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sport/Aichi

Tōkai Shizen Hodō (TSH) (0)

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Parmi les nombreux projets dont j’ai parlé dans mes billets jusqu’à présent, celui qui me tient le plus à coeur et qui me vient en premier à l’esprit est celui qui consiste à parcourir le Tokai Nature Trail (東海自然歩道, Tōkai Shizen Hodō). Dans son intégralité ce tracé s’étale sur 1,697 kilomètres du Mont Takao (高尾山) à l’ouest de Tōkyō au Mont Minō (箕面山) au nord d’Osaka, mais cela fait deux ou trois ans que je parle, dans un premier temps, d’en couvrir le tronçon de 211 kilomètres qui passe par la préfecture d’Aichi. Au lieu de marcher sans véritable objectif ni plan de route je pense à l’avenir m’organiser davantage, me focaliser sur ce projet afin d’avoir la satisfaction de pouvoir dire ‘je l’ai fait !‘. Comme j’y faisais allusion dans mon précédent billet ce projet aura son propre site, sous une forme assez simpliste dans un premier temps afin de mettre en avant le fond avant la forme. Je pense relater mon avancement à travers des billets sur le blog puis réorganiser le tout sur le site en question, tout en continuant en parallèle à publier ce qui me passe par la tête comme je l’ai fait jusqu’à présent. Je ne sais pas trop encore dans quelle mesure cela influencera mon rythme de publication, cela dépendra de la fréquence de mes sorties et de la méticulosité avec laquelle je rédigerai ces ‘carnets de route’. Il s’agit surtout de me changer un peu les idées et d’avoir un objectif précis.

balades au Japon/Aichi

‘Long way home’ – Iwayado, Seto-shi, Aichi

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岩屋山薬師堂 岩谷堂 Iwayado
Iwayado
Nagoya
Iwayado cascade

Je reprends ma ‘quête’, à savoir parcourir l’intégralité du parcours du Tokai Nature Trail (東海自然歩道), là où je l’avais laissée il y a deux ans. Après avoir fait plusieurs fois l’ascension du Mont Sanage par le versant sud (ville de Toyota ), je m’attaque cette fois au versant nord, situé dans la ville de Seto. J’envisage à l’avenir de faire une fois le trajet d’une traite, ce qui semble prendre autour de six heures, mais on perd un temps fou à accéder au parcours, notamment à l’entrée du côté sud que ne dessert qu’un bus qui ne passe que toutes les deux heures. Je suppose que c’est chose commune pour ceux qui ont l’habitude de faire des randonnées, mais la chose devient un casse-tête quand le matin il faut tirer les enfants du lit pour qu’ils aillent à l’école et être de retour à leur sortie.

La ville de Seto (瀬戸市), principalement connue dans la région pour ses poteries, se trouve au nord-est de Nagoya. Il me faut soit faire un long détour en faisant le tour de la métropole, ou alors la traverser en son milieu. Je choisis la deuxième option, écoutant l’apaisant (soporifique, dit ma femme) album ‘Riceboy Sleeps‘ de Jonsi & Alex afin de ne pas devenir fou tant tout le monde dort au volant. Alors que j’arrive déjà plus tard que prévu au parking du Parc Iwayado (岩屋堂公園), point de départ de mon aventure, un écriteau m’apprend qu’une déviation rallonge considérablement le trajet. J’aime me balader en prenant mon temps et décide donc de remettre mon ascension à une fois prochaine et d’en profiter pour me balader dans le parc et ses alentours.

Je tombe rapidement sur le hokora (sanctuaire shintô miniature), qui donne son nom au parc. Celui-ci a la particularité de se trouver dans le noir complet à l’abri sous un énorme rocher. Une centaine de mètres en amont se trouve une première cascade (Gyomyo-ga-taki, 暁明ヶ滝) au pied de laquelle je m’assois quelques minutes. Ainsi revigoré je me lance dans l’ascension d’Iwasuyama (岩巣山), basse montagne culminant à 482 mètres. Ce n’est pas bien haut mais le chemin est fortement incliné et je suis rapidement en sueur. Il faut une vingtaine de minutes jusqu’au promontoire qui offre un superbe panorama sur Nagoya. L’angle est un peu différent de celui auquel j’ai l’habitude, on peut notamment apercevoir devant les gratte-ciel de la gare le toit blanc du Nagoya Dome.

Je descend doucement l’autre versant de la montagne et entends un bruit d’eau qui s’écoule se faire de plus en plus fort. Ainsi guidé j’atteins bientôt la cascade appelée Seto-Otaki (瀬戸大滝), littéralement ‘la grande cascade de Seto’. Elle ne fait que 17 mètres de haut mais le fait qu’elle soit ‘cachée’ au coeur de la forêt me donne l’impression d’avoir découvert un endroit secret, impression renforcée sans doute par le fait que je n’aie croisé personne depuis le début de mon ascension. L’eau est déjà fraîche et pris au dépourvu je n’ai pas d’habits de rechange, ce qui me sert d’excuse pour ne pas m’adonner à une séance de Takigyô, ‘l’ascèse sous la cascade’, pratique d’origine religieuse qui consiste à rester quelques minutes sous les jets d’une chute d’eau. Rien nulle part ne mentionne que cela soit interdit, et en cherchant un peu sur internet à mon retour je tombe rapidement sur des photos d’individus en plein ‘rite’. Ma liste de choses à faire se rallonge encore …

promenades

Kôyô 2020 (4) – Inuyama-shi, Aichi

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Le Tokai Nature Trail (東海自然歩道) est un chemin de randonnée qui parcourt 11 préfectures sur 1,697 km, reliant Tokyo à Osaka. Aichi est traversée par un peu plus de 200km de tracé passant par Horaiji, Korankei, Sanage, Iwayado, puis longeant la frontière avec la préfecture de Gifu pour rejoindre ensuite le château d’Inuyama avant d’entrer dans Gifu.

Ce n’est pas un hasard si les lieux cités plus haut apparaissent dans mes billets depuis septembre. A défaut de courir je me suis mis à marcher, et bien que ce soit dans le désordre mes balades suivent consciemment le tracé du Nature Trail. Au milieu de nulle part, l’accès aux transports en commun n’est pas une évidence. Sur certaines portions il peut y avoir de 10 à 20 kilomètres en pleine montagne entre deux stations de train ou de bus, j’ai donc passé ces trois derniers mois à faire mes repérages sur certaines parties du parcours afin de voir quelle était ma vitesse de progression et d’être certain de pouvoir les parcourir sans craindre de me retrouver perdu au fond de la vallée à la nuit tombée.

La dernière balade de l’année me fait pour la première fois parcourir le chemin à l’envers. Le paysage autour du château d’Inuyama (trésor national du Japon) en ce froid matin d’automne est si beau qu’il en faut de peu pour que je ne change pas mon itinéraire et reste à me balader autour de celui-ci. Le Nature Trail est régulièrement indiqué par des panneaux en bois mais ceux-ci sont parfois cachés par des buissons mal entretenus, après avoir longé la rivière Kiso pendant un bon kilomètre j’aurai presque raté l’entrée dans les bois si je n’avais pas une bonne vieille carte en main. 

Je reste près d’une heure au petit mais pittoresque temple Jakko-in, surnommé momiji-tera en raison de ses superbes feuilles d’érables rouges, puis poursuis mon ascension du Mont Tsugao. Alors que je médite sur le fait qu’en basse montagne on ne sait plus trop dans quel pays l’on se trouve, apparait, sorti de nulle part, un torii en pierre. Du sommet on peut apercevoir le château d’Inuyama, la grand roue du Monkey Park et même au loin la piste d’atterrissage de la base militaire de Kagamihara. 

De l’autre versant le sentier est légèrement vallonné. Alors que je suis chaussé de chaussures de trekking (des Salomon OUTline, pour référence ultérieure) sur certaines portions je ne peux m’empêcher de faire quelques foulées. L’une des raisons pour lesquelles je cours peu ces derniers temps est qu’à force de me balader en forêt comme aujourd’hui courir sur le bitume m’est devenu d’un ennui total. Il est étrange de me dire qu’alors qu’au Luxembourg j’étais entouré de verdure il m’aura fallu venir au Japon pour me rendre compte à quel point celle-ci est importante pour moi. En cette année si particulière je me suis souvent demandé si ce n’était pas une raison suffisante pour sinon retourner au pays, au moins déménager vers un environnement plus rural.

Au bout d’une longue descente j’arrive au lac Obora, baigné de lumière. Chaque nouveau paysage, chaque nouvelle découverte me stupéfait, je contemple chaque lieu bien plus longtemps qu’il ne faudrait, ma progression s’en retrouve largement ralentie. Plus loin, alors que cela fait deux heures que je n’ai croisé personne je suis rassuré à la vue d’un paisible hameau en lisière de forêt. Celui-ci abrite le Kumano-jinja, un énième spot de chasse au kôyô de la saison, et dernière étape de ma balade avant de rentrer en train à partir de la gare Senjino.

J’ai parcouru un peu moins de 8km en 1h30, le prochain accès aux transports en commun semble se situer 11km plus loin, à proximité du parc d’attraction Meiji Mura. Depuis deux semaines le temps est hivernal et peu propice aux aventures dans les bois, il me faudra sans doute attendre le début du mois de mars pour poursuivre mes expéditions. En attendant je pense courir un peu et surtout préparer mon itinéraire consciencieusement. Les temps sont durs, on s’évade comme on peut. C’est également la fin des billets sur les kôyô, vivement qu’il neige.