Tag Archives

8 Articles

Nagoya/Nagoya

Kôyô 2022, épisode rouge – Osu, Naka-ku, Nagoya

Posted on

Encore une sortie dans le quartier commerçant d’Osu, où je me balade régulièrement ces derniers temps. J’aime beaucoup l’énergie qui se dégage de ce quartier populaire où se côtoient personnes de tous horizons et qui me rappelle à chaque fois que je m’y rends le Quartier Latin à Paris, auquel j’ai un certain attachement puisque je considère que c’est l’endroit où ce blog est né, il y a 20 ans déjà.

Alors que je traîne autour du temple Ōsu Kannon mon oeil est comme attiré par les couleurs rouges du temple évidemment, mais également ses variations dans les bâtiments alentours, qu’il s’agisse des murs de briques ou des balcons des immeubles. C’est comme si mon corps, à force d’années passées dans ce pays, réclamait sa dose de couleurs oranges et rouges alors que la saison du kôyô, les feuillages d’automne, est toute proche.

promenades

Kôyô 2020 (4) – Inuyama-shi, Aichi

Posted on

Le Tokai Nature Trail (東海自然歩道) est un chemin de randonnée qui parcourt 11 préfectures sur 1,697 km, reliant Tokyo à Osaka. Aichi est traversée par un peu plus de 200km de tracé passant par Horaiji, Korankei, Sanage, Iwayado, puis longeant la frontière avec la préfecture de Gifu pour rejoindre ensuite le château d’Inuyama avant d’entrer dans Gifu.

Ce n’est pas un hasard si les lieux cités plus haut apparaissent dans mes billets depuis septembre. A défaut de courir je me suis mis à marcher, et bien que ce soit dans le désordre mes balades suivent consciemment le tracé du Nature Trail. Au milieu de nulle part, l’accès aux transports en commun n’est pas une évidence. Sur certaines portions il peut y avoir de 10 à 20 kilomètres en pleine montagne entre deux stations de train ou de bus, j’ai donc passé ces trois derniers mois à faire mes repérages sur certaines parties du parcours afin de voir quelle était ma vitesse de progression et d’être certain de pouvoir les parcourir sans craindre de me retrouver perdu au fond de la vallée à la nuit tombée.

La dernière balade de l’année me fait pour la première fois parcourir le chemin à l’envers. Le paysage autour du château d’Inuyama (trésor national du Japon) en ce froid matin d’automne est si beau qu’il en faut de peu pour que je ne change pas mon itinéraire et reste à me balader autour de celui-ci. Le Nature Trail est régulièrement indiqué par des panneaux en bois mais ceux-ci sont parfois cachés par des buissons mal entretenus, après avoir longé la rivière Kiso pendant un bon kilomètre j’aurai presque raté l’entrée dans les bois si je n’avais pas une bonne vieille carte en main. 

Je reste près d’une heure au petit mais pittoresque temple Jakko-in, surnommé momiji-tera en raison de ses superbes feuilles d’érables rouges, puis poursuis mon ascension du Mont Tsugao. Alors que je médite sur le fait qu’en basse montagne on ne sait plus trop dans quel pays l’on se trouve, apparait, sorti de nulle part, un torii en pierre. Du sommet on peut apercevoir le château d’Inuyama, la grand roue du Monkey Park et même au loin la piste d’atterrissage de la base militaire de Kagamihara. 

De l’autre versant le sentier est légèrement vallonné. Alors que je suis chaussé de chaussures de trekking (des Salomon OUTline, pour référence ultérieure) sur certaines portions je ne peux m’empêcher de faire quelques foulées. L’une des raisons pour lesquelles je cours peu ces derniers temps est qu’à force de me balader en forêt comme aujourd’hui courir sur le bitume m’est devenu d’un ennui total. Il est étrange de me dire qu’alors qu’au Luxembourg j’étais entouré de verdure il m’aura fallu venir au Japon pour me rendre compte à quel point celle-ci est importante pour moi. En cette année si particulière je me suis souvent demandé si ce n’était pas une raison suffisante pour sinon retourner au pays, au moins déménager vers un environnement plus rural.

Au bout d’une longue descente j’arrive au lac Obora, baigné de lumière. Chaque nouveau paysage, chaque nouvelle découverte me stupéfait, je contemple chaque lieu bien plus longtemps qu’il ne faudrait, ma progression s’en retrouve largement ralentie. Plus loin, alors que cela fait deux heures que je n’ai croisé personne je suis rassuré à la vue d’un paisible hameau en lisière de forêt. Celui-ci abrite le Kumano-jinja, un énième spot de chasse au kôyô de la saison, et dernière étape de ma balade avant de rentrer en train à partir de la gare Senjino.

J’ai parcouru un peu moins de 8km en 1h30, le prochain accès aux transports en commun semble se situer 11km plus loin, à proximité du parc d’attraction Meiji Mura. Depuis deux semaines le temps est hivernal et peu propice aux aventures dans les bois, il me faudra sans doute attendre le début du mois de mars pour poursuivre mes expéditions. En attendant je pense courir un peu et surtout préparer mon itinéraire consciencieusement. Les temps sont durs, on s’évade comme on peut. C’est également la fin des billets sur les kôyô, vivement qu’il neige.

 

promenades

Mata kôyô – Sanage-san, Toyota-shi, Aichi pref.

Posted on

Mont Sanage Mont Sanage Mont Sanage Mont Sanage Mont Sanage

Mata signifiant ‘encore, à nouveau’, et ‘kôyô’ le rougeoiement des feuilles, le titre de ce billet pourrait se traduire par ‘Encore des kôyô’ (また紅葉), ce serait à point nommé puisque c’est là son sujet. Cependant, (je vous épargne les détails grammaticaux), cela peut également s’écrire また来よう (mata koyô ) et signifie dans ce cas ‘on reviendra’. Depuis mon plus jeune âge les repas de famille ont toujours été le théâtre de joutes ‘humoristiques’ plutôt que verbales (‘je préfère le vin d’ici à l’au-delà’ etc…), et j’ai toujours pensé que ce genre de gymnastique linguistique était la preuve que l’on maitrise une langue. S’il n’est pas forcement drôle, il faut avouer que ce type qui rend folle sa fiancée avec ses calembours à partir des noms de produits IKEA a beaucoup d’imagination et de vocabulaire. A table je fais un peu la même chose, si les enfants rient (j’espère) de bon coeur, Keiko est parfois désespérée …

Bref. Je suis retourné au Mont Sanage. La chasse au koyo n’était pas mon objectif principal, et j’ai d’ailleurs vite compris que les environs ne devaient pas être connus pour cela vu que le parking était pratiquement vide comparé à la dernière fois. Il fait froid en ce début de matinée, surtout à l’ombre. J’emprunte cette fois le chemin qui monte vers ‘Higashi-no-miya‘, comme je ne m’arrête pas tout le temps pour prendre des photos j’atteins le sommet en un peu plus d’une heure. Je suis content d’apercevoir au loin le Mont Ontake, dont pour l’instant seul le sommet est légèrement couvert de neige. Il est prévu d’aller y faire du ski cet hiver mais à une semaine de l’ouverture des pistes la neige n’est pas suffisante. Les feuilles sont colorées, l’air est pur, je me sens bien.

Rassasié et en avance sur mon planning, je décide de redescendre de l’autre côté de la vallée, ce qui m’offre à mi-parcours une superbe vue sur la ville de Seto. Je regrette à ce moment d’être venu en voiture, cela m’oblige à rebrousser chemin en cours de route alors que j’aurai pu pousser le pas jusqu’à Seto puis rentrer en train. Il me faudra vérifier les horaires de train et de bus et voir si le trajet est faisable ou non.

balades au Japon/écriture

Kôyô 2020 (2) – Korankei, Asuke-cho, Toyota, Aichi

Posted on

Les gorges de Korankei et sa rivière bordée de chaque côtés d’érables et de gingkos doit faire partie des deux ou trois lieux touristiques de le région Tokai où tout le monde se rend pour chasser le kôyô, même s’il est agréable de s’y promener tout au long de l’année – surtout en été où l’eau y est d’une revigorante fraîcheur.

Cette année, l’endroit me paraît particulièrement saturé. Nous sommes en plein milieu de semaine et à 9h30 je parviens de justesse à trouver une place de parking à proximité de l’entrée. Je suppose qu’avec la troisième vague les gens sont réticents à voyager hors de leur préfecture, tout Aichi semble s’être donné rendez-vous ici.

Il y a deux pièges dans lesquels il est facile de tomber quand on tente de coucher ce somptueux spectacle en photo. Etre tenté de faire ressortir les couleurs en abusant des logiciels de retouche photo, et prendre les même photos que tout le monde. J’ai pourtant fait quelques efforts pour prendre des angles de vues originaux en descendant au bord de la rivière ou en me positionnant en dessous des ponts, mais je suis encore bien loin d’être le prochain Benjamin Beech – le seul photographe au Japon dont les photos parviennent encore à me surprendre.

Quoiqu’il en soit, la beauté des contrastes de couleurs est aussi époustouflante qu’indescriptible. Les mots me manquent, décrire des émotions m’est devenu tellement difficile, d’où le recours à la photo comme excuse. Je me dis parfois que je cours trop de lièvres à la fois, qu’il me faudrait soit apprendre à écrire (à moins que le problème soit ailleurs ?), ou bien à prendre des photos.

Nagoya/Nagoya

(Pre) Kôyô 2020 – Nagoya Castle

Posted on

Nagoya Castle Nagoya Castle Nagoya Castle Nagoya Castle Nagoya Castle Nagoya Castle Nagoya Castle

Puisqu’on est là j’aurai bien aimé voir le château de Nagoya de plus près ou du moins entrer dans l’enceinte, mais Louis refuse de quitter l’aire de jeu. Je prends mon mal en patience ; N’ayant que peu de temps à disposition nous n’aurions de toute façon pas eu le temps de faire tout le tour du château, je retourne à la voiture prendre mon appareil photo. Alors que la fin de l’année approche tout doucement, je suis déjà tout doucement en mode ‘recapitulatif’. Parmi les choses positives de cette crise sanitaire on pourra dire qu’elle m’aura permis de me rendre compte qu’au lieu de trainer les enfants trois heures en voiture dans des lieux qui pourraient les intéresser, un simple parc où jouer au ballon et un terrain de jeux font parfois tout leur bonheur.

Je laisse donc Louis jouer autant qu’il veut et m’amuse moi aussi à ma manière en photographiant tout ce qui est a portée d’objectif. Que la photo soit bonne ou pas a moins d’importance que le plaisir de photographier, surtout depuis que les photos servent avant tout de support à l’écriture, à me donner de l’inspiration pour le billet que je vais rédiger par la suite. 

L’endroit est un havre de paix. Je suis toujours intrigué par ce don naturel qu’ont les enfants de pouvoir instantanément devenir amis. Quand on leur demande, la réponse est toujours la même : ‘Il m’a demandé comment je m’appelais, alors j’ai répondu, et on est devenu amis.’ C’est pourtant si simple …

balades au Japon

Kôyô 2019 @ Ibukiyama (Gifu pref.)

Posted on

ibukiyama - 1
ibukiyama - 2
ibukiyama - 3
ibukiyama - 4
ibukiyama - 6
ibukiyama - 7
ibukiyama - 8
ibukiyamabis - 1

Nous avons déjà plusieurs fois tenté l’ascension du Mont Ibuki (Ibuki-San) de par le passé. Nous partions en matinée de la maison par un temps dégagé et radieux, et au fur et à mesure que nous nous en approchions le temps se dégradait, d’épais nuages noirs et menaçants s’accumulaient autour du sommet et nous rebroussions chemin. La seule fois où nous sommes montés malgré tout, une visibilité carrément nulle et un vent de tous les diables nous avaient bien fait comprendre que même à 1,377m de hauteur, la montagne reste dangereuse. Le temps auquel nous avons eu droit pendant notre énième tentative ce week-end tient donc du miracle – et au vu du temps splendide auquel j’ai droit à Ibigawa la semaine dernière, ma réputation d’ame-otoko (homme-pluie) se ternit.

L’Ibuki Driveway, la route payante qui slalome jusqu’au sommet fait 17km de long et comporte de nombreuses petites aires où s’arrêter pour apprécier le paysage. En cette saison de kôyô, le changement de couleur des feuilles en automne, la partie basse de la montagne est colorée de teintes de rouge, d’orange et de jaune. Puis au dessus de 1,000m d’altitude, le paysage change radicalement et devient désertique. Pendant quelques centaines de mètres la route entre dans la préfecture de Shiga, on peut d’ailleurs apercevoir en contre-bas le lac Biwa, le plus grand lac du Japon.

Le parking se trouve à 1,260m, on emprunte ensuite un chemin aménagé pour grimper jusqu’au sommet. Comme le ciel est dégagé on peut aujourd’hui apercevoir au loin le Mont Haku (Haku-san) ainsi que le Mont Ontake (Ontake-san), déjà partiellement recouverts de neige. A en croire les cartes postales, en été ici tout est en fleurs. Cela doit être beau à voir mais je préfère le côté neutre du paysage automnal. Bien que nous soyons au sommet, l’endroit est assez vaste pour permettre de se dégourdir les jambes, je ne peux m’empêcher de faire quelques foulées avec les enfants. Il me faudra vraiment m’essayer au trail run ou au moins au trekking l’année prochaine.

 

balades au Japon

(Pre)Kôyô 2018 @ Expo ‘Moricoro’ Park (Aichi)

Posted on

DSC_0795

DSC_0797

DSC_0809

DSC_0803

DSC_0814

DSC_0812

Il fait froid en matinée et en soirée depuis deux semaines, mais il est encore trop tôt pour vraiment apprécier le kôyô à Nagoya et la préfecture d’Aichi en général. Les érables ne sont encore qu’à peine orange, et ce que dans certaines parties. C’est peut-être pourquoi le gigantesque parc, qui abritait l’exposition universelle en 2005 et dans lequel j’ai couru mon premier semi-marathon il y a de cela trois ans déjà est quasiment désert. A moins que ce soit parce qu’il est mal entretenu ? Certains plans étaient tellement illisibles que j’ai bien failli ne pas retrouver le parking où je m’étais garé. Néanmoins, le petit espace autour de la réplique de la maison de Satsuki et Mei qui apparait dans ‘Mon voisin Totoro’ est particulièrement plaisant.

Comme celle des cerisiers en fleurs au printemps, la saison du kôyô se termine aussi brusquement qu’elle débute. En verrais-je quelque chose cette année ?

promenades

Kôyô 2010.

Posted on

Kôyô, le changement de couleur des feuilles d’arbres est à l’automne ce que la contemplation des cerisiers en fleurs est au printemps. Parcs, temples et autres sites touristiques sont investis par les touristes de tous poils, japonais ou non.

Si la région de Kyôto est connue pour la beauté de ses paysages en cette saison, nous avons préféré cette année un endroit un peu moins fréquenté, histoire de pouvoir à loisir profiter des lieux. Pour cela, nous avions choisi un petit temple inconnu perdu au milieu de la montagne. A peine mentionné sur les cartes, peut-être même est-il entre-temps enfoui sous les eaux du barrage situé non loin de là, plaisante ma joyeuse compagnonne. Agréable surprise une fois sur les lieux puisque l’Eigen-ji ( préfecture de Shiga, à deux heures en voiture de Nagoya ) était bourré de monde, soit, mais les feuilles d’arbres de toute beauté.