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'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/aviation/musiques

隣の芝 (4) – ‘Tout ce qui a deux ailes …’ (23) Tōkyō-Francfort

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ANA Star Wars Jet Haneda
ANA Green Jet Haneda
ANA Demon slayer Jet Haneda
ANA
Haneda departure JAL A350
Tokyo vu d'avion

J’ai quatre presque trop courtes heures de transfert jusqu’à mon vol qui me mènera à Francfort. Il me faut changer de terminal mais le temps est trop splendide pour que je ne fasse pas un tour sur le pont d’observation du Terminal 2, où ont lieu les opérations des vols de la compagnie nationale ANA. En une heure à peine je parviens ainsi à capturer le C-3PO ANA Jet (B777-200), le ANA Green Jet (B787-8) et son inhabituelle bande verte, ainsi que le 鬼滅の刃じぇっと壱 (Kimetsu no Yaiba Jet 1, 767-300ER), trois appareils qui en principe n’atterrissent pas à Nagoya.

En raison des conflits en Ukraine les compagnies ne peuvent plus survoler la Russie. N’ayant plus accès à la Sibérie, la route reliant Tokyo à Francfort passe maintenant par l’Alaska et le Groenland pour une durée de vol de plus de 14 heures. Une fois monté à bord du spacieux B747 de Lufthansa j’ai beau avoir mangé et regardé deux films (Bullet Train et Incroyable mais vrai ), il reste encore dix heures de trajet ! La nuit est entre-temps tombée, je rêvasse et somnole sans pouvoir affirmer avec certitude avoir dormi.

Je savais le dessin et l’animation du film d’animation 竜とそばかすの姫 (Belle, en français) superbe pour en avoir vu une partie à travers le clip video de la chanson d’introduction du film, U de Millenium Parade. J’ai lancé le film ‘pour voir’, et j’ai été très ému par son histoire, la réalisation mais surtout sa musique, notamment la scène où est chantée la chanson はなればなれの君へ (A million miles away) et ce très beau plan large de la foule virtuelle, représentée par d’innombrables lumières dorées qui se mettent à briller au fur et à mesure que son chant de soutien à l’héroïne se fait plus intense. J’ai trouvé que la séquence représentait de manière très émouvante manière la force que peut avoir la musique. On me fait parfois remarquer que je prends la musique trop au sérieux mais c’est sans savoir à quel point elle m’a soulagé de par le passé, m’assiste aujourd’hui au quotidien et m’aidera probablement encore durant toute ma vie. J’ai regardé la scène plusieurs fois de suite jusqu’à ce que nous atterrissions et la chanson, interprétée par l’auteure-compositrice-interprète et doubleuse Kaho Nakamura (中村佳穂) m’est restée en tête pendant toute la durée du séjour. Même un mois plus tard je ne me lasse pas de l’écouter encore et encore, je pense que ce sera probablement encore longtemps une sorte d’hymne de ce voyage.

aviation/balades au Japon

‘Dekai Tokyo’ (6) – Haneda, deuxième prise.

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Bien que mon vol retour soit prévu en fin d’après-midi, j’arrive à Haneda aux alentours de 13h. Au Terminal 2, le Airport Grill & Bar est un restaurant réputé pour offrir une vue dégagée sur le tarmac et la piste C. La fois précédente, l’endroit était plein à craquer et avec mes collègues nous avions eu une table bien loin de la baie vitrée, mais aujourd’hui, seul et le rush de midi passé, j’obtiens sans difficultés ma place tant convoitée. Je suis sur mon petit nuage. Boire une bière fraîche tout en contemplant les incessants mouvements d’avions est un plaisir divin et le pavé de steak bien épais qui suit est succulent. Je me demande avec quels mots Inogashira Goro, le personnage principal de la série Kodoku no Gourmet (le gourmet solitaire, en français) décrirait la scène.

Rassasié, je me pose au Terminal 2 Observation Deck. La pluie torrentielle de la veille rend l’endroit encore plus appréciable en cette belle après-midi ensoleillée. Les appareils des compagnies ANA, Starflyer et AIRDO se déplacent en tous sens et j’essaie d’imaginer la peine qu’ont les contrôleurs aériens à les orchestrer en évitant tout froissement de tôle. Je m’amuse un temps à prendre le plus d’avion possible de la même compagnie dans le même cadre, parviens à prendre trois 777 aux couleurs d’ANA alors qu’à Nagoya on ne peut apercevoir ce type d’appareil que lors des sessions de Touch & Go.

Au nord, quoique à moitié dans la brume, on peut distinguer la Tokyo Sky Tree. Les avions passent devant lors de leur approche de la piste B (22), permettant de prendre stylées. Volants trop haut, trop bas ou bien trop petits pour être reconnaissables, il me faut plusieurs essais pour obtenir quelque chose de satisfaisant. En fin de compte, l’aéroport est si gigantesque que je n’ai pas la force de visiter le Terminal 1.

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‘Dekai Tokyo’ (2) – JAL Factory Tour Sky Museum

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Une heure après mon arrivée, mon séjour à la capitale commence avec la visite du centre de maintenance de Japan Airlines (JL/JAL), le JAL Factory Tour Sky Museum, situé à une station de train du Terminal 2 de l’aéroport d’Haneda (HND/RJTT). La visite guidée est gratuite, mais nécessite une réservation à l’avance – trois longs mois à l’avance dans mon cas.

Je suis dans les premiers arrivés, ce qui me laisse tout le temps de visiter le musée dédié à la compagnie. Répliques des avions de la compagnie, galerie d’uniformes, ateliers expliquant les divers métiers lies à l’aéronautique, et des explications très détaillées à propos du transport de la flamme olympique lors des Jeux Olympiques de Tokyo en 1964. La cinquantaine de personnes est ensuite guidée vers une salle où une hôtesse de l’air nous donne des explications à propos d’Haneda, de l’histoire de la compagnie et quelques notions d’aéronautique.

Après une courte pause nous sommes ensuite répartis en petits groupes de 10 personnes. On nous met un joli casque rouge de protection sur la tête et c’est l’entrée dans le premier des deux hangars. Que l’on soit un féru d’aviation ou non, on ne peut être qu’impressionné par la taille et la proximité des appareils. Un 767 et un 737 sont entreposés côte a côte, vidés de leur contenu pour une inspection de cabine. Je m’imagine monter sur les échafaudages, grimper sur l’aile pour y faire des sauts périlleux comme un athlète de parkour …

Dans le deuxième hangar, un 777-200 se repose. Nous sommes autorisés à nous approcher de la bête de 64 mètres de long. Je m’avance silencieusement, comme pour ne pas la réveiller. Je contemple longuement, fasciné, ses deux énormes turboréacteurs GE90-94B de 3 mètres de diamètre mis à nu devant nous. Alors que je fais en rêvassant le tour d’un 787 au fond du hangar, une sirène retentit. Un 737 fait son entrée à quelques mètres de nous, tracté par un remorqueur. Les mécaniciens s’affairent rapidement autour de l’avion, comme si nous n’étions pas là. Il me plairait d’être invisible pour rester ici des heures durant mais le temps de visite touche déjà à sa fin. Je me fais prendre en photo devant le Triple Sept, contemple au dehors trois ou quatre avions atterrissant sous les bourrasques de pluie, puis redescends de mon petit nuage. J’ai sur le coup un peu honte d’être venu seul sans Léo, puis me ressaisis. Je tiens là une excellente excuse pour revenir !