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Atera no Nanataki @ Shinshiro-shi (Aichi pref.)

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Après notre promenade aux gorges Kakizore au mois de juin, la présence de cascades, qu’elles soient petites ou grandes, est désormais un nouveau critère de sélection dans nos destinations lorsque nous partons en promenade. Avec tout ce que les préfectures de Nagano et Gifu comptent comme hautes montagnes il n’est guère étonnant d’en trouver de splendides, mais j’ignorais qu’il existait à Aichi des cascades dignes d’être citées dans le classements des 100 plus belles cascades du Japon. 

Nous voici donc à Shinshiro, dans la région autour du temple Hôraiji. Il faut comme d’habitude emprunter d’étroites routes à travers forêts et montagnes. Suite aux pluies diluviennes de la semaine dernière certaines routes sont coupées par les écoulements de terre. Est-il bien raisonnable de se fier au GPS ? Finalement, arrivés à Atera no Nanataki (阿寺の七滝), nous nous enfonçons à pied dans la forêt. Il doit faire 5 degrés de moins que toute à l’heure. L’endroit est un peu moins sauvage qu’à Nagano ; le chemin jusqu’à la cascade est aménagé, même goudronné par endroits. Pas de sangliers cette fois, mais des libellules et des petits lézards. Une petite rivière se fraye un chemin tranquillement sur notre droite, avec un petit bruit des plus rafraîchissants. Je ne peux m’empêcher de penser à quel point il serait agréable de courir le long de ces chemins, et me promet d’y revenir pour faire un trail.

Après un petit kilomètre de marche, nous arrivons à la cascade. Bien qu’elle fasse tout de même 62 mètres de haut, elle reste moins impressionnante que celles vues auparavant, mais son esthétique particulière explique sa place dans le classement cité plus haut. Parmi la dizaine de personnes présentes, trois d’entre-elles la prennent en photo sous tous ses angles en utilisant d’encombrants trépieds.

Les enfants eux ne pensent qu’à une seule chose : se baigner ! L’eau est trop froide pour moi, je me contente de les regarder. Un grand escalier de fer monte le long de la paroi sur la gauche de la cascade. Une butte en son centre ne permet pas de voir jusqu’où celui-ci monte. Le temps de me demander si j’aurai le temps d’y grimper que Louis sort de l’eau en grelottant, les lèvres déjà pourpres. Léo, lui, plonge encore et encore. Mon fils serait-il un kappa, un de ces êtres mystérieux vivant dans les rivières ?

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Kakegawa Kachoen (Kakegawa, Shizuoka pref.)

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Nous venons régulièrement au parc aux oiseaux et aux fleurs de Kakegawa. Que ce soit en hiver ou en été la température y est la même et l’humidité à l’intérieur est moindre par rapport à celle au dehors en cette saison. De toute manière il pleut depuis trois jours, mais nous enfermer dans l’une des gigantesques Aeon Mall du coin est hors de question – et le gaspillage d’énergie et d’argent qu’il implique m’est complètement incompréhensible.

Ce parc d’amusement compte une variété importante de plantes diverses (les nénuphars géants de la première photo !), mais surtout d’oiseaux allant du canari au flamant rose, présentés en diverses sections en intérieur ou extérieur. La liberté dont bénéficient les volatiles et le fait que l’on puisse nourrir de ses propres mains une majeure partie de ceux-ci font la particularité du lieu. Il suffit d’acheter des graines ou des bouts de pommes pour 100 yens pour bien vite se faire de nouveaux amis. Si l’ambiance est bon-enfant, les enfants en bas âge sont parfois surpris et se mettent à pleurer. A les voir béats de la sorte, je me dis que certains adultes semblent trouver dans cette pratique un certain réconfort, un ordre d’idée proche des neko-café (café aux chats) qui ouvrent leurs portes un peu partout. 

Pour ma part je pourrai rester des heures durant à regarder Futaba, le hashibiroko (Bec-en-sabot du Nil), nommé ainsi à cause de son bec qui est aussi gros voire plus gros que sa tête. Cette tête énorme, ces proportions étranges, cette crête toujours en pagaille ! Cet oiseau est surtout connu pour sa capacité à rester immobile pendant plusieurs minutes. Il fixe ainsi le vide comme perdu dans ses pensées, puis tourne lentement la tête et vous fixe du regard, l’air presque mauvais. Maladroit, il fait tomber le poisson que le personnel tente de lui faire ingurgiter. De nombreux visiteurs se moquent de lui, mais étant moi-même maladroit et loin d’être beau-gosse, je trouve l’animal plutôt attendrissant ! 

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Fête des hortensias ( Inazawa-shi, Aichi pref.)

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D’habitude je ne suis pas du genre à m’extasier devant les fleurs, mais je dois avouer que notre balade au temple Otsuka Shokai, dans le cadre de la fête des hortensias qui a lieu chaque année début juin, a été bien agréable.

Pas moins de 90 variétés pour 10,000 bouquets en pleine floraison dans ce joli parc aménagé autour du temple. Comme si la panoplie de couleurs des hortensias et leurs dégradés ne suffisaient pas, celles-ci sont joliment mises en scène avec des petits cours d’eau qui traversent le parc, de discrets ponts en bois ainsi qu’une butte en son centre qui permet de surplomber ce bel espace coloré.

Comme nous y sommes allés dans l’après-midi, la lumière était éblouissante et avec le monde qu’il y avait il était difficile de prendre la moindre photo sans avoir quelqu’un dans le cadre se prenant en selfie. Qu’il doit être agréable de s’y promener dans la douce lumière, un matin de semaine …

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Aux gorges Kakizore (Nagiso-cho, Nagano Pref.)

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Mezame no toko, Atera … La route nationale 19 qui rejoint Nagoya a Nagano est longée par le fleuve Kiso (Kiso-gawa) et de nombreuses merveilleuses cascades insoupçonnées, parfois presque cachées. Les gorges Kakizore, prochaine étape sur notre liste, est autoproclamé comme étant un lieu dit ‘hikyo‘, terme que l’on pourrait définir comme ‘lieu inexploré connu uniquement des habitants du coin’. Rien que d’arriver à l’entrée relève déjà de la chasse au trésor, il faut se faufiler à travers montagnes et champs en suivant consciencieusement les panneaux dont on ne peut pas dire qu’ils soient très explicatifs.

Nous arrivons finalement au petit parking plutôt bien aménagé pour pareil endroit. Le ciel s’est couvert, la forêt n’en paraît que plus dense encore. Il doit bien faire 5 degrés de moins que tout à l’heure. A en juger par le bruit sourd qui résonne dans la vallée, la cascade ne peut pas être bien loin. Sur notre droite apparaît un pont suspendu d’une cinquantaine de mètres qui passe au dessus de la rivière. Un écriteau indique ‘Pas plus de deux personnes à la fois’. Je passe en premier, ne sait-on jamais, et avance prudemment tel un Indiana Jones du dimanche.

Nous remontons la rivière sur son flanc en utilisant une passerelle en bois. L’eau en contre-bas est très limpide, presque transparente, il doit être très agréable de s’y baigner lorsqu’il fait un peu plus chaud – quelques téméraires n’ont pas attendu. Un peu plus loin un long escalier monte en zig-zag le long de la paroi de la montage. Il y a des espaces assez importants entre chaque marche, de surcroît rendue glissante par la pluie récente, il faut faire attention où l’on met les pieds. Après quinze minutes de marche nous arrivons enfin au promontoire où nous faisons une petite pause et contemplons la cascade en contre-bas. Je suis très impressionné par le rafût qu’elle provoque et me sens comme absorbé par le vide. Une étroite passerelle permet de s’approcher encore un peu plus, mais les enfants, inquiets, m’interdisent de l’emprunter. 

Le chemin du retour se fait par un sentier faisant un léger détour à travers la forêt. Léo dit avoir entendu un bruit dans les buissons un peu plus bas. Je regarde discrètement en contre-bas, y aperçois un sanglier qui semble me fixer droit dans les yeux. J’ignore pourquoi mais je suis certain qu’il s’agit d’un mâle. On lit souvent dans les brochures que crier ou lancer des cailloux pour leur faire peur ne fait que les exciter et se ruer vers vous. Nous attendons donc un peu, perplexes, puis entendons après une minute ou deux distinctement deux grognements rauques, mais qui n’ont rien de menaçants. Je jette un rapide coup d’oeil, le (ou les) sanglier(s) ont disparu. Nous descendons silencieusement le sentier et arrivons finalement saints et saufs au pont suspendu du point de départ. 

Nous avions prévus de faire une autre balade un peu plus loin, mais aurons eu notre dose d’aventures. Les enfants s’endorment instantanément, le silence règne dans la voiture. Je suis absorbé dans mes pensées, quelque peu ému par le côté mystérieux et majestueux de la montagne et la magie de ce que nous venons d’y vivre.

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‘It’s good to see green’ (Nagoya,Naka-ku,Iseyama)

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崇覚寺

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Où que j’aille, je m’y rends toujours trop tôt, et me retrouve donc toujours avec du temps devant moi. Au lieu de prendre le métro, j’ai ainsi probablement parcouru à pied une bonne cinquantaine de fois les deux ou trois kilomètres séparant la gare de Kanayama au centre-ville de Sakae. Généralement je longe Otsu-dori deux ou trois ruelles sur sa droite, comme lors de cette précédente promenade. 

Sans trop réfléchir, je suis cette fois sorti de la gare de Kanayama pour me diriger sur la partie gauche de l’avenue. Je tombe au bout de 100 mètres sur une curieuse façade [1] plutôt agressive pour ce quartier résidentiel. Le bâtiment est maintenant vide, il s’y trouvait auparavant un garage à motos. Un peu plus au nord je trouve sur ma gauche un minuscule passage qui passerait presque inaperçu. Je passe le portail, le passage fait une petite centaine de mètres de longueur, avec un petit temple en son centre. Le temple Sogaku-ji regorge d’une verdure que rien ne laisserait supposer de l’extérieur. Il n’y a pas un bruit, même pas le moindre oiseau. [2][3]

Je découvre un peu plus au nord un autre passage beaucoup plus ouvert et fréquenté qui mène a un temple nommé Eikoku-ji [4]. Celui-ci abrite en son sein un jardin d’enfant, les cris et pleurs des enfants contrastent avec le calme de tout à l’heure. Un discret écriteau indique l’existence d’un musée (dédié, je l’apprendrais plus tard aux catholiques romains au Japon aux xvie et xviii siècles) mais impossible de savoir s’il est ouvert ou non.

Vu de loin, l’arbre qui dépasse de la maison sur la dernière photo semble avoir été planté dans la terrasse à l’étage, mais en contournant l’escalier on s’aperçoit que l’arbre longe en fait la paroi de la maison et fait bien 5 ou 6 mètres de haut. Il y a encore quelque temps l’arbre était bien plus touffu, comme on peut le voir sur la Street View ci-dessous. Toute cette verdure me fait passer le reste de la matinée à réfléchir à propos de ce bon vieux cliché du Japon communiant ruralité et nature.

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Nagano-Aichi-Mie (silence presque parfait)

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Là où la fois dernière nous contemplions le Lac Shirakaba (Chino,Nagano) en contre-bas, nous levons maintenant les yeux au ciel. La pleine lune brille trop pour que l’on puisse observer les autres astres alentours. Les enfants se disputent leur téléscope. ‘Avec toutes ces bosses, on dirait un citron’, dit Louis. L’Usuda Deep Space Center est ouvert au public depuis la veille. Alors que la parabole était totalement à l’horizontale à l’automne, elle est cette fois inclinée à 45 degrés sur le côté. Je me demande ce qu’elle peut bien entendre tout là-bas alors qu’ici le silence règne. Il y juste ce bruyant corbeau dont le croassement résonne au creux de la parabole qu’il domine. L’endroit semble lui plaire, il y a même construit son nid. Le calme plat qui règne a Ina Green Farm (Ina,Nagano) n’est quant à lui rompu que par le bêlement des chèvres et agneaux qui s’y baladent librement. L’une d’elle monte sur une table, comme pour prendre la pose avec les montagnes en arrière-plan. 

Au Nagoya Institute of Technology (Aichi) des étudiants dévoilent leur nouveau modèle de Formule 1. En dehors du moteur, l’engin a été intégralement conçu par les membres du Formula Project. Après avoir assemblé leur machine devant nos yeux, des tests de conduite sont effectués sur le parking de l’université, dans un boucan d’enfer. A deux pas de là, au Tsurumai Koen, les fleurs de cerisiers du mois dernier ont disparu, on s’y adonne maintenant au cosplay. Je me retiens de rire, je préfère encore photographier mes chèvres. A Yokkaichi (Mie), on peut faire 9km à vélo autour du lac de barrage d’Isaka. L’endroit semble être utilisé comme lieu d’entraînement du club de canoë-kayak universitaire local. On entend au loin les coups de sifflet de l’entraîneur et les cris d’encouragements des athlètes entre-eux.

Nagoya/Nagoya

‘It’s so peaceful and quiet’ – Hanami 2019 @ Tsuruma Koen

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Avril déjà. Cette année aussi, c’est déjà la saison des cerisiers en fleurs. L’hiver a été plutôt doux, je suis un peu déçu de ne pas avoir pu profiter pleinement de la montagne. Tout le monde semblait s’accorder à dire que cette année les cerisiers fleuriraient plus tôt que d’habitude, mais une soudaine vague de froid a fait durer le plaisir.

Tsuruma Koen est un grand et agréable parc connu pour ses cerisiers. Nous y avions fait un hanami, déguisés, il y a deux ans avec des collègues et étions même passés à la télé. J’ai eu bien de la peine à me remémorer celui de l’année dernière, jusqu’à ce que je me souvienne que nous étions alors de retour en France. Je suis retourné à Tsurumai Koen, en famille cette fois. Les fleurs de cerisiers étaient en pleine éclosion. La télé était au rendez-vous, mais impossible d’y retrouver d’éventuels collègues tant le parc entier grouillait de monde. Les gens mangent, boivent ou roupillent, jouent de la guitare, bavardent, les enfants jouent au ballon. Il y a beaucoup d’étrangers, des touristes bien sûr mais certains d’entre-eux semblent habiter à Nagoya, j’entends même parler français. 

Plus que la beauté des cerisiers, j’apprécie surtout le sentiment de paix et de liberté totale qui règne pendant cette période. A défaut de savoir expliquer cela avec des mots, je me fais bref et vous laisse avec quelques photos. 

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Le retour du Muppet Show (Inabu, Aichi pref.)

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Inabu, petit bled perdu au milieu des montagnes tout en appartenant à la gigantesque ville de Toyota, est réputée pour son onsen ‘Donguri no yu‘ et nous nous y rendons fréquemment. A l’occasion de la fête des enfants, la ville organise un stamp rallye autour des fukuyose-hina, ces petites poupées normalement posées sur des petites estrades à plusieurs niveaux lors de la ‘fête des petites filles’, qui a lieu le 3 mars de chaque année.

Notre quête nous mènera au ‘Donguri Kobo Workshop‘ situé tout près de l’onsen. Là sont entreposées autour de 500 poupées autour d’un château fabriqué au milieu de la pièce, dans des positions et des situations plutôt inhabituelles : Ninjas et cours de calligraphie, course de bateaux, Coupe du Monde de rugby, références aux tubes récents et aux talento à la mode.

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‘Dekai Tokyo’ (1) JL200 Nagoya – Haneda

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– Suwatte kara zutto neteta.  (Je me suis assise, et j’ai dormi pendant tout le voyage.)

– Tabun yoppodo nemukattandarô. (Tu devais être vraiment fatiguée …)

La conversation entre les deux protagonistes malgré-elles, dérobée à la sortie de l’appareil, vient merveilleusement ponctuer cette séquence audio et me permet de donner un fil conducteur à ce billet. Car il était impossible de dormir, le signe lumineux indiquant ‘Attachez vos ceintures !’ étant resté allumé pendant tout le voyage en raison des turbulences. Il fallait effectivement être vraiment épuisée, ou alors habituée aux voyages mouvementés pour pouvoir fermer l’oeil … 

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‘Dekai Tokyo’ – prélude

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Tous les 5 ans je suis amené à me rendre à Tokyo pour le renouvellement de mon passeport. J’y vais généralement seul puisque l’ambassade n’est ouverte qu’en semaine, et pour l’occasion j’y passe une nuit. Je suis allé une dizaine de fois à Tokyo pour le travail, seul ou accompagné. Une fois le travail terminé il y a toujours un peu de temps libre. Le trajet se fait la plupart du temps en train, les horaires sont donc flexibles. Mais par peur d’être entraîné dans quelque embrouille ou accident ou bien de perdre mon porte-feuille ou autres documents importants en cours de route, au lieu d’en profiter pour me balader je finis toujours en train de rêvasser sur le toit du KITTE près de la gare de Tokyo pour ensuite me perdre dans le labyrinthe de ses sous-sol.

Lors de mon précédent passage en 2015, en tant que touriste donc, j’avais profité de mes deux journées pour faire le tour de plusieurs papeteries uniques dispersées dans la ville. J’avais alors perdu beaucoup de temps dans les transports et en raison d’un flagrant manque de préparation, à me retrouver à 11h devant un magasin ouvrant ses portes à 12h. Carte à la main je m’étais  perdu dans les galeries marchandes de Nakano-ku et ses magasins spécialisés improbables (dont le ‘Book Garage‘, le paradis des brochures de voitures). J’avais particulièrement apprécié la papeterie ITOYA à Yurakuchô, son ambiance feutrée, la classe, la gentillesse et surtout la disponibilité de ses vendeurs. J’en étais sorti le sourire jusqu’aux oreilles avec mon LAMY Safari Neon Lime Green, et je me remémore avec plaisir ce voyage à chaque fois que je m’en sers. 

J’avais traîné du côté d’Asakusa afin de jeter un oeil au flambant neuf ‘Centre d’information touristiques et culturelles‘ puisqu’à l’époque j’étais en charge du centre d’information touristique à l’aéroport. Alors que j’attendais au feu devant le sanctuaire d’Asakusa j’avais été interpellé par deux énergumènes et m’étais même retrouvé devant la caméra en train ‘d’éplucher’ deux onigiris emballés afin de savoir lequel était le plus facile à éplucher. Vivant déjà à l’époque au Japon depuis quelques années, les onigiris faisaient si je puis me permettre l’expression, partie de mon pain quotidien et je n’avais eu aucune difficulté à défaire l’emballage. Ce qui ne m’empêchera pas la scène d’être diffusée à la télé deux mois plus tard, selon les dires d’un collègue surpris de me voir surgir ainsi au petit écran. Le Tokyo Sky Tree venait d’être achevé, je m’étais contenté de le contempler de loin en me promettant d’y grimper une fois la frénésie calmée. 

Ne voulant pas m’encombrer je n’avais pas pris mon Nikon avec moi. Je n’avais pas encore de smartphone et n’étais revenu qu’avec une vingtaine de photos. J’étais au creux de la vague et loin d’être en état de reprendre mon blog. Mon carnet n°7 accorde trois pages à ce séjour, mais il n’y a presque que du texte, nous sommes bien loin de l’espèce de scrap-book que je peaufine méticuleusement aujourd’hui. J’en suis plutôt étonné car mon enthousiasme pour la chose me semblait à priori être bien plus important que maintenant.  

Bref, Tokyo, c’est la capitale ! Pour le ‘campagnard’ que je suis, y passer deux jours était et est encore un véritable événement. J’y suis retourné ce mois-ci et pense écrire quelques billets à propos de mon séjour. 

※ Le titre fait référence à la chanson ‘Akai densha’ (赤い電車) de Quruli (くるり). Le train rouge qui y apparait part de la banlieue de Tokyo pour arriver à Shinagawa et au fur et à mesure qu’il avance, Tokyo semble de plus en plus ‘dekai’, c’est à dire énorme. On se moque un peu de moi à chaque fois que j’en parle autour de moi, mais cette immensité est fascinante !