Tag Archives

2 Articles

livres/musiques/vie quotidienne

‘If you’re going, to San Francisco …’ – No music, no life (mai-juin 2001)

Posted on

2001. Interminable et pénible séjour de deux mois dans la jolie ville de la chanson édulcorée par Scott McKenzie. Il me faut une heure en bus pour me rendre à mon lieu de travail, à San Carlos. Pour décor de l’asphalte et du sable. Pour fond sonore des hispaniques qui s’engueulent ou un noir dans la soixantaine qui m’explique que la guerre c’est moche, mais que Dieu existe quand même. Il fait une chaleur insupportable, les gens sont cinglés. Ah, l’Amérique !

Mes pieds me traînent complètement par hasard au Amoeba Music Store. Si je me souviens comme si c’était hier m’être jeté sur Metal Blue America de Ken Ishii, hors de prix en import en Europe, le hasard qui m’a poussé à m’emparer de l’album Confield d’Autechre est un mystère. La pochette ? Le prix ? Ecouter Autechre, que ce soit en 2001, probablement avant, et même aujourd’hui, c’est un peu comme écouter Music for Airports de Brian Eno il y a 20 ans. C’est classein et underground à la fois, avec des gens qui prétendent apprécier Autechre mais se chamaillent à propos de la prononciation du groupe.

Dans le bus j’écoute désormais Confield et ne m’en lasse pas, cet album m’empêche de devenir fou. Afin de ne pas se faire happer par l’environnement alentour, dés les premiers sonorités de ‘Vi Scose Poise’ mon cerveau reboote puis tente tout le long de l’album de se synchroniser aux sons et aux rythmiques évoluants continuellement. N’arrivant pas à suivre et encore moins à analyser ce qui vient le le titiller de la sorte, celui-ci rame et tourne au ralenti pour le restant de la journée. Chaque matin après ma dose je suis un peu groggy mais serain, mes facultés sont suffisantes pour accomplir mes tâches qui sont sans grand intérêt. 

Je suis fauché, je ne connais personne et le quartier n’est pas sûr. Le soir dans ma chambre d’hôtel je n’ai rien d’autre à faire que de lire l’énigmatique et profonde oeuvre de Gao Xingjian, la montagne de l’âme, que m’a offerte ma copine avant mon départ, ou bien écouter l’album Beyond Skin de Nitin Sawhney dont je me suis emparé par erreur, confondant bêtement son auteur avec son compatriote Talvin Singh. L’écoute de ce bel album aux ambiances variées m’emmène une heure durant loin d’où je suis. Et le lendemain tout recommence.

Je reviens de ce séjour avec une certaine amertume et quatre cd’s qui m’auront chacun imprégné à sa manière. Le quatrième est Flatspin de Ken Ishii. Mon titre préféré y est Mirage, petite et unique bouffée d’oxygène au sein de cet album techno sans faute dans la continuité de Sleeping Madness. Quand je l’écoute aujourd’hui, le long son aigu que l’on n’entend distinctement qu’en deuxième partie du morceau me fait penser aux sirènes des voitures de police que j’entendais à San Francisco.

musiques/préparation Japon

82343745

Posted on

Le gros des bagages est fait. Avec en tête l’idée qu’il me sera déjà assez difficile de trouver mon chemin sans en plus avoir à galérer avec 3 valises de 20 kilos chacune, j’ai réussi pour une fois à me contenter du minimum. En fait je me suis déjà quasiment épargné le transport d’une valise supplémentaire rien que n’amenant pas avec moi tout Kabuki et Blame!, tentant de me convaincre que de toute manière, ayant tant de choses découvrir, je n’aurais guére le temps de me consacrer à la lecture de ces deux oeuvres cultes.

Je ne suis même pas arrivé que j’ai déjà envie de m’acheter tout un tas de choses : / Entre autre, Noise!, le prélude de Blame! de Tsutomu Nihei, ainsi que le dvd du concert live de Do as infinity à Shibuya. Tout un programme !

Cela dit, mieux vaut éviter de claquer le budget d’un mois en une semaine. J’ai déjà fait l’expérience de ce genre de phénomène lors de mon arrivée à San Francisco. Une envie irrépressible de dévaliser les magasins, de manger dans de bons restos. Je me suis rendu compte après coup que j’aurai pu manger pratiquement pendant une semaine avec ce que j’ai dépensé lors des deux premiers jours rien qu’en nourriture : /

Sinon ? Dernières soirées, derniers verres, dernières discussions. Ca fait tout de même bizarre de se dire que pendant 6 mois je ne vais pas voir toutes ces personnes auxquelles je tiens. Il faudra que je réussisse à mettre des mots sur ces sentiments.