse son apparition ou pour chercher de nouveaux lieux de photographie adéquats. Cela fait deux ou trois ans que j’hésite à m’acheter un nouvel appareil ou un téléobjectif de 300mm ou plus afin de relancer ma motivation, mais je ne parviens pas à me convaincre du bien-fondé d’un tel achat. A condition de se débrouiller avec les réglages, avec un 600mm en prenant 6 ou 8 photos par seconde en mitraillant tout ce qui bouge en mode rafale, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il y en ait une ou deux dans le tas qui soit exceptionnelles, mais je ne sais pas si c’est ce que je recherche. Un peu comme dans tout ce que je fais, il faudrait avant tout que je me concentre sur un seul sujet à la fois …

Quoiqu’il en soit, si dans la série ci-dessus le fait d’avoir deux Boeing 777F de DHL dont l’un dans sa livrée ‘As one against cancer’ dans le même cadre m’a fait trépigner de joie comme cela n’avait pas été le cas depuis un bon moment, c’est la dernière photo que j’ai eu le plus de plaisir à découvrir sur mon écran (car l’on croit souvent avoir pris une photo grandiose … et puis non !). J’ai toujours trouvé que les avions à hélices avaient un côté particulièrement photogénique, mais j’y aime surtout le dynamisme crée par l’avion qui décolle au loin, les bagagistes, agents d’avitaillement et agents de piste affairés autour du Bombardier Dash 8 et les passagers qui empruntent la passerelle pour monter à bord. La qualité de l’image est trop mauvaise pour que l’on s’en aperçoive mais les jeunes filles sortant du bus semblent prendre une photo, ou très probablement une vidéo de leur embarquement. Amusé j’ai passé une dizaine de minutes sur TikTok pour voir s’il me serait possible de retrouver leur trace afin de leur envoyer la photo, mais en vain. Tant mieux peut-être, il est de fortes chances que je passe pour un harceleur maniaque kimoi*.

*dégoûtant, répugnant

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/aviation/Luxembourg

隣の芝 (6) – ‘Tout ce qui a deux ailes …’ (24) Luxembourg-Findel (LUX)

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Luxemboug Findel Luxair
Luxembourg Findel B747 Cargolux Italia
Luxembourg Findel B747 China Airlines Cargo
Luxembourg Findel B747 Silkway Azerbaijan Cargo

Aussi bref que soit mon séjour au Luxembourg, je ne pouvais pas ne pas faire un tour à l’aéroport Luxembourg-Findel. A proximité de l’aéroport se trouve le siège de la compagnie aérienne exclusivement cargo Cargolux, et sur la piste de 4,002 mètres (soit 2 mètres de plus que celles de Narita ou Osaka !) les mouvements des Boeing 747 sont bien plus nombreux que ceux des avions de ligne. Il aurait été amusant d’y voir atterrir l’un des vols Cargolux hebdomadaires en provenance de Tokyo (Narita) ou Komatsu, dans la préfecture d’Ishikawa. Le miracle n’aura pas lieu, mais je repars tout de même avec en boîte le 737 MAX au marquage spécial pour les 60 ans de Luxair, la compagnie aérienne nationale.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/aviation/musiques

隣の芝 (4) – ‘Tout ce qui a deux ailes …’ (23) Tōkyō-Francfort

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ANA Star Wars Jet Haneda
ANA Green Jet Haneda
ANA Demon slayer Jet Haneda
ANA
Haneda departure JAL A350
Tokyo vu d'avion

J’ai quatre presque trop courtes heures de transfert jusqu’à mon vol qui me mènera à Francfort. Il me faut changer de terminal mais le temps est trop splendide pour que je ne fasse pas un tour sur le pont d’observation du Terminal 2, où ont lieu les opérations des vols de la compagnie nationale ANA. En une heure à peine je parviens ainsi à capturer le C-3PO ANA Jet (B777-200), le ANA Green Jet (B787-8) et son inhabituelle bande verte, ainsi que le 鬼滅の刃じぇっと壱 (Kimetsu no Yaiba Jet 1, 767-300ER), trois appareils qui en principe n’atterrissent pas à Nagoya.

En raison des conflits en Ukraine les compagnies ne peuvent plus survoler la Russie. N’ayant plus accès à la Sibérie, la route reliant Tokyo à Francfort passe maintenant par l’Alaska et le Groenland pour une durée de vol de plus de 14 heures. Une fois monté à bord du spacieux B747 de Lufthansa j’ai beau avoir mangé et regardé deux films (Bullet Train et Incroyable mais vrai ), il reste encore dix heures de trajet ! La nuit est entre-temps tombée, je rêvasse et somnole sans pouvoir affirmer avec certitude avoir dormi.

Je savais le dessin et l’animation du film d’animation 竜とそばかすの姫 (Belle, en français) superbe pour en avoir vu une partie à travers le clip video de la chanson d’introduction du film, U de Millenium Parade. J’ai lancé le film ‘pour voir’, et j’ai été très ému par son histoire, la réalisation mais surtout sa musique, notamment la scène où est chantée la chanson はなればなれの君へ (A million miles away) et ce très beau plan large de la foule virtuelle, représentée par d’innombrables lumières dorées qui se mettent à briller au fur et à mesure que son chant de soutien à l’héroïne se fait plus intense. J’ai trouvé que la séquence représentait de manière très émouvante manière la force que peut avoir la musique. On me fait parfois remarquer que je prends la musique trop au sérieux mais c’est sans savoir à quel point elle m’a soulagé de par le passé, m’assiste aujourd’hui au quotidien et m’aidera probablement encore durant toute ma vie. J’ai regardé la scène plusieurs fois de suite jusqu’à ce que nous atterrissions et la chanson, interprétée par l’auteure-compositrice-interprète et doubleuse Kaho Nakamura (中村佳穂) m’est restée en tête pendant toute la durée du séjour. Même un mois plus tard je ne me lasse pas de l’écouter encore et encore, je pense que ce sera probablement encore longtemps une sorte d’hymne de ce voyage.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/aviation

隣の芝 (2) – ‘Tout ce qui a deux ailes …’ (22) Nagoya-Tōkyō

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Centrair
L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est NGOHND-6-1024x680.jpg.

La première partie du voyage me mène à Tōkyō, à l’aéroport international de Haneda. Je n’ai pas pris l’avion depuis mon voyage à Tōkyō en février 2019. J’ai réservé mon siège au moment d’acheter le billet afin d’être sûr d’être installé à la fenêtre du côté gauche. Cette fois le ciel est miraculeusement dégagé, tout porte à croire qu’aujourd’hui le Mont Fuji voudra bien se livrer à moi. J’ai le nez collé au hublot pendant toute la durée du vol, tel un gamin qui prend l’avion pour la première fois, et le bruit du déclenchement de mon appareil retentit sans cesse. Après le décollage je contemple avec un ravissement certain ‘mon’ aéroport, reconnais le phare de Noma et l’île d’Himakajima, puis bientôt nous longeons déjà de tout leur long les interminables plages de la préfecture de Shizuoka. Lorsque quelques minutes plus tard je lève les yeux le Mont Fuji apparaît distinctement, majestueux, partiellement sous la neige comme on peut le voir sur les plus belles cartes postales. Tout au loin derrière lui on peut également apercevoir ce que je pense être, du fait qu’elle soit déjà enneigée, la chaîne de montagnes des Alpes japonaises.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

Pika Pika ! – ‘Tout ce qui a deux ailes …'(21) @ NGO

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Pikachu Jet BC JA73AB
Pikachu Jet BC JA73AB
Pikachu Jet BC JA73AB
Pikachu Jet BC JA73AB
Airplanes at NGO
Airplanes at NGO

L’aéroport a, si l’on peut dire, repris quelques couleurs. A l’occasion de la venue du Pikachu Jet BC de la compagnie aérienne Skymark, j’ai ressorti mon objectif 200mm que je n’avais pas utilisé depuis presque un an. Si j’ai boudé le Sky Deck pendant tout ce temps, c’est que l’on n’y voit depuis plus de deux ans que les petits avions court-courrier des compagnies japonaises. Le nombre de vols internationaux stagne autour de 6 ou 7 vols par jour pour l’instant mais avec l’assouplissement des conditions d’entrée au Japon depuis le début du mois j’ai bon espoir que les compagnies étrangères reprennent leurs vols petit-à-petit.

Mon intérêt pour l’aviation en général est en berne. Je consultais sur internet quotidiennement plusieurs sites spécialisés dans plusieurs langues, mais ne suis pratiquement plus les actualités mis à part les vidéos du spécialiste de la sécurité aérienne et consultant en économie de l’aérien Xavier Tytelman, dont la passion reste encore et toujours très communicative. Je n’ai pas non plus renouvelé mon abonnement au magazine Gekkan Airlines (月刊エアライン), que je lisais pourtant religieusement chaque mois. Depuis un an la rédaction du magazine semble vraiment en manque de sujets et recycle ses vieux articles. En attendant je me suis réfugié dans l’histoire de l’aéronautique et procuré de volumineux livres sur le sujet, mais rien ne semble pouvoir remplacer le frisson et la joie ressentie à la vue des ces énormes engins en mouvement.

Léo ne vient plus piocher dans mes bouquins sur le sujet et nous n’en parlons pratiquement plus à table. Quand je lui demande s’il s’intéresse encore aux avions, il me répond ‘– Plus trop …’ C’est peut-être là le point que je regrette le plus, même si je préfère encore qu’il me réponde franchement plutôt que de me mentir pour ne pas me faire de la peine. Alors que tout le monde le voyait pilote, mécanicien ou contrôleur aérien, dernièrement il a l’air un peu perdu … un peu comme moi d’ailleurs. Quel gâchis, même si être passionné ne suffit évidemment pas à réaliser ses rêves.

Voila à quoi je pense en contemplant les avions. En réalité c’est aujourd’hui le BC2, le deuxième Pikachu-Jet de la compagnie, qui devait être affrété, mais en raison de problèmes logistiques il sera remplacé au dernier moment par le BC1. Ce n’est pas la première fois que ce dernier fait escale à Nagoya, mais j’étais jusqu’à maintenant toujours passé à côté et suis donc content d’enfin pouvoir le capturer. Au loin on peut voir un Antonov An-124 Ruslan, conçu par le constructeur aéronautique ukrainien Antonov Design Bureau dans les années 1980. Il s’agit du deuxième plus gros appareil de cargaison au monde après l’Antonov An-225 Mriya détruit pendant les récents conflits en Ukraine. Les photos de la carcasse partiellement détruite du Mriya avaient choqué les fans d’aviation compte tenu du rôle de celui-ci dans les aides humanitaires pendant la crise Covid. Divers articles stipulent qu’un An-225 abandonné en cours de construction est stocké quelque part et qu’il pourrait éventuellement être terminé une fois les conflits terminés, mais les priorités sont toutes autres. Comparé à tout cela mes soucis semblent finalement bien moindres …

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/Aichi

‘You have to focus, Trinity’ – ‘Tout ce qui a deux ailes … ‘ (20) @ Nagoya Airport, Komaki, Aichi

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Cela faisait un bout de temps que je n’avais pas été à l’aéroport de Komaki, situé au nord de Nagoya. J’entends parfois les gens de Nagoya se plaindre que l’aéroport international du Chubu est trop éloigné de la ville, mais pour les habitants de la péninsule de Chita, située au sud de la ville, se rendre à Komaki relève tout autant du parcours du combattant. Il faut tout d’abord se rendre en train jusqu’à la gare de Nagoya, d’où l’on prend ensuite un bus direct. La grande banlieue nord de Nagoya, (Ichinomiya, Komaki et Kasugai) est constamment sujette à d’importants embouteillages quelle que soit l’heure de la journée, le trajet me semble toujours durer une éternité.

Fuji Dream Airlines, seule compagnie aérienne à opérer à Komaki, a la particularité d’avoir une flotte composée de 16 appareils (des Embrear ERJ-170 et ERJ-175 de respectivement 76 et 84 places) tous de couleur différente. L’un des objectifs de tout photographe d’aviation est bien évidemment de parvenir à tous les ‘capturer’. Le soleil tape déjà fort quand j’arrive à l’aéroport peu après 10 heures, ses rayons se reflètent de manière éblouissante sur le fuselage coloré des avions. Alors que seule la moitié des vols journaliers sont assurés, il semblerait que je sois arrivé juste avant le rush des départs. Ici, pas de déplacement en bus, les passagers ont le plaisir (tout relatif vu la chaleur) de fouler le tarmac avant de monter à bord. Les avions de sont pas cachés par les passerelles d’embarquement pour passagers, il est agréable d’en avoir une vue dégagée même lorsqu’ils sont à l’arrêt. Les aéroports régionaux ont leurs points positifs.

Quand on y regarde de plus près, la dernière photo est vaguement floue, mais je la mets en ligne volontairement, pour mémoire. Un peu assommé par la chaleur et enivré par toutes ses belles couleurs, j’ai en effet maladroitement fait tomber de mon sac à dos laissé ouvert mon objectif 300mm. Une pièce à l’intérieur de l’objectif s’est détachée, arrachée par le choc, et l’autofocus ne fonctionne plus. Je ne prendrais pas la peine d’aller faire le tour des magasins pour tenter de le faire réparer, je sais très bien que les vendeurs feront tout leur possible pour … me refourger leur dernier modèle. On ne peut pas dire que cet incident tombe à point, alors que je me questionne dernièrement à propos du nombre trop important de choses que je souhaite accomplir, et met également encore un peu plus de plomb dans l’aile de ce blog qui vivote vaguement.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

L’AEROPHILE – Tout ce qui a deux ailes me fait planer (19)

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Ces derniers temps mes billets se font plus rares et sont, je l’avoue, un peu bâclés. Cela explique-t-il la chute libre du nombre de vues depuis la fin du mois de mars ? Je parle sans doute de trop de choses à la fois et les lecteurs et les moteurs de référencement s’y perdent un peu. En y réfléchissant c’est amusant parce que je suis pareil dans la vraie vie, je touche à tout sans ne jamais véritablement maîtriser un sujet en particulier. Dans ce sens, on peut dire que ce blog est un reflet de ma personne.

Une longue année s’est écoulée et le secteur aéronautique est toujours au point mort. A Nagoya, les vols internationaux quotidiens se comptent sur les doigts d’une main, hormis quelques vols cargo la majorité des appareils sont des petits B737 ou des A320 de moins de 200 places qui se ressemblent tous. En tant qu’employé tout comme en tant que visiteur, je m’ennuie ferme.

Pour faire passer le temps je suis, comme j’en parlais dans un billet précédent, très préoccupé par l’histoire de l’aviation, notamment celle au début du XXème siècle. Je pensais dans un premier temps centrer mes recherches sur les balbutiements de l’aviation au Japon, mais je me suis rapidement rendu compte à quel point vouloir voler était un rêve universel et le sujet de nombreux échanges entre les nations : Si en 1909 le français Yves Le Prieur, un militaire attaché à l’ambassade de France à Tokyo, fabrique un planeur avec l’aide du professeur Aikitsu Tanakadate de l’Université Impériale de Tokyo, un an plus tard le baron Yoshitoshi Tokugawa et le lieutenant-colonel Kumazo Hino effectuent au parc Yoyogi à Tokyo le premier vol officiel, puis se rendent en France et en Allemagne pour apprendre à manoeuvrer les premiers appareils. Les aviateurs américains Art Smith ou encore Charles Franklin Niles viendront quant eux au Japon.

Au cours de mes recherches je suis tombé sur le site Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France, sur lequel on peut retrouver des milliers de documents. J’ai parmi ceux-ci eu le bonheur de découvrir la revue mensuelle l’Aérophile dont sont tirées les trois captures d’écran ci-dessus. Publiée à partir de 1893, il ne s’agit de rien de moins que de la première revue dans le monde sur le sujet. J’en ai téléchargé les 240 pages de l’année première (1893) et j’en suis aujourd’hui encore tout bouleversé.

‘Nous ne nous bornons pas à nous intéresser au perfectionnement de la navigation aérienne, mais nous nous inquiétons de tout ce qui a trait à la science de l’air, à l’étude de l’océan aérien dont nous n’habitons que les profondeurs, et dont les vagues diaphanes sont trop souvent troublées par tant de nuages et de brouillards.’

Nous sommes à l’époque encore loin des premiers vols d’avions. L’intérêt de l’élite pour l’aéronautique se porte principalement sur les vols en ballon, et dans la revue les oeuvres de Jules Verne sur le sujet sont fréquemment citées (ce qui me donne bien envie d’en relire une nouvelle fois l’intégralité), au point qu’on peine presque à distinguer ce qui tient de la réalité ou de la fiction. Comme en témoigne le court passage ci-dessus, le style d’écriture est raffiné, on croit lire une oeuvre littéraire et elle se lit comme telle. Les textes sont agrémentés de graphiques, de formules de physique complexes, mais aussi de beaux schémas faits-mains permettant de mieux comprendre les observations et découvertes. On ressent bien la passion qui anime les membres, et alors que les nouvelles du secteur aérien sont dernièrement d’un ennui total, ces documents sont très rafraîchissants.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/Aichi

‘J’avais tant de choses à dire mais y’a plus rien’ – Tout ce qui a deux ailes me fait planer (18)

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Si l’on trace en direction du sud une ligne parallèle à la piste d’atterrissage de Centrair, on atteint à une centaine de mètres près le phare de Noma. C’est en réalité cette découverte qui m’a poussé à y venir pendant que le vent souffle encore du nord vers le sud. Dans cette configuration les appareils sont en phase d’approche de la piste d’atterrissage et donc assez bas pour pouvoir être pris en photo, contrairement au décollage où ils s’empressent de prendre de l’altitude. N’ayant pas réussi à intégrer les rares avions passant dans le paysage de manière satisfaisante je ne m’attendais pas à un miracle en traitant les photos sur l’ordinateur, et c’est effectivement avec grande peine que je suis parvenu à en extirper cette série de 3×2 photos.

D’habitude je choisis les photos et l’histoire que je veux raconter vient d’elle-même. Cela fait trois soirées consécutives que je m’installe devant mon clavier et suis bloqué au deuxième paragraphe. Le fait que le bleu du ciel soit différent sur chacune des photos semble en être le fil conducteur, mais je n’arrive pas à developper davantage. C’est une sensation très étrange. ‘J’avais tant de choses à dire mais y’a plus rien‘.