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architecture/Gifu

ki ni naru (木になる) – Gifu-shi

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Inuyama construction en bois
Inuyama construction en bois
Inuyama construction en bois
Inuyama Japon boite aux lettres en bois
Inuyama construction en bois
Inuyama construction en bois
Inuyama construction en bois

Ma petite balade dans la ville de Gifu m’a fortement apaisé. Après une épanouissante sortie je suis toujours serein et bienveillant, ‘en harmonie avec moi-même‘ comme on dit. Comme après avoir écouté un bon disque ou terminé un bon livre dont j’aurai dégusté chaque mot, le temps semble s’écouler plus lentement. Dans le train du retour je me sens intouchable, le stress provoqué par le bruit, la chaleur, et autres petites incivilités autour de moi ne m’atteint plus. Ce n’est qu’en triant les photos prises ce jour-là que j’en viens à me demander d’où ce bien-être peut bien venir. Dans un premier temps je pensais que c’était à mettre sur le compte du calme ambiant pour une ville de plus de 400.000 personnes ou encore à la proximité de la nature, avec la rivière Nagara (長良川) et le majestueux Mont Kinka (金華山) visibles où que l’on soit dans la ville, mais le nombre important de bâtiments en bois disséminées un peu partout y est vraisemblablement pour beaucoup. Lors de mes promenades je suis plutôt habitué au béton et aux gratte-ciels, j’étais d’ailleurs dans un premier temps venu dans le coin pour voir le Convention Center de Tadao Ando, maître en la matière. Je suis très étonné du nombre de variations de couleurs que peut offrir le bois, et ce que le bâtiment soit apparemment neuf ou ancien. J’y ferai plus attention lors de mes prochaines promenades.

architecture/Gifu

‘Ki ni shinai’ (気にしない) – Gifu-shi

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Nagaragawa Convention Center
Gifu bâtiment en bois
bateau de bois pêche au cormoran ukai
bateau de bois pêche au cormoran ukai
maison de Masahiko Sugiyama pêcheur ukai cormoran
cormoran Japon
bateau en bois pêche au cormoran ukai

Il m’a fallu près d’une heure et demie pour enfin atteindre le Nagaragawa Convention Center, situé au nord de la ville de Gifu, au bord de la rivière Nagara (長良川). Le bâtiment, dont la caractéristique principale est sa salle de conférence principale en forme d’œuf, a été dessiné par Tadao Ando (安藤忠雄) et sa construction s’est terminée en 1995. Je me faisais une joie de me balader aux alentours d’un des rares bâtiment de l’architecte dans la région, aussi quelle n’a pas été ma déception quand j’ai aperçu ces grues et ces échafaudages ! Il semblerait que le plafond du bâtiment fasse l’objet de travaux de rénovation jusqu’en mars 2026. Quand j’y repense maintenant que j’écris ce billet, je ne me souviens pas avoir vu ces travaux mentionnés sur le site avant de m’y rendre alors que c’est maintenant inscrit en grosses lettres rouges bien visibles. Peut-être bien ne suis-je pas le seul à m’être fait avoir … Quoiqu’il en soit, sur le coup je suis extrêmement déçu et peste contre mon manque d’organisation et le temps perdu. ‘Ki ni shinai‘ (ce n’est pas grave)… Je décide de marcher le long de la rivière pour me calmer et réfléchir à quoi faire …

Après dix minutes de marche j’aperçois au loin quatre ou cinq barques faisant des aller-retours d’un bord à l’autre de la rivière. Il s’agit des embarcations en bois non motorisées utilisées pour assister à l’ukai (鵜飼), la pêche au cormoran, un style de pêche pratiquée depuis plus de 1,300 ans et dont la région est particulièrement fière. Il semblerait que je sois en train d’assister à une séance d’entraînement à la manœuvre des barques. Celles-ci doivent faire un poids considérable car une trentaines de personnes peuvent monter à bord. Si en apparence le cours d’eau semble relativement calme, au centre de la rivière de forts remous rendent la traversée difficile. Les bateaux se lancent les uns après les autres avec deux hommes à leur bord, un à l’avant, l’autre à l’arrière. Sur la barge un homme d’une soixante d’années, costaud, à la voix qui porte, hurle des ordres et des directives. Il s’en prend parfois verbalement assez violemment à un homme dans la quarantaine, qui autant qu’il se démène à l’arrière, peine à maintenir le bateau dans un angle qui lui permette de passer le courant.

Après avoir pris mon déjeuner au restaurant du Nagara River Cormorant Fishing Museum situé l’étage, je me balade au hasard d’étroites ruelles mêlant petites auberges, hôtels et résidences. Bientôt mon attention est attirée par des cris rauques et gutturaux auxquels viennent s’ajouter au fur et à mesure que je m’approche de leur source une très forte odeur de poisson. Mes pas me mènent ainsi à la résidence de Masahiko Sugiyama (杉山雅彦), un ushō (鵜匠) célèbre. Un ushō est un ‘maître pêcheur au cormoran‘, pêcheur chevronné de la pêche ukai. Pendant la pêche ukai celui-ci se tient à la proue de sa barque et dirige jusqu’à dix ou douze oiseaux à la fois. Pratiqué de nuit, la lueur des flammes suspendues à l’avant des barques attire les poissons vers la surface. Dès qu’un cormoran capture un poisson en plongeant dans la rivière, le maître le ramène à lui grâce à la corde et le fait régurgiter le poisson, un nœud autour du cou empêchant l’oiseau d’avaler les plus gros poissons. Le titre de maître pêcheur au cormoran est héréditaire et appartient à six familles de la ville de Gifu et à trois de la ville de Seki. Ces neuf ushō, dont Sugiyama fait partie, possèdent un statut de fonctionnaire civil rattaché à la Maison Impériale et ont pour responsabilité de pêcher des poisson d’eau douce ayu destinés à la consommation de la famille impériale. Dans la cour de la maison sont soigneusement disposés, comme dans un musée, les ustensiles nécessaires à la pêche, tels les copeaux de bois pour le feu à l’avant de la barque ou bien la paille pour confectionner les habits des pêcheurs. Difficile de savoir si j’ai la permission d’être dans cette cour, en tout cas je me sens comme observé. Derrière les barreaux de sa cabane, un cormoran me fixe du regard. Je reste un moment à observer l’oiseau derrière les barreaux. Ces oiseaux vivent en étroite relation avec leur dresseur, qui les nourrit, les soigne et les entraîne chaque jour. Le lien entre l’homme et l’animal est fondamental dans la pratique de l’ukai, qui me semble reposer sur une connaissance fine du comportement des cormorans et sur une confiance réciproque. Cette scène discrète, à l’écart du spectacle touristique, m’a offert un rare aperçu du quotidien d’un métier ancestral encore vivant. Je me félicite de ne pas avoir baissé les bras et d’avoir suivi mon instinct.

Gifu/Gifu

‘鬼は外…’ – Gifu Castle, Gifu

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Je m’organise sur un coup de tête une sortie au château de Gifu. Le temps est maussade ces derniers temps, il a même neigé la semaine dernière. Comme on annonçait de la pluie aujourd’hui je m’y suis rendu hier malgré la grisaille, mais finalement il fait soleil et presque 15 degrés à l’heure où je rédige ce billet.

La ville de Gifu est le chef-lieu de la préfecture du même nom. Située au nord de celle d’Aichi, il est préférable de s’y rendre en train afin d’éviter les pénibles bouchons de la grande boucle autour de Nagoya. Pendant le trajet qui prend autour de 45 minutes je m’écoute l’album Merkmal de la chanteuse japonaise Salyu. Comme il s’agit d’une ligne de chemin de fer que je n’emprunte pratiquement jamais je contemple le paysage en rêvassant. J’aime assez l’idée d’associer un album à un lieu, une ligne de bus ou de train, ou bien encore une portion d’autoroute. Quand j’y réfléchis, je crois que cette idée m’obstine depuis la période où, alors étudiant, j’écoutais l’album Parachutes de Coldplay à chaque fois que je faisais le trajet de Metz vers Châlons-en-Champagne, gare située à mi-chemin entre Metz et Paris. Une personne que j’appréciais alors beaucoup habitait à la capitale et nous nous retrouvions régulièrement à Châlons, bavardions quelques heures dans un café près de la gare puis repartions chacun de notre côté, avec à nouveau Parachutes dans les oreilles. (A noter que même sans cette ‘charge émotionnelle’, je pense qu’il s’agit d’un excellent album, sinon le seul bon album du groupe). Je m’égare.

Si je me réfère à mes statistiques Last.fm, je n’avais pas écouté Salyu depuis plus de dix ans. Elle s’est récemment immiscée dans mes suggestions et je me suis souvenu à une époque avoir énormément écouté Merkmal, de très loin son meilleur album. Pour une fois avec Keiko nous avions une artiste en commun, nous avions même été la voir en concert le 17 avril 2009 dans le cadre de la Merkmal 2009 Tour au Aichi Prefectural Art Theater ( dont je parlais récemment ici, à croire que tout est lié … ) Les premiers titres de l’album sont ce que la pop japonaise a de mieux à offrir à l’époque. L’orchestration, aux nombreuses couches, très théâtrale, est irréprochable, les refrains sont somptueux et la voix de Salyu est suffisamment puissante et maîtrisée pour que l’ensemble soit cohérent. Il faut dire que ce n’est rien d’autre que c’est Takeshi Kobayashi (小林 武史) qui est à la baguette sur cet album. Ce compositeur et producteur est une légende dans le milieu, ayant composé entre autre pour les artistes renommés tels que Mr.Children, My Little Lover, Back Number ou encore Hiroji Miyamoto. L’album monte en puissance et atteint son paroxysme avec le sublime VALON-1. Que ce soit dans sa construction, l’enveloppante profondeur de son orchestration, l’interprétation pleine d’émotion ou encore ses paroles chargées d’espoir, la chanson est parfaite en tout points. En terme de musique solennelle et universelle je la préfère largement au Jupiter, le pompeux titre d’Ayaka Hirahara (平原綾香) et son synthétiseur mollasson, que l’on croit bon de faire retentir dés qu’il s’agit de vouloir faire pleurer son public. Tandis que j’écoute VALON-1 en boucle je suis presque déçu d’arriver à destination, et pousse un profond soupir en rangeant mes écouteurs.

J’ai prévu de marcher de la gare de Gifu jusqu’au pied du Mont Kinka (金華山) puis de monter à pied jusqu’au château qui se trouve au sommet, ce qui devrait me prendre en tout deux heures en prenant mon temps. Il est facile de s’orienter dans la ville car même si le château est trop petit pour être visible de loin, le Mont Kinka apparaît et disparaît derrière les bâtiments au fur et à mesure que j’avance. Le hasard me mène au pied du temple Gifu Zenkō-ji 岐阜善光寺 – également appelé Inaba Zenkō-ji 伊奈波善光寺, Mont Inaba étant l’ancien nom du Mont Kinka dont l’entrée est gardée par un terrifiant ogre rouge aka-oni. Ogres et démons font leur apparition dans le pays à l’approche du setsubun, fête traditionnelle qui a lieu chaque année début février, et que l’on chasse de chez soi en leur jetant des graines de soja grillées. Après avoir fait rapidement le tour du temple je pense faire inscrire son sceau Goshuin dans mon carnet mais un écriteau indique que ‘la collecte des sceaux est un acte religieux et non un stamp rally‘. A bon entendeur salut …

Si le château de Gifu a été construit en 1201, il est notamment connu pour avoir assiégé par le seigneur de guerre Oda Nobunaga en 1567. Le château actuel est une construction en ciment réalisée en 1956. On peut y grimper en empruntant le funiculaire ou l’un des dix sentiers aménagés. Je choisis le plus long, intitulé Meisō no komichi めい想の小径, qui monte jusqu’au sommet à 329m sur un parcours long de 2.3km tout en permettant d’apprécier une vue dégagée sur la plaine derrière le château, dont la vue est d’habitude obstruée par le Mont Kinka. Par beau temps il parait que l’on peut apercevoir au loin le Mont Ontake (御嶽山) mais ce sera pour une autre fois. L’ascension se fait sans grosses difficultés en un peu moins d’une heure. Une fois en haut j’admire le château sous tout ses angles puis monte au sommet. Avec pareille vue sur les alentours on imagine aisément l’enjeu stratégique que représentait cet emplacement à l’époque ! Afin d’épargner mes genoux je redescends en funiculaire et prends le bus jusqu’à la gare. Dans le train du retour je poursuis mon écoute de Merkmal. Au final rien n’est à jeter dans cet album, même le curieux titre Howa 飽和 tombe à point en tant qu’interlude. Tout est tellement parfait qu’à la limite il en manque presque de personnalité, comme si tout avait était établi d’après de compliquées formules scientifiques connues seules du dément Kobayashi ; un bémol, un ou deux titres un peu moins bons par-ci par-là en aurait fait un album un peu plus humain, organique et chaleureux.

keeping running/sport

Ibigawa Marathon 2019 – débriefing.

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Je suis venu à bout du marathon d’Ibigawa et j’améliore mon record personnel de 20 minutes à 4h32. Résultat tout à fait satisfaisant après un blanc de presque trois ans sur l’épreuve reine. Il faut dire que cette fois-ci j’avais un objectif concret : Courir autour de 6’15 au kilomètre  du début à la fin. Au marathon de Nara, de peur de courir à trop vive allure au départ emporté par la foule, j’y étais allé un peu trop doucement et je n’avais pas réussi à trouver mon rythme. J’ai cette fois-ci couru au rythme proclamé, et je m’y suis tenu, ralentissant un peu dans les montées puis accélérant dans les descentes.

Comme on annonçait jusqu’à 20 degrés en après-midi j’ai pris le départ en manches courtes, mais la majeure partie du parcours se déroule en montagnes et qui de plus est en bord de rivière. A l’ombre de l’épaisse forêt en deuxième moitié du parcours (assez épaisse par ailleurs pour complètement détraquer ma montre GPS) j’ai carrément eu froid. Par ailleurs, le paysage était somptueux, bien qu’il soit encore un peu trop tôt pour totalement apprécier le kôyô, le feuillage d’automne.

Au bout d’une quinzaine de kilomètres je me retrouve dans un petit groupe de cinq ou personnes courant au même rythme que moi. Au tant redouté mur des 30 km, bête noire de tout coureur, je les cloue sur place. Alors que tout le monde marche, je trottine. En continuant de la sorte la barre des 4h30 est à ma portée !

Comme je suis resté plutôt calme alors que j’aurai pu m’emballer au vu de la situation (garder mon rythme !) le mur invisible, mais pourtant bien là, dressé devant moi quelques kilomètres plus loin, au 37km exactement, n’en est que plus incompréhensible encore. Mon genoux droit hurle soudain de m’arrêter, ma cheville droite lui fait coeur. Je grimace, je parle tout seul. Je ralentis, mais ne m’arrête pas. Un chic type à côté de moi m’encourage et m’accompagne, nous finissons la course ensemble.

Pendant que je m’étire vaguement, un constat : Lors de ma préparation j’ai gagné en vitesse mais il m’aurait fallu faire une ou deux sorties longues supplémentaires pour pouvoir tenir le rythme jusqu’au bout. Je quitte rapidement les lieux et me rue au onsen le plus proche. L’eau brûlante apaise immédiatement toutes les douleurs possibles et inimaginables. L’endroit est bientôt envahi de coureurs de tout poil. Vainqueurs et perdants, jeunes et vieux. Tous parlent déjà de leur prochaine course.

balades au Japon

Gujo → Takayama

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Au debut il n’etait pas prevu de passer a Takayama, mais vu qu’on etait ‘dans le coin’ autant en profiter ! Pour rejoindre Takayama a partir de Gujo, il faut traverser une epaisse foret pendant un peu plus d’une heure. Superbe ciel bleu sans nuages, foret d’un vert eblouissant, la balade toutes fenetres ouvertes est un regal. On est tous d’accord pour dire que l’abondance de verdure nous rappelle le Luxembourg, le beau temps en prime.

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A mi-chemin, nous nous arretons a Pascal-Kiyomi, une oasis au milieu des montagnes avec sa rafraichissante petite riviere a l’eau claire qui se faufile a travers la foret. Cela faisait un bout de temps que je voulais y aller puisque Pascal, c’est justement mon prenom. Je relate ce fait avec enthousiasme a la serveuse du restaurant ( ‘si si, regardez mon permis de conduire !’ ) qui s’en moque eperdument, comme si tous les etrangers de passage lui faisaient le coup. L’air de repos fourmille d’adeptes du touring ; Motards barbus et golden boys qui ont toutes les peines du monde a faire rentrer leurs grosses voitures de sports dans l’etroite aire de stationnement qui fait pour l’occasion surtout aire d’exposition.

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Nous arrivons a Takayama en fin d’apres-midi, flanons a travers les rustiques avenues marchandes. Beaucoup de touristes et d’echoppes attrape-touristes, mais la promenade est agreable, le temps comme suspendu. Il faudra y retourner une fois avec un peu de temps devant nous pour mieux profiter des nombreux sites touristiques que propose la ville …

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balades au Japon

‘Si tu vas a Gujo …’

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A peine sont-ils arrives a l’aeroport que les touristes etrangers, chinois et thailandais principalement se ruent vers le comptoir d’information le plus proche pour toujours nous poser la meme question : ‘Comment va-t-on a Gujo et Takayama ?’ Pourquoi cette popularite ? Le mieux, c’est encore d’aller y faire un tour ! A Gujo tout d’abord …

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Petit village perdu au milieu des montagnes. Vieilles batisses en bois au bord de la riviere. Il fait un petit vent rafraichissant, l’endroit fourmille de touristes du Japon et d’ailleurs …

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Un vieux batiment qui fait office de tourisme, magasins de souvenirs et restaurant.

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Au Japon, on trouve en vitrine des restaurants des reproductions de plats afin d’aider les touristes a choisir leur menu. On fabrique a Gujo plus de 70% de la production nationale.

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Errer au hasard parmi les ruelles etroites. Entendre les enfants jouer a l’interieur des maisons …

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