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architecture/Nagoya

Void phobia – Hoshigaoka, Nagoya

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Hoshigaoka magasin de vêtements
Hoshigaoka bâtiment
arrière-boutique Japon
reflets miroir
Porsche en vitrine magasin
bâtiments Hoshigaoka
appartements x terminal de bus Hoshigaoka

Le quartier de Hoshigaoka se signale également par son luxe. La chaine de grands magasins Mitsukoshi se trouve juste à la sortie du métro et un nouveau complexe de boutiques et de restaurants, appelé Hoshigaoka Terrace, y a été ouvert en 2003. De l’avenue principale jusqu’aux arrière-boutique, tout est méticuleusement propre et rangé au point que c’en est presque ennuyant. C’est également ici que je tombe par hasard sur un magasin vendant des Porsche d’occasion puis le fameux concessionnaire Lexus réputé pour être celui vendant le plus grand nombre de véhicules de la marque de tout le pays, grâce notamment à un service clients que l’on dit exceptionnel. La petite histoire selon laquelle le garde à l’entrée du magasin, habillé comme un portier d’hôtel, fait en forme de respect et de remerciement une courbette à chaque fois qu’une Lexus passe devant est maintenant célèbre à force d’avoir été repris dans les médias et de nombreux livres. Apparement l’endroit aurait servi de modèle pour une scène apparaissant dans le livre de Haruki MurakamiL’Incolore Tsukuru Tazaki’, qui se déroule en partie à Nagoya, mais je ne parviens pas à me souvenir de cette scène en particulier. A force de lire ses livres depuis vingt ans en français et en japonais toutes ses histoires se chamboulent.

La dernière photo pourra sembler banale mais j’ai eu comme une révélation en passant devant cet immeuble. Si la gare de Fujigaoka sert de terminus pour une partie des bus municipaux de Nagoya, on pourra s’étonner que le rez-de-chaussée d’un logement social serve d’entrepôt de bus. Ce modèle d’optimisation de l’espace m’a immédiatement fait penser à l’exemple nommé ‘bus housing’ dans le bouquin Made in Tokyo (2001, Kajima Institute Publishing) qui répertorie les étonnantes cohabitations architecturales dans la capitale. ‘There is a ‘void phobia’ in Tokyo, which instils a reaction of ‘what a waste!’ when we see unused space. Everywhere, the desire to find and fill gaps can be seen.‘ J’imagine l’odeur des gaz d’échappement et surtout le vacarme que font les bus aux départs et aux arrivées. Un rêve, un cauchemar plutôt !

musiques/Nagoya

‘Donne-moi du rêve’ – Hoshigaoka, Nagoya

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statue
quartier de Hoshigaoka
Aichi Prefectural Aichi High School of Technology and Engineering
Higashiyama Sky Tower
rue dans le quartier de Hoshigaoka
Une rue dans le quartier de Hoshigaoka
quelques plantes devant une maison

L’origine du nom du quartier ‘Hoshigaoka(星が丘), quartier situé dans le quartier de Chikusa au nord-est de Nagoya, remonterait à 1955. Lorsqu’il entama la construction d’un complexe d’habitation (団地), la Japan Housing Corporation‘, (devenue depuis l’Urban Renaissance Agency (UR) UR都市機構), organisme fondé afin de résoudre la pénurie d’habitations dans l’après-guerre, lui aurait attribué ce nom parce qu’il s’agissait de l’endroit le plus élevé parmi les complexes résidentiels de la ville de Nagoya. Hoshigaoka aurait pour signification ‘la colline la plus proche des étoiles, où brillent de magnifiques étoiles’ 「星にもっとも近く、輝く星の美しい丘」. Si le slogan peut aujourd’hui paraître exagéré ou démodé il ne faut pas oublier que le pays est alors en pleine reconstruction, les gens veulent du rêve !

Vu le temps couvert ce n’est pas aujourd’hui que l’on verra les étoiles. Tout en marchant le long de la bruyante artère principale qui traverse le quartier j’écoute depuis tout à l’heure 2 Tired‘, le dernier single du Dj et producteur canadien dj_2button, sorti récemment. Une fois habitué à cette dérangeante voix distordue pitchée et strechée, la régularité du rythme de base tout au long de ce morceau de plus de sept minutes résonne en moi comme une force incontrôlable qui me force à marcher au pas, dans mon élan je dois presque me faire violence pour m’arrêter et prendre mes photos. Le quartier est vallonné et couvert d’une verdure abondante où que l’on soit. Le zoo de Higashiyama est tout proche, la pointe de la tour d’observation Higashiyama Sky Tower apparait de temps en temps derrière d’énormes rangées de buissons et d’arbres. Même le lycée technique Aichi Prefectural Aichi High School of Technology and Engineering, ouvert en 2016, associe de manière très naturelle béton et végétal. Je me fais la remarque que les ruelles et leurs escaliers en pente raide ont quelque chose de typiquement japonais. Je m’y engouffre et coupe le son pour trouver le calme des quartiers résidentiels.

architecture/Nagoya

‘Come from out of the darkness’ – Nakaotai, Nagoya

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Gannoji-Temple, Branch Temple of Zenkoji-Temple
Gannoji-Temple, Branch Temple of Zenkoji-Temple
Gannoji-Temple, Branch Temple of Zenkoji-Temple
Gannoji-Temple, Branch Temple of Zenkoji-Temple
Gannoji-Temple, Branch Temple of Zenkoji-Temple
Gannoji-Temple, Branch Temple of Zenkoji-Temple

Le temple Zenkō-ji Betsu-in Gannō-ji (善光寺別院願王寺), succursale (別院) du temple Zenkōji de Nagano, fut fondé il y a environ 1,200 ans, en l’an 829, sur les rives sud du fleuve Shōnai, au nord-ouest de l’actuelle ville de Nagoya. Selon la tradition du temple, cette année-là une épidémie dévastatrice frappa la région, provoquant la mort de nombreuses personnes. Il est dit qu’un éminent moine se rendit sur le site où se trouve aujourd’hui le temple, y installa une statue du Bouddha Yakushi (le Bouddha de la médecine) et y pratiqua un rituel secret destiné à éliminer les épidémies, apportant ainsi ses soins aux malades. Ce lieu devint ainsi un centre de prières pour la guérison et la protection contre les épidémies.

Le temple doit son nom actuel à la venue, en 1909, d’un moine nommé Fukurai, qui fit venir la statue du Bouddha Zenkōji depuis le célèbre temple Zenkoji, dans la région de Shinshū (Nagano). Avec le temps, le bâtiment se détériora sous l’effet des intempéries mais en 1974 fut crée, grâce aux dons des fidèles, un nouveau pavillon, en forme de pentagone et entièrement vitré, conservant néanmoins les matériaux d’origine. La structure, audacieuse surtout pour l’époque, valut l’attribution d’un prix de la part de l’Architectural Institute of Japan (AIJ) (日本建築学会) à son auteur Yasutaka Yamasaki (山崎泰孝). Si cela faisait un petit moment que je voulais m’y rendre, c’est le fait d’avoir vu surgir dans l’appli Photos des photographies de notre séjour en famille autour du Mont Ontake et à Nagano, au Temple Zenkoji justement, en juin 2011, qui m’a rappelé à l’ordre. 

Vu de l’extérieur c’est comme si l’on avait construit un temple autour du temple, mais une fois à l’intérieur, le fait d’avoir grimpé les quelques marches jusqu’au pavillon, de m’être déchaussé puis d’y être entré par une petite porte coulissante me donne plutôt l’impression d’être rentré chez moi, sensation accentuée par le fait que j’ai le bâtiment pour moi seul et la présence, à gauche de l’autel principal, d’une table longue en bois entourée d’une dizaine de chaises et d’une étagère faisant office de bibliothèque. Sauf mon respect, il ne manquerait plus qu’une cafetière et quelques gâteaux pour que j’y passe toute la journée à bouquiner, écrire ou rédiger mon blog. Cette sensation, pour un lieu sacré, m’est nouvelle et agréable, je me demande si ce n’est pas dû au fait que les temples Zenkōji ne soient affiliés à aucune des treize écoles principales du bouddhisme japonais et accepte tout le monde sans distinction.

Je n’ose cependant pas m’asseoir et poursuis ma visite. Une photo en noir et blanc montre le temple avant sa rénovation et un grand tableau très coloré dépeint la vie quotidienne autour du temple autrefois. A quelques pas de là, un escalier descend au sous-sol, ou plus exactement, juste en dessous de l’autel. Le couloir, une longue ligne droite, n’est pas éclairé. J’avance à tâtons en me penchant sur le mur sur ma droite. Au bout d’une dizaine de mètres celui-ci part en angle droit sur la droite. Je fais trois pas et regarde derrière moi. Je suis dans l’obscurité la plus complète, pas un rayon de lumière ne traverse le couloir. Je ne me souviens pas avoir été dans le noir aussi complet depuis bien longtemps, même la nuit d’une manière ou d’une autre il y a toujours une source de lumière, aussi faible soit-elle, quelque part. Seul, toujours, le silence est lui aussi total et oppressant. Cette sensation est des plus dérangeante, mais c’est sans doute le prix à payer si l’on veut, comme le dit la légende, sortir rené de cette expérience que l’on appelle le o-kaidan-meguri (お戒壇巡り). Si je me souviens à l’époque avoir effectué le même rituel au Zenkōji de Nagano avec mon beau-père, ma femme s’occupant pendant ce temps du petit qui n’avait alors que deux ans, il devait y avoir beaucoup de monde ce jour-là car le silence m’avait moins marqué que cette fois-ci. René, je ne sais pas, mais entre-temps le temps s’est éclairci et le soleil m’éblouit. Une belle balade dans les alentours s’annonce.

architecture/Nagoya

4-3-2 – Minami-ku, Nagoya

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Courte balade en partant de la gare de Jingūmae (神宮前駅) toute proche du célèbre sanctuaire d’Atsuta, au sud de Nagoya. J’ai aujourd’hui pour objectif un gigantesque complexe d’appartements de type manshon (マ ン シ ョ ン) situé un kilomètre au sud de la gare. J’aurai très bien pu descendre à la gare de Toyoda Honmachi qui en est plus proche, mais j’ai envie de voir grossir peu à peu le bâtiment au fur et à mesure que je m’en approche. De la gare je marche comme d’habitude complètement au hasard. Cela doit faire quelques années que je ne suis pas venu dans les parages mais je me souviens très précisément de plusieurs photos prises à tel ou tel endroit. Finalement je suis comme inconsciemment guidé par mes souvenirs, je me surprends à vouloir prendre le même trajet que lors de ma balade précédente afin de voir en quelle mesure le paysage a changé, sans me rendre compte que cela n’empêche de faire de nouvelles découvertes en passant par des rues encore inexplorées. Pourquoi ressens-je fréquemment le besoin de revenir en des lieux qui me sont connus ? Pourquoi tiens-je autant à vouloir immortaliser le changement autour de moi, est-ce à force de tout noter dans mes carnets et sur mon blog que m’est venue cette obsession, ou bien est-ce l’inverse, me sens-je obligé de tout noter afin de ressentir ce changement ? Et pourquoi cela me semble-t-il si important ?

Tandis que je nage dans mes réflexions j’arrive à destination mais mes pensées ont comme consumé l’intégralité de mon énergie et je m’aperçois également que j’ai oublié de prendre une vue d’ensemble du bâtiment. Maintenant que je suis là – au pied du mur ai-je envie de dire, autant en prendre en gros plan cette fascinante façade nord qui fait quinze étages de haut, et dont les fenêtres et les poutres de béton qui renferment les cages d’escaliers et les ascenseurs semblent verticalement et horizontalement se répéter à l’infini me captivent. Je me sens obligé de laisser dans le cadre la numérotation des blocs pour montrer qu’il ne s’agit pas d’un copier-collé. Un peu comme Daisuke Tajima et ses fresques gigantesques il me plairait de trafiquer les images de sorte qu’elles se recoupent parfaitement et de les faire imprimer sur du papier de qualité supérieure afin d’en faire un poster qui recouvre l’intégralité d’un mur.

Nagoya/Nagoya

Windows 2025 (1) – Meieki, Nagoya

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hotel windows
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35.173771 | 136.88438 | 1402.1057

Attendre, le 14 février à 14h02, à l’endroit indiqué ! Je ne peux m’empêcher de penser que sur la première photo de cette série, la flèche que forme l’ombre sur la façade de cet hotel a dix minutes à quelques minutes à pieds de la gare de Nagoya pointe vers la fenêtre de la chambre qui mène à résoudre la clé de quelque énigme.

J’ai ces derniers temps une fascination pour les façades de bâtiments et surtout leurs fenêtres – qu’elles soient ouvertes ou fermées. J’aime y déceler les petits désordres du quotidien, les rideaux entrouverts, les vêtements qui tentent de s’enfuir ou encore, plus simplement, la lumière des néons. Ces observations me permettent de garder les yeux rivés vers le ciel au lieu de les baisser vers le sol.

Nagoya/Nagoya

Cité de verre (2) – Meieki

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Je me suis éloigné de quelques centaines de mètres de la gare de Nagoya pour avoir une vue complètement dégagée sur les gigantesques constructions de verre que sont la JR Gate Tower (220m de haut) et la JP Tower Nagoya (196m). Le vent est violent, les nuages filant à toute vitesse se reflètent dans les surfaces de verre des deux immeubles. Vu d’en bas sous cet angle on pourrait croire qu’ils sont comme emprisonnés dans leur prison de verre et se meuvent à l’intérieur des bureaux au gré des courants d’air provoqués par la ventilation. J’imagine les travailleurs effectuant leurs tâches journalières, handicapés par une brume ou plus ou moins épaisse, et leur soulagement quand la météo annonce pour le lendemain un superbe ciel bleu sans nuages.

livres/musiques/Nagoya

今日は何か変だな(freezing cold) – Komaki & Sakae

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Il a fait très froid la semaine dernière, il a même neigé pendant la nuit. Comme souvent, la neige a disparu dans l’après-midi, laissant le temps aux enfants de s’y amuser pendant la matinée. Je dois ce jour-là me rendre de bon matin à Komaki (小牧), ville industrielle au nord de Nagoya. Peut-être parce que les montagnes sont toutes proches, le froid y est encore plus vif qu’autour de chez nous. Je pensais profiter d’être dans le coin pour faire un tour à l’aéroport de Nagoya, mais l’environnement hostile m’a bien vite découragé, c’est donc au centre de Nagoya que je cherche refuge. Alors qu’à son ouverture les gens faisaient la queue pour y entrer, je trouve immédiatement un siège de libre au Blue Bottle Coffee au premier étage du Chunichi Building, où je me réchauffe en dégustant un double expresso au goût très prononcé qui me rappelle celui bu dans les cafés lors de mon séjour en Europe le mois dernier. J’attends ainsi patiemment l’ouverture de la libraire henn books (ヘンブックス), situé à quelques blocs de là. Les publications de cette librairie ont commencé à apparaître sur mon fil Instagram il y a deux mois et l’algorithme m’a eu à l’usure. Il n’en est fait aucune mention nulle part mais je ne peux m’empêcher de penser que le ヘン (henn) provient de d’idéogramme 変 qui se lit signifie hen et signifie changement, étrange, fait qui attise grandement ma curiosité.

L’entrée de l’immeuble est tellement discrète que je passe une première fois devant sans la remarquer. Un étroit corridor, au bout une cage d’escalier que l’on se sent obligé de gravir sans faire le moindre bruit tant l’endroit semble infréquenté. La librairie porte bien son nom sous bien des aspects. La forme de la pièce me fait penser à un hexagone dont chaque côté serait d’une taille différente. Le magasin est autonome, il n’y a pas de personnel et la caisse n’accepte que les moyens de paiements électroniques. Un petit écran répète en boucle une histoire de meurtre irrésolu sur un fond de musique mystérieuse. Les étagères remplissent jusqu’au plafond le pan de chaque mur et on y trouve tout ce que la littérature peut compter comme polars et autres romans mystérieux. Une place particulière est attribuée à Ranpō Edogawa (江戸川 乱歩, 1894-1965) qui est en fait la transposition en phonétique japonaise du nom d’Edgar Allan Poe (1809-1849) エドガー・アラン・ポー, Edogā Aran Pō) ainsi qu’à un certain Fuboku Kosakai (小酒井 不木, 1890-1929). Comme souvent lorsque je pars (involontairement) à l’aventure dans de nouveaux domaines tout semble se recouper en un seul point puisque je suis justement en train de lire une nouvelle de l’écrivain et traducteur Seiji Tanizaki (谷崎精二, 1890-1971), qui se trouve être le principal traducteur vers le japonais des romans de Poe.

Autant je connais Edogawa pour avoir lu en partie ses oeuvres en français et avoir notamment été marqué par ‘la chaise humaine’, je n’ai jamais entendu parler de Kosakai, bien qu’il semble avoir eu une influence non moins importante dans le domaine du roman policier puis de la science fiction au Japon. Apparemment celui-ci serait né en 1890 à Kanie dans la préfecture d’Aichi et aurait également vécu au Parc Tsuruma, non loin de la librairie. Me voila de nouveau avec nouvelles choses à découvrir …

今日は何か変だな (Kyo ha nani ka hen da na), drôle de journée. Hen, encore une fois … Voilà plus de deux semaines que je ne cesse d’écouter en boucle le titre ‘Movie Light‘ de la chanteuse Satoko Shibata (柴田聡子). Cette chanson a quelque chose d’ensorcelant … de bizarre. Elle est imprégnée à la fois de tristesse et de mélancolie, mais également de douceur, de chaleur et de lumière. En l’écoutant j’ai l’impression de danser un dernier slow avec un être aimé à la terrasse d’un café situé en bord de mer en sachant que nous devrons nous quitter pour toujours le lendemain. J’y aime beaucoup la ligne de basse tout en légèreté, la manière dont la batterie entre puis s’efface, la voix douce, par endroit susurrée presque, au point que la dernière syllabe de certains mots n’est qu’à peine perceptible. Apparue dans mes suggestions sur Last.fm par un froid matin d’hiver en me préparant pour aller au travail, cette chanson m’aura apporté un peu de chaleur et de réconfort pendant ce mois de février difficile. Movie Light est le titre qui ouvre l’album ‘Your favorite things‘ sorti l’année dernière, après une ouverture aussi grandiose et théâtrale la suite de l’album est a mon goût un peu fade, ou alors faut-il tout simplement attendre que la magie s’estompe pour y jeter une oreille attentive.

architecture/Nagoya

‘On fait l’bilan, calmement …’ – Meieki, Nagoya

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HAL Nagoya Spiral Tower
HAL Nagoya Spiral Tower
HAL Nagoya Spiral Tower
HAL Nagoya Spiral Tower
HAL Nagoya Spiral Tower

J’entame cette nouvelle année 2025 avec quelques photos prises entre octobre et décembre du fascinant Mode Gakuen (HAL) Spiral Towers, tout près de la gare de Nagoya. Selon le temps qu’il fait et la position du soleil dans le ciel les panneaux triangulaires reflètent la lumière d’une manière différente. Une fois que l’on se sera éventuellement lassé de cet angle il suffira de se déplacer d’une dizaine de mètres dans n’importe quelle direction pour que le jeu de lumière change à nouveau. C’est un assez bel exemple de ce qu’est la vie en fin de compte. La roue tourne, et quand elle s’arrête sur la mauvaise case, que les choses ne vont pas comme elles le devraient, c’est à nous de nous déplacer afin de changer de perspective, de voir les choses sous un nouvel angle.

Entre mon changement de service au travail en avril et l’enfer de la préparation aux concours d’entrée au collège et au lycée des enfants (qui, quel que soit le résultat, semble enfin devoir prendre fin d’ici une dizaine de jours ) l’année 2024 est passée en un éclair. Malgré une manque flagrant de temps et de liberté par rapport aux années précédentes c’est à se demander comment je suis parvenu malgré tout à publier 39 billets, prendre une multitude de photos (dont une grande partie n’a pas encore publiée), gravir le Mont Fuji en juillet et finir le marathon de Matsusaka en décembre. Avec le recul je me dis que la rédaction du blog, les nombreuses balades appareil à la main et autres recherches sur des sujets divers que celle-ci implique ont été une échappatoire par rapport au tracas du quotidien. Le blog a tellement été une manière de m’évader cette année que même les habituels questionnements à propos de l’intérêt et/ou la nécessité d’en poursuivre la rédaction dont je suis généralement assailli pendant l’été ne m’ont même pas effleurés.

Un peu comme chaque année je ne suis pas parvenu à mettre à exécution de manière satisfaisante les nombreux projets que j’ai en tête, mais j’y travaille tout doucement. Ainsi, les lecteurs les plus attentifs auront peut-être remarqué l’apparition du menu ‘Contact/Lettres’ dans l’en-tête du site. Ce n’est encore qu’une ébauche mais je pense à l’avenir donner la possibilité de correspondre par courrier aux lecteurs intéressés par de tels échanges. Avant cela il me faudra dans un premier temps terminer le récit de l’ascension du Mont Fuji, qui m’a valu de nombreuses visites. Il y a une demande évidente pour une documentation précise sur le sujet mais cette manière de blogger façon ‘guide du routard‘ ne m’intéresse pas particulièrement car trop codée, trop carrée. Si jamais c’était à faire ce serait probablement plutôt en format vidéo, mais cette envie me vient sans doute de l’habitude de regarder les aventures de mes trailers favoris sur Youtube. Cela dit l’ascension du Mont Fuji a vraiment été une grande découverte et je me suis en tête, dans la mesure du possible, de le gravir dorénavant chaque année. Un peu dans le même ordre l’idée, en avoir terminé avec la course à pied pour cette saison va enfin me permettre de me focaliser sur le tracé du Tōkai Nature Trail (東海自然歩道) en Aichi, que j’ai l’intention de parcourir dans son intégralité cette année. Là encore je ne suis pas certain de la meilleure manière de documenter le tout mais je commence tout doucement à comprendre qu’au lieu de longuement hésiter pour finalement ne pas franchir le premier pas, il est encore préférable de me lancer quitte à rectifier le tir en route.

En fait cette année j’ai surtout – et ce quel que soit le résultat aux yeux des lecteurs – pris plus de plaisir à photographier qu’à écrire, et à priori la tendance devrait se poursuivre en 2025. Là encore, je m’organise peu à peu, notamment en établissant une liste des bâtiments et lieux que je souhaiterais visiter afin de ne pas perdre trop de temps à me décider où aller quand enfin j’en ai le temps. Je réfléchis également à l’élaboration d’une carte qui montrerait les lieux visités dont j’ai parlé sur le blog. Le tout devrait m’occuper pendant une, deux, cinq ou même dix années, au rythme où vont les choses …

architecture/Nagoya

Pas de kо̄yо̄ cette année … – Yagoto, Nagoya

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Kosho-ji Temple
Kosho-ji Temple
Chukyo University
Chukyo University
Chukyo University

En cette fin d’année je suis rentré complètement bredouille de l’habituelle ‘chasse au kōyō’, les feuilles rouges d’automne. Mon entraînement en progression pour le marathon de Matsusaka à la mi-décembre a fait que pendant ces dernières semaines j’ai passé la plus large partie de mes jours de congés à sillonner les routes de la péninsule de Chita. Courir pour me vider la tête, au retour ingurgiter le double des calories perdues, puis la nuit venue dormir autant que possible pour récupérer des forces. A vrai dire autant sur le point professionnel que personnel il se passe trop de choses pour que je sois assez en paix avec moi-même pour pouvoir apprécier à sa juste valeur un paysage, aussi beau soit-il. Quand enfin je trouve le temps et la motivation pour une sortie au temple Kōshō-ji, dans le quartier de Yagoto (八事) à Nagoya, le temps que j’arrive à destination il faut bien évidemment que le ciel se couvre, rendant fades les dégradés de coloris des arbres. La chance n’est définitivement pas de mon côté puisque comme la dernière fois, la cour intérieure Fumon-en (普門園) est aujourd’hui inaccessible au public, je ne peux donc pas m’approcher plus près du gigantesque et resplendissant gingko jaune qui depuis tout à l’heure attire mon attention.

Il serait trop dommage d’être venu dans le coin pour rien, je retourne donc vers la gare de Yagoto afin de m’attarder autour des bâtiments de l’université Chukyo University (中京大学). L’université a été créée en 1954 par Seimei Umemura (梅村淸明), athlète ayant participé aux épreuves l’athlétisme pour le Japon aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1932 devenu ensuite professeur et spécialiste en éducation physique. Si elle s’est entre-temps diversifiée dans de nombreuses branches, l’université est encore aujourd’hui célèbre pour ses formations dans le domaine du sport et de nombreux athlètes réputés sont originaires de Chukyo. Les trois dernières photos de cette série montrent les détails du bâtiment principal de l’université, le Bâtiment Central 0 (zéro) (センタービル 0号館), avec ses motifs d’arches voûtées qui sembleraient se répéter à l’infini si elles n’étaient pas par endroits interrompues par des parois de verres. En observant ces répétitions, j’ai tellement été absorbé, comme hypnotisé par celles-ci que j’en ai oublié de prendre une vue d’ensemble du bâtiment.

Si le Central 0 n’a été construit qu’en 1994 pour célébrer les 50 ans de l’université, on peut déjà retrouver ce thème architectural dès le fondement de l’université en 1954 sur les parois du bâtiment principal et du gymnase notamment. Je me demande bien d’où provient cette inspiration, malgré mes recherches sur internet je n’ai pas réussi à déterminer qui est à l’origine des différents bâtiments. Pour me documenter davantage il me faudrait probablement faire un tour à la bibliothèque de l’université située aux quatrièmes et cinquièmes étages du bâtiment principal, accessible aux personnes extérieures à l’établissement sur inscription. Cela me ferait une excellente excuse pour me balader à l’intérieur du bâtiment, mais je ne pense pas avoir le courage d’y prendre des photos. Je me contenterai de rêvasser en regardant à travers ces fameuses arches, de m’imaginer l’espace de quelques instants encore étudiant en attendant que d’éventuels passants dans la rue photographient les arches comme je l’ai fait moi-même.

Les photos ci-dessus sont tirées des archives de l’université

Nagoya/photographie/Nagoya/photographie

Merge to emerge – Meieki, Nagoya

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reflets dans vitre gare de Nagoya
reflets dans vitre gare de Nagoya
reflets dans vitre gare de Nagoya
sol mouillé par la pluie

C’est en m’abritant de la pluie devant une grande baie vitrée à l’arrière de la gare de Nagoya que je me suis souvenu d’un conseil sur internet qui parlait d’utiliser le refléchissement des vitres pour jouer avec les reflets et les superpositions d’images. Ainsi, le flot des voyageurs, touristes et autres passants arrivant, partant ou traversant la gare vient le temps de quelques photos se superposer au bal incessant des taxis. En réalité il se passe trop de choses en même temps dans mon cadre, un détail (le signe lumineux rouge「空」à l’avant du taxi signifiant que celui-ci est libre par exemple) ou un personnage que je pensais sur le coup intéressant semble s’être perdu dans la masse d’informations sans que je ne puisse le retrouver ou le faire réapparaître de manière satisfaisante une fois sur mon écran d’ordinateur.

C’est là que je me suis souvenu des époustouflantes photos de Navid Baraty dans sa série Merging Worlds: City & Nature in Double Exposure qui font communier larges espaces naturels et gratte-ciels de la ville. Baraty est également connu pour ses photos en vue plongeante du haut des immeubles new-yorkais, mais il a egalement capturé quelques clichés très intéressants lors d’un passage à Tо̄kyо̄, mêlant habilement parapluies, passages piétons eu autres formes géométriques. Pour l’instant je m’inspire de ceci-cela, je copie, je mime, je singe, mais je m’amuse beaucoup. Difficile toutefois de placer tout cela dans ce blog de manière cohérente …