‘Darkest night will end, Sun will rise’

Posted by mahl on
Gros plan fleur
Gros plan fleur
Gros plan medaka
Gros plan medaka

Nous avons acheté il y a quelques années à Léo un petit Coolpix, mais il préfère de loin mon encombrant Nikon D5000. Il m’explique que son appareil est compact et pratique, mais que le fait de simplement appuyer sur le déclencheur ne suffit pas à donner la sensation de prendre de vraies photos, qu’il n’offre pas assez de liberté dans les réglages, que les flous ne donnent rien. Mince alors ! Je ne me souviens pas avoir eu d’appareil photo à son âge … Bref.

Le week-end il prend donc parfois avec mon consentement mon appareil photo et disparaît dans le jardin. Apres m’être à mon tour baladé appareil à la main quelques jours plus tard j’ai ainsi parfois le droit à quelques surprises quand je transfère le contenu de la carte mémoire sur l’ordinateur. Apparaissent de temps à autre, entre gros plans et flous artistiques ce que l’on pourrait appeler des photos miracles. Quand je lui demande des explications concernant la dernière photo de la série ci-dessus, Léo m’explique que non il n’a pas été secrètement se balader en bord de mer, mais qu’il a obtenu cet effet en faisant coulisser rapidement la porte d’entrée sur un temps de pose conséquent. Le scintillement obtenu provient de la lumière du soleil reflétée sur les carreaux, la grille devant les carreaux donnant à la photo cet effet strié.

んoon Freeway pochette d'album
んoon – Freeway

Le groupe んoon (ふーん, HOON en anglais, prononcé [huːn]) a attiré mon attention avec son très beau titre Tokyo Family Restaurant. Peut-être était-ce parce que j’étais alors dans le train au retour du travail, le paysage du bord de mer défilant par une belle journée ensoleillée se déroulant sous mes yeux. Les tambours, la voix chaleureuse et posée, le son de harpe, inhabituel et exotique m’ont immédiatement donné l’impression d’être en vacances. Peut-être ce bijou serait-il passé inaperçu si je l’avais écouté un lundi matin sous la pluie ?

J’ai donc voulu en savoir plus. J’hésite souvent à propos de la manière d’aborder un artiste ou un groupe sorti de nulle part. Commencer par le début d’une carrière permet d’observer son évolution au risque de parfois d’être gavé ou déçu en cours de route si les albums se ressemblent trop ou partent dans une direction qui ne me convient pas. Ecouter l’album le plus récent permet d’effectuer le parcours dans le sens inverse. C’est un peu moins risqué car en cas de mauvaise surprise il suffit de revenir sur ses pas.

Persuadé d’avoir trouvé un groupe prometteur, je décide cette fois de commencer par le commencement, à savoir leur premier EP, Freeway, sorti en février 2018, sur lequel l’on peut retrouver Tokyo Family Restaurant. Le premier titre, Amber, est assez caractéristique de l’album dans son ensemble et constitue une belle entrée en matière. J’aime beaucoup le riff à la harpe (si le terme existe) au début du titre Freeway qui lui donne une sonorité particulière. L’ambiance du titre et de l’album a des accents de jazz, c’est léger et rafraîchissant, mais également très dynamique dans le sens que l’on a pas l’impression qu’il s’agit d’un album studio. Le titre suivant, Dill, commence lui aussi tout en douceur. La chanson mêle texte en anglais et en japonais, le rythme régulier des divers instruments donnent l’impression d’entendre la pluie dont il est question dans le texte, et soudain tout s’arrête, comme si la pluie avait cessé de tomber. Tragedy est peut-être le titre que j’aime le moins, car le moins personnel, ou disons le moins saisissant, la voix est un peu trop présente par rapport aux instruments. Pour ‘rattraper’ le tout et finir en beauté, Tokyo Family Restaurant vient clore cette belle escapade …


Comments ( 3 )

  1. Frédéric
    Salut! Je me suis dit en défilant les photos du billet la première fois que tu avais changé un peu d'approche photographique en introduisant du flou, ce que je n'avais pas vu auparavant sur ton blog (si ma mémoire est exacte). Tu féliciteras le photographe! Elle est très belle cette dernière photo. J'y ai aussi tout de suite vu une image d'océan en fin de journée quand la lumière tombante vient créer des éclats sur les vagues. J'ai même l'impression d'être dans un de ces trains passant en hauteur au bord de l'océan. Il suffirait de regarder par les vitres du wagon pour voir la mer en contrebas, à travers les barrières de protection qui défilent. Sinon, belle découverte ce groupe んoon. Le nom me disait vaguement quelque chose mais je n'avais jamais écouté. J'aime bien ces deux morceaux Tokyo Family Restaurant et Amber (summer version).
    • mahl
      fgautron > Salut, et merci pour ton commentaire. Comme tu le fais remarquer je ne prends que très peu de flous, je ne sais pas les doser correctement. Il n'y a guère que le flou de bougé que j'aimerai bien intégrer dans mes photos d'aviation. Sur ton blog j'ai surtout en tête tes photos de néons la nuit qui traversent l'écran de façon hirsute. Le texte qui les accompagnent leur donnent toute leur dimension. La dernière photo a fini en fond d'écran. J'ai envie de l'animer et d'y coller le sublimissime morceau de Fennesz intitulé 'Glide'. Musicalement, c'est ce que cette image me fait ressentir. Leo est content que sa photo me plaise, mais ne comprends pas tout à fait mon enthousiasme. Zoa prend-il également des photos, ou râle-t-il à chaque fois que tu sors ton appareil, genre 'Ça y'est, c'est reparti ...!' ? Je suis content que んoon te plaise. Je me suis permis de faire une recherche sur ton blog pour voir si tu en parlais, mais pour une fois n'ai rien trouvé ! Au fait, tu ne parles pas du dernier Haru Nemuri ? ; ) Je ne l'ai pas encore écouté, à vrai dire son 'Ikiru' m'a un peu gavé : / Bonne écoute et bonne continuation !
  2. Frédéric
    Salut, tu m’as fait rechercher ce que j’avais de Fennesz dans ma collection musicale, mais malheureusement pas grand chose à part un très beau morceau intitulé Normandia en collaboration avec Ryuchi Sakamoto pour un album Tribute de Haruomi Hosono (Strange Song Book). Les éclats de lumière de la photo me pousse personnellement vers la musique électronique sautillante de Rei Harakami. Et du coup, j’écoute Owari no Kisetsu. Zoa a aussi un Coolpix bleu mais il ne s’en sert plus car il prend des photos avec son iPhone. Je pense qu’il a pris un certain goût à prendre des photos. Personne ne vient se plaindre quand je sors l’appareil car je ne m’attarde en général pas pour prendre une photo. Pour Haru Nemuri, j’ai en fait décroché depuis son single Fanfare. J’ai bien écouté ces derniers morceaux mais ils n’ont pas la force musicalement de ceux de son album Haru to Shura et je trouve qu’elle se répète dans sa manière de chanter. J’ai l’impression qu’elle répète la même chose de la même manière. C’est dommage.