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Nagoya/Nagoya

Nō kōyō – Kōshō-ji, Shōwa-ku, Nagoya

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Kōshō-ji (興正寺)
Kōshō-ji (興正寺)
Kōshō-ji (興正寺)
Kōshō-ji (興正寺)
Kōshō-ji (興正寺)
Kōshō-ji (興正寺)

Je suis rentré bredouille de ma ‘chasse au kōyō’ cette année. C’est sans doute une semaine trop tard que je me balade au Temple Yagoto Kōshō-ji (八事山興正寺), seuls quelques momijis autour de la pagode à cinq étages ont encore leurs feuilles rouges vif. Le temple se trouve dans le quartier universitaire de Yagoto, tout près de la station de métro Yagoto. J’étais certain d’y être venu l’année dernière mais mes archives m’apprennent que c’était il y a deux ans déjà, le temps passe tellement vite ! Le Kōshō-ji, temple de l’école du Bouddhisme Shingon, a été construit en 1688. Son site s’étale sur deux montagnes, Nishiyama (西山) à l’ouest et Higashiyama (東山)à l’est. Caché dans la montagne, Higashiyama était autrefois un endroit tenu secret, dédié aux études et à l’apprentissage et dont l’accès était interdit aux femmes. C’est par là que j’étais entré dans l’enceinte du temple la fois précédente. A une époque ou il y devait y avoir moins d’habitations et bien davantage de buissons et de forêts que de nos jours, j’imagine sans peine que rien ne laissait suggérer qu’un temple s’y trouvait.

C’est cette fois par l’entrée principale que je m’engage dans l’allée menant au temple. Mis à part quelques habitués, deux ou trois couples et l’un ou l’autre petit groupe de cinq ou six touristes qui passent sans trop s’attarder l’endroit est désert et il y règne un agréable silence. Bien décidé de profiter de la spiritualité du lieu je prends le temps de me déchausser et d’entrer à l’intérieur du hall principal Nishiyama-honden 西山本堂 pour m’assoir en face d’une représentation d’Amida Nyorai. Ces derniers temps j’ai particulièrement l’esprit embrouillé. Je veux tout faire en même temps, n’y parviens pas et me fait des reproches à cause de cela. Faut-il me concentrer sur une seule chose, ou bien tout simplement accepter mon insatiable soif de découverte comme quelque chose de positif et laisser mes envies me guider ? Je pense très sérieusement à travailler sur moi-même afin de parvenir à trouver le temps de souffler un peu et d’être comme on dit pompeusement, ‘en harmonie avec moi-même’. Je pense qu’il s’agit plus d’un manque de concentration qu’une simple incapacité à maîtriser mon emploi du temps. Pour m’aider dans mon périple, Keiko me parle des bienfaits de la calligraphie japonaise ou bien encore du zazen. Au point où on en est, pourquoi ne pas essayer ? Je reviens à moi, sans trop savoir combien de temps je suis resté assis, mais j’ai appris que j’ai tout simplement besoin de temps à autre d’un peu de silence complet afin de me trouver seul avec mes déjà trop bruyantes pensées. Je décide de me balader derrière l’autel principal en empruntant situé sur sa droite un chemin légèrement surélevé qui permet d’avoir une vue d’ensemble de la partie ouest du site. D’ici on ne voit que les toits des différents bâtiments, je rêvasse encore un peu, imaginant les moines se baladant autrefois dans les cours et les passages. Ce coin, si silencieux, semble comme hors du temps, il me faudra y revenir régulièrement, en temps creux, afin de me ressourcer.

architecture/culture/Nagoya

NAKAJI YASUI : PHOTOGRAPHS – Aichi Arts Center, Sakae, Nagoya

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L’Aichi Prefectural Museum of Art (愛知県美術館), situé dans le quartier de Sakae, à Nagoya, accueillait pendant deux mois une galerie des photographies de Nakaji Yasui (1903-1942), apparement l’un des plus importants photographes japonais de la première moitié du XXᵉ siècle. Si je dis apparement, c’est que je n’ai aucune connaissance approfondie de l’histoire de la photographie, et encore moins de celle du Japon en particulier. Cette exposition semblait donc être une excellente manière de mettre le pied à l’étrier, comme on dit.

Le musée se trouve à l’intérieur du Aichi Arts Center (愛知芸術文化センター), un bâtiment de 12 étages conçu en 1992 par l’architecte Shigeru Shindō (進藤繁) abritant également la Bibliothèque préfectorale d’Aichi ainsi que le Théâtre des arts de la préfecture d’Aichi (愛知県芸術劇場), dont le hall principal de 2.500 places accueille notamment l’orchestre philharmonique de Nagoya. J’ai malheureusement oublié de prendre une photo du bâtiment de face pour appuyer mon propos mais la majeure partie de sa façade et de son toit sont en verre, partiellement de forme cylindrique. Lorsqu’il fait beau, comme lors de ma visite, la lumière s’infiltre à l’intérieur du bâtiment, se reflète sur les parois carrelées, inondant de lumière l’atrium principal et formant au fur et à mesure que le soleil change de position toutes sortes de fascinants motifs de reflets et d’ombres.

安井仲治 Nakaji Yasui
安井仲治 Nakaji Yasui

Je suis venu voir l’exposition「生誕120年 安井仲治 NAKAJI YASUI : PHOTOGRAPHS」. Nakaji Yasui (安井仲治) est né en 1903 à Osaka. Il s’intéresse à la photographie pendant son adolescence et intègre en 1922 un groupuscule de photographes avant-garde amateurs appelé le Naniwa Photography Club, (浪華写真倶楽部). Les membres du club exposent régulièrement leurs photos dans la région du Kansai depuis sa création en 1904 et Yasui est assez talentueux pour rapidement être en mesure de présenter ses oeuvres dés 1923, devenant au fil des années l’un des membres principaux du groupe. Le Tampei Photography Club (丹平写真倶楽部) est fondé en 1930 sous l’influence de quelques photographes du Naniwa Photography Club. Ce nouveau regroupement centre ses activités autour de l’expérimentation en utilisant des techniques comme le photogramme (image photographique obtenue sans utiliser d’appareil photographique en plaçant des objets sur une surface photosensible et en l’exposant ensuite directement à la lumière) ou le photomontage.

J’ai trouvé le cadrage des photos de Nakaji Yasui vraiment saisissant et moderne pour des photos prises dans les années 30. Par exemple, la deuxième photo (Arrest, 1931) de cette série met en scène l’arrestation d’un homme par un policier lors d’un confrontation avec des manifestants. J’aime beaucoup le fait que l’acte en lui-même nous soit suggéré par cette ombre au sol au lieu de simplement photographier l’homme traîné de force. Réussir à prendre sur-le-vif une pareille photo relève du génie, d’autant-plus si l’on prend en compte le matériel utilisé à l’époque. Les troisièmes (Portside Scene, 1930) et quatrièmes (Gaze, 1931) photos sont des montages de quatre ou cinq photos prises séparément. Outre le fait que je trouve cela fascinant comment leur superposition permet de donner encore davantage de contexte à une seule photo, le photomontage n’a été inventé et popularisé en Europe (en Allemagne notamment) qu’une dizaine d’années plus tôt, je me demande comment lui est venue l’idée de jouer et manipuler ainsi ses photos. Si la dernière photo (Seaside, 1936) est plus classique quoique réussie, j’ai été très surpris d’apprendre qu’il s’agissait du Phare de Noma (野間灯台), situé au sud de la péninsule de Chita et que j’ai récemment photographié ici ou encore ici. Cette exposition aura été pour moi un bon point d’entrée vers le monde de la photographie au Japon et faire des recherches sur internet pour ce blog m’a permis de découvrir des nombreux artistes contemporains ou non.

Aichi/Aichi

‘夕暮れには切なすぎる…’ – Chita-shi, Aichi

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Hinaga Shrine
Shinmaiko
Shinmaiko
Shinnmaiko
Shinmaiko
Shinnmaiko

Même quand je suis en congé le week-end, accorder nos quatre emplois du temps devient de mois en mois de plus en plus difficile. Apres un frugal repas de midi nous avons juste le temps de nous balader autour du temple Hinaga, réputé pour son kōyō, mais encore une fois il est encore trop tôt pour vraiment pouvoir en profiter. Nous faisons ensuite un saut à Shinmaiko. Si la température est agréable au dehors mais les gens qui font du ‘stand up paddle’ en cette saison me font froid dans le dos. La lumière du soleil couchant est douce et apaisante, que ce soit seuls, en couple ou en famille, promeneurs et autres pêcheurs du dimanche profitent paisiblement de cette belle fin d’après-midi.

Nagoya/Nagoya

Au jardin Tokugawaen – Nagoya, Higashi-ku

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Tokugawaen 徳川園
Tokugawaen 徳川園
Tokugawaen 徳川園
Tokugawaen 徳川園 reflets dans l'eau
Tokugawaen 徳川園 koi
Tokugawaen 徳川園 koi
Tokugawaen 徳川園
Tokugawaen 徳川園 couple de maries

De passage à Nagoya j’en profite pour me rendre au jardin japonais Tokugawaen (徳川園) afin d’y admirer le kōyō, mais dés mon entrée j’ai vite fait de me rendre compte qu’il est encore bien trop tôt, quelques feuilles de Momiji épars y commencent à peine à perdre leurs couleurs. J’en suis plutôt étonné car les médias pourtant la veille des ensorcelants dégradés de feuilles oranges, jaunes et rouges dans la vallée d’Asuke. Après avoir fait rapidement le tour du parc, déçu, je pense quitter celui-ci mais parviens à revenir sur mes pas en changeant un peu mon état d’esprit. Et si au lieu d’attendre passivement que l’opportunité de prendre des photos interessantes s’offre à moi j’acceptais la situation comme telle, m’exerçais à travailler mon oeil, m’efforçais à y trouver malgré tout quelque chose à photographier ?

Je passe un long moment à faire le tour de l’étang situé au centre du jardin. Parfois je m’assois, je regarde, j’écoute, je prends tout mon temps. Comme souvent un couple de futurs mariés apparaît en tenue de cérémonie, sans doute afin de prendre des photos pour l’album de mariage. La photographe leur hurle des ordres sur un ton assez sec, j’ai l’impression que cette séance photo est un calvaire pour tout le monde. Je crois que je serai incapable de faire son métier, les photos prises en l’espace d’une heure ou deux sont censées éternellement remémorer des moments de bonheur, je pense que je ne me le pardonnerai pas si jamais ce bel épisode de leur vie venait à être gâché par mes photos ratées ou peu convaincantes. Sur ce blog je n’ai rien à prouver à personne, si mon contenu ne plait pas les lecteurs (de toute manière déjà peu nombreux) cesseront de venir. C’est tout ! Alors pourquoi avoir peur ? C’est le coeur un peu plus léger que je m’attarde près de la partie de l’étang où se rassemblent les carpes koï, qui en devient également l’endroit le plus animé du jardin. Un petit escalier permet de s’approcher de la surface de l’eau pour les nourrir sans y tomber, assis sur un banc à quelques pas j’observe les visiteurs, jeunes et vieux, seuls ou en groupe, s’exclamer et rire lorsqu’approchent les goulus poissons.