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vie quotidienne

C’est le printemps !

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En ce moment, il fait -2°C et il semble même neiger sur les plaines de Mersch. Pas de chance puisque depuis plus d’une semaine il fait autour de 15°C à Nagoya. Outre le fait que cela vous permet de vous moquer des conditions climatiques exécrables de vos amis, au Japon, vous savez que c’est le printemps lorsque :

– on vous le répète à chaque bulletin météo !
– le pot de Nutella gracieusement envoyé par votre famille à Noël est décongelé.
– qu’il est nécessaire de mettre les produits frais au frais.
– vos collègues se remettent au foot.
– la moitié de la région a décidé de se rendre à Shinmaiko/plage au même moment que vous.
– vous trouvez le courage nécessaire pour sortir du lit avant 10h les jours de congés.
– le vendeur de patates chaudes ambulant devient brocanteur.
– le train habituellement vide de 6h19 est rempli de lycéens qui s’en vont en voyage scolaire, vous forçant à rester débout.
– apparaît à la télé la ‘météo des cerisiers en fleurs’.
– le distributeur de boissons chaudes devient distributeur de boissons froides.
– votre boîte aux lettres est pourrie de prospectus de juku ( boîtes à bachotage ) pour vos enfants que vous n’avez pas encore.
– toutes les grandes marques de gâteaux et de chocolats sortent leurs produits ‘édition limitée à la fraise’.
– Mahl met enfin son blog à jour !

vie quotidienne

. froid dehors, froid dedans.

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– ‘Pourtant, au Luxembourg aussi, l’hiver doit être rude, non ?’
– ‘Bof non, plus trop depuis l’invention du chauffage central.’
– ‘…’

En hiver, réchauffement climatique ou pas, il fait froid. L’autre jour, il a même neigé 18 petits centimètres et toute la région s’est retrouvée paralysée. Le froid ne me dérange pas en soi. On sort dehors et il fait froid, c’est normal, après tout, c’est l’hiver. Ce qu’il y a de pénible en hiver au Japon, c’est qu’il fait à peine moins froid dans la maison – du moins dans la notre. Les constructions en bois n’isolent pratiquement pas, le chauffage central est quasi-inexistant. Alors on s’entasse tous dans une même pièce, s’installe dans le kotatsu ( une espèce de table chauffante ) et ingurgite quantités de boissons chaudes tout en regardant la télé.

Si je n’ai donc rien écrit pendant 6 longues semaines, ce n’est pas que je n’en avais pas envie, c’est surtout qu’avec le froid qu’il fait dans la pièce où se trouve mon ordinateur, j’ai les mains gelées au bout de 10 minutes. Depuis une semaine le temps semble s’améliorer peu à peu, je prends donc mon courage à deux mains pour remettre la machine en route.

travail/vie quotidienne

– Euh … tu peux m’aider ? Je crois qu’il est brésilien.

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Mes collègues, surtout ceux du rayon des parfums et cosmétiques sollicitent assez fréquemment mon aide comme interprête lorsque le client ne comprend pas – ou ne veut pas comprendre – pourquoi on lui refuse d’acheter certains produits. Dans les faits il s’agit de restrictions résultant de la lutte anti-terroriste, et sauf cas extrêmes la plupart des clients n’y trouvent rien à redire, mais là n’est pas le but de mon propos.

Pour faire simple, mes collègues distinguent trois familles linguistiques : les langues asiatiques, l’anglais, et … tout ce qui n’est ni asiatique ni anglais. Du coup, une fois sur deux la langue que l’on me demande de traduire n’a absolument rien à voir avec celle dont on m’avait parlé à la base. Ainsi, le brésilien cité plus haut était en fait italien. Passe encore. L’autre jour un soi-disant français était en fait allemand et une fois même, un chinois en fait français. Pourquoi pas. Je comprends l’italien et parle allemand, on s’en sort encore.

Seulement parfois, rien à voir. Un soi-disant hollandais était en fait russe et un allemand mexicain. Je ne parle ni russe ni espagnol, et on a dû s’y mettre à trois pour lui faire comprendre ce que nous devions lui dire.

Vu autrement, ces trois catégories impliquent quelque chose d’affolant : Puisque je parle français, allemand et une langue aussi rare que le luxembourgeois, forcément, il est des personnes qui sont persuadées que je parle également l’italien, le finlandais ou même l’arabe. Mieux, ils oublient même parfois que certains occidentaux parlent parfois parfaitement japonais. Bien qu’occidentaux, dans certains cas le japonais est même la seule langue en commun que j’aie avec certaines personnes. Il m’est ainsi déjà arrivé de converser pendant 15 minutes en japonais avec un canadien.

travail/vie quotidienne

on se sent moins seul au pluriel

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Je m’imagine aujourd’hui tout seul ici. Ou plutôt, j’essayais de savoir ce qu’il serait advenu de moi avec le même travail si j’avais été seul. Serais-je devenu moi aussi un ‘hataraki man’, ou en bon français, un workaholic ? Ou, incapable de me lever en plein milieu de la nuit par un froid de canard, aurais-je déjà jeté l’éponge et changé de travail ? Peut-être serais-je peut-être même déjà rentré au pays ?

D’une part, je pense que je me serai investi encore davantage dans mon travail. Pourquoi rentrer alors que personne ne m’attend et que je suis payé pour ne rien faire ? Celui qui veut travailler trouvera des milliards de choses à faire, notamment tout un tas de statistiques sur tout et n’importe quoi. Ces calculs ne sont pas de la plus haute importance, au début je m’en servais surtout pour meubler les périodes creuses pendant lesquelles les clients se font rares. Puis en fait de compte, comme quinze ans plus tôt lorsque je calculais par exemple le temps de trajet moyen en bus de la maison jusqu’à l’école ( 22 minutes et quelques ) ou la moyenne de mes notes sur l’intégralité de ma scolarité ( 7.36/10 ), j’ai repris goût à ce genre de bêtises et me retrouve parfois presque à regretter de devoir rentrer chez moi. Et puis d’un autre côté il y a ces journées où tout me gonfle, où je n’ai qu’une envie, c’est de rentrer à 16h00 piles, et d’ailleurs, dans ces cas-là c’est ce que je fais.

Si j’avais été seul, j’aurais probablement déjà abandonné ce travail, j’en suis pratiquement certain. J’aurais été serveur ou caisser tout près de chez moi, et tel que je me connais, j’aurais probablement déjà acheté toutes les consoles de jeu sur le marché et claqué l’autre moitié de mon salaire en cds et en repas à droite à gauche parce que j’aurais trop eu la flemme de me faire à manger. Au bout d’un an, j’aurais craqué, serais rentré au pays, trouvé un emploi bien payé mais sans aucun rapport avec le japonais. La boucle serait bouclée, retour à la case départ, décembre 2001.

Bref, merci !

promenades/vie quotidienne

KOMEDA’s Coffee.

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Pour ma joyeuse compagnonne, le culte que je voue au Shiro Noir, l’une des choses les plus délicieuse que l’on puisse trouver au menu des KOMEDA’s Coffee, chaîne de cafés éparpilés un peu partout dans les environs de Nagoya, relève du plus grand intérêt. Comprenez qu’au Japon, les hommes n’avoueront jamais leur faible pour les choses sucrées. Lors d’un rendez-vous avec sa douce par exemple, l’homme prendra bien garde à se contenter d’un simple café alors que sa moitié s’empiffrera de quelque succulent gâteau. Aussi quel n’est pas son étonnement lorsque je lui raconte qu’il nous arrivait fréquemment d’aller nous offrir quelque ‘glace italienne’ à la terrasse d’un café avec quelques amis après le boulot. Impensable, dit-elle. Ils ne savent pas ce qu’ils ratent, le Shiro Noir, c’est excellent.

le fameux Shiro Noir …

… et une glace pilée géante au thé vert, pour digérer.

vie quotidienne

‘mange un Danny, ça ira mieux !’

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L’hiver est à nos portes ( chez nous, on peut dire qu’il s’est même carrément installé ) et les pubs pour médicaments en tout genres, mais principalement contre le rhume, pullulent dans les journaux et surtout à la télé.

Avoir la crève, c’est pénible. On se sent tout groggy, pas d’appétit, se moucher, tousser à en cracher ses poumons, que du bonheur ! Habituellement, en Europe du moins, dans ces cas là, pour commencer, je prends congé ou je ne vais pas en cours. je vais consulter un médecin, reste au lit et dors pendant un, deux, trois jours. Chaque guérison est une mini-résurrection. On se sent tout frais et plein de vie, que du bonheur là encore. Et il en est de même dans la pub.

Au Japon, que ce soit dans vie réelle ou dans la pub, avoir la crève vous prive surtout de l’immense privilège d’aller au travail. Inutile de ne serait-ce que songer à prendre congé, vos collègues seraient obligés de prendre en charge votre part de travail et vous causeriez grand souçi à tout le monde. Les pubs se déroulent donc la plupart du temps ainsi : L’homme d’affaires, d’habitude tellement heureux de se rendre sur son lieu de travail, se réveille l’air un peu vaseux. Sa femme s’inquiète. Malheur, serait-il malade ?, s’interroge-t-elle. Vite, un $%& ! La séquence suivante voit immanquablement l’homme en pleine forme soulagé de pouvoir aller travailler sans contraintes et sa femme rassurée elle aussi.

La chose serait tout à fait anecdotique s’il ne s’agissait pas du Japon, pays où, c’est bien connu, tout le monde travaille comme des forcenés. Un fait est certain, les heures supp’ sont nombreuses. Encore faut-il les voir à l’oeuvre, nos travailleurs du dimanche. Leurs heures supplémentaires sont dûes la plupart du temps à un manque total d’efficacité et d’organisation, pourraient être diminuées de moitié si ça papotait un peu moins pendant, celles-ci et surtout, elles sont parfois le seul moyen de s’en sortir avec une feuille de paie convenable à la fin du mois. Comme de bien entendu, ce sont ces mêmes personnes qui se retrouvent en train de regarder des pubs qui ne font que les renforcer dans l’idée qu’ils ne sont que des travailleurs exploités harrassés par le travail, mais que d’un autre côté ils n’ont pas le choix puisque le gars de la pub part au boulot gai comme un pinson malgré son rhume. Moi je dis, éteignez votre télé.

vie quotidienne

on vous aura prévenu.

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– Aujourd’hui, il a fait chaud !

Ce n’est pas moi, mais le présentateur du journal de 19h de la NHK, l’équivalent du 20h de TF1 en terme d’audience, qui l’annonce dés l’ouverture. Il y a de cela deux mois à peine il l’annonçait d’un ton joyeux ( l’hiver fût rude ), mais au fur et à mesure que les jours de canicule se succèdent, il l’annonce comme s’il annonçait la fin du monde. Certainement son ventilateur est-il tombé en panne en route …

Quoiqu’il en soit, il fait chaud donc, et pour bien nous montrer qu’on nous dit pas n’importe quoi, il nous fallait bien quelques témoignages des plus convaincants pris sur le vif ( ‘oh là là oui, quelle chaleur !‘, ‘c’est bel et bien l’été !‘ ), le tout entrecoupé de scènes d’enfants qui pataugent dans une fontaine, d’une femme qui déguste goulûment une glace et de personnes âgées qui s’évantent à grand renfort d’éventails. Mieux, le premier ministre et son cabinet ont laissé leurs cravattes au vestiaire dans une tendance cool biz qui consiste entre autre à utiliser le moins possible d’énergie afin de lutter contre le réchauffement climatique en ne descendant par exemple pas l’air conditionné en dessous d’une certaine température, ce qui s’avère complètement inutile puisque dans à vue d’oeil 90% des grandes surfaces il fait plus que frisquet. En même temps, vu le peu de soutien dont bénéficie le premier ministre japonais auprès de son peuple ces derniers temps, on peut se demander s’il n’aurait pas mieux fallu prendre quelqu’un d’autre pour modèle.

Ainsi donc, pour le commun des mortels qui refuse de claquer la moitié de son salaire en facture d’électricité, ne passe pas ses journées au bureau ou dans les grands magasins, il fait chaud. Ou disons que plus que la chaleur, c’est ici l’humidité qui est pénible. L’autre jour j’ai joué au foot avec mes collègues pendant deux heures, je pense ne jamais avoir autant transpiré de ma vie en si peu de temps. Incompréhension totale de ma part donc lorsqu’après avoir sué à grosses gouttes rien que d’avoir fait le chemin de la gare à chez nous il faut encore que le soir le bain soit brûlant.

travail/vie quotidienne

vivement lundi !

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Parfois, avoir des horaires à la con un peu particuliers à quand même ses avantages. C’était par exemple déjà le cas ici, puis une nouvelle fois samedi dernier. Samedi, c’était le début des soldes. Les soldes, ici comme ailleurs, sont synonyme de grande foule, et la grande foule, plutôt que d’être emporté par elle, plus je peux l’éviter mieux je me porte. De plus, avec ma taille, il est relativement rare que le produit que je cherche soit épuisé, aucune raison donc de paniquer.

Aussi, une fois la tempête passée pendant le week-end, je débarque au centre-ville un lundi gris et pluvieux, comme tout lundi qui se respecte. Pas grand monde, je profite de l’occasion pour revoir une vieille connaissance. Tournée rapide des magasins habituels, quelques achats qui me permettront comme à chaque fois d’être tranquille pendant les 6 prochains mois, puis retour à la maison juste avant le grand rush de six heures.

Voilà que je me surprend en train d’être content de me lever à 5h du matin le dimanche …

vie quotidienne

Choc culturel mes fesses !

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Il existe sans doute des sujets inévitables pour tout occidental qui tient un blog au Japon. Après tout, il est normal que dans une certaine mesure les chocs culturels soient plus ou moins identiques ; langue, coûtumes, architectures, nourritures différentes et j’en passe. En gros, pour peu que l’on ouvre les yeux, on s’en prend plein la figure à longueur de journée.

Ainsi, parmi le sujets que l’on retrouvera sur tout blog digne de ce nom, on peut citer dans le désordre : le hanami ( dont je traite moi-même brièvement ici ), le quartier de Shibuya à Tôkyô, le pavillon d’or de Kyôto, les mini-jupes des lycéennes, les kogaru, le base-ball, la Wii, les trains bondés et les wagons réservés au femmes. Puis, on pourra surtout s’étonner de la vive émotion que suscitent les toilettes japonaises, souvent photographiées, parfois dessinées, mais toujours sujets à de longues explications, avec parfois même de formidables trouvailles, au point que je suis presque étonné qu’elles n’aient pas droit à une petite minute de gloire au sein du film de Sofia Coppola.

Maintenant, il ne reste plus qu’à chercher s’il existe sur les blogs japonais une tendance qui consisterait à se plaindre du manque de toilettes publiques et de l’état de celle-ci en Europe, voire à les prendre en photos. La belle image qu’à l’Europe au Japon en prendrait un sacré coup.

balades au Japon/vie quotidienne

Ce train va bien à … ?

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Dans la série ‘vous savez que vous travaillez trop lorsque … ‘, vous savez que vous travaillez trop lorsque par mégarde vous manquez de peu de monter dans le train qui vous mène à votre lieu de travail alors que vous vouliez vous rendre dans la direction opposée.

En même temps, le système ferroviaire japonais est pour le moins complexe. Pour donner un ordre d’idée, on pourrait le rapprocher du RER parisien, c’est vous dire. Pour résumer grossièrement, cela signifie que certains trains s’arrêtent à toutes les gares les futsû densha ), d’autres que dans les gares principales ( tokkyû etc … ), d’autres encore sont directs. Pour rajouter un peu de piment à tout cela, une poignée d’entre eux bifurque ou passe de futsû à tokkyû à mi-chemin, voire même s’arrête là où vous ne vous y attendiez pas. Cela dit, j’ai de la chance, dans les alentours de Nagoya on ne compte que trois compagnies ferroviaires.

Si l’on ajoute le fait que les annonces sont majoritairement en japonais uniquement, monter dans un train au Japon, c’est un peu l’aventure, et il m’est arrivé déjà un paquet de fois de partir dans la direction inverse, de prendre un train direct au lieu d’un futsû, et surtout, le classique d’entre tous les classiques, monter dans le dernier train, s’endormir, et être réveillé par le contrôleur ( qui soit dit en passant porte mal son nom tant les personnes qui ne paient pas le train sont rares ) une fois arrivé au terminus, c’est à dire 50 petits kilomètres de chez vous. Avec 7.500Y de taxi pour ma pomme, mon porte-monnaie s’en souviendra toute sa vie.

En fait, quand j’y repense, je suis incapable d’expliquer comment j’ai réussi lors de ma première venue au Japon à arriver du premier coup de l’aéroport de Narita à Okazaki alors que j’avais trois correspondances dont une dans l’immense gare de Tôkyô, le tout alors que je n’avais pas dormi depuis au moins 30 heures et ne parlais à l’époque que quelques mots de japonais. Si je devais le refaire aujourd’hui, je ne peux pas affirmer à 100% que j’y parviendrais du premier coup.

D’ailleurs, je pense me rendre à Tôkyô sous peu. Que d’aventures en perspective …