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’Rien ne change à part les saisons’ @ SHIDAMU, Moriyama-ku, Nagoya

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J’avais complètement oublié que le Nagoya Women’s Marathon avait lieu dimanche, en raison des embouteillages il nous faut presque deux heures pour atteindre le Shidami Kofungun Experience Museum (SHIDAMU), que nous n’atteignons finalement qu’en fin d’après-midi. Cela fait longtemps que je n’ai plus conduit aussi longtemps, je dois véritablement lutter pour garder mon calme quand il faut 30 minutes pour faire 300 mètres. Le dimanche je donne sa chance à la radio. L’après-midi, entre deux coupures de pub ZIP FM y déroule sa ZIP HOT 100. J’ai toujours l’impression que mis à part l’une ou l’autre chanson de saison, tout au long de l’année, quelque part en haut, en milieu ou en bas de classement on y trouve les mêmes noms et les mêmes sons. En troisième place Aimyon et son ‘Sakura ga furu yoru ha‘ nous rappelle que la saison des cerisiers en fleurs approche. Au lieu d’être ému par le texte de la chanson je suis plutôt occupé à retrouver le titre d’un tube qui commence exactement sur les mêmes notes, et suis soulagé quand je me rappelle qu’il s’agit d’Automatic d’Utada Hikaru.

Les kofun sont des vestiges archéologiques, des monuments funéraires (tumuli) japonais datés d’entre le IIIe et le VIIe siècle qui ont donné leur nom à la période Kofun. S’il en existe des kofun dans tout le pays sous des formes et des tailles variées, la région de Nagoya en compte autour de 200, dont un tiers se trouve à Kamishidami (Moriyama-ku), et 7 d’entre eux, classés en tant que patrimoine historique, sont regroupés ici sous le nom de Shidami Kofungun (-gun signifiant ‘regroupement’). En raison de l’heure tardive nous ne visiterons pas le musée qui leur est dédié, mais le vaste parc est libre d’accès et la promenade est bien agréable. ‘A quoi ressemblait le japonais parlé à l’époque de la création des kofun ?’ Les enfants ont toujours l’art de poser des questions auxquelles je ne sais pas répondre …

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/vie quotidienne

初撮り – Tout ce qui a deux ailes me fait planer (16)

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初撮り … Hatsu-tori. Hatsu signifie ‘premier’, et tori prendre (une photo). Me rendre sur le Sky Deck appareil à la main dans les premiers jours de la nouvelle année est désormais un rituel, j’y vais même avant de m’y rendre au temple local ! En fin d’après-midi la lumière est douce et agréable mais le vent est glacial, impossible d’y rester bien longtemps. Les appareils étant de petite taille leur faible vitesse au décollage me permet de m’exercer au flou de filé. Je suis content d’enfin parvenir à prendre en photo l’un des avions roses de la compagnie low-cost Peach, nouvellement établie à Nagoya depuis le 24 décembre dernier.

Je ne me souviens plus de la dernière fois où j’étais en congé le 1er janvier, mais par chance ce fut le cas cette année. Nous avons passé la soirée du réveillon en famille devant le traditionnel Kōhaku-Uta-Gassen. Des chansons enka, quelques groupes d’idoles et beaucoup de pop ; sur le papier rien d’extraordinaire, mais la soirée m’aura permis de mettre des visages sur des chanteurs et chanteuses de tubes entendus bon gré mal gré tout au long de l’année. Et puis j’avoue, voir les enfants entonner en coeur certaines chansons était pour le moins craquant. Si chacun a ses petits favoris j’attendais beaucoup mieux du medley de Perfume, je n’accroche décidément pas à leur dernier titre ‘Time Warp‘. Tokyo Jihen faisait un peu figure d’ovni dans cette liste, le fait que la présentatrice de l’émission, Fumi Nikaido, soit fan du groupe m’a beaucoup amusé. J’ai été impressionné par la chorégraphie des danseurs-démons autour de LiSA, et ému à l’écoute du très beau morceau ‘Hadaka no kokoro‘ interprété par Aimyon, que j’aimais bien sans n’avoir jamais cherché à savoir qui en était l’auteur. La soirée aurait sans doute été encore plus agréable si l’on ne nous rappelait pas entre chaque chanson que ‘cette année, à cause du Covid ceci cela …’ Ne peut-on pas juste oublier ce foutu fléau quelques heures durant et passer un bon moment ?

Entre quelques chansons ennuyeuses nous zappons de temps en temps sur l’incroyable film indien ‘Muthu, Odoru maharaja’ (ムトゥ 踊るマハラジャ, brièvement Muthu, en anglais). Qu’il s’agisse des mimiques des personnages, des scènes de combats mal menées, des prises de vues peu orthodoxes ou encore de l’histoire rocambolesque, nous éclatons de rire, plutôt perplexes, ne sachant s’il s’agit là d’une comédie ou si ce genre de films est un standard du cinéma indien, auquel je ne connais rien à part Koi… Mil Gaya.

Le rituel qui est de regarder l’émission ‘Yuku toshi kuru toshi‘, diffusée pendant les 15 dernières minutes de l’année, est sans aucun doute mon moment préféré du réveillon. Après l’euphorie (?) du Kôhaku, place au recueillement en visitant silencieusement quelques uns des plus beaux temples et lieux touristiques du Japon. Cette année l’émission s’ouvre sur le temple Enryaku-ji situé sur le mont Hiei surplombant Kyoto, où je me suis promis d’aller très prochainement. Les images sont sublimes, les caméras nous amènent souvent dans des endroits auxquels l’on n’a normalement pas accès, nous dégustons chaque minute sans dire mot jusqu’à ce que les moines fassent sonner la cloche du temple Jindai-ji à Tokyo à minuit. A la télé quelques gens applaudissent dans la foule, un feu d’artifice retentit au loin. Nous éteignons le poste et nous souhaitons la bonne année. Plus un bruit ni dans la maison ni au dehors.