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Aichi/Aichi

‘Saturday, in the park …’ – Kenkō no Mori, Ōbu-shi

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J’ai une petite heure de trou dans mon emploi du temps, j’en profite pour me balader au parc Kenkō no Mori (あいち健康の森公園), dans la ville d’Ōbu (大府). Je ne pense pas en avoir parlé sur ce blog, mais je me suis mis à jouer à Pokémon GO en août 2021. Jeune je regardais distraitement l’un ou l’autre épisode de l’animé quand j’étais au lycée, en 1997 il me semble. Les épisodes étaient d’abord diffusés sur la chaine allemande RTL II et j’ai plus d’affinités avec la version allemande que la version française, au point de me souvenir encore plus ou moins par coeur du générique en allemand même plus de vingt plus tard. Dans ce sens je trouve presque cela dommage que dernièrement les génériques de début et de fin changent régulièrement. Je n’avais jusqu’alors jamais joué à aucun jeu de la série et mes connaissances à propos des noms ou des types de Pokémon étaient limitées, mais Louis s’est mis à m’en parler sans cesse, me harcelant de questions, préparant même sur papier des quizz auxquels j’étais incapable de répondre. Je me fais peut-être des idées mais je me suis demandé si ce n’était pas sa manière de prendre sa revanche par rapport aux interminables discussions que j’avais avec Léo à propos de l’aviation quand il avait le même âge. C’est pourquoi il m’a semblé nécessaire de faire un petit effort pour comprendre ce que Louis avait à me dire et être en mesure de partager sa passion, et Pokémon GO m’a paru être un bon moyen de joindre l’utile à l’agréable.

J’arpente ainsi les parcs et les rues partout où je vais, marchant parfois une heure durant là où en temps normal j’aurais pris place dans un café, puis quand je trouve de l’inspiration je range le smartphone pour dégainer mon appareil photo. Je fais régulièrement rapport de mes découvertes à Louis, qui me fait part de ses conseils et commentaires. Chaque vendredi nous regardons ensemble le nouvel épisode de l’animé et quand nous en avons le temps, nous traînons ensemble à la recherche de quelques spécimens rares.

Aichi/Aichi

‘Peace and tranquility to earth’ (Hanami 2023) – Oike Koen, Tokai-shi, Aichi

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Sakura Fleurs de cerisiers Japon
Sakura Fleurs de cerisiers Japon
Sakura Fleurs de cerisiers Japon
Sakura Fleurs de cerisiers Japon
Sakura Fleurs de cerisiers Japon
Sakura Fleurs de cerisiers Japon
Sakura Fleurs de cerisiers Japon

Les cerisiers sont en fleurs plus tôt que d’habitude, juste pendant l’une des semaines de l’année où je suis le plus affairé au travail au point de ne pas avoir vraiment la tête ni le temps d’aller me balader bien qu’en congés, c’est donc en coup de vent et histoire de que je fais mon traditionnel tour au Parc Oike, seul cette fois, malheureusement. Malgré la relative proximité du parc j’ai eu la mauvaise idée de m’y rendre en voiture, ce n’est qu’in extremis que je trouve une place en me garant un peu sauvagement. Le parc est inexplicablement bondé de monde, même avant le Covid je n’avais jamais vu cela. Sans doute tout le monde est-il de sortie pour en profiter après trois hanami gâchés ? L’une des choses des plus agréable dans ce pays, c’est que malgré la foule on ne s’y marche jamais sur les pieds. Tout est si paisible quand les gens sont en contact avec la nature. Peace And Tranquility To Earth.

aviation/musiques/Aichi

初撮り 2023 – Mihama, Aichi

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Pour le réveillon du Nouvel An j’étais du soir. Je n’ai donc pas pu regarder le Kōhaku Uta Gassen en famille, mais au vu de la liste d’artistes je n’ai pas l’impression d’avoir raté grand chose. Léo rouspète déjà du haut de ses 13 ans qu’il en a marre de voir à chaque fois l’émission se terminer sur les chansons de Masaharu Fukuyama, MISIA ou encore Keisuke Kuwata. Cela en dit long sur le côté rébarbatif de cette cérémonie …

En guise de première sortie en famille de l’année nous pensions tout d’abord aller comme les années précédentes voir un match de basket d’une des trois équipes locales, mais en pleine septième (!) vague de Covid nous préférons nous balader à l’air libre. Sur la route je laisse tranquillement se dérouler dans la voiture l’album Walls (2007) d’Apparat . Pour ces premiers sons de 2023 il me fallait une valeur sûre, quelques chose de neutre dans le sens de non agressif sans pour autant tomber dans le easy listening, un album qui s’écoute d’une traite avec de belles nappes de synthés et de basses qui vous enveloppent et vous font vibrer. J’avais eu quelques difficultés avec ses deux albums suivants The Devil’s Walk (2011) et surtout Krieg und Frieden (2013), mais Walls n’a malgré les années rien perdu de sa superbe. En deuxième moitié d’album, les joyaux que sont Arcadia et You don’t know défilent. Pantois, les enfants cessent d’aboyer, la caravane poursuit son chemin.

初撮り, Hatsu-dori, premières photos de l’année. Nous nous sommes retrouvés un peu par hasard au sud de la péninsule de Chita, près du phare de Noma. Le vent en bord de mer, frais mais revigorant fait un bien fou. Au loin deux planchistes se font plaisir dans l’eau qui pourtant semble glaciale. L’un d’eux semble comme flotter à quelques centimètres au dessus de l’eau et sa voile, de petite taille, n’est pas fixe, de sorte qu’il peut la manœuvrer librement pour mieux attraper le vent. Je découvre, en rentrant, qu’il s’agit d’une nouvelle discipline dite Wing foil. Je suis de temps en temps interrompu dans mes rêveries par les avions qui passent tout près au-dessus de nous. Sous un angle bien précis la lumière du soleil se réfléchit de fort belle manière sur les spoilers déployés de l’aile gauche des appareils. A défaut d’avoir pu capturer cet instant de manière convaincante avec mon 200mm, je me félicite d’avoir été capable de remarquer la chose. C’est sans doute ce que voulait dire le photographe Pierre T.Lambert quand il explique qu’il ne faut pas nécessairement avoir une camera pour devenir un meilleur photographe. Je me promets malgré tout de m’acheter un nouveau 300mm d’ici le printemps …

Le temps de nous réchauffer un peu autour d’un café que le ciel est devenu très expressif. Les rayons de lumière qui jaillissent d’entre les nuages est irréelle, divine … indescriptible !

Aichi/Aichi

Kôyô 2022 – Jôkôji, Seto-shi, Aichi

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Joukouji Station 定光寺駅
Joukouji Station 定光寺駅
Joukouji Station 定光寺駅
Joukouji Parc Arbre Ginkgo 定光寺公園
Joukouji Parc 定光寺公園

La chasse au kôyô cette année débute vraiment à Jôkôji (定光寺), une localité située dans la ville de Seto, au nord est de Nagoya. C’est le temple Jôkôji, fondé en 1336, qui donne son nom à l’endroit. Ses alentours sont réputés dans la région pour ses belles couleurs en automne. Nous ne sommes qu’à trente minutes en train du centre de Nagoya mais le dépaysement est total. En descendant du train il n’y a ni employé de gare ni guichet, un simple écriteau demande aux passagers de tapoter la borne de leur carte à puce prépayée. Ces maisons à flanc de rivière me rappellent celles que l’on peut voir à Gujo-Hachiman, dans la préfecture de Gifu. Même si elles ne font qu’un étage et sont beaucoup moins imposantes, je suis toutefois étonné d’en voir ici aussi.

Par curiosité je fais un détour au Jôkôji Kôen, un vaste parc situé à quelques centaines de mètres du temple Jôkôji. Comme je m’y attendais il est encore bien trop tôt pour contempler les feuilles rouges, mais c’est avec un certain ravissement que je contemple les superbes feuilles jaunes des arbres ginkgo ou encore les dégradés dans le feuillage de certaines variétés d’arbres. Pour être franc, le temple, que je visite ensuite, n’a en lui même rien d’exceptionnel et je regrette presque de ne pas être resté au parc pour profiter des doux rayons de soleil, assis sur un banc. Je découvre cependant derrière le temple un étroit chemin qui monte vers l’endroit où se trouve le tombeau de Tokugawa Yoshinao, neuvième fils de Ieyasu Tokugawa, nommé en 1610 daimyô (seigneur local) du domaine d’Owari (actuel Nagoya), et fondateur de la maison Owari-Tokugawa. Tout au fond de la cour, le tombeau, surélevé, est gardé d’une lourde porte en fer. L’imposant bâtiment en bois situé au centre de l’enceinte semble être un lieu d’offrande d’encens qui ne doit sans doute être accessible qu’en certaines occasions. Le silence complet donne au lieu une solennité presque dérangeante, comme si j’avais l’impression d’être observé de là-haut.

Sur le chemin du retour j’aperçois aux abords de la gare un poster montrant des photos prises dans le Aigi Tunnel Group (愛岐トンネル群). Fin novembre la série de tunnels autrefois empruntés par les locomotives de la ligne Aigi (Aichi-Gifu), aujourd’hui abandonnée, est apparemment ouverte au public. Le sol y est recouvert de feuilles rouge vif et les arbres superbement colorés. J’ignorais complément l’existence de cet endroit. Un nouveau lieu m’en fait découvrir d’autres, plus les années passent et plus je me rends compte que rien que dans la préfecture d’Aichi, il y a un nombre infini d’endroits à explorer.

balades au Japon/Aichi

‘Long way home’ – Iwayado, Seto-shi, Aichi

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岩屋山薬師堂 岩谷堂 Iwayado
Iwayado
Nagoya
Iwayado cascade

Je reprends ma ‘quête’, à savoir parcourir l’intégralité du parcours du Tokai Nature Trail (東海自然歩道), là où je l’avais laissée il y a deux ans. Après avoir fait plusieurs fois l’ascension du Mont Sanage par le versant sud (ville de Toyota ), je m’attaque cette fois au versant nord, situé dans la ville de Seto. J’envisage à l’avenir de faire une fois le trajet d’une traite, ce qui semble prendre autour de six heures, mais on perd un temps fou à accéder au parcours, notamment à l’entrée du côté sud que ne dessert qu’un bus qui ne passe que toutes les deux heures. Je suppose que c’est chose commune pour ceux qui ont l’habitude de faire des randonnées, mais la chose devient un casse-tête quand le matin il faut tirer les enfants du lit pour qu’ils aillent à l’école et être de retour à leur sortie.

La ville de Seto (瀬戸市), principalement connue dans la région pour ses poteries, se trouve au nord-est de Nagoya. Il me faut soit faire un long détour en faisant le tour de la métropole, ou alors la traverser en son milieu. Je choisis la deuxième option, écoutant l’apaisant (soporifique, dit ma femme) album ‘Riceboy Sleeps‘ de Jonsi & Alex afin de ne pas devenir fou tant tout le monde dort au volant. Alors que j’arrive déjà plus tard que prévu au parking du Parc Iwayado (岩屋堂公園), point de départ de mon aventure, un écriteau m’apprend qu’une déviation rallonge considérablement le trajet. J’aime me balader en prenant mon temps et décide donc de remettre mon ascension à une fois prochaine et d’en profiter pour me balader dans le parc et ses alentours.

Je tombe rapidement sur le hokora (sanctuaire shintô miniature), qui donne son nom au parc. Celui-ci a la particularité de se trouver dans le noir complet à l’abri sous un énorme rocher. Une centaine de mètres en amont se trouve une première cascade (Gyomyo-ga-taki, 暁明ヶ滝) au pied de laquelle je m’assois quelques minutes. Ainsi revigoré je me lance dans l’ascension d’Iwasuyama (岩巣山), basse montagne culminant à 482 mètres. Ce n’est pas bien haut mais le chemin est fortement incliné et je suis rapidement en sueur. Il faut une vingtaine de minutes jusqu’au promontoire qui offre un superbe panorama sur Nagoya. L’angle est un peu différent de celui auquel j’ai l’habitude, on peut notamment apercevoir devant les gratte-ciel de la gare le toit blanc du Nagoya Dome.

Je descend doucement l’autre versant de la montagne et entends un bruit d’eau qui s’écoule se faire de plus en plus fort. Ainsi guidé j’atteins bientôt la cascade appelée Seto-Otaki (瀬戸大滝), littéralement ‘la grande cascade de Seto’. Elle ne fait que 17 mètres de haut mais le fait qu’elle soit ‘cachée’ au coeur de la forêt me donne l’impression d’avoir découvert un endroit secret, impression renforcée sans doute par le fait que je n’aie croisé personne depuis le début de mon ascension. L’eau est déjà fraîche et pris au dépourvu je n’ai pas d’habits de rechange, ce qui me sert d’excuse pour ne pas m’adonner à une séance de Takigyô, ‘l’ascèse sous la cascade’, pratique d’origine religieuse qui consiste à rester quelques minutes sous les jets d’une chute d’eau. Rien nulle part ne mentionne que cela soit interdit, et en cherchant un peu sur internet à mon retour je tombe rapidement sur des photos d’individus en plein ‘rite’. Ma liste de choses à faire se rallonge encore …

architecture/balades au Japon/Aichi

Le calme avant la tempête – Moricoro Park, Nagakute-shi, Aichi

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Je me devais d’aller à Nagakute, ville au nord est de Nagoya, pour faire un tour au Parc commémoratif de l’Exposition Universelle 2005 (愛・地球博記念公園), communément appelé Moricoro Park(モリコロパーク) et voir où en sont les travaux du très attendu Parc Ghibli qui va y ouvrir ses portes le 1 novembre prochain. Je comprends rapidement que les différentes aires du futur parc sont dispersées sur l’intégralité du gigantesque parc et que bien entendu, afin que rien ne soit dévoilé tout accès est interdit par des grilles revêtues de grandes bâches. Je me demande pendant un moment si l’on peut apercevoir quelque chose à partir de la Grande Roue, mais me réserve le plaisir de découvrir le parc sous cet angle après son ouverture, même s’il faudra attendre quelques temps avant que l’on ne s’y marche plus sur les pieds.

Les souvenirs les plus nets que j’ai de ce parc est d’y être venu en novembre 2018 avec ma mère et d’y avoir couru ma première course au Japon lors d’un semi-marathon en novembre 2015. Je ne me souviens pas à l’époque y avoir vu ces curieuses constructions sphériques pourtant construites en 2010 par l’Atelier Bow-Wow, ce qui me fait me rendre compte une nouvelle fois à quel point le parc est vaste. Je comprends mieux également pourquoi Goro Miyazaki (fils du célèbre réalisateur Hayao Miyazaki), qui supervise le Parc Ghibli expliquait dans une interview qu’il serait pratiquement impossible d’en faire le tour en une seule journée.

Le Global Citizens Exchange Center (地球市民交流センター) où je me promène, pratiquement seul visiteur, est un complexe sportif et de loisirs comprenant diverses salles polyvalentes, courts de tennis et de Futsal. L’imposant bâtiment blanc de près de 30 mètres de haut de la quatrième photo est un gymnase. Je n’ai pas pu pénétrer à l’intérieur, mais en en cherchant des photos j’apprends qu’il s’agit d’une construction de type géodésique (une structure sphérique, ou partiellement sphérique, en treillis dont les barres suivent les grands cercles de la sphère ), comme si la structure que l’on peut voir sur la première photo était en quelque la réplique miniature de l’intérieur du gymnase. Je n’avais absolument pas fait le rapprochement, mais le toit du Nagoya Dome, le stade qui sert pour les matchs de baseball des Chunichi Dragons, possède cette même structure. J’ai même trouvé un article qui le mentionne comme étant le plus grand stade au monde recouvert d’un toit de ce type. Je saurai quoi faire la prochaine fois que je m’ennuierai pendant un match de baseball.

architecture/vie quotidienne/daydreamin'/Aichi

‘I know I don’t get far, And we’re where we always are’ – Hana no Tane, Obu-shi, Aichi

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華の種 Hana no tane Obu PA 大府PA上り
華の種 Hana no tane Obu PA 大府PA上り
華の種 Hana no tane Obu PA 大府PA上り
華の種 Hana no tane Obu PA 大府PA上り
華の種 Hana no tane Obu PA 大府PA上り
華の種 Hana no tane Obu PA 大府PA上り
Obu
Obu

C’est ‘amusant’ comme les soucis arrivent toujours par grappes, se succèdent, s’accumulent, prennent de l’ampleur. L’on en croit un de résolu, deux nouveaux, pires, apparaissent. La chaleur accablante de ses deux dernières semaines n’a fait qu’empirer les choses. On dort peu et mal, tout le monde est grincheux, de mauvais poil. Dans ces moment-là le blog est en veille. Les mots ne sortent pas, l’humeur n’y est pas. A force j’en ai maintenant habitude et je me demande même si ce n’est pas le cas chaque année à la même période. C’est alors qu’habiter à l’autre bout de la planète est le plus difficile : Plaignez-vous un peu trop ou demandez conseils aux proches et aux amis au pays et ils vous diront de revenir, parlez-en autour de vous au Japon et ils vous répondront à l’unisson ‘- Mais alors tu n’as qu’à partir …’. A chaque fois j’hésite et me demande s’ils n’ont pas raison, mais au plus profond de moi je sais que ce n’est pas la réponse ni les mots que je veux entendre, et bien que cela constitue une réponse en soi il faut à chaque fois un certain temps et beaucoup d’énergie pour que je m’en rende compte.

Comme à peu près chaque jour depuis deux ou trois semaines, voilà à quoi je réfléchis, assis cette fois à la terrasse du bâtiment supervisé par l’architecte Kengo Kuma intitulé Hana no Tane (華の種, littéralement ‘graines de fleurs‘), qui a ouvert en mai dernier sur la Parking Area (PA) d’О̄bu sur l’autoroute qui relie l’aéroport international à la ville de Nagoya. L’endroit, qui comprend un restaurant et un café, peut-être utilisé non seulement par les utilisateurs de l’autoroute, mais également par les riverains. J’aime assez l’idée selon laquelle l’ouverture en son centre sert à relier ces deux ‘mondes’, ou c’est du moins ainsi que je l’ai perçu. Le brouhaha incessant du trafic contraste avec le calme autour de ce petit étang paisible.


balades au Japon/Aichi/musiques

Mihama Orange Line – Mihama-cho, Aichi pref.

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Kowa bord de mer
Kowa bord de mer
Kowa bord de mer
Orange Line
Kowa Orange Line sanctuaire
Orange Line voiture abandonnée
Kawaguchi eki Kappa
Kowaguchi Coffee Shop

Cela faisait pourtant plusieurs mois que je voulais parcourir les 11.1 km de la Mihama Orange Line, une route de randonnée un peu méconnue qui traverse horizontalement la péninsule de Chita, j’avais donc eu tout le temps de me préparer et rassembler des informations sur l’itinéraire à emprunter. Quand je me balade seul j’emporte souvent de quoi manger sur place, je n’ai donc même pas à chercher d’endroit où me restaurer. Sur internet je ne trouve que deux cartes, elles manquent quelque peu de précision, mais dans les rapports de randonnée que je trouve sur Yamap on s’accorde à dire que l’itinéraire est indiqué de manière relativement claire. La péninsule de Chita, ce n’est pas non plus l’Amazonie, je devrais pouvoir m’y retrouver …

C’est toujours un plaisir lors des déplacements en train de contempler les paysages que nous parcourons la plupart du temps en voiture. Les maisons et buildings apparaissent sous des angles différents, la voie ferrée étant généralement placée en hauteur je découvre ce qu’il y a derrière ces buttes. Tandis que le très neutre et agréable album Fragments de Bonobo prend fin, je choisis le vaporeux Cozen (Sofake) de Kyle Bobby Dunn pour finir le trajet comme sur un nuage.

Gare de Kōwa, terminus. Je me demande un moment si je n’ai pas le temps de faire l’aller-retour sur l’île d’Himakajima, comme la plupart des voyageurs qui se dépêchent de prendre la navette qui part vers le port à la descente du train. J’ai promis aux enfants de les y amener faire de la pêche, ils me feraient la tête s’ils apprenaient que j’y suis allé sans eux.

Il me faut un quart d’heure de marche pour me rendre compte que je me suis trompé quelque part. J’ai suivi la route nationale puis me suis engouffré dans un petit chemin raide qui se faufile dans la montagne comme l’indique la carte, mais aucune trace d’écriteau. Je retourne vers la gare de Kōwa et longe cette fois la mer à la recherche de la statue de Kappa-chan, mais j’ai beau marcher celle-ci n’apparait pas. En vérifiant consciencieusement ma carte je m’aperçois qu’il fallait en fait descendre du train non pas à Kōwa (河和), mais à l’arrêt précédent, Kōwa-guchi (河和口). J’ai beau râler, je suis à mi-chemin entre les deux gares et il me faut maintenant marcher jusqu’au point de départ de l’Orange Line que j’attends finalement avec plus d’une heure de retard sur l’horaire prévu. Quelque peu atterré par mon idiotie j’hésite à rentrer sur-le-champ, puis me ravise afin de ne pas gâcher cette belle journée.

Je suis une nouvelle fois un chemin étroit et pentu et suis rassuré à chaque fois que je croise un panneau d’indication mentionnant la distance qu’il reste à parcourir. S’il parait qu’en automne le feuillage jaune-orange des arbres vaut le détour, en vérité le paysage n’a rien de bien particulier, mais marcher au calme me fait vite oublier les aventures de la matinée et je me félicite de m’être un peu bousculé pour continuer. Hormis une vieille voiture rouillée abandonnée qui n’a rien à faire là, tout les éléments typiques de la campagne japonaise sont rassemblés. Champs de riz à perte de vue et petit sanctuaire paisible, des vaches me suivent des yeux quand je passe devant une ferme. Il ne manquerait plus qu’un ou deux enfants chassant des insectes avec un filet pour se croire dans un film d’animation Ghibli … J’ai dû me perdre un peu trop dans mes pensées, voilà un petit moment que je n’ai pas vu d’écriteau. Je reviens sur mes pas jusqu’à un croisement qui me semble suspect, mais n’y trouve aucune indication. Ou bien faut-il continuer un peu plus loin ? Puisqu’on est dans l’incompréhensible, presque dans le mystérieux, j’interroge à tout hasard les vaches devant lesquelles je passe pour la troisième fois, mais pas de miracle, elles ne me répondent pas. Je marche encore une dizaine de minutes et finis par déboucher sur un passage à niveau. De l’autre côté … la route nationale empruntée plus tôt dans la journée.

J’abandonne ! Puisque quelque chose ou quelqu’un semble vouloir à tour prix m’empêcher de parcourir l’Orange Line aujourd’hui, je reviendrai une autre fois mieux préparé. Exténué, je remonte en bord de mer jusqu’à la gare de Kōwa-guchi. J’y trouve finalement la statue de Kappa-chan, et même à la sortie de la gare un plan relativement détaillé du parcours que je comptais emprunter aujourd’hui. Dans le train du retour je réfléchis à propos de mon manque de préparation, comment y pallier à l’avenir, mais aussi au fait que l’idéogramme kuchi que l’on retrouve dans le nom de la gare signifie ‘bouche’, mais aussi ‘entrée’, ou ‘début de quelque chose’. Je prêterai à l’avenir plus attention aux gares qui le comprennent.

architecture/balades au Japon/Aichi/musiques

Le bruit (et la fureur) – Okazaki, Aichi

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C’est volontairement que je choisis dans la liste proposée un lieu de vaccination différent des fois précédentes pour la troisième dose du vaccin. Il me faut me rendre à Okazaki, mais tant qu’à faire autant en profiter pour passer par la gare de Higashi Okazaki (東岡崎), cela me donnera une excuse pour flâner une nouvelle fois dans le coin où j’ai résidé lors de mon premier séjour au Japon, mais aussi jeter un oeil sur le centre commercial OTO Riverside Terrace. L’hôpital est situé aux abords de la ville voisine Toyota, une fois à la gare il me faut encore faire 30 minutes de trajet en bus. Alors que ce périple me prend au total deux heures en utilisant les transports en commun il me faudrait 30 minutes de chez moi en empruntant l’autoroute, mais cette véritable excursion ne me dérange pas. Je vais pouvoir bouquiner dans le train et au lieu d’avoir à conduire et me concentrer sur la route, pouvoir contempler le paysage en écoutant quelque musique soigneusement choisie au préalable. Peut-être aurais-je été plus réticent à prendre mon temps si depuis quelques jours la chanson Hunnybee, du groupe Unknown Mortal Orchestra, ne tournait pas en boucle sur mon iPad, et le clip, invitation au paysage sur mon PC. Rêvasser, bouquiner, écouter de la musique en voyageant … c’est pourtant si simple !

Je suis plutôt déçu par le site dans son ensemble et content de ne pas être venu exprès, comme je l’avais à un moment envisagé. L’OTO Riverside Terrace tient son nom d’un concept : Se situant au bord de la rivière Oto (乙川), sur l’ensemble du site s’écoule du son (oto , en japonais), en l’occurence du jazz, Okazaki s’étant autoproclamée ‘ville du jazz’ depuis qu’elle accueille le Okazaki Jazz Street Festival chaque année en novembre. Agrémenté de quelques restaurants, le tout est censé baigner dans le raffinement et l’élégance, mais l’hôtel situé derrière impose inutilement son ombre immense sur la majeure partie du bâtiment. Il y fait froid et les terrasses sont vides. Midi approche et je commence à avoir faim. Les terrasses à l’étage, au soleil celles-ci, ne sont accessibles qu’aux clients des cinq ou six restaurants mais je ne trouve pas le courage d’y entrer seul. Mon désespoir atteint son comble quand j’aperçois la pancarte ‘Itarian Restaurant’. Je crois tout d’abord à un mot fabriqué à partir des mots ‘italian’ et ‘vegetarian’, mais apparemment ce n’est pas le cas. Peut-être suis-je tatillon, mais tout ici a-t-il donc été pensé n’importe comment ?

Je rôde autour de la gare mais ne trouve que des izakaya ouverts le soir, pas même le moindre fast-food ! Au bout de quinze minutes de marche hasardeuse je tombe sur un restaurant appelé Oka (丘). Comme j’en parlais dans un billet précédent, je n’entre d’habitude jamais dans ce genre d’établissements ‘mystérieux’, mais le temps me manque et je n’ai pas trop le choix. Je ne le saurai que plus tard via les commentaires sur internet mais ce petit kissaten a un certaine renommée dans la région pour sa décoration colorée et chaotique. J’ai à la fois l’impression d’être dans un vaisseau spatial futuriste et de retour à l’ère Showa. La gérante, une dame dans la soixantaine, est très aimable et m’offre même un petit morceau de gâteau. Au lieu de perdre mon temps au Riverside, j’aurai mieux fait de prendre mon temps dans cette faille spatio-temporelle …

J’ai trop peur de rater mon arrêt de bus pour me risquer à écouter de la musique. Le chauffeur, de sa voix nasillarde, annonce à l’avance la moindre manoeuvre de son véhicule, le paysage n’a rien de vraiment dépaysant mais il est agréable de juste se laisser bercer par les mouvements du bus. Apres avoir été re-re-vacciné j’écoute lors du trajet retour Friends That Break Your Heart de James Blake. Je n’ai qu’un très vague souvenir de l’album précédent, Assume Form (2019), mais j’avais bien aimé l’EP Before (2020), un peu plus rythmé et frais, presque dansant. Je m’attendais dans ce nouvel album à quelque chose dans la même veine, mais au final, quoique l’album passe très bien dans son ensemble, aucun titre en particulier n’a attiré mon attention. Peut-être n’étais-je pas tout simplement pas d’humeur, mais en y réfléchissant bien, je ne vois pas ce qui pourrait convenir au calvaire des effets secondaires qui s’annoncent le lendemain.

architecture/balades au Japon/Aichi

Mizkan Museum & Handa Canal – Handa, Aichi pref.

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Handa canal Mizkan Museum
Handa canal
Handa canal
Handa sake brewery
Handa plantes chat

Alors que quand je quitte la maison le ciel est dégagé, il se couvre et devient même menaçant après dix minutes de route. Comme lors de ma précédente visite au Red Brick Building, la ville de Handa semble ne pas vouloir se dévoiler sous ses meilleurs atouts. Malgré le temps nuageux c’est aujourd’hui autour du Mizkan Museum (MIM) que je me balade. Handa est le siège de l’entreprise Mizkan, gigantesque entreprise japonaise agroalimentaire spécialisée dans la production de sauce et de vinaigre, domaines autour desquels le MIM propose diverses installations interactives.

Si je me balade autour du musée, c’est que celui-ci est fermé au public en raison de la crise sanitaire. Inauguré en 1986 sous le nom de ‘Su no sato’ (酢の里) puis fermé pour rénovation en novembre 2013, le musée a réouvert ses portes deux ans plus tard sous son nom actuel. Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de venir avant la rénovation et ne suis donc pas en mesure de faire une comparaison avant-après, mais le style simple et épuré utilisé dans le plan d’urbanisation me plaît beaucoup. Quel que soit le matériau utilisé pour leur construction, tout les bâtiments longeant le canal sont d’un noir uniforme qui donne une identité unique à toute la zone et rend difficile toute référence dans le temps, on ne discerne pas clairement s’ils sont anciens ou récents. Cette identité est largement renforcée par les logos ‘blanc pétants‘ du musée et de l’entreprise Mizkan peints par-ci par-là, bien visibles mais très élégamment insérés dans le paysage. Je ne suis guère étonné en faisant des recherches ultérieurement de me rendre compte que le projet de rénovation a gagné entre-autre un Good Design Award en 2016 dans la catégorie ‘Architecture and facilities for commercial use‘. Je ne peux cependant m’empêcher de sourire en lisant les commentaires des évaluateurs qui justifient leur sélection en expliquant que le plan de rénovation est parvenu à maintenir la juste balance entre la tradition en préservant les bâtiments historiques, et modernité dans le choix des matériaux et du design, le tout en symbiose avec la nature. On ne peut trouver plus passe-partout, c’est le commentaire que l’on trouve à peu près dans chaque concept urbain ou architectural.

Avec la fermeture du musée et la diminution du nombre de touristes qui en résulte, des travaux sont en cours le long du fameux canal. Les grues en plein travail et diverses structures métalliques jonchées au sol gâchent le paysage, certaines parties sont même rendues inaccessibles. Pour la petite balade tranquille ce sera une fois les travaux terminés, vers la fin mars. Je parcours au hasard les rues étroites du quartier, l’endroit est réputé pour ses distilleries de saké, je suis impressionné par les encombrantes cuves probablement laissées au dehors par manque de place. Je traine ainsi une petite heure sans ne croiser personne d’autre que les employés de la Nakano Sake Brewery toute proche. Il n’y a pas un chat, ou plutôt si, à condition d’y prêter attention !