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musiques/promenades/daydreamin'/Nagoya

‘I’m 36 degrees’ – Kanayama, Nagoya.

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Je me balade autour de la gare de Kanayama en cette belle journée de mi-novembre. S’il est désormais impératif de sortir son manteau le matin, à midi il fait assez chaud pour encore pouvoir être en T-shirt, à condition d’éviter de marcher à l’ombre des bâtiments alentours. J’ai dans les oreilles le dernier album de Nightmares on Wax, Shout Out ! To Freedom‘. Aucun morceau en particulier ne s’en dégage à part le 4ème titre ‘Wikid Satellites‘ que je me souviens avoir entendu dans Bandcamp Weekly. Suffisamment stimulant pour ne pas être ennuyeux sans pour autant être intrusif et me sortir de mes pensées. Je ressens une sorte de bien-être à me laisser bercer par ces boucles sur lesquelles se posent basses grasses, cuivres et autres prestations vocales, quelque part entre les derniers albums de Flying Lotus aux connotations jazz plus prononcées et les titres up-tempo chantés de Teebs. Avec l’arrivée du catalogue du label Warp sur Bandcamp j’ai eu le plaisir d’écouter les premiers albums de NoW et je m’étais dit que l’on pourrait les mélanger à des morceaux plus récents sans ressentir la moindre sensation désagréable.

Je marche au hasard, m’engouffrant dans une rue quand quelque chose y attire mon oeil. En vitrine du Tokai Polytechnic College Kanayama je contemple l’oeuvre de string art de la première photo. Sur une grille de clous fixés sur une planche est enroulé un (?) morceau de ficelle agencé de manière à former ce qui me semble être le Pont de Brooklyn à New York, ce qui est amusant puisque je n’y ai jamais mis les pieds. Peut-être est-ce à force de l’apercevoir dans les vlogs de Casey Neistat quand il se rend à l’aéroport en taxi, ou bien encore sur les posters encadrés dans les magasins de déco que j’en ai fini par en retenir les formes.

L’automne s’installe, les feuilles prennent des couleurs, je vais bientôt pouvoir publier sur le blog des billets à propos du koyo, si le temps me permet de me balader. Je traverse en levant la tête un petit parc. Au milieu des feuilles jaunies, pris en contre-plongée les immeubles alentours me semblent comme pris par les flemmes. Autour de la gare les rues sont vallonnées, je ne peux m’empêcher de prendre une photo à-la-ka.nai de cette porte de derrière et son trottoir en biais. Je suis amusé de constater que la plupart des plantes, et surtout l’espèce de petit palmier dans son pot blanc pousse perpendiculairement au trottoir et non tout droit vers le ciel. Comme si mon oeil n’allait par la suite plus que se focaliser sur tout ce qui pousse ou est construit en inclinaison, je remarque cet arbre qui part de travers et cette entrée d’autoroute qui barre la vue des passants au feu rouge.

Je regarde une nouvelle fois mes photos et constate qu’elles auraient pu être prises à peu près dans n’importe quelle ville du monde, comme si j’étais incapable de cerner les particularités de ce beau pays. Il semble être vivement temps de quitter la ville et me changer les idées.

musiques

Trust nothing but music – la sélection du moi(s)(10)

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Louis, en matière de musique, est bon public, mais comme Keiko il subit souvent mes choix musicaux lors de nos balades sans se plaindre alors que j’ai tendance à passer des morceaux que Léo apprécie, ses goûts étant plutôt proches des miens. Je ne m’attendais donc pas du tout à ce que Louis soit le seul à accrocher au dernier album de Haru Nemuri, Lovetheismpassé en boucle au début de l’été. L’impact infligé par le clip de ‘Trust nothing but love‘ où elle met son appartement sens dessus-dessous en hurlant n’arrange pas les choses, le voilà bientôt répétant ‘Boku no zen-bu, wo kurete yaru !‘ à longueur de journée.

J’ai longuement réfléchi à la raison de mon coup de foudre pour le morceau de Kid Francescoli intitulé ‘Moon’, découvert comme souvent en écoutant distraitement Radio Nova un frais soir de septembre. ‘Elle incite à la mélancolie de souvenirs que je n’ai pas encore vécus’  … La formule n’est pas de moi, mais elle résume tout à fait ce que l’on ressent à son écoute et la chanson semble faire l’unanimité au sein de la famille. Afin de donner un corps à cette future mélancolie je l’ai utilisée comme bande sonore d’un petit film familial à-la-Neistat de cinq minutes concocté certes maladroitement, mais avec une certaine passion que me donne envie de renouveler l’expérience.

Tout comme Skinshape dont je parlais dans un précédent billet, Louis Cole est un génie. Sa voix aiguë sans être nasillarde est agréable, sa maitrise du synthé et des loops n’a rien à envier à celle de Jamie Lidell quand il martyrise son Korg MS20, et il joue de la batterie comme un dieu. Même si les textes ne prennent pas une place de grande importance, le côté décalé de certains passages prêtent parfois à sourire (‘I’ve been thinking about you, sometimes, a little …‘). Début juillet ont été mis en ligne une partie des morceaux interprétés pendant sa tournée US 2019 dans un album sobrement intitulé Live 2019, et ils y prennent une toute nouvelle dimension. Le bassiste ( Sam Wilkes, déjà à ses côtés dans de précédents clips) est démentiel, l’orchestration des cuivres de toute beauté, les solos bien placés. Mais qu’est-ce qu’on s’amuse ! Ou plutôt je m’amuse, puisqu’à la maison tout le monde ne partage pas mon enthousiasme …

vie du blog

Pourquoi j’écris … ? (5) – ‘My blog, it’s like a time machine …’

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Ma chaine Youtube est comme un machine à remonter dans le temps ! Je peux y remonter le temps pour voir à quoi ressemblait la vie à un moment donné ‘ explique le réalisateur, producteur de cinéma et créateur de vidéos YouTube Casey Neistat, dans son vlog daté d’hier. Après avoir publié quotidiennement des vidéos d’excellente qualité pendant deux ans tout en voyageant aux quatre coins du monde, il a déménagé de New York à Los Angeles pour prendre du recul et s’offrir un pause bien méritée, mais il y a une dizaine de jours il a craqué : ‘Pour moi, pour nous tous 2020 est une année de transition, une année particulière. Il me fallait immortaliser l’instant présent, c’est ce qui m’a donné envie de publier à nouveau‘, continue-t-il.

Le lecteur le plus fidèle de ce blog, je suis persuadé qu’il s’agit de ma propre personne. Non pas par égocentrisme, mais parce que j’aime fréquemment revenir sur les faits passés, et c’est là la raison d’être de ce blog. Ce que je ne peux pas publier ici, je l’écris dans mes carnets. Toute musique que j’écoute est méticuleusement répertoriée sur Last.fm, même mon compte Google Map est soigneusement mis à jour afin de laisser une trace de tous mes déplacements. Je me demande parfois si je ne suis pas malade …

Comme fgautron dans son billet publié hier, je me questionne souvent sur le bien-fondé de toute cette entreprise. L’explication de Neistat me donne un bout de réponse, et c’est en fait bien plus simple qu’il n’y parait : Même si je m’arrêtais, je sais très bien qu’au bout d’un certain temps je ne pourrai m’empêcher de m’y remettre.

Les scans ci-dessus sont tirés du carnet no17 que j’ai fini à la fin du mois dernier sans parvenir à concilier blog et carnets de manière satisfaisante. Y coller les billets du blog remplit rapidement les pages mais je me suis surpris plusieurs fois à attendre d’avoir rédigé le billet du blog pour l’imprimer et l’y coller. Je pense dans le No18 écrire le jour même ou du moins dans un délai plus court en l’agrémentant de quelques photos avant de passer à la rédaction du blog. C’est une façon de procéder qui me semble plus naturelle, plus proche de l’idée que je me fais de ce que l’on appelle un journal.