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vie quotidienne

‘Toute cette pluie, c’est jamais que de l’eau’

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Pour moi qui adore les statistiques, l’obsession qu’ont les japonais a referencer les evenements climatiques et naturels majeurs tout au long de l’annee me fait jubiler : Eclosion et fanements des fleurs de cerisiers, naissance du premier typhon ou premiere neige … Tous sont homologues par la ‘Japan Meteorological Agency’, par region, puis relayes dans les differents medias.

Le principal sujet du moment, c’est évidemment la saison des pluies ! Le 7 juin dernier, en ouverture du journal de 19h, la speakerine annonçait d’un air grave : ‘Aujourd’hui, c’est officiel, la région de Tokai entre en saison des pluies !’ Chaque année j’attends que dans un vent de folie ces coincés-du-derrière de la NHK sortent en plein plateau un parapluie, sautillent en fredonnant ‘Singing in the rain’, mais non, cette année non plus, le miracle n’aura pas lieu.

‘Saison des pluies ? On crève pas de chaud depuis une semaine ?’ Mon collègue a eu la même réflexion que moi. La saison des pluies porte cette année bien mal son nom, on a avoisine les 30 degrés pendant 10 jours. Cela ne me gène nullement en soi puisque j’ai horreur de cette saison, je crains juste que cela ne retarde l’arrivée de ma sacro-sainte saison estivale. La saison des pluies, la vraie, désagréable avec son air irrespirable, le plus tôt elle arrivera, le plus tôt on en aura terminé.

Dans la nuit du 20 au 21 juin, il s’est enfin mis a pleuvoir. Sous le déluge, les trains se sont même arrêtés et quelques vols ont été annulés. Je n’en demandais pas tant, désolé. La météo dans le journal ne saurait être plus explicite …

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écriture/vie quotidienne

Choose your weapon ! (2)

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Si je suis là aujourd’hui à m’intéresser aux instruments d’écriture et faire régulièrement la tournée des papeteries et éplucher les magazines et livres sur le sujet, c’est probablement la faute à ce stylo.

J’aime écrire depuis l’âge de 10 ans environ, mais n’avais jusqu’à il y a de cela quelques années peu ou aucun intérêt pour les stylos et autres instruments d’écriture. De même, bien que j’aie écrit des centaines de pages au long de mes études, mis à part les stylos à plume Pelikan dont je parlais dans l’article précédent, je suis bien incapable de me souvenir avec quoi je noircissait mes copies.

Si j’avais déjà vaguement entendu parler de la marque auparavant, mon premier contact physique avec Mont Blanc a eu lieu dans le cadre de mon travail. La marque ouvre un rayon dans notre périmètre, ce qui m’amène à vendre de manière maladroite l’un ou l’autre produit à des clients qui en savent souvent bien plus que moi. Mon enthousiasme est réel, les ventes satisfaisantes.

Bien entendu il ne faut pas longtemps avant que je pense à en acheter un à mon tour. Avec ma joyeuse compagnonne nous débattons longuement à propos de cet onéreux achat ( ‘un stylo, aussi cher qu’Il soit, reste un stylo’ )et mes arguments ne sont pas des plus convaincants. Mais peut-on expliquer un coup-de-foudre ?

Il faudra un peu plus de deux ans pour que je fasse main-basse sur le précieux objet : Un vieux Meisterstück Rollerball résine-or bordeaux, qui n’est déjà plus en production à ce moment-là. De manière un peu surnoise, j’en conviens, puisque je me le fais offrir pour mon anniversaire par ma mère lors de notre retour au pays. Est-ce à cause de son statut d’objet de luxe controversé, c’est très cérémonieusement que je m’en sers au début. Gardé précieusement dans son coffret d’origine la semaine, j’écris avec chaque week-end mes lettres dans le silence le plus complet.

Au fur et à mesure de mes lectures à propos de mon nouveau hobby, il semble clair que j’accorde au bon état de mon stylo bien plus d’importance que nécessaire. J’envie l’aisance, la prestance, l’assurance de ces personnes qui sortent leur stylo favori pour noter dans leur calepin une adresse, un nom ou une idée qui leur vient à l’esprit. Il me faut donner une âme à mon bijou en écrivant avec régulièrement, puisque c’est pour cela qu’il a été conçu.

Aujourd’hui je l’utilise quotidiennement et l’emporte partout avec moi. Je change la couleur de l’encre selon mon humeur. Il m’arrive quand je n’ai rien de particulier à faire de prendre une feuille et d’y écrire en vrac tout ce qui peut me passer par la tête. C’est ridicule, mais j’adore cela … Après trois années d’utilisation intensive mon stylo a quelques légères égratignures mais je ne m’en soucie plus.

Parfois, entre deux lignes trop longues, je rêvasse. Je m’imagine céder le précieux objet à Léo quand il aura 18 ou 20 ans. Peut-être lui prendra-t-il l’envie d’écrire. Peut-être pensera-t-il à moi à chaque fois qu’il s’en servira. Il pourrait devenir célèbre et passer à la télé dans une émission consacrée aux livres diffusée tard le soir. L’animateur lui demanderait : ‘Peut-on savoir quel est ce stylo que vous constamment à la poche de votre veste ?’. Et là Léo tirerait fièrement le Mont Blanc de sa poche et expliquerait non sans émotion qu’Il a appartenu à son père etc …

Par contre, pourvu qu’il ne parle pas de ce blog !

vie quotidienne

‘Arrête ton char !’ (que j’y jette un oeil)

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Owari-Yokosuka Matsuri. Le son aigu des flûtes et des tambours. Les conversations et accalamations de la foule. Les cris, les ‘wasshoi‘ ( ‘oh-hisse’ ) des participants qui tirent et poussent leurs chars en bois qui font plusieurs tonnes. Costumes imprimés d’impressionants caractères afin de se démarquer des autres ‘gumi‘ (clans). Les chars, bien sûr, au centre de la fête. Bois, drâpements rouges et ornements dorés. Je me balade entre les chars à l’arrêt. Les conversations entre participants et spectateurs s’animent. On boit, on prend la pose. L’ambiance est bon enfant, la musique enivrante …

Dans les episodes précédents : Ota Matsuri

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vie quotidienne

Push stop to listen (1)

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Début septembre. Bien qu’il soit dix heures passées, il fait encore autour de 25 degrés. Je rentre tranquillement de la gare à velo.

A force d’avoir en permanence les écouteurs vissés dans les oreilles, je passe (nous passons) à cote de petites choses simples : Le chant des cigales un soir d’été, par exemple.

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C’est beau et apaisant ! Mais le chant des cigales au Japon est-il différent de celui des cigales du Midi ? Le chant varie-t-il selon les éspèces ? Et puis d’ailleurs, comment font-elles ce bruit déjà ? Tandis que je me pose ainsi des questions dignes d’un écolier de CM2, je me rends compte de mon ignorance. Serais-je capable de répondre aux questions que Leo et Louis me poseront plus tard, ou seront-ils trop occupés a jouer a leur(s) console(s) pour pouvoir se les poser ?

vie quotidienne

‘j’me dis que Grand Corps Malade a deja ecrit voyage en train … ‘ (1)

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Les gens qui font autre chose que dormir, tripoter leur voisine ou leur smart-phone dans le train sont tellement rares qu’ils mériteraient, qu’ils mériteraient, qu’ils mériteraient d’être dans mon blog. Premier essai.

Le japonais d’une cinquaintaine d’années assis en face de moi sort cinq ou six exemplaires du Herald Tribune de son sac. Difficile de savoir s’il les a lus ni même s’il sait les lire, mais d’un geste d’habitué il se met avec grand bruit à en déchirer les pages unes a unes, les plie consciencieusement puis en fait des petits tas qu’il fourre ensuite dans le sac. Pendant cinq minutes il reste ensuite assis pensif, comme pour me laisser le temps d’émettre quelques hypothèses sur le sens de tout ce remue-ménage.

Apparaît une énorme feuille où l’on distingue des copies en vrac d’articles de journaux de toutes tailles. Afin sans doute de tout faire tenir sur une page, les articles sont en vrac, imprimés dans tous les sens sans le moindre interstice. J’imagine l’homme en train de tourner la feuille sur sa droite, sur sa gauche au fur et à mesure de sa lecture. J’entends d’ici sa femme qui râle après lui à cause du désordre sur sa table de travail quand il découpe ses articles.

Qui est cet homme ? Quel peut bien être son metier ? Cela semble n’intriguer que moi. Il descend deux stations avant la mienne en laissant mes questions sans reponses. Si je le revois, je me promets de lui adresser la parole. C’est ce que j’appelle communiquer.

vie quotidienne

Vague à (double) l’âme.

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Parfois, ça ne va pas, ou pas trop. Le climat peut-être, ou bien le travail, la fatigue qui s’accumule. La faute aux gens alentours, aux collègues ou aux supérieurs. Le fait d’avoir sans cesse à me justifier ( ‘pourquoi vous êtes ici ?’ ) et faire face aux jugements hâtifs ( ‘vous etes americain ?’ ).

La pire chose à faire dans ce cas-là, c’est de demander conseil : Parlez-en aux japonais, ils vous diront que la meilleure chose à faire c’est de rentrer au pays pour de bon ( ‘je ne comprends pas ce que tu fais ici‘ ). Parlez-en a vos amis, a vos proches restés au pays, ils vous diront … la même chose ( ‘je ne comprends pas ce que tu fais la-bas !‘)

musiques/vie quotidienne

Bref. Merci Nova !

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Quand je sature musicalement, que je ne sais plus trop quoi ecouter, j’adule Nova. Une petite heure d’ecoute suffit generalement pour tomber sur un ( ou plusieurs) morceau(x) coup de coeur/foudre. Morceau qui vous fait decouvrir un artiste, qui vous fait decouvrir un label etc … Ce mois-ci :

David Lemaitre – ‘Megalomania’. L’ete approche …

Hanni El Khatib – ‘Head in the dirt’. Pour le riff tres efficace …

Flume – ‘What you need’. Pour ‘l’effet Porcelain’ ( sur lequel je reviendrai prochainement … )

vie quotidienne

National Feierdaag 2013.

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Aujourd’hui, au Luxembourg, c’est la fête nationale ! Pour l’occasion on a hissé haut le drapeau luxembourgeois dans le jardin. J’éspère que les voisins, interloqués, ne se seront pas donnés la peine d’ouvrir leur atlas du monde puisque ce drapeau, bien qu’il soit tout a fait officiel, ne s’y trouve pas, ou pas encore. En effet, le débat autour de l’adoption du Roude Leiw ( le lion rouge ) à la place du drapeau actuel jugé comme trop semblable a celui des Pays-Bas, fait rage au pays. Enfin, fait rage, c’est beaucoup dire. La dernière fois que je me suis rendu au pays il m’a semble que la meilleure manière de montrer sa position sur la question consistait a coller un sticker ‘Ech sin dofier’ ( ‘Je suis pour !’ ) a l’arrière de sa voiture.

Maintenant que j’y pense, pour bien faire les choses, en plus du drapeau on aurait pu nous faire envoyer quelques bières luxembourgeoises, griller quelques mettwurst dans le jardin et inviter les voisins, s’organiser une journee d’échange culturel avec une compilation des meilleurs morceaux de la fanfare de la ville de Luxembourg en fond sonore. Tip Top !

Au lieu de cela, nous sommes allés au port de Nagoya pour participer a la fête de la musique organisée par l’Alliance Francaise : Tambours japonais, chansons françaises chantées en japonais, du koto, du jazz et de la musique balinaise. Finalement on y aura eu droit, a notre dose de culture !

 

écriture/vie quotidienne

Choose your weapon ! (1)

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Dans ce pays où les petits écoliers écrivent tous au crayon, utiliser un stylo à plume est pour certains un peu snob, pour d’autres c’est la classe … Pour moi c’est juste une habitude, et surtout agréable.

La gamme de stylos à plume Pelikano Junior descend des vieux modèles Pelikan que j’utilisais à l’école primaire. Oui, je parle bien de ces formidables stylos qui se mettaient soudain à couler de toutes parts, quand il ne vous explosaient pas entre les mains en plein cours. Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et autant d’encre éclaboussé nos cahiers.

Les modèles récents, largement plus sophistiqués sont de très bonne qualité pour un prix dérisoire. Couleurs très pop, bonne prise en main. Le débit d’encre est correct, la pointe juste un peu trop souple peut-être ? Il en traîne un peu partout à travers la maison, au grand dam de ma joyeuse compagnonne

vie quotidienne

Tel fils, tel père.

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Un parc par une radieuse après-midi de printemps. Une superbe pelouse verte en pente légère. En son centre, une allée en graviers. Un escalier, deux marches. Un couple, deux enfants qui descendent l’allée. L’un deux prend son élan, d’un bond saute les deux marches. Il atterrit de travers, tombe lamentablement, ruine son pantalon tout neuf. Il se met à pleurer, la mère accourt en hurlant et traite son fils de tous les noms d’oiseaux qui lui viennent à l’esprit. En un instant la journée du gosse est pourrie, la suite de la promenade un calvaire pour toute la famille.

La plupart des gens donneront raisons aux parents. J’ai plutôt envie de secouer les puces aux adultes. Tout d’abord à ceux qui ont décidé de construire un escalier là où il n’y en avait nul besoin. Puis à ceux qui préfèrent se préoccuper de l’état du pantalon que de celui de leurs enfants.

Si le petit est tombé, est-ce par pure maladresse, ou pour cause de manque d’exercice ? A chaque rentrée scolaire le gouvernement japonais nous fait remarquer que les capacités physiques des enfants sont en pleine régression. Quand j’étais petit on jouait au foot jusqu’à la tombée de la nuit. On dévalait des pentes improbables à vélo ou en skateboard. On grimpait mains nues des mûrs de 5 mètres de haut. On rentrait souvent mains et genoux écorchés, mais nous étions content d’aller nous coucher, épuisés par nos aventures. Demandez aujourd’hui à un enfant s’il sait construire une cabane, en guise de réponse il vous demandera en retour où se trouve le bois le plus proche.

De même, ce ne sont pas les cinglés qui foncent en voiture au milieu des aires résidentielles, mais les gosses qui jouent au ballon ou font du tricycle devant leur maison qui sont fautifs quand l’un d’eux se fait presque écraser. Le bitume ayant remplacé la plupart des petits squares autour de chez nous il n’y a plus nulle part où jouer, mais il ne faut pas courir dans la maison, rire aux éclats ou chanter, cela dérange les voisins du dessus, du dessous ou/et d’à côté. Sales gosses !!!

Nous demandons à nos enfants d’être polis avec les gens, et d’être gentils avec leurs petits camarades et leur maîtresse. Il faut cependant nous voir nous, adultes, au supermarché, muets, incapables de dire ‘bonjour’ ou ‘merci’ mais toujours à râler en nous-même parce que la caissière est lente ou que la file d’à côté avance plus vite que la nôtre. Il faut nous entendre dire du mal des collègues et des supérieurs à table. Voir nos têtes à la gare le matin, à croiser pendant des années au même endroit, à la même heure les même personnes sans même échanger la moindre parole.

Ces derniers temps je me demande si c’est nous qui éduquons nos enfants, ou bien l’inverse.