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architecture/balades au Japon/Nagoya

‘Les temps changent …’ – Sakae, Nagoya

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Chunichi Building Nagoya
Chunichi Building Nagoya
Chunichi Building Nagoya
清浄寺
清浄寺
清浄寺

Bien que quatrième ville la plus peuplée du pays avec ses 2.3Mio. d’habitants, la notoriété de Nagoya est moindre comparée à des villes connues dans le monde entier telles que Tokyo, Yokohama ou Osaka, et peu de japonais sont capables de citer plus de deux ou trois endroits à visiter en dehors de son château. J’ai moi-même mis du temps avant de réaliser que Nagoya n’était pas une destination en soi, mais plutôt une porte d’entrée vers d’innombrables lieux touristiques situés dans la région Chubu dont je tente de parler dans ce blog. Il n’empêche que Nagoya va tenter dans les années à venir de se forger une réputation de métropole internationale à travers de nombreux projets et ce dans des domaines variés : L’ouverture du Parc Ghibli en fin d’année, du plus grand campus de startups en Asie Station Ai en 2024, les Asian Games en 2026 ou encore les débuts de la ligne Maglev en 2027, pour n’en citer qu’une infime partie.

A l’image du mythique Chunichi Building ci-dessus, construit en 1966 et à la terrasse duquel je participais à mon premier Beer Garden il y a de cela dix ans, comme aux alentours de la gare de Nagoya de nombreux bâtiments sont en cours de rénovation ou de construction dans le quartier de Sakae. Le groupe hôtelier Hilton vient également d’annoncer la construction d’ici 2026 d’un hôtel de sa marque Conrad, le troisième hôtel au Japon après Tokyo et Osaka, juste de l’autre côté de l’avenue où le Chunichi Building se refait une beauté. Je songe à répertorier ces projets et les suivre au fur et à mesure …

Malgré la chaleur je redescends à pieds l’avenue Hisaya-Odori, l’artère principale qui relie Sakae à la gare de Kanayama, jusqu’à hauteur de Yaba-cho. Entre deux immeubles, je m’engouffre dans un étroit coin de verdure que je n’avais jusqu’ici jamais remarqué. Il s’agit du temple Seijo-ji (清浄寺), dont la surface s’étend sur une longueur d’à peu près 100 mètres pour 5 mètres de largeur environ. Seule l’enceinte principale offre un espace assez conséquent pour y placer un banc. Si j’aime les bâtiments nouveaux et stylés, j’espère sincèrement que ces îlots de fraîcheur, dont tout le monde parle en France alors que surgit la vague de canicule, seront préservés à l’avenir.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

Pika Pika ! – ‘Tout ce qui a deux ailes …'(21) @ NGO

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Pikachu Jet BC JA73AB
Pikachu Jet BC JA73AB
Pikachu Jet BC JA73AB
Pikachu Jet BC JA73AB
Airplanes at NGO
Airplanes at NGO

L’aéroport a, si l’on peut dire, repris quelques couleurs. A l’occasion de la venue du Pikachu Jet BC de la compagnie aérienne Skymark, j’ai ressorti mon objectif 200mm que je n’avais pas utilisé depuis presque un an. Si j’ai boudé le Sky Deck pendant tout ce temps, c’est que l’on n’y voit depuis plus de deux ans que les petits avions court-courrier des compagnies japonaises. Le nombre de vols internationaux stagne autour de 6 ou 7 vols par jour pour l’instant mais avec l’assouplissement des conditions d’entrée au Japon depuis le début du mois j’ai bon espoir que les compagnies étrangères reprennent leurs vols petit-à-petit.

Mon intérêt pour l’aviation en général est en berne. Je consultais sur internet quotidiennement plusieurs sites spécialisés dans plusieurs langues, mais ne suis pratiquement plus les actualités mis à part les vidéos du spécialiste de la sécurité aérienne et consultant en économie de l’aérien Xavier Tytelman, dont la passion reste encore et toujours très communicative. Je n’ai pas non plus renouvelé mon abonnement au magazine Gekkan Airlines (月刊エアライン), que je lisais pourtant religieusement chaque mois. Depuis un an la rédaction du magazine semble vraiment en manque de sujets et recycle ses vieux articles. En attendant je me suis réfugié dans l’histoire de l’aéronautique et procuré de volumineux livres sur le sujet, mais rien ne semble pouvoir remplacer le frisson et la joie ressentie à la vue des ces énormes engins en mouvement.

Léo ne vient plus piocher dans mes bouquins sur le sujet et nous n’en parlons pratiquement plus à table. Quand je lui demande s’il s’intéresse encore aux avions, il me répond ‘– Plus trop …’ C’est peut-être là le point que je regrette le plus, même si je préfère encore qu’il me réponde franchement plutôt que de me mentir pour ne pas me faire de la peine. Alors que tout le monde le voyait pilote, mécanicien ou contrôleur aérien, dernièrement il a l’air un peu perdu … un peu comme moi d’ailleurs. Quel gâchis, même si être passionné ne suffit évidemment pas à réaliser ses rêves.

Voila à quoi je pense en contemplant les avions. En réalité c’est aujourd’hui le BC2, le deuxième Pikachu-Jet de la compagnie, qui devait être affrété, mais en raison de problèmes logistiques il sera remplacé au dernier moment par le BC1. Ce n’est pas la première fois que ce dernier fait escale à Nagoya, mais j’étais jusqu’à maintenant toujours passé à côté et suis donc content d’enfin pouvoir le capturer. Au loin on peut voir un Antonov An-124 Ruslan, conçu par le constructeur aéronautique ukrainien Antonov Design Bureau dans les années 1980. Il s’agit du deuxième plus gros appareil de cargaison au monde après l’Antonov An-225 Mriya détruit pendant les récents conflits en Ukraine. Les photos de la carcasse partiellement détruite du Mriya avaient choqué les fans d’aviation compte tenu du rôle de celui-ci dans les aides humanitaires pendant la crise Covid. Divers articles stipulent qu’un An-225 abandonné en cours de construction est stocké quelque part et qu’il pourrait éventuellement être terminé une fois les conflits terminés, mais les priorités sont toutes autres. Comparé à tout cela mes soucis semblent finalement bien moindres …

balades au Japon/Aichi/musiques

Mihama Orange Line – Mihama-cho, Aichi pref.

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Kowa bord de mer
Kowa bord de mer
Kowa bord de mer
Orange Line
Kowa Orange Line sanctuaire
Orange Line voiture abandonnée
Kawaguchi eki Kappa
Kowaguchi Coffee Shop

Cela faisait pourtant plusieurs mois que je voulais parcourir les 11.1 km de la Mihama Orange Line, une route de randonnée un peu méconnue qui traverse horizontalement la péninsule de Chita, j’avais donc eu tout le temps de me préparer et rassembler des informations sur l’itinéraire à emprunter. Quand je me balade seul j’emporte souvent de quoi manger sur place, je n’ai donc même pas à chercher d’endroit où me restaurer. Sur internet je ne trouve que deux cartes, elles manquent quelque peu de précision, mais dans les rapports de randonnée que je trouve sur Yamap on s’accorde à dire que l’itinéraire est indiqué de manière relativement claire. La péninsule de Chita, ce n’est pas non plus l’Amazonie, je devrais pouvoir m’y retrouver …

C’est toujours un plaisir lors des déplacements en train de contempler les paysages que nous parcourons la plupart du temps en voiture. Les maisons et buildings apparaissent sous des angles différents, la voie ferrée étant généralement placée en hauteur je découvre ce qu’il y a derrière ces buttes. Tandis que le très neutre et agréable album Fragments de Bonobo prend fin, je choisis le vaporeux Cozen (Sofake) de Kyle Bobby Dunn pour finir le trajet comme sur un nuage.

Gare de Kōwa, terminus. Je me demande un moment si je n’ai pas le temps de faire l’aller-retour sur l’île d’Himakajima, comme la plupart des voyageurs qui se dépêchent de prendre la navette qui part vers le port à la descente du train. J’ai promis aux enfants de les y amener faire de la pêche, ils me feraient la tête s’ils apprenaient que j’y suis allé sans eux.

Il me faut un quart d’heure de marche pour me rendre compte que je me suis trompé quelque part. J’ai suivi la route nationale puis me suis engouffré dans un petit chemin raide qui se faufile dans la montagne comme l’indique la carte, mais aucune trace d’écriteau. Je retourne vers la gare de Kōwa et longe cette fois la mer à la recherche de la statue de Kappa-chan, mais j’ai beau marcher celle-ci n’apparait pas. En vérifiant consciencieusement ma carte je m’aperçois qu’il fallait en fait descendre du train non pas à Kōwa (河和), mais à l’arrêt précédent, Kōwa-guchi (河和口). J’ai beau râler, je suis à mi-chemin entre les deux gares et il me faut maintenant marcher jusqu’au point de départ de l’Orange Line que j’attends finalement avec plus d’une heure de retard sur l’horaire prévu. Quelque peu atterré par mon idiotie j’hésite à rentrer sur-le-champ, puis me ravise afin de ne pas gâcher cette belle journée.

Je suis une nouvelle fois un chemin étroit et pentu et suis rassuré à chaque fois que je croise un panneau d’indication mentionnant la distance qu’il reste à parcourir. S’il parait qu’en automne le feuillage jaune-orange des arbres vaut le détour, en vérité le paysage n’a rien de bien particulier, mais marcher au calme me fait vite oublier les aventures de la matinée et je me félicite de m’être un peu bousculé pour continuer. Hormis une vieille voiture rouillée abandonnée qui n’a rien à faire là, tout les éléments typiques de la campagne japonaise sont rassemblés. Champs de riz à perte de vue et petit sanctuaire paisible, des vaches me suivent des yeux quand je passe devant une ferme. Il ne manquerait plus qu’un ou deux enfants chassant des insectes avec un filet pour se croire dans un film d’animation Ghibli … J’ai dû me perdre un peu trop dans mes pensées, voilà un petit moment que je n’ai pas vu d’écriteau. Je reviens sur mes pas jusqu’à un croisement qui me semble suspect, mais n’y trouve aucune indication. Ou bien faut-il continuer un peu plus loin ? Puisqu’on est dans l’incompréhensible, presque dans le mystérieux, j’interroge à tout hasard les vaches devant lesquelles je passe pour la troisième fois, mais pas de miracle, elles ne me répondent pas. Je marche encore une dizaine de minutes et finis par déboucher sur un passage à niveau. De l’autre côté … la route nationale empruntée plus tôt dans la journée.

J’abandonne ! Puisque quelque chose ou quelqu’un semble vouloir à tour prix m’empêcher de parcourir l’Orange Line aujourd’hui, je reviendrai une autre fois mieux préparé. Exténué, je remonte en bord de mer jusqu’à la gare de Kōwa-guchi. J’y trouve finalement la statue de Kappa-chan, et même à la sortie de la gare un plan relativement détaillé du parcours que je comptais emprunter aujourd’hui. Dans le train du retour je réfléchis à propos de mon manque de préparation, comment y pallier à l’avenir, mais aussi au fait que l’idéogramme kuchi que l’on retrouve dans le nom de la gare signifie ‘bouche’, mais aussi ‘entrée’, ou ‘début de quelque chose’. Je prêterai à l’avenir plus attention aux gares qui le comprennent.