‘Vingt ans plus tard, Confield sonne toujours comme s’il allait être composé demain’ – Atsuta-ku, Nagoya

Posted by mahl on

J’ai une heure à tuer dans les environs de Jingumae. Il fait déjà trop sombre pour prendre des photos au sanctuaire pourtant proche, mais caché par des arbres gigantesques, et décide de me balader au hasard dans le quartier. Je fais hurler SIGN d’Autechre dans mon casque afin de ne pas me sentir obligé de prendre en photos les trains à chaque fois qu’ils passent. C’est également une nouvelle fois l’occasion d’expérimenter la manière dont la musique que j’écoute influence mes photos.

‘Autechre are like a rich fruit that you are not sure you like, but you keep having to try another one because you can’t quite make up your mind. Pleasurable and strangely addictive.‘ Je ne me suis jamais vraiment remis des indigestes NTS Sessions. L’imposante liste des 28 enregistrements de leur tournée 2014-2015 est des plus appétissantes mais leur écoute nécessite une certaine sérénité et une concentration que ne parviens à trouver. Comme il est mentionné de très belle manière dans le commentaire ci-dessus, Autechre a quelque chose d’addictif. On attend le temps qu’il faut, puis on y revient. Après une longue pause d’un an cela doit être la troisième fois cette semaine que j’écoute cet album. J’ai eu l’impression de redécouvrir le groupe, de revenir à mes premières amours, Confield, écouté vingt ans plus tôt. ‘Mais d’où sort ce son … ?

Je ne parviens pas à expliquer cette curieuse fascination pour les cages d’escaliers, mais hormis ces tuyaux d’aérations contorsionnistes, les photos prises seront très géométriques. Des lignes horizontales, verticales, des diagonales et peu de courbes. C’est sans doute un peu inspiré par Brutal House, dont je consulte souvent les photos ces derniers temps. C’est sans florilèges, à l’image de SIGN.


Comments ( 3 )

  1. fgautron
    Salut mahl, c’est bien de suivre ses propres fascinations en photographie, tout comme en musique. Ces escaliers et cages d’escalier ont des designs intéressants. Je reviens aussi régulièrement sur SIGN qui est un très bel album. Sur Confield, il y a des morceaux qui me fascinent complètement comme Pen Expers ou Parhelic Triangle. Je me dis toujours qu’Autechre joue avec notre cerveau. Sur Pen Expers, j’essaie toujours de saisir une régularité dans le rythme, mais celui-ci change tout le temps. Je pense que notre cerveau essaie de trouver une zone de comfort dans un rythme qui se répète de manière harmonieuse mais la musique d’Autechre ne laisse jamais notre cerveau se reposer, et demande qu’on ait une écoute active de tous les instants. Je pense que c’est le côté addictif car notre cerveau en redemande. Personnellement, je n’arrive pas à faire quelque chose d’autre en écoutant Autechre, je ne pourrais pas écrire en écoutant Autechre par exemple. Comme tu le dis, il faut une certaine concentration et sérénité pour écouter cette musique là. En écoutant Confield, j’ai encore maintenant l’impression que c’est une musique qui ne devrait pas être encore écrite (dans 20 ou 30 ans peut-être), tandis que SIGN paraît être plus de notre époque. Je n’ai par contre pas encore écouté PLUS sorti juste après SIGN. Est ce que tu l’as écouté ?
  2. mahl
    fgautron > Merci pour ton commentaire. Je comprends tout à fait quand tu dis que SIGN sonne plus contemporain que Confield. C'est sans doute du aux quelques nappes de synthés et sons plus 'doux' que d'habitude. Je pense notamment aux titres Metaz form8 ou gr4 qui sont presque 'beaux' pour de l'Autechre (je me suis dit que Clark aurait pu en être à l'origine). Par contre pour moi c'est l'inverse, des albums comme Confield, Draft 7.30 et SIGN me permettent de me concentrer, comme si leur écoute m'empêchaient d'être distrait par quoique ce soit. Si je me mets à écrire en les écoutant, au bout d'un moment je n'entends même plus la musique, je n'y prête plus attention. Cela dit, curieusement les albums suivants ne m'ont pas fait cet effet, je les ai trouvé plus violents et incisifs, voire dérangeants en exagérant un peu. C'est peut-être en rapport avec la grande vague de musique japonaise que j'écoutais à l'époque. Il faudra que je me les réécoute dans l'ordre. J'ai acheté SIGN et PLUS en même temps en décembre dernier en sachant très bien que j'allais de toute façon m'en emparer plus tard. Je lis pas mal de commentaires de personnes disant qu'elles aiment l'un et détestent l'autre et je me suis demandé pendant un moment par lequel commencer, j'ai commencé par SIGN. Je pense passer à PLUS une fois que je me serai lassé de SIGN. Ton commentaire me rappelle que j'ai un article en brouillon depuis 2013 dans lequel je parlais d'Autechre, peut-être le temps est-il venu de l'achever ! J'attends ton avis sur PLUS sur ton blog, bonne écoute et bonne rédaction - en écoutant autre chose, si j'ai bien compris ; )
  3. ‘It’s a sign of the Ages’… – – lasting translation
    […] Le billet précédent est la suite de ‘No music, no life‘ publié en 2010. J’en avais commencé l’écriture en 2013 puis l’ai laissé en brouillon depuis. Bien que la musique soit son sujet principal, c’est sans doute son contexte qui explique pourquoi j’ai mis aussi longtemps à en venir à bout. Entre incertitudes par rapport au bien-fondé de mes études et difficultés sentimentales, il s’agit d’une époque dont je n’aime pas trop me rappeler. […]