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Aichi/Aichi

Kôyô 2022 – Jôkôji, Seto-shi, Aichi

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Joukouji Station 定光寺駅
Joukouji Station 定光寺駅
Joukouji Station 定光寺駅
Joukouji Parc Arbre Ginkgo 定光寺公園
Joukouji Parc 定光寺公園

La chasse au kôyô cette année débute vraiment à Jôkôji (定光寺), une localité située dans la ville de Seto, au nord est de Nagoya. C’est le temple Jôkôji, fondé en 1336, qui donne son nom à l’endroit. Ses alentours sont réputés dans la région pour ses belles couleurs en automne. Nous ne sommes qu’à trente minutes en train du centre de Nagoya mais le dépaysement est total. En descendant du train il n’y a ni employé de gare ni guichet, un simple écriteau demande aux passagers de tapoter la borne de leur carte à puce prépayée. Ces maisons à flanc de rivière me rappellent celles que l’on peut voir à Gujo-Hachiman, dans la préfecture de Gifu. Même si elles ne font qu’un étage et sont beaucoup moins imposantes, je suis toutefois étonné d’en voir ici aussi.

Par curiosité je fais un détour au Jôkôji Kôen, un vaste parc situé à quelques centaines de mètres du temple Jôkôji. Comme je m’y attendais il est encore bien trop tôt pour contempler les feuilles rouges, mais c’est avec un certain ravissement que je contemple les superbes feuilles jaunes des arbres ginkgo ou encore les dégradés dans le feuillage de certaines variétés d’arbres. Pour être franc, le temple, que je visite ensuite, n’a en lui même rien d’exceptionnel et je regrette presque de ne pas être resté au parc pour profiter des doux rayons de soleil, assis sur un banc. Je découvre cependant derrière le temple un étroit chemin qui monte vers l’endroit où se trouve le tombeau de Tokugawa Yoshinao, neuvième fils de Ieyasu Tokugawa, nommé en 1610 daimyô (seigneur local) du domaine d’Owari (actuel Nagoya), et fondateur de la maison Owari-Tokugawa. Tout au fond de la cour, le tombeau, surélevé, est gardé d’une lourde porte en fer. L’imposant bâtiment en bois situé au centre de l’enceinte semble être un lieu d’offrande d’encens qui ne doit sans doute être accessible qu’en certaines occasions. Le silence complet donne au lieu une solennité presque dérangeante, comme si j’avais l’impression d’être observé de là-haut.

Sur le chemin du retour j’aperçois aux abords de la gare un poster montrant des photos prises dans le Aigi Tunnel Group (愛岐トンネル群). Fin novembre la série de tunnels autrefois empruntés par les locomotives de la ligne Aigi (Aichi-Gifu), aujourd’hui abandonnée, est apparemment ouverte au public. Le sol y est recouvert de feuilles rouge vif et les arbres superbement colorés. J’ignorais complément l’existence de cet endroit. Un nouveau lieu m’en fait découvrir d’autres, plus les années passent et plus je me rends compte que rien que dans la préfecture d’Aichi, il y a un nombre infini d’endroits à explorer.

musiques/Nagoya

Kôyô 2022 – épisode ‘その他’ – Sakae, Naka-ku, Nagoya

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sakae habits
sake skateboard
ombres d'arbres sur bâtiment
Sakae Nadya Park

Bien que nous soyons début novembre il fait encore autour 20 degrés et je passe la majeure partie de mes journées de congés dehors en T-shirt, comme pour emmagasiner le plus possible de chaleur avant que ne vienne cette détestable période de l’année où je ne vois presque pas la lumière du jour. En matinée celle-ci est douce et agréable, même à midi le soleil est bas et projette des ombres inhabituelles sur les bâtiments alentours.

Je me suis garé à Osu et marche en direction de Sakae. Je me retiens de prendre encore des photos à Osu afin de ne pas saturer, et j’en pars avec la photo de ce papy qui semble s’être figé exprès pour se faire passer pour un mannequin parmi tout les vêtements colorés de seconde main. Je m’attarde à l’un des nombreux Skate Park aménagés sous l’autoroute. Quelques jeunes s’y exercent, je sors mon appareil, un peu hésitant à prendre des inconnus en photo. L’un d’eux vient m’adresser la parole de façon tout à fait amicale, m’explique très brièvement qu’il prend des photos lui aussi, puis reprend ses acrobaties, comme une invitation à le prendre en photo, mais pour être franc je suis plus intéressé par les ombres que forment au sol chacun de ses mouvements.

Je reprends mon chemin. J’ai déjà bien entamé ‘What we do for others‘, le troisième album du compositeur et producteur autrichien Oliver Thomas Johnson, mieux connu sous le nom de Dorian Concept. Si je le trouve sur le coup plutôt moyen dans l’ensemble, même après trois écoutes c’est un album dont je ne comprends pas vraiment la structure. Peut-être lui manque-t-il un titre accrocheur comme avaient pu l’être les (d)étonnants J Buyers et Eigendynamic des albums précédents. J’apprends plus tard en lisant la page de l’album sur Bandcamp que les pistes de chaque titre ont été enregistrées en une seule prise et que Johnson s’est efforcé d’être moins méticuleux lors de sa production. C’est probablement le côté brouillon, qui contraste avec la chaos maîtrisé des albums précédents qui me dérange quelque part.

J’ai fait aujourd’hui le déplacement jusqu’à Sakae pour faire un tour à la librairie Maruzen et jeter un oeil sur le livre de Daisuke Tajima, BEYOND THE LINES, sorti le 9 novembre. Ce jeune illustrateur m’obsède depuis que je l’ai découvert grâce à un billet de fgautron sur son blog, bien je n’aie jamais eu la chance de voir ses oeuvres autre part que sur internet. En vérité, c’est exactement le genre de dessins que j’aurai aimé faire moi-même. J’ai bien essayé deux-trois fois, avant même sa découverte, de reproduire sur papier des photos d’immeubles prises par mes soins, mais me suis à chaque fois vite rendu compte que cela nécessite une compréhension assez précise des principes de la perspective, et j’ai à chaque fois vite abandonné. Tajima représente en quelque sorte un autre moi qui aurait persévéré dans cette voie, et je me réjouis de le voir sortir son livre, un peu comme s’il s’agissait du mien. Je me demande bien quelle sensation cela peut donner d’être face à ses villes imaginaires dépeintes sur d’immenses posters de 3 mètres de haut. Tajima donnait récemment une exposition à Roppongi Hills, Tokyo, et je regrette un peu de ne pas avoir fait le déplacement alors que j’aurai peut-être même eu l’occasion de parler à cet alter-ego. Je me suis imaginé la situation mais n’ai cependant aucune idée de la façon dont j’aurai entamé la conversation. Malheureusement, le livre n’était pas -ou déjà plus- en stock. J’hésite maintenant entre le commander ou bien attendre d’avoir le plaisir de tomber dessus lors d’une prochaine tournée des libraires.

Nagoya/Nagoya

Kôyô 2022, épisode vert – Osu, Naka-ku, Nagoya

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Osu plantes grimpant un mur
Osu devanture de magasin
Osu
Osu
Osu

Les photos ci-dessus ont été prises lors de la même promenade que la série précédente, mais bien entendu dans un ordre chronologique chamboulé. Hormis des fois où je me rends dans un lieu dans un but particulier je n’ai la plupart du temps pas d’idée de sujet précis au moment où je prends les photos. L’histoire que je souhaite raconter me vient par la suite en triant celles-ci sur l’ordinateur et c’est sans doute ce moment-là que j’aime le plus dans le processus de rédaction, comme si les pièces du puzzle assemblées permettaient enfin de découvrir l’image dans son intégralité. S’il y a plusieurs raisons pour lesquelles depuis deux ou trois mois les billets sont publiés au compte-goutte, l’une d’elles est que je prends ces derniers temps davantage de plaisir à photographier qu’à écrire. Je trouve rapidement un fil narrateur parmi les photos mais éprouve de grandes difficultés à leur coller un texte qui me convienne. Il suffirait alors d’écrire ce qui me passe par la tête, que cela soit en relation ou non avec les photos, mais je n’y parviens plus non plus. La chose me tourmente suffisamment pour que je me demande s’il ne serait pas plus sain de changer radicalement de concept et de m’orienter vers un photo-blog au lieu de me torturer de la sorte. Cela me fait penser que je n’ai jamais vraiment ouvert un livre de photographie. Comment y sont traitées les images par rapport au texte ? Passer une matinée à la bibliothèque à feuilleter ce genre de bouquins pourrait m’aider.

Je ne me souviens pas en avoir parlé sur ce blog mais j’ai au fil des ans développé une sorte d’obsession par rapport à la couleur verte dans toutes ses variantes. Notre voiture est vert-pomme, tout comme le sont la majeure partie de mes vêtements de sport. Le cadran de ma montre (de la superbe collection Light in Black Green Edition de Citizen) est vert sapin, je me rendais jusqu’à l’année dernière au travail avec un sac à dos vert fluo et même nos couverts sont d’un beau vert salade. Toutefois, le domaine où cette ‘maladie’ prend le plus d’ampleur concerne la papeterie et les instruments d’écriture. Si chaque nouveau classeur, cahier ou agrafeuse se doit bien entendu d’être dans les tons verts, ma collection de stylos à bille, de stylo plumes et autres critériums s’agrandit au rythme d’une nouvelle acquisition par mois. Qu’il s’agisse des stylos Bic ou de mon précieux stylo à plume vintage Mont Blanc MB22 , je les utilise au quotidien selon l’humeur du jour, aussi bien au travail qu’à la maison. Je passe sans doute pour un original, mais quand je laisse par inadvertance trainer un stylo au travail, on sait tout de suite qu’il s’agit du mien !

Tout cela pour dire qu’importe où m’amènent mes balades, j’ai rapidement fait d’être attiré par la verdure et la nature avant tout autre chose, et certains billets dans le passé y faisaient déjà référence (ici, ici ou encore ici) de manière plus ou moins explicite. En y réfléchissant bien, ces photos de plantes et de pots de fleurs devant les maisons et magasins que je prends depuis quelques mois ne sont peut-être que la représentation d’une envie de capturer la verdure au sein du paysage urbain. Qu’elle grimpe le long des murs, se regroupe, cachée presque, dans d’exigus chemins derrière des ruelles déjà étroites, ou s’exhibe devant un fleuriste, la nature me captive.

Mais même en ville, l’automne approche et par petites touches, les feuilles rougissent. En vérité, je souhaitais ajouter sur la dernière photo un flou de mouvement en y intégrant un passant ou mieux encore, une personne à vélo, mais nous sommes au Japon, pays de la courtoisie ! A chaque fois qu’agenouillé, camera à la main, j’attends qu’un passant me serve de modèle, la personne s’arrête pour ne pas gâcher la photo en étant dans le champ …

Nagoya/Nagoya

Kôyô 2022, épisode rouge – Osu, Naka-ku, Nagoya

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Encore une sortie dans le quartier commerçant d’Osu, où je me balade régulièrement ces derniers temps. J’aime beaucoup l’énergie qui se dégage de ce quartier populaire où se côtoient personnes de tous horizons et qui me rappelle à chaque fois que je m’y rends le Quartier Latin à Paris, auquel j’ai un certain attachement puisque je considère que c’est l’endroit où ce blog est né, il y a 20 ans déjà.

Alors que je traîne autour du temple Ōsu Kannon mon oeil est comme attiré par les couleurs rouges du temple évidemment, mais également ses variations dans les bâtiments alentours, qu’il s’agisse des murs de briques ou des balcons des immeubles. C’est comme si mon corps, à force d’années passées dans ce pays, réclamait sa dose de couleurs oranges et rouges alors que la saison du kôyô, les feuillages d’automne, est toute proche.