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architecture/Nagoya

‘On fait l’bilan, calmement …’ – Meieki, Nagoya

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HAL Nagoya Spiral Tower
HAL Nagoya Spiral Tower
HAL Nagoya Spiral Tower
HAL Nagoya Spiral Tower
HAL Nagoya Spiral Tower

J’entame cette nouvelle année 2025 avec quelques photos prises entre octobre et décembre du fascinant Mode Gakuen (HAL) Spiral Towers, tout près de la gare de Nagoya. Selon le temps qu’il fait et la position du soleil dans le ciel les panneaux triangulaires reflètent la lumière d’une manière différente. Une fois que l’on se sera éventuellement lassé de cet angle il suffira de se déplacer d’une dizaine de mètres dans n’importe quelle direction pour que le jeu de lumière change à nouveau. C’est un assez bel exemple de ce qu’est la vie en fin de compte. La roue tourne, et quand elle s’arrête sur la mauvaise case, que les choses ne vont pas comme elles le devraient, c’est à nous de nous déplacer afin de changer de perspective, de voir les choses sous un nouvel angle.

Entre mon changement de service au travail en avril et l’enfer de la préparation aux concours d’entrée au collège et au lycée des enfants (qui, quel que soit le résultat, semble enfin devoir prendre fin d’ici une dizaine de jours ) l’année 2024 est passée en un éclair. Malgré une manque flagrant de temps et de liberté par rapport aux années précédentes c’est à se demander comment je suis parvenu malgré tout à publier 39 billets, prendre une multitude de photos (dont une grande partie n’a pas encore publiée), gravir le Mont Fuji en juillet et finir le marathon de Matsusaka en décembre. Avec le recul je me dis que la rédaction du blog, les nombreuses balades appareil à la main et autres recherches sur des sujets divers que celle-ci implique ont été une échappatoire par rapport au tracas du quotidien. Le blog a tellement été une manière de m’évader cette année que même les habituels questionnements à propos de l’intérêt et/ou la nécessité d’en poursuivre la rédaction dont je suis généralement assailli pendant l’été ne m’ont même pas effleurés.

Un peu comme chaque année je ne suis pas parvenu à mettre à exécution de manière satisfaisante les nombreux projets que j’ai en tête, mais j’y travaille tout doucement. Ainsi, les lecteurs les plus attentifs auront peut-être remarqué l’apparition du menu ‘Contact/Lettres’ dans l’en-tête du site. Ce n’est encore qu’une ébauche mais je pense à l’avenir donner la possibilité de correspondre par courrier aux lecteurs intéressés par de tels échanges. Avant cela il me faudra dans un premier temps terminer le récit de l’ascension du Mont Fuji, qui m’a valu de nombreuses visites. Il y a une demande évidente pour une documentation précise sur le sujet mais cette manière de blogger façon ‘guide du routard‘ ne m’intéresse pas particulièrement car trop codée, trop carrée. Si jamais c’était à faire ce serait probablement plutôt en format vidéo, mais cette envie me vient sans doute de l’habitude de regarder les aventures de mes trailers favoris sur Youtube. Cela dit l’ascension du Mont Fuji a vraiment été une grande découverte et je me suis en tête, dans la mesure du possible, de le gravir dorénavant chaque année. Un peu dans le même ordre l’idée, en avoir terminé avec la course à pied pour cette saison va enfin me permettre de me focaliser sur le tracé du Tōkai Nature Trail (東海自然歩道) en Aichi, que j’ai l’intention de parcourir dans son intégralité cette année. Là encore je ne suis pas certain de la meilleure manière de documenter le tout mais je commence tout doucement à comprendre qu’au lieu de longuement hésiter pour finalement ne pas franchir le premier pas, il est encore préférable de me lancer quitte à rectifier le tir en route.

En fait cette année j’ai surtout – et ce quel que soit le résultat aux yeux des lecteurs – pris plus de plaisir à photographier qu’à écrire, et à priori la tendance devrait se poursuivre en 2025. Là encore, je m’organise peu à peu, notamment en établissant une liste des bâtiments et lieux que je souhaiterais visiter afin de ne pas perdre trop de temps à me décider où aller quand enfin j’en ai le temps. Je réfléchis également à l’élaboration d’une carte qui montrerait les lieux visités dont j’ai parlé sur le blog. Le tout devrait m’occuper pendant une, deux, cinq ou même dix années, au rythme où vont les choses …

architecture/Nagoya

Pas de kо̄yо̄ cette année … – Yagoto, Nagoya

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Kosho-ji Temple
Kosho-ji Temple
Chukyo University
Chukyo University
Chukyo University

En cette fin d’année je suis rentré complètement bredouille de l’habituelle ‘chasse au kōyō’, les feuilles rouges d’automne. Mon entraînement en progression pour le marathon de Matsusaka à la mi-décembre a fait que pendant ces dernières semaines j’ai passé la plus large partie de mes jours de congés à sillonner les routes de la péninsule de Chita. Courir pour me vider la tête, au retour ingurgiter le double des calories perdues, puis la nuit venue dormir autant que possible pour récupérer des forces. A vrai dire autant sur le point professionnel que personnel il se passe trop de choses pour que je sois assez en paix avec moi-même pour pouvoir apprécier à sa juste valeur un paysage, aussi beau soit-il. Quand enfin je trouve le temps et la motivation pour une sortie au temple Kōshō-ji, dans le quartier de Yagoto (八事) à Nagoya, le temps que j’arrive à destination il faut bien évidemment que le ciel se couvre, rendant fades les dégradés de coloris des arbres. La chance n’est définitivement pas de mon côté puisque comme la dernière fois, la cour intérieure Fumon-en (普門園) est aujourd’hui inaccessible au public, je ne peux donc pas m’approcher plus près du gigantesque et resplendissant gingko jaune qui depuis tout à l’heure attire mon attention.

Il serait trop dommage d’être venu dans le coin pour rien, je retourne donc vers la gare de Yagoto afin de m’attarder autour des bâtiments de l’université Chukyo University (中京大学). L’université a été créée en 1954 par Seimei Umemura (梅村淸明), athlète ayant participé aux épreuves l’athlétisme pour le Japon aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1932 devenu ensuite professeur et spécialiste en éducation physique. Si elle s’est entre-temps diversifiée dans de nombreuses branches, l’université est encore aujourd’hui célèbre pour ses formations dans le domaine du sport et de nombreux athlètes réputés sont originaires de Chukyo. Les trois dernières photos de cette série montrent les détails du bâtiment principal de l’université, le Bâtiment Central 0 (zéro) (センタービル 0号館), avec ses motifs d’arches voûtées qui sembleraient se répéter à l’infini si elles n’étaient pas par endroits interrompues par des parois de verres. En observant ces répétitions, j’ai tellement été absorbé, comme hypnotisé par celles-ci que j’en ai oublié de prendre une vue d’ensemble du bâtiment.

Si le Central 0 n’a été construit qu’en 1994 pour célébrer les 50 ans de l’université, on peut déjà retrouver ce thème architectural dès le fondement de l’université en 1954 sur les parois du bâtiment principal et du gymnase notamment. Je me demande bien d’où provient cette inspiration, malgré mes recherches sur internet je n’ai pas réussi à déterminer qui est à l’origine des différents bâtiments. Pour me documenter davantage il me faudrait probablement faire un tour à la bibliothèque de l’université située aux quatrièmes et cinquièmes étages du bâtiment principal, accessible aux personnes extérieures à l’établissement sur inscription. Cela me ferait une excellente excuse pour me balader à l’intérieur du bâtiment, mais je ne pense pas avoir le courage d’y prendre des photos. Je me contenterai de rêvasser en regardant à travers ces fameuses arches, de m’imaginer l’espace de quelques instants encore étudiant en attendant que d’éventuels passants dans la rue photographient les arches comme je l’ai fait moi-même.

Les photos ci-dessus sont tirées des archives de l’université

Nagoya/photographie/Nagoya/photographie

Merge to emerge – Meieki, Nagoya

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reflets dans vitre gare de Nagoya
reflets dans vitre gare de Nagoya
reflets dans vitre gare de Nagoya
sol mouillé par la pluie

C’est en m’abritant de la pluie devant une grande baie vitrée à l’arrière de la gare de Nagoya que je me suis souvenu d’un conseil sur internet qui parlait d’utiliser le refléchissement des vitres pour jouer avec les reflets et les superpositions d’images. Ainsi, le flot des voyageurs, touristes et autres passants arrivant, partant ou traversant la gare vient le temps de quelques photos se superposer au bal incessant des taxis. En réalité il se passe trop de choses en même temps dans mon cadre, un détail (le signe lumineux rouge「空」à l’avant du taxi signifiant que celui-ci est libre par exemple) ou un personnage que je pensais sur le coup intéressant semble s’être perdu dans la masse d’informations sans que je ne puisse le retrouver ou le faire réapparaître de manière satisfaisante une fois sur mon écran d’ordinateur.

C’est là que je me suis souvenu des époustouflantes photos de Navid Baraty dans sa série Merging Worlds: City & Nature in Double Exposure qui font communier larges espaces naturels et gratte-ciels de la ville. Baraty est également connu pour ses photos en vue plongeante du haut des immeubles new-yorkais, mais il a egalement capturé quelques clichés très intéressants lors d’un passage à Tо̄kyо̄, mêlant habilement parapluies, passages piétons eu autres formes géométriques. Pour l’instant je m’inspire de ceci-cela, je copie, je mime, je singe, mais je m’amuse beaucoup. Difficile toutefois de placer tout cela dans ce blog de manière cohérente …

architecture/Nagoya

TsurumAi & STATION Ai – Nagoya, Shо̄wa-ku

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Balade autour du Parc Tsuruma (鶴舞公園) pour me dégourdir les jambes en ne pensant à rien. Il est encore trop tôt pour que les arbres arborent leurs plus belles couleurs automnales, le soleil est bas et les surfaces d’ombres sont plus larges que d’habitude, en prenant soin d’éviter toute présence humaine sur les photographies celles-ci en prendraient presque un air inquiétant.

L’objectif précis de ma venue est de voir à quoi ressemble STATION Ai, le centre d’innovation et de soutien aux start-ups, projet directement inspiré du campus de start-up Station F, situé dans le 13eme arrondissement à Paris. STATION Ai a ouvert ses portes en octobre dernier aux abords du parc. Vu de l’extérieur le bâtiment en lui-même n’a rien de particulièrement intéressant et l’étroitesse des ruelles alentours m’empêche d’en prendre une vue d’ensemble. Je me glisse rapidement à l’intérieur, la cafétéria au premier étage étant apparemment accessible au public. Je passe quelques instants au centre du spacieux atrium et de son plan incliné qui monte jusqu’au dernier étage. Je ne m’en aperçois qu’une fois que je rédige ce billet mais au septième étage est ouvert un bar en extérieur apparement accessible au public. La vue sur le parc Tsuruma juste derrière doit être interessante, par un beau jour de soleil il me faudra y revenir avec un bon bouquin.

Tokyo/Tokyo

Shibuya, à quelle heure dors-tu ? – Shibuya, Tо̄kyо̄

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ginza sony
shibuya at night
shibuya
flying lotus
shibuya karts
shibuya at night buildings

Nouvel aller-retour à Tokyo. Comme le mois précédent la journée a été chargée. A Ginza j’ai juste le temps de toiser de haut le Ginza Sony Park sur lequel se reflète la lumière des vitres du grand magasin Tokyu Plaza Ginza où nous nous trouvons. Je suis assez mitigé voir déçu par la façade du Sony Park après sa rénovation, pour un peu on croirait que le bâtiment est encore entouré d’échafaudages, on se demande si l’endroit est ouvert ou non.

Il est déjà 18h quand la dernière réunion se termine, dans le quartier d’Ebisu cette fois. Je jubile quand nous passons par hasard devant la salle de concert Liquid Room. Je n’y suis jamais entré mais connais l’endroit via le groupe Sakanaction, qui a un lien étroit avec cette salle. Une partie des musiciens s’y présente de temps à autre en tant que DJ et le groupe y a fêté ses 20 ans d’activités en juillet dernier. Surtout, celle-ci est mise en scène dans la chanson 「聴きたかったダンスミュージック、リキッドルームに」(Kikitakatta Dance Music, Liquid Room ni‘, que l’on peut retrouver sur la face B du single 新宝島 (Shin Takarajima), sans doute le tube le plus connu du groupe.

Avant de monter dans dans le train pour Nagoya j’ai juste le temps et assez d’énergie pour sur la route du retour faire un rapide saut à Shibuya dans l’idée de jeter un oeil à l’exposition ‘Holiday Memories‘ du photographe espagnol Yosigo. La température est agréable, l’endroit grouille de monde, peut-être même plus qu’en journée. Après 18 années passées au Japon je sais très bien que l’on ne peut faire plus cliché comme visite, mais l’énergie de ce lieu ne peut être ressentie nulle part ailleurs. Comme submergé par le trop plein d’informations et d’émotions j’oublie mon objectif, et finis, par habitude peut-être, au Tower Records où je passe quelque temps au rayon des disques. Tandis que je réfléchis si oui ou non je dois m’emparer du mythique ‘Cosmogramma’ (2010) de Flying Lotus, la balade ‘First Love‘ (1999 !!) d’Utada Hikaru gueule dans tout l’étage à travers les hauts-parleurs et le petit craquement typique du format vinyle lui donne comme un second souffle et me coupe le mien, renforçant ma conviction qu’il me faudra très sérieusement penser à m’acheter une platine vinyle et un bon casque pour redécouvrir mes albums préférés. Entre-temps au dehors, le chaos se poursuit et s’intensifie même, imprévisible. Que voulez-vous, pour l’inakamono (terme souvent péjoratif signifiant ‘gars de la campagne‘) que je suis, Shibuya, carrefour des langues du monde entier, ses Mario Kart irl, ses défilés de voitures de sport, ses freestyle de rappeurs amateurs et ses immeubles qui brillent de mille feux, ça fait beaucoup de bruit et de couleurs d’un coup. Peut-être même est-ce encore plus stimulant que n’importe quelle exposition.

architecture/Nagoya

光あれ (Fiat lux) – Global Gate, Sasashima, Nagoya

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Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya
Global Gate Sasashima Nagoya

Le mois d’octobre a été extrêmement éprouvant mais je vois enfin la lumière au bout du tunnel. J’en suis persuadé quand je me rends compte que j’ai retrouvé assez d’aisance et de volonté pour sortir et partir à sa rencontre. L’entraînant mais un poil trop ‘Fred againesque’ album ‘Honey‘ de Caribou dans les oreilles (‘Find me‘, merveilleux tube post-estival en puissance cela dit !), je pars, le baume au coeur déjà, de la gare de Nagoya en direction du quartier de Sasashima où je suis venu quelques jours plus tôt, sous la pluie alors, pour aller voir au cinema le plutôt décevant film ‘Trap‘ de M. Night Shyamalan. Le temps est aujourd’hui splendide, le soleil au beau fixe. Quand je me balade autour du complexe commercial Global Gate, la lumière se reflète sur les vitres des bâtiments et se faufile dans l’atrium, formant au sol et sur les murs formes improvisées et autres flèches. Me sentant comme guidé par celles-ci je m’imagine un moment dans un jeu de piste, me mets à fouiner dans les moindres recoins du bâtiment sans porter le moindre intérêt aux nombreux magasins. La lumière m’entraîne vers la terrasse où une dizaine de personnes bavardent ou s’adonnent à la lecture. Il est midi passé, la tranquillité de l’endroit diffère totalement du chaos des employés de bureau qui juste en dessous se marchent dessus pour se ruer au konbini ou dans les restaurants. Après avoir pris tout mon saoul de photos je m’assois à mon tour pour profiter de la douceur de la lumière. Un peu de temps pour moi, voilà donc ce que j’étais venu chercher.

balades au Japon

Shibuya, à quelle heure t’éveilles-tu ? – Shibuya, Tо̄kyо̄

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Tokyo Shibuya
Tokyo Shibuya
Tokyo Shibuya
Tokyo Shibuya
Tokyo Shibuya
Tokyo Shibuya

Rapide aller-retour à Tо̄kyо̄ dans la journée dans le cadre du travail. Nous avons rendez-vous à Shibuya à 10 heures mais je prends le Shinkansen au départ de Nagoya peu après 7 heures afin d’avoir le temps de me balader dans le quartier de Shibuya de bon matin. Quoi qu’il en soit j’ai de toute façon pour habitude d’être inutilement en avance partout où je vais, j’en profite toujours pour faire un saut dans quelque papeterie ou boire un café en attendant. Au lieu de descendre à Tо̄kyо̄ comme toujours, je change cette fois à la gare de Shinagawa dans l’idée de prendre la ligne Yamanote pour Shibuya. J’avais par contre complètement oublié à quel point il pouvait y avoir du monde aux heures de pointe sur cette ligne, comme si cela ne suffisait pas la ligne est perturbée en raison d’un incident qui vient de survenir. Le monde et surtout le bruit infernal des annonces qui se mêle à celui des trains et le brouhaha des conversations est on ne peut plus impressionnant. Le couple d’anglais dans la cinquantaine qui attend sur le quai à côté de moi est pantois. Comme je suis vêtu comme un salaryman ils doivent penser que je me rends au travail et qu’il s’agit d’une journée banale, mais en dehors du fait que je comprends ce que disent les annonces nous sommes dans le même pétrin, et je leur explique la situation. Le train arrive au bout de quinze minutes d’attente, je me félicite d’être venu en avance.

Une fois enfin à l’air libre je reconnais immédiatement, grâce aux photos du blog de fgautron, le Shibuya Sakura Stage, mais la sortie du train étant différente de celle du métro que j’utilise habituellement, je suis complètement désorienté. Il est presque amusant de me dire que je me suis presque perdu comme si je m’étais rendu pour la première fois à Shibuya. Je monte une passerelle, en descend une autre, suis le flux des gens, me retrouve rapidement à contre-sens, distrait par la beauté de la lumière du soleil se reflétant dans les vitres du Shibuya Stream. Il y a des grues partout, Shibuya vit. Bruits de marteaux-piqueurs et de hauts-talons.

J’arrive finalement au point de rendez-vous avec vingt petites minutes d’avance, juste de quoi vite-fait ingurgiter un café. Shibuya, Ginza puis le Tokyo Big Sight, la journée s’annonçait longue et je n’ai pas eu une minute de répit, nous finirons trop tard pour ne serait-ce que boire un verre quelque part.

Aichi/Aichi

光のなかに立っていてね – О̄ike kо̄en, Tо̄kai

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La série de photos de ce billet est née de deux idées. La première était de tester la caméra de mon nouveau smartphone bon marché (un AQUOS Wish 4 de Sharp, pour référence ultérieure), dont je n’attendais en vérité pas grand chose sinon de n’être ne serait-ce qu’un tout petit peu de meilleure qualité que son prédécesseur, quasiment inutilisable. La deuxième m’est venue après avoir vu sur Youtube une série de vidéos du photographe américain Matt Day. Matt n’utilise que la photographie argentique et développe toutes ces photos par lui-même. Son ouvrage ‘Friend of mine‘ regroupe ses photos en noir et blanc prises dans sa ville de résidence de Chillicothe, en Ohio. Dans ses vidéos il explique qu’il s’est baladé des heures durant dans chaque recoin de la ville et la campagne alentours pour chasser ‘une certaine lumière qui me conviendrait’, comme il dit, revenant parfois pour cela au même endroit à des heures différentes sans trop réfléchir à la manière dont il allait organiser ses photos. Le processus lui aurait appris qu’il n’est pas toujours nécessaire d’aller loin pour prendre de bonnes photos, qu’il faut être réceptif aux paysages, aux objets, aux personnes autour de soi. Regarder sa ville au travers d’un appareil en s’attardant sur ses détails lui aurait permis de la voir d’un autre oeil, au point qu’il se serait senti envahi d’une sorte de devoir de mémoire, sentiment qui serait à l’origine de son ouvrage.

Si j’avoue être un brin moins enthousiaste que Matt à l’idée de photographier la ville où j’habite (pourquoi d’ailleurs ?), je me suis dit qu’il pourrait cependant être intéressant, comme dans mon billet précédent, de sortir des mes habitudes. Je me suis donc dirigé au parc le plus proche et j’ai pris avec mon smartphone une trentaine de photos en m’intéressant aux ombres, aux contrastes, aux raies de lumière passant à travers les arbres, dans l’idée de les montrer en noir et blanc. Les capacités de l’appareil sont limitées, j’aurai voulu certaines photos plus nettes mais globalement le résultat est positif. J’ai surtout été surpris par le fait que, comme le mentionnait Matt, il y avait plus de substance à prendre en photos que je ne l’aurai cru et je me suis surpris à m’arrêter en bord de chemin pour guetter ‘je ne sais quoi’ qui titille mon attention la où normalement j’aurai marché d’un pas ferme.

architecture/livres/Nagoya

‘Allons au Château-Rouge, ou au château d’eau’ – Chikusa-ku, Nagoya

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Higashiyama Water-Supply Tower
appartement envahi par les plantes
reflets des arbres dans une vitre
gros plan immeuble
gros plan appartement
gros plan appartement

Balade de deux heures, autour de midi, dans le quartier de Kakuо̄zan à Nagoya, non loin du temple Nittai-ji et de la Résidence Yōki-sō, que je revisiterai sans doute quand l’automne, le vrai, celui avec ses feuillages rougeâtres, sera là. J’ai pour l’occasion ressorti mon téléobjectif Nikon 200mm que je n’utilise pratiquement plus depuis que j’ai anéanti mon 300mm il y a trois ans déjà, le 200mm étant insuffisant pour photographier de manière satisfaisante les avions éloignés à l’aéroport. Je regrette de ne pas l’avoir utilisé en ville plus tôt, car la promenade a été très satisfaisante, surtout que je m’étais dit que j’allais dans la mesure du possible prendre tout mon temps, m’arrêter quand cela serait nécessaire afin de regarder tout autour de moi, quitte à attendre parfois un instant que se présente à moi quelque chose venant pimenter la photo, au lieu d’avancer hâtivement comme d’habitude en en ratant la moitié.

Je pars de Shōwa Jukudō, fais un court passage au Nittai-ji et prolonge la balade jusqu’au château d’eau de Higashiyama (東山給水塔), que l’on voit sur la première photo. D’une hauteur de près de 38 mètres, il a été construit en 1930. Utilisé jusqu’en 1973, il est depuis 1979 entretenu en tant que réserve d’eau en cas de sinistre causé par une catastrophe naturelle. Il semblerait qu’il soit ouvert au public deux fois dans l’année, mais l’intégralité du site est sujet à d’importants travaux. Une fois n’est pas coutume je ne peux m’empêcher de me dire qu’il serait amusant de faire le tour de tous les château d’eau de Nagoya et sa région, et je ne suis absolument pas surpris de constater que le site internet du Nihon Kyūsui-tо̄ (日本給水党, le ‘Parti de l’approvisionnement en eau du Japon’, jeu de mot entre les deux idéogrammes japonais ‘parti’ et château’ qui se lisent tout deux tо̄) répertorie ceux-ci à travers le pays. Et bien évidemment, comme c’était le cas pour les ‘les toboggans Fuji-san à Nagoya‘, son auteur – le président du parti, a publié un superbe livre illustré sur le sujet. Je suis admiratif de ces personnes qui parviennent à mener à bien leur projet, et ce quel que soit le sujet traité. En ce sens nous vivons une époque formidable où tout est possible.

Shizuoka/Shizuoka

Mont Fuji jour 1 (2) – Subashiri-guchi, Shizuoka pref.

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mont fuji subashiri
Mont Fuji kikuya
mont fuji subashiri

Parmi les quatre sentiers d’ascension qui permettent de gravir le Mont Fuji, nous avons choisi de nous attaquer au Subashiri Trail (富士山須走ルート). C’est celui parmi les quatre qui commence le plus bas, à 2000 mètres d’altitude, ce qui en fait peut-être le plus difficile et le plus long, mais surtout le moins fréquenté. L’ascension s’annonce éreintante, mais au moins ne perdrons nous pas inutilement du temps dans les embouteillages.

Après notre balade à Fujinomiya nous nous dirigeons en direction d’un bain public sentō situé dans ville de Gotemba, où après nous être décrassés, nous être changés dans nos panoplies de montagnards du dimanche et avoir trié nos bagages pour ne nous munir que du minimum, nous passons en vitesse dans un supermarché pour acheter de quoi manger pour le petit-déjeuner du lendemain matin. L’accès en voiture étant interdit tout autour de la montagne durant la période estivale, nous garons la voiture au parking près de la station routière (michi no eki) de Subashiri, juste à temps pour attraper la navette qui nous mène en zigzaguant vingt minutes durant à la 5e station Subashiri (altitude 1970m).

Le temps de poser les bagages au refuge de montagne Kikuya (菊谷), que se soleil commence déjà à se coucher. Il fait une bonne dizaine de degrés de moins qu’à Nagoya, la temperature est agréable. L’endroit est calme, il n’y a guère qu’une dizaine de personnes à part nous, l’atmosphère du lieu rend le repas d’autant plus succulent. Je suis rassuré que pour l’instant il semble devoir faire beau le lendemain. Le refuge comporte deux chambres privées ainsi qu’une salle commune ou sont aménagés une douzaine de futons. L’extinction des feux se fait à 20h30. L’anxiété face à l’inconnu, mêlée à l’excitation d’enfin gravir le mont sacré font que je peine à fermer l’oeil, je n’ai aucune idée de l’heure à laquelle je me suis endormi, ni même si j’ai réellement dormi.