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architecture/musiques/Nagoya

Text me when you get inside – Kanayama, Nagoya

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jardin sur le balcon

Je me dis parfois que mes balades ne sont qu’un prétexte pour écouter de la musique. Je me balade autour de la gare de Kanayama en écoutant l’album ‘Text Me When You Get Home‘ du (pour l’instant) méconnu producteur sud-africain Zito Mowa. Au fur et à mesure de l’écoute je me fais la remarque que les samples de voix et de conversations, de monuments hip-hop (quelle surprise d’entendre Ice Cream de Raekwon samplé après toutes ces années) sur des beats de house enrobés de basses moelleuses conviennent parfaitement au milieu urbain. Pour un peu je n’ai même pas l’impression de porter un casque. Les voix que j’entends pourraient être celles des gens dans la rue et la musique celle que gueulent les magasins de fringues à la mode devant lesquels je passe. Trop brouillon pour être dansant mais assez catchy pour me faire dodeliner de la tête, rafraîchissant bien que certains titres soient carrément trop longs, à l’image de l’interminable titre qui ouvre l’album ‘Flavio’s Glass Of Scotch‘. Je bute en fin d’album sur le titre Amadamara, meilleur titre de l’album. Je ne me lasse pas de la ligne de basse funk bien grasse en deuxième partie de morceau.

Je me balade au hasard mais ne peux m’empêcher de faire un léger détour pour voir dans quel état sont ‘mes’ plantes. Je dois avoir une mauvaise mémoire visuelle, je suis à chaque fois que je passe devant incapable de dire si quelque chose à changé ou pas. Aujourd’hui elles me semblent juste accablées par la chaleur. Suite au commentaire de fgautron sur ce même billet je me suis mis depuis quelques mois à faire attention aux pots de fleurs et autres coins de verdure que l’on trouve un peu partout. Certains semblent arrangés, d’autres complètement laissés au dépourvu, comme le balcon de la première photo où les plantes semblent devoir peu à peu déborder du balcon.

Les fleurs et les arbres qui entourent le MIRAIE LEXT HOUSE NAGOYA (ミライエ レクストハウス ナゴヤ) , restaurant et lieu de réception de mariage dessiné par le bureau d’architecture Kengo Kuma & Associates, sont quant à eux méticuleusement taillées. J’en fais le tour de l’extérieur et suis très intrigué par le balcon imbriqué dans la forme pyramidale du bâtiment. Tout est évidemment fait pour que l’on ne puisse rien voir de l’intérieur, qui au vu des photos ressemble à un luxurieux lobby d’hôtel. J’imagine vaguement m’y immiscer en prétendant vouloir organiser une cérémonie de mariage et demander une visite des lieux, mais ne suis pas vraiment habillé pour l’occasion. Voilà une excellente excuse pour nous offrir un ‘Afternoon Tea‘ en tête-à-tête quand nous en aurons l’occasion.

architecture/balades au Japon/Nagoya

Daijōkyo Sōhonzan – Atsuta-ku, Nagoya

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JIngumae voie ferrée
Daijokyo Sohonzan
Daijokyo Sohonzan
Daijokyo Sohonzan
Daijokyo Sohonzan White Elephant Statiue
Daijokyo Sohonzan

De la harpe jouée par Inoue au sein du groupe んoon dont je parle dans le billet précédent on passe à celle de Nala Sinephro, jeune musicienne jazz expérimentale caribéenne et belge actuellement basée à Londres. Tandis que je me balade autour autour de Jingumae, j’écoute son album Space 1.8, sorti en septembre 2021 sur WARP Records. Je me rends compte en écrivant ces lignes que je suis entré sans trop m’en rendre compte dans une phase d’écoute de jazz. En l’espace d’un peu plus d’un mois j’ai écouté un best-off de Nina Simone, ‘Charles Mingus Presents Charles Mingus‘ de Charles Mingus, l’organiste John Patton (‘Soul Connection‘) et surtout le superbe ‘Hymne au Soleil‘ de Laurent Bardainne & Tigre d’Eau Douce, avec l’aérien titre ‘Oiseau‘, que j’ai écouté en boucle plusieurs fois par jour une semaine durant. Tout à fait réceptif donc à ce genre de musique, je suis toutefois étonné de voir apparaître ce type d’artiste sur WARP. 30 années et plus d’existence et le label parvient encore et toujours à m’étonner.

A chaque fois que je passais devant en train je me disais qu’il fallait un jour que je fasse le tour du Daijōkyo Sōhonzan (大乗教総本山). S’élevant ‘majestueusement’ en plein quartier résidentiel le long de la voie ferrée entre la gare de Jingumae et Kanayama, son audacieuse architecture pour pareil lieu lui donne un air mystérieux qui repousse autant qu’il attire.

Garé non loin, je me balade tout d’abord dans le quartier résidentiel alentour et prends quelques photos qui feront l’objet d’une autre série ultérieurement. Où que l’on soit la gigantesque pagode dépasse des maisons et me sert de repère pour m’orienter. Le calme des premières chansons de l’album convient tout à fait au lieu, je suis dans ma bulle. Apres avoir suffisamment toisé la bête je décide de m’approcher tout doucement.

Comme souvent je m’y suis rendu sur un coup de tête, sans avoir fait la moindre recherche au préalable. Peut-être n’avais-je pas envie d’avoir d’à priori, mais je me doutais bien que l’endroit avait un caractère religieux disons, à part. Le Daijōkyo Sōhonzan est le siège de la secte Daijōkyo, répertoriée par le Ministère de l’Education comme étant une secte bouddhique de la branche Nichiren-Shu fondée en 1914 sous le nom Bukkyo-kanka-kyusaikai par le révérend Tatsuko Sugiyama. Le bâtiment principal, qui n’apparait pas sur les photos, a été construit en 1953 puis rénové en 1968. Le but principal de ma visite, le ‘Peace Pagoda‘ a lui été construit en 1976 et fait 55 mètres de haut. La statue d’éléphant blanc, plutôt mal entretenue, commémore les 60 ans de la création de la secte.

Alors que je rôde librement entre les divers bâtiments sans n’avoir croisé personne, l’album entre dans sa deuxième partie, plus cérébrale et mystique. La dernière chanson, Space 8, un titre de 17 minutes rythmé par un arpège de trois notes de saxophone autour duquel viennent se coupler de longues nappes de synthé, sons cristallins et accompagnements divers, sonne comme un appel à la méditation. La musique colle tellement bien au lieu que je me demande à un moment si elle ne provient du bâtiment. ‘Un escalier de fer … un couloir étroit et obscur … au fond de ce couloir une porte entre-ouverte, d’où nous parviennent les accords d’une musique, qui en ce lieu nous paraît irréelle’.

musiques/vie quotidienne

‘Darkest night will end, Sun will rise’

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Gros plan fleur
Gros plan fleur
Gros plan medaka
Gros plan medaka

Nous avons acheté il y a quelques années à Léo un petit Coolpix, mais il préfère de loin mon encombrant Nikon D5000. Il m’explique que son appareil est compact et pratique, mais que le fait de simplement appuyer sur le déclencheur ne suffit pas à donner la sensation de prendre de vraies photos, qu’il n’offre pas assez de liberté dans les réglages, que les flous ne donnent rien. Mince alors ! Je ne me souviens pas avoir eu d’appareil photo à son âge … Bref.

Le week-end il prend donc parfois avec mon consentement mon appareil photo et disparaît dans le jardin. Apres m’être à mon tour baladé appareil à la main quelques jours plus tard j’ai ainsi parfois le droit à quelques surprises quand je transfère le contenu de la carte mémoire sur l’ordinateur. Apparaissent de temps à autre, entre gros plans et flous artistiques ce que l’on pourrait appeler des photos miracles. Quand je lui demande des explications concernant la dernière photo de la série ci-dessus, Léo m’explique que non il n’a pas été secrètement se balader en bord de mer, mais qu’il a obtenu cet effet en faisant coulisser rapidement la porte d’entrée sur un temps de pose conséquent. Le scintillement obtenu provient de la lumière du soleil reflétée sur les carreaux, la grille devant les carreaux donnant à la photo cet effet strié.

んoon Freeway pochette d'album
んoon – Freeway

Le groupe んoon (ふーん, HOON en anglais, prononcé [huːn]) a attiré mon attention avec son très beau titre Tokyo Family Restaurant. Peut-être était-ce parce que j’étais alors dans le train au retour du travail, le paysage du bord de mer défilant par une belle journée ensoleillée se déroulant sous mes yeux. Les tambours, la voix chaleureuse et posée, le son de harpe, inhabituel et exotique m’ont immédiatement donné l’impression d’être en vacances. Peut-être ce bijou serait-il passé inaperçu si je l’avais écouté un lundi matin sous la pluie ?

J’ai donc voulu en savoir plus. J’hésite souvent à propos de la manière d’aborder un artiste ou un groupe sorti de nulle part. Commencer par le début d’une carrière permet d’observer son évolution au risque de parfois d’être gavé ou déçu en cours de route si les albums se ressemblent trop ou partent dans une direction qui ne me convient pas. Ecouter l’album le plus récent permet d’effectuer le parcours dans le sens inverse. C’est un peu moins risqué car en cas de mauvaise surprise il suffit de revenir sur ses pas.

Persuadé d’avoir trouvé un groupe prometteur, je décide cette fois de commencer par le commencement, à savoir leur premier EP, Freeway, sorti en février 2018, sur lequel l’on peut retrouver Tokyo Family Restaurant. Le premier titre, Amber, est assez caractéristique de l’album dans son ensemble et constitue une belle entrée en matière. J’aime beaucoup le riff à la harpe (si le terme existe) au début du titre Freeway qui lui donne une sonorité particulière. L’ambiance du titre et de l’album a des accents de jazz, c’est léger et rafraîchissant, mais également très dynamique dans le sens que l’on a pas l’impression qu’il s’agit d’un album studio. Le titre suivant, Dill, commence lui aussi tout en douceur. La chanson mêle texte en anglais et en japonais, le rythme régulier des divers instruments donnent l’impression d’entendre la pluie dont il est question dans le texte, et soudain tout s’arrête, comme si la pluie avait cessé de tomber. Tragedy est peut-être le titre que j’aime le moins, car le moins personnel, ou disons le moins saisissant, la voix est un peu trop présente par rapport aux instruments. Pour ‘rattraper’ le tout et finir en beauté, Tokyo Family Restaurant vient clore cette belle escapade …

architecture/balades au Japon/Nagoya/vie quotidienne

‘Pour cent briques, t’as plus rien’ @ Nagoya, Nishi-ku

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Machine devant la gare de Nagoya
une curieuse maison bleue en forme de château
toyota commemorative museum of industry and technology building
toyota commemorative museum of industry and technology
Noritake Garden
Noritake Garden

Je me suis souvenu après avoir publie le billet précédent m’être déjà baladé dans les environs du Noritake Garden en février dernier. J’étais alors parti de la gare de Nagoya en direction du nord et j’avais longé la Meiekidōri jusqu’à la gare la plus proche, Sakō. D’imposantes machines de construction au mécanismes complexes effectuaient alors leur besogne, grondant, vibrant, crachant de la fumée et parfois des étincelles. J’avais été plus loin intrigué par cette curieuse construction bleue aux allures de château. J’apprends en faisant des recherches qu’elle abrite les locaux d’une compagnie spécialisée dans les réseaux informatiques. Je ne sais pas si je serai en mesure de travailler dans un bureau qu’un train frôle toutes les 30 secondes. Ce pays a une notion de l’utilisation de l’espace et surtout une résilience au bruit qui ne cesse de m’étonner.

Un bloc de maison plus loin l’ambiance est tout autre. Nous sommes lundi et comme la plupart des endroits, le Musée commémoratif de l’industrie et de la technologie Toyota (トヨタ産業技術記念館) est fermé. On peut cependant tout de même se balader entre les bâtiments. A part moi le site a pour seul visiteur un homme dans la cinquantaine en costume. Dans un premier temps j’ai l’impression qu’il s’agit juste d’un homme d’affaire qui profite d’avoir un peu de temps libre avant son rendez-vous, mais l’insistance avec laquelle il prend ses photos et le désarroi sur son visage me fait penser à la tête de quelqu’un qui se serait déplacé exprès mais aurait oublié quel jour nous sommes. Cela m’arrive aussi fréquemment …

Mêmes briques rouges, autres bâtiments. Le Noritake Garden (ノリタケの森) est un parc construit autour des vestiges de l’ancienne usine de la marque Noritake, célèbre pour ses porcelaines. Il est très agréable de s’y promener, mais c’est une curieuse sensation que de ne pas être capable de se remémorer de ce qui se trouvait à l’endroit où se tient désormais le centre commercial AEON MALL Nagoya Noritake Garden alors que j’y suis venu il y a quelques années. Peut-être est-ce pour cela que j’ai tendance à vouloir tout photographier.

balades au Japon/Nagoya

‘En travaux’ – Meieki, Nagoya

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Deux heures de libre dans les alentours de la gare de Nagoya. Je pense en profiter pour voir où en est l’état d’avancement des travaux de la future gare de Nagoya pour la ligne de train à sustentation magnétique (Maglev) Chuo Shinkansen qui devrait relier Tokyo et Nagoya d’ici 2027 et l’on m’a récemment parlé de surfaces d’immeubles complètement rasées autour du Dai Nagoya Building. Comme il fallait s’y attendre celles-ci sont clôturées et on ne peut rien voir des excavations qui semblent y avoir lieu. C’est la pause de midi et les machines sont à l’arrêt, le lieu est même relativement calme. Je suis toutefois soulagé que la vue à partir du carrefour Nagono n’ait en rien changé. Apres ma promenade je me repose à l’ombre d’un arbre aux abords du centre commercial Aeon Mall Nagoya Noritake Garden. A l’approche de la ‘journée des enfants’ des koinobori colorés nagent tout doucement dans l’air au gré du vent.