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architecture/Nagoya

光あれ (Fiat lux) – Global Gate, Sasashima, Nagoya

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Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya

Le mois d’octobre a été extrêmement éprouvant mais je vois enfin la lumière au bout du tunnel. J’en suis persuadé quand je me rends compte que j’ai retrouvé assez d’aisance et de volonté pour sortir et partir à sa rencontre. L’entraînant mais un poil trop ‘Fred againesque’ album ‘Honey‘ de Caribou dans les oreilles (‘Find me‘, merveilleux tube post-estival en puissance cela dit !), je pars, le baume au coeur déjà, de la gare de Nagoya en direction du quartier de Sasashima où je suis venu quelques jours plus tôt, sous la pluie alors, pour aller voir au cinema le plutôt décevant film ‘Trap‘ de M. Night Shyamalan. Le temps est aujourd’hui splendide, le soleil au beau fixe. Quand je me balade autour du complexe commercial Global Gate, la lumière se reflète sur les vitres des bâtiments et se faufile dans l’atrium, formant au sol et sur les murs formes improvisées et autres flèches. Me sentant comme guidé par celles-ci je m’imagine un moment dans un jeu de piste, me mets à fouiner dans les moindres recoins du bâtiment sans porter le moindre intérêt aux nombreux magasins. La lumière m’entraîne vers la terrasse où une dizaine de personnes bavardent ou s’adonnent à la lecture. Il est midi passé, la tranquillité de l’endroit diffère totalement du chaos des employés de bureau qui juste en dessous se marchent dessus pour se ruer au konbini ou dans les restaurants. Après avoir pris tout mon saoul de photos je m’assois à mon tour pour profiter de la douceur de la lumière. Un peu de temps pour moi, voilà donc ce que j’étais venu chercher.

architecture/livres/Nagoya

‘Allons au Château-Rouge, ou au château d’eau’ – Chikusa-ku, Nagoya

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Higashiyama Water-Supply Tower
appartement envahi par les plantes
reflets des arbres dans une vitre
gros plan immeuble
gros plan appartement
gros plan appartement

Balade de deux heures, autour de midi, dans le quartier de Kakuо̄zan à Nagoya, non loin du temple Nittai-ji et de la Résidence Yōki-sō, que je revisiterai sans doute quand l’automne, le vrai, celui avec ses feuillages rougeâtres, sera là. J’ai pour l’occasion ressorti mon téléobjectif Nikon 200mm que je n’utilise pratiquement plus depuis que j’ai anéanti mon 300mm il y a trois ans déjà, le 200mm étant insuffisant pour photographier de manière satisfaisante les avions éloignés à l’aéroport. Je regrette de ne pas l’avoir utilisé en ville plus tôt, car la promenade a été très satisfaisante, surtout que je m’étais dit que j’allais dans la mesure du possible prendre tout mon temps, m’arrêter quand cela serait nécessaire afin de regarder tout autour de moi, quitte à attendre parfois un instant que se présente à moi quelque chose venant pimenter la photo, au lieu d’avancer hâtivement comme d’habitude en en ratant la moitié.

Je pars de Shōwa Jukudō, fais un court passage au Nittai-ji et prolonge la balade jusqu’au château d’eau de Higashiyama (東山給水塔), que l’on voit sur la première photo. D’une hauteur de près de 38 mètres, il a été construit en 1930. Utilisé jusqu’en 1973, il est depuis 1979 entretenu en tant que réserve d’eau en cas de sinistre causé par une catastrophe naturelle. Il semblerait qu’il soit ouvert au public deux fois dans l’année, mais l’intégralité du site est sujet à d’importants travaux. Une fois n’est pas coutume je ne peux m’empêcher de me dire qu’il serait amusant de faire le tour de tous les château d’eau de Nagoya et sa région, et je ne suis absolument pas surpris de constater que le site internet du Nihon Kyūsui-tо̄ (日本給水党, le ‘Parti de l’approvisionnement en eau du Japon’, jeu de mot entre les deux idéogrammes japonais ‘parti’ et château’ qui se lisent tout deux tо̄) répertorie ceux-ci à travers le pays. Et bien évidemment, comme c’était le cas pour les ‘les toboggans Fuji-san à Nagoya‘, son auteur – le président du parti, a publié un superbe livre illustré sur le sujet. Je suis admiratif de ces personnes qui parviennent à mener à bien leur projet, et ce quel que soit le sujet traité. En ce sens nous vivons une époque formidable où tout est possible.

vie du blog/Nagoya

ジカンカセギ① (how to reemerge completely) – Kanayama & Ōsu, Nagoya

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Je me réveille, j’émerge, non, réémerge tout doucement. S’il fait encore 35 degrés en plein jour la relative fraîcheur en matinée et en soirée me permet enfin d’aller courir. A partir là la machine se met en route, le corps et l’esprit semblent enfin pouvoir s’activer. Je peux ressentir en moi leur progressive montée en puissance, le corps vibrant de plus en plus fort telle une turbine d’avion au fur et à mesure que les jours passent.

Ainsi, j’ai sorti mon carnet dans lequel je n’ai plus écrit un mot depuis le 16 juillet dernier et j’ai pris deux heures pour y inscrire tous le projets et idées en rapport avec ce blog. Il n’est guère étonnant que je sois un peu perdu par rapport à la direction que je veuille donner à celui-ci, mes gribouillis ayant rapidement remplis deux pages et certaines idées pouvant faire l’objet d’un site à part entière. En attendant que mes projets s’organisent, que tous les voyants soient au vert et que la piste soit dégagée pour que l’inspiration s’élève et que ce blog redécolle, je gagne un peu de temps en recyclant quelques photos prises au début de l’été.

On imagine toujours les rues des grandes villes japonaises surpeuplées, mais ce n’est pas forcément le cas. En plus d’être pendant l’été vidée de ses habitants, la ville de Nagoya, grand pôle industriel et économique, ‘bénéficie’ de surcroit de son statut de ville ‘boudée par les touristes’ et ses rues sont bien moins fréquentées que ce l’on pourrait penser. Le temps est lourd mais on ne se marche pas sur les pieds, c’est déjà ça !

musiques/Nagoya

‘Les temps, comme les oeufs, sont durs’ – Kanayama, Nagoya

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Je n’ai pas mis les pieds à Nagoya depuis plus d’un mois et les photos de cette série font partie des dernières photos prises en dehors de celles de l’ascension du Mont Fuji, qui suivront peut-être l’un de ces jours.

Après les avoir photographiées en novembre 2021, en mai 2022 et en mai 2023, je fais un détour pour voir dans quel état son ‘mes’ plantes près de la gare de Kanayama. Les plants en pots sur la droite semblent comme bousculés, oppressés, étouffés par une variété de plante sortie de nulle part, qui, prenant toute la place, les obligent à se pencher en avant, à pousser vers le sol, le dos courbé. De la haie aux contours hirsutes sur la gauche trois tiges grimpent le long du mur. L’une d’elles atteint désormais la fenêtre à l’étage, je ne peux m’empêcher de penser que dans un acte de voyeurisme délibéré elle tend son cou par dessus le rideau pour mieux y voir à l’intérieur.

Si je choisis ces photos après deux semaines sans signe de vie, c’est qu’elles sont assez représentatives de mon état actuel. Je suis bousculé en tout sens par tout ce qui se passe autour de moi, étouffé par la chaleur de ce mois d’août interminable. Amorphe, incapable d’entreprendre quoique ce soit, j’ai regardé dans des positions qui m’ont values de pénibles douleurs aux dos les épreuves des JO de Paris pendant des dizaines d’heures tout et scrollant des milliards de reels et autres vidéos débiles.

Le bilan musical de cet été est à peine plus glorieux. Si je ne devais citer qu’un seul titre, ce serait ナイトグロウ (Night glow) de l’artiste nommé 東京真中 (Tokyomanaka), dont le grain dans la voix et l’articulation particulière a retenue mon attention. Curieuse sensation que de clairement ressentir que cette voix a été trafiquée et n’est pas naturelle mais que cela lui donne malgré tout un certain charme. True Magic, album du producteur autrichien basé a Manchester Salute, est à peu près le seul album a avoir tourné en boucle. Les années passent et rien n’y fait, chaque été je ressens une irrémédiable envie d’écouter de la house music. Rythmes simples et entrainants, basses bien senties, qu’il s’agisse de She knows you de DJ Tonka en 1998 ou donc de ‘True Magic‘, chaque année la magie s’opère et le coeur se fait plus léger. Si rien n’est à jeter en dehors du titre ‘Go!‘, seul bémol en milieu d’album avec la rappeuse japonaise Minami Nakamura qui m’irrite les oreilles, ce sont les deux titres Saving flowers avec Rina Sawayama et surtout One of those nights, qui, tels des phares dans la nuit, me sauvent du naufrage.

Patience ! Septembre est au pas de la porte, les enfants vont retourner à l’école et je vais pouvoir reprendre une activité normale

architecture/Nagoya

Transformations

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IG Arena
IG Arena
IG Arena
IG Arena
錦三丁目25番街区計画
錦三丁目25番街区計画

En face du NZU, à l’entrée du Meijō Park, l’IG Arena, la nouvelle arène sportive qui remplacera l’Aichi Prefectural Gymnasium (愛知県体育館), qui date de 1964 et accueillera une partie des épreuves de judo et de lutte durant les XXè Jeux Asiatiques qui se tiendront à Nagoya en septembre 2026, est en pleine construction. Son ouverture est prévue pour le 13 juillet 2025 à l’occasion du Nagoya Grand Sumō Tournament (Natsubasho, 夏場所), quatrième des six principaux tournois de sumō de l’année, qui se tenait jusqu’à présent chaquee année dans le Prefectural Gymnasium.

Au centre de Sakae cette fois, le plan de rénovation du quartier Nishiki 3 chōme (錦3丁目), qui tourne principalement autour de la construction du bâtiment de 211 mètres (41 étages) The Landmark Nagoya, avance également bon train. On trouvera aux six étages inférieurs la chaîne de grands magasins Parco, au dessus de celui-ci les salles de cinéma Tōhō Cinemas, plus ou moins vingt étages de bureaux puis, aux dix étages supérieurs, l’hôtel de luxe Conrad Hotel & Resorts. Son ouverture est prévue pour mars 2026, on ne peut être qu’ébahi par la rapidité avec laquelle le paysage urbain change partout dans la ville.

vie du blog/Nagoya

I wish (there was nothing to fear and nothing to doubt) – Arakogawa Park, Minato-ku, Nagoya

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glycine
MEGA
parc vide sous la pluie
superpositions des passerelles
jeux pour enfants dans parc

Comme chaque année vers cette période, le blog et son auteur tournent au ralenti. Le temps perpétuellement maussade, les averses imprévisibles, l’humidité constante, qu’il pleuve ou non d’ailleurs. Impossible d’aller courir cinq petits kilomètres sans être en nage, traînant un litre d’eau dans le sac-à-dos, presque heureux de pouvoir m’arrêter à chaque feu de croisement pour me désaltérer. Courir n’est même plus un plaisir alors j’alterne avec la natation, mais tout le monde semble avoir la même idée et on se retrouve, si j’ose dire, comme des sardines, à se mettre involontairement des claques dans des couloirs surbondés. Une journée de congé sans avoir marché, couru ou nagé est une journée perdue, je suis bien en peine de tenir en place, d’écrire ou de rédiger quoique ce soit, encore moins de dormir correctement sans avoir au préalable eu ma dose de sport.

Je me traîne au dehors malgré la pluie, les parc sont déserts. Pour je ne sais quelle raison, en juin et juillet le nombre de visiteurs du blog est au plus bas lui aussi, avec des journées consécutives avec le compteur à zéro. C’est la même chose chaque année mais le choc que cela me procure ne s’atténue guère avec les années. Que d’efforts pour n’être lu que par quelques personnes … A quoi bon ? J’ai arrêté de penser au blog les deux semaines depuis mon dernier article et le temps étant exécrable, je n’ai rien fait pendant plusieurs jours de libres. Hormis un peu de lecture fantastique (Le Cycle des Princes d’Ambre, de Roger Zelazny) et une sortie au cinéma distrayante (The Watchers) mais dont je suis sorti dubitatif, j’ai passé la majeure partie de ces journées à me demander qu’en faire. Le bilan est donc le même que les années précédentes, à savoir que je suis incapable d’arrêter ce blog puisqu’à part le sport, prendre des photos ou/et écrire pour le blog, rien ne me captive suffisamment pour m’occuper.

Je ressens cela dit une certaine frustration par rapport au fait que WordPress ne m’offre pas, malgré ce que cet abonnement me coûte, la liberté de faire ce dont j’ai envie. Je ne cherche pourtant rien de sophistiqué, juste un thème au design simple offrant la possibilité de publier les articles en intégralité (!), en pleine page (!) et quelques widgets basiques, mais chaque thème comprend l’une ou l’autre lacune. Je n’ai cependant pas le courage de déménager à nouveau 20 années d’articles vers un nouvel hébergeur de peur de perdre des données, d’avoir à nouveau à faire face au mojibake et autres problèmes de paiement entrainant l’arrêt involontaire du blog. Peut-être dois-je me faire une raison et soit opter pour une thème moderne, ou bien faire passer le blog au second plan et me concentrer sur l’aspect photographie, qui je dois l’avouer m’intéresse de plus en plus. Là encore, j’ai l’impression que ce n’est pas la première fois que j’écris cela …

musiques/Nagoya

Leave all behind – Kita-ku, Nagoya

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appartement délaissé
appartement délaissé

Juste un bloc derrière le NZU, un bloc constitué de quatre appartements, des logements sociaux proche de ceux que l’on pourrait trouver dans les banlieues de France, est complètement laissé à l’abandon. Lors de ma visite précédente il y en avait cinq, en quelques mois celui le plus au nord a été intégralement détruit puis reconstruit. Tout neuf avec sa façade blanche et marron, ce dernier ressemble à n’importe quel autre appartement du genre. Aucun intérêt.

J’ai quelques jours plus tôt écouté ‘Lives Outgrown‘, premier album solo de Beth Gibbons, principalement connue pour être la voix du groupe britannique Portishead. J’ai beaucoup de difficultés à donner mon avis sur cet album car j’ai l’impression de ne pas l’avoir compris. Ce n’est pas parce que l’album est de Gibbons qu’il doit forcement être bon, mais pour l’apprécier à sa juste valeur il me semble qu’il faille s’attarder dessus, écouter attentivement les paroles, prêter l’oreille à sa voix frêle, à ses chuchotements. En attendant d’être plus réceptif je réécoute d’une traite les trois albums de Portishead, comme pour faire le deuil de sa participation au groupe et mieux pouvoir appréhender Lives Outgrown. Bien que quatorze années séparent Dolls (1994) de Third (2008) on ne peut qu’être épaté par le fait qu’aucun morceau ne soit à franchement parler démodé ou ait mal vieilli. Si certains morceaux sont plus captivants que d’autres c’est uniquement parce qu’il sont sortis en singles et font partie de la mémoire collective, mais l’on pourrait sans peine s’accorder presque 150 minutes (car je viens de me rendre compte en vérifiant la durée des albums que chacun d’eux fait 49 minutes et quelques secondes) de bonheur musical sans être capable de replacer les morceaux dans leur ordre chronologique.

Au moment où j’approche des bâtiments de cette série de photos résonnent les premières notes de Roads, chanson emplie d’une certaine mélancolie qui à ce moment sied parfaitement à cet environnement. J’imagine l’endroit, pas si longtemps que cela encore, animé, les habitants bavardant sans doute des heures durant dans le square à l’ombre des buissons, toutes les conversations commençant certainement par ‘Mais quelle chaleur aujourd’hui !’ Les clients des petits magasins au rez-de-chaussée étaient tous des habitués, les enfants jouaient avec grand bruit dans le jardin jusqu’à ce que leurs mères hurlent, à partir du balcon, de rentrer souper. Les potagers étaient minutieusement entretenus et leurs propriétaires, tout fiers, se faisaient un plaisir de distribuer leurs récoltes aux voisins et aux proches. Les rosiers et les hortensias n’étaient jamais fanées et une douce odeur imprégnait les lieux.

architecture/Nagoya

NZU 3 (B&W) – Kita-ku, Nagoya

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Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU
Nagoya Zokei Daigaku NZU

J’ai beau attendre, pas le moindre rayon de soleil ne semble pouvoir percer l’épaisse couche de nuages qui recouvre l’intégralité du ciel alors que je me balade autour du bâtiment principal de la Nagoya Zōkei University (NZU, 名古屋造形大学). L’envie m’est venue d’y revenir (1, 2) après avoir appris quelques jours plus tôt que son auteur, l’architecte japonais Riken Yamamoto, a remporté en février dernier le prix Pritzker, la plus prestigieuse récompense du secteur. Privé des reflets et autres jeux de lumière il me faut ainsi chercher un nouveau thème. En m’approchant, appareil en main, tout près des parois trouées – dont on se demande au premier abord comment elles peuvent tenir le bâtiment debout, je me rends compte qu’entre le gris du sol goudronné et le blanc immaculé du bâtiment, s’il n’y avait pas quelques arbres sveltes dispersés sur le campus et le reflet bleuté des vitres on croirait se mouvoir dans un monde intégralement en noir et blanc. Me voici donc bientôt parti une heure durant à la recherche de motifs répétés et autres symétries au contraste assez net pour être intéressant en noir et blanc. Je pense avoir réussi en cela qu’au moment de traiter les photos sur l’ordinateur, sur certaines photos le changement entre photo couleur et noir et blanc était presque imperceptible. Je suis cela dit particulièrement satisfait de la dernière photo de cette série. Avec le ciel gris en arrière-plan et les larges portions de noir, ce pan du bâtiment, gigantesque en contre-plongée, semble comme me menacer, me toiser du regard, sous un ciel de fin de siècle.

architecture/Nagoya

‘Un bâtiment peut en cacher un autre’ – Meieki, Nagoya

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gratte-ciel gare de Nagoya
gratte-ciel gare de Nagoya
gratte-ciel gare de Nagoya
HAL Nagoya
gratte-ciel gare de Nagoya
gratte-ciel gare de Nagoya

Autour de la gare de Nagoya pendant que Louis est en cours de soutien scolaire. Je n’arriverai probablement jamais à me faire à l’idée qu’un enfant ait à aller en cours un dimanche après-midi, mais comme dit l’autre shikata nai ‘ (‘C’est comme ça !’), et mon opposition, aussi véhémente soit-elle, semble ne rien pouvoir changer. Bref… Pour ma part cela me fait juste une occasion supplémentaire (quand je suis en congé) de me rendre à Nagoya et de m’y balader deux heures durant. Comme je n’y viens d’habitude jamais le week-end je suis fortement étonné par la marée humaine qui entre et sort de la gare et des grands magasins alentours en comparaison des jours en semaine. Les mouvements de foules m’intéressent depuis la lecture de l’étonnant livre du professeur à l’Université de Tōkyō, Katsuhiro Nishinari (西成 活裕) intitulé Jūtaigaku (渋滞学, Congestion studies) qui expliquait le processus qui mène à la création des embouteillages et autres files d’attentes, ce qui m’a ensuite amené à découvrir l’instructive chaîne Youtube Fouloscopie qui est pour moi une référence sur le sujet. Où vont et d’où viennent tous ces gens, et pourquoi ? Par quel mystérieux phénomène parviennent-ils à se croiser sans pratiquement jamais se heurter l’un contre l’autre ? Pour être tout à fait franc, la foule m’épuise, et ce depuis toujours, mais je ne m’en suis rendu compte qu’une fois au Japon. Je suis incapable de faire la queue plus de dix minutes pour quoique ce soit et je rentre de chaque voyage à Tōkyō ou Kyōto complètement lessivé – tourisme de masse ou pas. En comparaison Nagoya est une ville assez tranquille dans la mesure où il n’y a pas grand chose à y faire, mais du coup tout le monde semble se regrouper aux même endroits. Cela fait 15 ans que mes jours de congés tombent pour la plupart en semaine, m’imaginer devoir faire face à cette foule chaque week-end m’affole.

Au retour à la maison je me rends compte que malgré le monde qu’il y avait, aucune personne n’apparaît sur les photos prises ce jour-là. Finalement j’ai passé deux heures les yeux rivés au ciel, comme pour tenter d’effacer les gens de ma vue, faire comme s’ils n’existaient pas. Peut-être était-ce ma manière de me défendre contre le chaos engendré par la foule, une sorte d’échappatoire mental, comme lorsque je me parle à moi-même quand je suis mal en point sur un parcours de course à pied trop long, mais qu’il faut tout de même aller au bout. Par deux ou trois fois, après m’avoir croisé, l’un ou l’autre groupe de passants s’est retourné pour voir ce que je prenais en photo. Avec les écouteurs sur les oreilles (j’étais tellement absorbé dans mes pensées que je ne me souviens même pas de ce que j’écoutais…) je ne pouvais entendre ce qu’ils se disaient à ce moment là, mais tous continuèrent leur route, l’air dubitatif. J’étais surtout fasciné par la mystérieuse porte bleue de la dernière photo, située en haut d’un immeuble d’une quinzaine d’étages. Comment y accède-t-on ? Où mène t’elle ? S’il existe des sorties de secours, existe-t-il également des entrées de secours ? …

musiques/Nagoya

‘Where I end and you begin’ – Shin-Sakae, Nagoya

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piercing board
maison envahie par les plantes
secte
cage d'escalier
vieille voiture dans magasin

Mes errances hasardes du billet précédent me font quitter le quartier d’Ōsu, où ont été prises les photos de cette série, pour celui de Shin-Sakae (新栄), situé à l’est du quartier de Sakae. Je n’y passe pas souvent car de fait il n’y a pas grand chose à y voir. Il s’agit d’un quartier qui dort le jour et vit la nuit, les rues sont sales et la plupart des immeubles tapissés d’immenses et immondes affiches de hosts (jeunes hommes à l’air accueillant et bienveillant dont le but est de soutirer un maximum d’argent aux clientes) imberbes au sourire Colgate. Alors que je crois avoir perdu mon temps je me souviens que le disquaire Disk Union se trouve dans le coin. Je n’y trouve pas grand chose si ce n’est en parcourant le rayon des vinyles j-pop une version vinyle du premier album de Shiina Ringo, Muzai Moratorium (無罪モラトリアム). Comme il fait la coquette somme de 60,000 yens (350 Euros) il ne me viendrait pas un instant à l’idée de m’en emparer, mais cela me fait tout de même me rappeler que j’avais parlé dans ces pages de l’ouverture d’un nouveau disquaire au Chūnichi Building, qui ne se trouve qu’à quelques encablures.

Le Face Records Nagoya se trouve au premier étage. Je m’attendais à trouver celui-ci au fond d’une galerie peu fréquentée et suis donc étonné de tomber dessus dés la sortie de l’escalator, en plein centre du hall, dans un espace ouvert sans vitres. La clientèle est très variée, cela fait plaisir d’en voir une bonne partie prendre en main un disque et échanger quelque souvenir, anecdote ou commentaire à son propos. Les bacs sont particulièrement fournis en vieux disques de pop japonaise des années 70 à 90 aux pochettes un peu kitsch mettant souvent en vedette, quand il s’agit d’une chanteuse, l’interprète en gros plan prenant un air rêveur ou insouciant. On pourra toujours se moquer des coiffures improbables de l’époque il n’empêche que certaines chanteuses sont indéniablement charmantes. Cela dit, mon regard est depuis tout à l’heure plutôt attiré par un disque d’un artiste qui m’est inconnu, mais dont la pochette présente le célèbre tableau du peintre américain Edward Hopper, Nighthawks (Rôdeurs de nuit, en français), une oeuvre que j’ai toujours adorée. Pour avoir écouté avec grand plaisir pendant de nombreuses heures les mix de funk, de jazz, de soul ou encore de city pop japonaise des années 70 et 80 sur la chaîne Youtube My Analog Journal, qui que soit ce Yoshitaka Minami (南佳孝) et son Seventh Avenue South, il est peu probable que ce disque soit complètement dénué d’intérêt, même si j’avoue que j’aurais préféré une voix féminine. De toute manière, ce disque servira dans un premier temps d’objet décoratif puisque je n’ai même pas de tourne-disque, à défaut de pouvoir accrocher un tableau de Hopper au mur, le disque trônera sur mon bureau. Je m’empare sans trop réfléchir de la galette pour 800 modestes yens (5 Euros), mais dans quoi ai-je encore fourré les pieds ?