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architecture/Nagoya

NZU 3 (B&W) – Kita-ku, Nagoya

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Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU

J’ai beau attendre, pas le moindre rayon de soleil ne semble pouvoir percer l’épaisse couche de nuages qui recouvre l’intégralité du ciel alors que je me balade autour du bâtiment principal de la Nagoya Zōkei University (NZU, 名古屋造形大学). L’envie m’est venue d’y revenir (1, 2) après avoir appris quelques jours plus tôt que son auteur, l’architecte japonais Riken Yamamoto, a remporté en février dernier le prix Pritzker, la plus prestigieuse récompense du secteur. Privé des reflets et autres jeux de lumière il me faut ainsi chercher un nouveau thème. En m’approchant, appareil en main, tout près des parois trouées – dont on se demande au premier abord comment elles peuvent tenir le bâtiment debout, je me rends compte qu’entre le gris du sol goudronné et le blanc immaculé du bâtiment, s’il n’y avait pas quelques arbres sveltes dispersés sur le campus et le reflet bleuté des vitres on croirait se mouvoir dans un monde intégralement en noir et blanc. Me voici donc bientôt parti une heure durant à la recherche de motifs répétés et autres symétries au contraste assez net pour être intéressant en noir et blanc. Je pense avoir réussi en cela qu’au moment de traiter les photos sur l’ordinateur, sur certaines photos le changement entre photo couleur et noir et blanc était presque imperceptible. Je suis cela dit particulièrement satisfait de la dernière photo de cette série. Avec le ciel gris en arrière-plan et les larges portions de noir, ce pan du bâtiment, gigantesque en contre-plongée, semble comme me menacer, me toiser du regard, sous un ciel de fin de siècle.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/aviation/Aichi

‘HiiiPower’ – ‘Tout ce qui a deux ailes …’ (28) @ Tokoname Rinkū Beach, Tokoname, Aichi

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Rinku Beach avions en approche
Rinku Beach avions en approche
Rinku Beach avions en approche
Rinku Beach avions en approche
Rinku Beach avions en approche

Bref halte aux abords de l’aéroport, plus précisément à Tokoname Rinkū Beach, la plage qui fait face à l’île artificielle où celui-ci a été bâti. Il fait déjà plus de 30 degrés, une poignée de baigneurs téméraires ont la mer pour eux, tandis que sur la plage des gyaru (jeunes filles japonaises au look tape à l’oeil) parlent et crient à haute voix en gesticulant comme si elles étaient seules au monde. Cela fait longtemps que je n’étais plus venu ici, il faut dire que mon enthousiasme pour l’aviation s’est atténué depuis que Léo ne s’y intéresse plus trop lui non plus. Voir l’aéroport dans sa globalité sous cet angle a quelques chose de rafraichissant, de nouveau presque, ce qui à ce moment ravive la flemme, d’autant plus que j’ai eu la bonne idée d’amener avec moi mon récepteur ICOM, ce qui me permet d’écouter les communications entre la tour de contrôle et les pilotes et me donne la sensation d’être à la fois dans la tour et aux commandes de l’avion. J’ai soudain l’impression d’être doté de super pouvoirs, d’être en mesure de comprendre un language codé connu des initiés uniquement, de détecter les avions bien avant que mon oeil puisse les distinguer dans le ciel, ou encore, malgré la distance, de discerner les mouvements des avions sur le tarmac, comme si j’étais en mesure de voir à travers les bâtiments.

architecture/Nagoya

‘Un bâtiment peut en cacher un autre’ – Meieki, Nagoya

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gratte-ciel gare de Nagoya
gratte-ciel gare de Nagoya
gratte-ciel gare de Nagoya
HAL Nagoya
gratte-ciel gare de Nagoya
gratte-ciel gare de Nagoya

Autour de la gare de Nagoya pendant que Louis est en cours de soutien scolaire. Je n’arriverai probablement jamais à me faire à l’idée qu’un enfant ait à aller en cours un dimanche après-midi, mais comme dit l’autre shikata nai ‘ (‘C’est comme ça !’), et mon opposition, aussi véhémente soit-elle, semble ne rien pouvoir changer. Bref… Pour ma part cela me fait juste une occasion supplémentaire (quand je suis en congé) de me rendre à Nagoya et de m’y balader deux heures durant. Comme je n’y viens d’habitude jamais le week-end je suis fortement étonné par la marée humaine qui entre et sort de la gare et des grands magasins alentours en comparaison des jours en semaine. Les mouvements de foules m’intéressent depuis la lecture de l’étonnant livre du professeur à l’Université de Tōkyō, Katsuhiro Nishinari (西成 活裕) intitulé Jūtaigaku (渋滞学, Congestion studies) qui expliquait le processus qui mène à la création des embouteillages et autres files d’attentes, ce qui m’a ensuite amené à découvrir l’instructive chaîne Youtube Fouloscopie qui est pour moi une référence sur le sujet. Où vont et d’où viennent tous ces gens, et pourquoi ? Par quel mystérieux phénomène parviennent-ils à se croiser sans pratiquement jamais se heurter l’un contre l’autre ? Pour être tout à fait franc, la foule m’épuise, et ce depuis toujours, mais je ne m’en suis rendu compte qu’une fois au Japon. Je suis incapable de faire la queue plus de dix minutes pour quoique ce soit et je rentre de chaque voyage à Tōkyō ou Kyōto complètement lessivé – tourisme de masse ou pas. En comparaison Nagoya est une ville assez tranquille dans la mesure où il n’y a pas grand chose à y faire, mais du coup tout le monde semble se regrouper aux même endroits. Cela fait 15 ans que mes jours de congés tombent pour la plupart en semaine, m’imaginer devoir faire face à cette foule chaque week-end m’affole.

Au retour à la maison je me rends compte que malgré le monde qu’il y avait, aucune personne n’apparaît sur les photos prises ce jour-là. Finalement j’ai passé deux heures les yeux rivés au ciel, comme pour tenter d’effacer les gens de ma vue, faire comme s’ils n’existaient pas. Peut-être était-ce ma manière de me défendre contre le chaos engendré par la foule, une sorte d’échappatoire mental, comme lorsque je me parle à moi-même quand je suis mal en point sur un parcours de course à pied trop long, mais qu’il faut tout de même aller au bout. Par deux ou trois fois, après m’avoir croisé, l’un ou l’autre groupe de passants s’est retourné pour voir ce que je prenais en photo. Avec les écouteurs sur les oreilles (j’étais tellement absorbé dans mes pensées que je ne me souviens même pas de ce que j’écoutais…) je ne pouvais entendre ce qu’ils se disaient à ce moment là, mais tous continuèrent leur route, l’air dubitatif. J’étais surtout fasciné par la mystérieuse porte bleue de la dernière photo, située en haut d’un immeuble d’une quinzaine d’étages. Comment y accède-t-on ? Où mène t’elle ? S’il existe des sorties de secours, existe-t-il également des entrées de secours ? …

architecture/Aichi

Toyota City Museum – Toyota, Aichi

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toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館
toyota city museum 豊田市博物館

Après m’être en quelque sorte échauffé auprès du Toyota Municipal Museum of Art, je me dirige juste à côté, vers le Toyota City Museum, qui a ouvert ses portes le 26 avril dernier. Ce dernier est situé en haut d’une butte afin de servir de refuge en cas de catastrophe naturelle, quand on s’y rend en voiture un chemin y serpente en pente douce jusqu’à l’entrée principale, mais celle-ci se trouve du côté opposé au Museum of Art, c’est donc cette fois via le jardin situé à l’étage que je m’approche cérémonieusement du bâtiment. J’aime beaucoup la manière très minimaliste et ordonnée, méticuleuse, mathématique dont sont plantés les arbres aux branches assez fines pour qu’elles ne gâchant pas la vue du musée. Je n’ai par après guère été étonné d’apprendre que comme le musée voisin, c’était Peter Walker qui en avait dessiné les plans.

Le musée en lui-même, construit sur deux étages, mêle harmonieusement bois, verre et béton, une grande forme circulaire sur son toit donnant un accent aux formes simples et élégantes du bâtiment. Le cercle semble avoir une signification importante, il apparait à de nombreuses reprises aussi bien à l’extérieur, sous la forme d’arbres plantés en rond dans le jardin au rez-de-chaussée ou d’un trou dans le porche à l’entrée qui vient former un cercle sur les dalles au sol, qu’à l’intérieur, au travers de formes octogonales obtenues par la disposition des poutres en bois au plafond du hall principal, ou bien encore la rampe d’accès en spirale qui monte à l’étage. Afin d’avoir un total effet de surprise en découvrant le musée pour la première fois je n’ai fait aucune recherche sur celui-ci avant d’y venir. Au fur et à mesure de ma visite je me dis qu’étant donné le soin apporté au moindre détail et l’utilisation optimale de l’espace et de la lumière il me semble de plus en plus évident qu’il ne peut être que l’oeuvre d’un architecte important, mais mon manque de connaissances dans le milieu ne me permet pas de déterminer de qui il pourrait s’agir.

Je finis par entrer dans la salle d’exposition. Après avoir longuement fait le tour du jardin puis du hall d’entrée je suis plutôt éreinté, ce qui ne me mets pas dans les meilleurs conditions pour pleinement profiter des installations, d’autant plus que de nombreux écoliers en sortie scolaire, tous avec leurs chapeaux jaunes sur la tête, courent en tous sens en parlant inutilement fort. A l’étage, un espace bibliothèque me permet enfin de m’assoir quelques instants. En parcourant les étagères je constate qu’un espace est dédié à l’architecte Shigeru Ban (坂 茂). On dirait que j’ai la réponse à ma question ! Je feuillette le superbe bouquin Shigeru Ban: Timber in Architecture, regroupant toutes les oeuvres de l’architecte, et note quelques bâtiments et installations qu’il me faudra aller voir, ricanant à l’ironie qui veuille qu’il faille que je sois au Japon pour que naisse en moi l’envie de parcourir l’Europe et le monde à la recherche d’architectures extraordinaires.