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‘Mieux qu’hier, moins bien que demain’

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L’été dernier n’avait déjà pas été franchement mémorable, mais heureusement il y avait eu les Jeux Olympiques pour s’évader un peu. Cette année, un membre de la famille ayant attrapé le Covid j’ai été bloqué à la maison pour dix jours, par précaution. Dix longs jours de ‘congés’ en pleine période o-bon, les ‘grandes vacances japonaises’ lors desquelles les japonais vident les grandes villes pour retourner dans les campagnes voir leur famille ou partent en voyage, ce qui donne lieu à d’importants mouvements de départ. Cette année le flux de voyageurs se devait d’être d’autant plus important que pour la première fois depuis trois ans il n’y avait aucune restriction sanitaire. Même les vols internationaux reprenant peu à peu, à l’aéroport nous nous étions préparés au pire. Tout tatamisé que je suis, j’avais par précaution même abandonné l’idée de rentrer au pays durant cette période afin de ne pas causer du tort à mes collègues. J’aurai aussi bien fait d’y aller tout de même puisque en fin de compte le résultat est le même. Les billets d’avions valant le triple des tarifs habituels, je peux toujours me réconforter en me disant que j’ai fait des économies …

Ce fut également l’occasion de constater – une nouvelle fois – à quel point plus on a de temps et plus on l’utilise mal. J’avais l’intention d’en profiter pour me cultiver un peu, apprendre quelque chose voire même travailler un peu, mais en fin de compte en dix jours tout ce que j’ai fait c’est lire deux bouquins, regarder deux films, divers concerts et documentaires sur Youtube ou encore jouer aux échecs en ligne. Il faut dire pour ma défense que j’ai passé ces dix jours cloîtré dans la seule pièce de la maison qui ne soit pas climatisée – fenêtres grandes ouvertes et un bruyant ventilateur braqué sur moi – perpétuellement en train de lutter avec la canicule m’empêchant de me concentrer sur quoique ce soit pendant plus de trente minutes. En dehors d’une rapide sortie pour aller faire les courses je ne faisais rien de mes journées et je ne trouvais pas le sommeil, m’endormais à des heures impossibles. Mon rythme a ainsi été complètement chamboulé et la reprise du travail vraiment pénible.

J’ai vite fui les tracas du quotidien en regardant dés que j’en avais le temps, les retransmissions en direct sur Youtube des épreuves de l’UTMB. Après un duel serré avec le français Mathieu Blanchard, l’ultra-terrestre Killian Jornet pulvérise le record de l’épreuve reine en passant pour la première fois sous les 20 heures de course et égalise le nombre de victoires avec Francois d’Haene, vainqueur l’année dernière, ce qui pourrait annoncer une alléchante affiche pour l’édition de l’année prochaine. J’ai eu quelques soucis de santé cette année, mais voir Stan Turcu, un coureur roumain de 73 ans franchir la ligne d’arrivée après 45 heures de course m’a fait l’effet d’un électro-choc. Je n’ai pas vraiment d’excuse ! Le jour suivant je suis sorti marcher pendant une heure et me suis immédiatement mis à la recherche de courses ayant lieu au printemps prochain.

musiques/sport/vie quotidienne

‘Je n’fais rien, je m’repose …’

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Comme pour nous punir de trop nous être plaints de l’étouffant chaleur du début du mois d’août, nous voilà récompensés par une dizaine de jours de pluie d’affilée au milieu du mois, là où il fait normalement le plus chaud et que se baigner dans l’eau glaciale de quelque rivière en montagne est le plus agréable. Nos vacances tombent à l’eau, si l’on peut dire. Déjà peu enclin à lutter, j’ai volontairement mis mon cerveau en veille, me suis adonné un mois durant à un doux fareniente aux limites du laisser-aller. C’est ensuite ma deuxième dose du vaccin Moderna qui m’a mis sur les rotules pendant deux jours. Un peu de fièvre, mal au coeur, courbatures diverses et un sérieux mal de crâne, le tout accompagné d’une extrême fatigue.

J’ai réussi à me rétablir à temps pour la retransmission en direct sur Youtube du Fuji Rock Festival qui a eu lieu du 20 au 22 août. Si l’année dernière les organisateurs s’étaient ‘contentés’ d’y diffuser les meilleurs passages sur scène d’une cinquantaine d’artistes depuis la création du festival en 1997, cette année Youtube annonçait un direct en bonne et due forme attribuant une chaîne à chacune des trois scènes principales. Alors que de par le passé le festival a accueilli des artistes de renommée internationale tels que The Cure, Bjork, Kenrick Lamar, Aphex Twin, Sigur Rós, Muse ou bien encore les Chemical Brothers (dont l’enregistrement en 2011 donnera le somptueux double album & DVD live Don’t Think ), pour les raisons que l’on connait cette année le line-up était uniquement constitué d’artistes japonais.

En raison du travail je suis un peu passé à côté des performances qui me paraissaient intéressantes. Je suis surtout déçu d’avoir raté celle du groupe AJICO, que je me faisais une joie de revoir sur scène après un blanc de 20 ans. Si après-coup je n’ai pas réussi à dénicher de vidéo convenable de ce concert j’ai tout de même eu la satisfaction de tomber sur ce live de plus de vingt minutes The LIVE-HOUSE by Johnnie Walker diffusé sur la chaîne musicale SpaceShower en juillet dernier.

Ce fut cependant un plaisir de retrouver le groupe de hip hop Tha Blue Herb sur scène le dimanche. Cela fait des années que je me regarde régulièrement leur interprétation du titre ill beatnik‘ sur cette même scène en 2000 et elle me donne à chaque fois la chair de poule. Le rappeur Ill Bostino y est comme habité, possédé, en transe. Un court accord de piano samplé en boucle monte en crescendo alors qu’il interprète son long monologue en interpellant le public, : 先は長い、深い、コトバにならないくらい … La performance du groupe cette année aura été un peu moins envoûtante, mais malgré les vingt années passées la passion est la même.

Pour bien conclure ce mois d’août, le dernier week-end a eu lieu l’Ultra Trail du Mont Blanc (UTMB), l’événement autoproclamé comme étant ‘le sommet mondial du trail’. J’étais miraculeusement en congé du vendredi au dimanche et j’ai eu tout le loisir de suivre la course principale (171km autour du Mont Blanc en parcourant 3 pays sur plus de 10.000 mètres de dénivelé positif) en direct pendant tout le long grâce au live en continu sur Youtube. Les adeptes du trail étant nombreux au Japon (le Japon a son Ultra Trail du Mont Fuji UTMJ en avril) cette année il y avait même une chaîne commentée en japonais, mais là encore on pouvait noter un flagrant manque d’enthousiasme par rapport aux français, aux américains ou aux bruyants espagnols. Pour référence ultérieure, l’édition de cette année a été remportée par le français Francois d’Haene (pour la 4ème fois) et par l’américaine Courtney Dauwalter chez les femmes (deux éditions de suite).

Si les coureurs le plus rapides finissent le parcours en un peu plus de 20 heures de course, la barrière horaire est de 46h30. Les coureurs les plus lents passent deux nuits blanches en pleine montagne, le simple fait de finir cette course est un exploit. Je suis à chaque fois particulièrement ému par les commentaires et les encouragements des speakers sur la ligne d’arrivée qui accueillent un par un les coureurs en les appelant par leur nom, les félicitant chaleureusement pour leur performance et ce quelque soit leur temps d’arrivée et même en plein milieu de la nuit. Surmonter la douleur et les coups durs, se demander pourquoi l’on s’inflige tout cela, cette bataille mentale avec soi-même … Le soulagement d’en avoir fini, les larmes de joie des coureurs me rappellent mes ‘exploits’ lors de mes marathons. A chaque fois que la semaine de l’UTMB prend fin je suis motivé comme jamais. Dés le lendemain, bien qu’épuisé par un flagrant manque de sommeil dû à l’excitation, je suis sorti courir…

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Je cours toujours … (7) – Saison 2021

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Parler de course à pied dans le billet précédent m’a rappelé que cela fait longtemps que je n’ai pas fait de compte-rendu de mes ‘exploits sportifs’. J’avais en février posé congé pour pouvoir aller aux sports d’hiver en famille, mais la prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 7 mars prochain a tout chamboulé. C’est d’autant plus dommage qu’il a beaucoup neigé comparé à l’année passée. Je ne désespère de pouvoir y aller ce mois-ci, il faudra juste éviter le premier week-end après la levée des restrictions car tout le monde va se ruer sur les pistes. Avec l’approche du printemps et l’éclosion des fleurs de cerisiers les gens vont se mettre à sortir, la quatrième vague va déferler et l’histoire se répétera encore une nouvelle fois.

A partir de décembre j’ai délaissé les promenades en basses montagnes pour celles en ville. Je n’ai pas trouvé le courage d’aller courir, avec pour seule excuse valable le fait que je n’en ressentais aucune envie. Je pense que c’est une excellente raison, et le coureur d’ultra Killian Jornet l’explique de très belle façon. ‘If you don’t have pleasure when you train, you will never improve!‘ (Si vous ne prenez pas plaisir à vous entraîner, vous ne progresserez jamais !’). A ma cinquième année sérieuse de coureur, je commence à me connaître : Il suffit que je coure quatre ou cinq fois de suite autour de cinq kilomètres à intervalles réguliers pour que la machine se mette en route. J’achète ensuite sans trop réfléchir le magazine spécialisé Courir pour y vérifier les dates d’inscriptions des compétitions, regarde quelques vidéos du sympathique et toujours très humble coureur japonais Gachio ou des rétrospectives des courses de l’UTMB passées. Au bout d’un mois d’entraînement je ne me sens pas bien si je ne fais pas deux ou trois sorties par semaine.

Mes objectifs pour cette saison qui commence ne sont encore pas bien définis. Participer à une épreuve sur un parcours plat afin de passer sous les 4h sur un marathon. Améliorer mon temps au Virtual UTMB 50km auquel j’ai participe l’année dernière. Pourquoi pas même, en prenant mon temps, tenter de le finir d’une traite en parcourant les sentiers du Tokai Nature Trail. Je parlais aussi dans ce billet de remonter en courant la rivière Nikko, mais avec le recul l’intérêt est plutôt moindre. Nous verrons bien, ce ne sont pas les projets qui manquent.

balades au Japon/sport

Je cours toujours … (6) @ Chausuyama (Aichi pref.)

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Les marathons de Nara, Matsumoto, le Nagoya Adventure Marathon, Ibigawa (Gifu), le semi de Matsukawa (Nagano) ou bien encore le Ninja Trail (Mie) … Je ne me faisais pas trop d’illusions, mais même les courses reportées en fin d’année sont finalement annulées. Par ailleurs, il en est de même pour toutes les courses de l’UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc). Je suis là encore plutôt déçu puisque je pensais pour cette édition prendre congé exprès pour assister à la retransmission en direct en ligne de la principale course qui devait avoir lieu à la fin du mois.  

Alors que la fin de la saison des pluies marque normalement le début des sorties longues de 15 à 20 km, je reste bloqué au footing de 10km du week-end que j’alterne avec des balades et promenades à vélo ou à pied dans la péninsule de Chita. Comme je ne suis pas bien épais, courir pour maigrir n’a jamais été une source de motivation. Comme il semble que je ne sois pas le seul dans ce cas on commence à trouver sur internet des courses virtuelles. Je me suis vite-fait inscrit (gratuitement) à l’UTMB® Virtual 50, qui consiste à courir 50km avec un dénivelé positif de 2,500m, ou bien 75km sur terrain plat -100 mètres de dénivelé positif étant comptabilisés comme 1km sur terrain plat.

Afin de pouvoir courir en évitant la chaleur de la ville, la foule et ses virus, je me suis rendu au Mont Chausu (Chausuyama), plus haut sommet de la préfecture d’Aichi, (1,412m) pour voir à quoi cela pouvait bien ressembler de parcourir 10km dans la montagne dans un lieu qui m’est familier. Au départ j’avais en tête de monter et descendre plusieurs fois la piste de ski, mais après un premier aller-retour je me rends vite compte du peu d’intérêt de la chose, et emprunte pendant 90 minutes les différents sentiers de la montagne située en face. Lors de la montée les chemins sont trop étroits, la pente trop raide pour pouvoir faire autrement que marcher, il en est très bien ainsi puisque je sue à grosses gouttes. A chaque fois que j’atteins le sommet je savoure la vue sur les montagnes alentours et redescends à toute allure en bondissant comme un cabri. C’est grisant, j’exulte.

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A un mois d’Ibigawa – Je cours toujours (ça t’intéresse ?) (2)

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Nous voici à moins d’un mois du marathon d’Ibigawa. Comme l’année dernière, le mois d’août a été catastrophique. Il fait déjà 30 degrés a 9 heures du matin et à peine moins en pleine nuit. L’été est la seule saison où je ne me plains pas du nombre trop important de conbinis et de distributeurs puisqu’une bouteille de 500ml ne suffit pas ne serait-ce que pour courir 10 malheureux kilomètres. Pour éviter d’avoir a m’arrêter tous les 5 km je me suis acheté un beau sac-à-dos bleu ciel de type trail de la marque Salomon‘Tu pars en excursion ?’ ‘Euh non, je vais juste courir un peu …’

Fin août. Je regarde les retransmissions des courses de l’UTMB sur internet. Si des dingues peuvent parcourir 101km (la CCC), 121 km (la TDS) voire 171 km (l’UTMB) en courant autour du Mont-Blanc sans sommeil, je peux bien me faire violence en me levant à 5 heures du matin et courir 15 km ! Motivé, je finis le mois de septembre en renouvelant mon record de distance parcourue en un mois en ayant même le courage d’alterner sorties longues de plus ou moins 20 kilomètres et sorties courtes à vitesse élevée.

En raison des hasards du calendrier et du dérèglement climatique dû au tristement célèbre typhon Hagibis, la première moitié du mois d’octobre est à nouveau compliquée à gérer. En principe je devais y accomplir une ou deux sorties avoisinant les 30 km puis progressivement diminuer les distances, mais le compteur est bloqué aux alentours des 25 km. Si cette année j’ai gagné en vitesse grâce aux entraînements du club d’athlétisme local au printemps dernier (J’y ai notamment appris que je peux courir vite !), je ne peux pas affirmer avec conviction pouvoir finir ce marathon sans difficultés.

Demain, je pense faire Otagawa-Tokoname le long de la mer, version longue de cette sortie faite en juin dernier. 28km. On annonce de la pluie, au moins je ne crèverai pas de chaud.