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écriture/vie du blog/Nagoya

Nagoya Port → Sasashima

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Trois semaines de vacances, en quelque sorte. Les journées défilent et la période de blanc se prolonge … Quand il m’arrive de parler du fait que j’écris mes carnets à mes collègues ou mes amis, ils s’étonnent toujours de la longévité de mon activité. Je leur explique à chaque fois que le secret réside dans le choix du support d’écriture, à savoir un cahier ou un agenda sans inscription de la moindre date. Je ne connais personne qui ait été capable d’écrire longtemps dans un carnet de type ‘une page par jour’, avec la date inscrite en haut de page. Il suffit en effet, et ce quelle que soit la raison, de ne pas y écrire pendant deux ou trois jours pour irrémédiablement ressentir un sentiment de culpabilité, l’écriture est de par sa promesse faite à soi-même plus devenue un devoir qu’un plaisir. Même neufs et vierges, on ne trouve ni mention de date ou de jour dans mes carnets – toujours mon bon vieux Travelers Notebook dont il faudra d’ailleurs montrer quelques photos. J’y inscrit bien sûr la date quand j’y écris quelque chose ou y colle des photos, mais j’y écris quand je le veux, si je le veux, et ce sans que, comme si ça aurait été le cas si j’avais été paresseux pendant trois semaines, vingt-et-unes pages de blanc séparent deux inscriptions. C’est sans doute là ma manière de dompter la peur de la page blanche.

Finalement il en est de même pour ce blog. Il m’est arrivé pendant cette période de creux de me dire qu’il me faudrait donner signe de vie, mais au fond mon manque d’inspiration et d’envie d’écrire ne m’a pas préoccupé plus que cela. Pour une fois même, l’habituel ‘et si j’arrêtais tout ?’ ne m’a même pas effleuré. J’attendais juste que cela revienne, et j’écris ces quelques lignes pour palper ma forme, voir si j’y prends plaisir ou pas.

Les photos ci-dessus ont en réalité été prises l’année dernière à la même date à quelques jours près. Le retard s’explique par le temps agréable et propice aux promenades qu’il fait à partir de la mi-octobre pendant lequel je me baladais sans cesse et prenais énormément de photos que je n’ai pas réussi à caser dans un article avant que la chasse au kōyō ne débute. J’ai de la sorte de nombreuses photos qui attendent de ressurgir des tréfonds de ma photothèque. Je me dis toujours qu’il me faut attendre d’être dans le même mois ou au moins la même saison pour les utiliser. Non pas pour essayer de les intégrer discrètement dans le fil d’articles sans que personne ne s’en rende compte, mais parce que la lumière éblouissante d’un soleil d’été n’a rien à faire entre deux séries de photos prises dans la lumière douce d’automne.

Il s’agit donc d’une série prise lors d’une promenade, à pied, d’un peu plus de 12 kilomètres visant à remonter le canal de Nakagawa à partir du port de Nagoya jusqu’au quartier de Sasashima situé juste en dessous de la gare de Nagoya. Une fois que l’on s’éloigne du port et de son aquarium, le canal n’est bordé de pratiquement tout son long que d’usines, d’entrepôts et de centres logistiques de tailles diverses et variées, de dortoirs, de petits restaurants où se retrouvent probablement chaque midi les habitués. Pour être tout à fait franc l’intérêt est plutôt moindre, je n’ai d’ailleurs aucun souvenir de ce que j’ai écouté comme musique lors de cette promenade. Je réfléchis à prendre en photos les travailleurs dans leurs vêtements de travail et autres salopettes de couleurs diverses, avec leur casque sur la tête, mais ne parviens pas à me faire violence – c’est qu’ils ont l’air costauds en plus. Je marche d’un bloc à l’autre, arrêté pratiquement à chaque croisement par un feu rouge toujours trop long. Tout se ressemble et se répète tellement que j’en viens à regretter un peu de m’être lancé dans cette entreprise. Bien qu’encore éloignée, je suis soulagé quand je commence à apercevoir au loin la tour de le chaine de télévision Chūkyō, plantée dans le décor tel un drapeau signalant l’arrivée du parcours.

Tout à fait paradoxalement, les coins de verdure, parcs et squares se font plus fréquents au fur et à mesure que je me rapproche du centre de Nagoya, et même l’architecture des entrepôts, jusqu’ici banales baraques faites de tôle, semble désormais avoir été pensée pour susciter l’attention de ceux qui se baladent le long du canal. J’arrive enfin, au bout d’un peu plus de quatre heures de marche, à bon port, si j’ose dire. Je m’assois quelque instants dans le parc devant centre commercial Global Gate et le campus de l’Aichi University, que j’avais visité une année auparavant. C’est d’ailleurs, il me semble, la découverte du canal qui m’avait donné l’idée de cette balade. Pour une fois, j’accomplis l’un de mes projets !

écriture/vie du blog/daydreamin'/Nagoya

‘滑らずに済むような気がする’ – Osu, Naka-ku, Nagoya

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Nagoya Osu
Nagoya Osu devanture de magasin
Nagoya Osu devanture de maison
Nagoya Osu devanture de maison
Nagoya Osu devanture de magasin
Nagoya Osu devanture de magasin
aire de jeu Mont Fuji

Balade à partir du quartier d’Ōsu. Comme point de départ je cherche tout d’abord le Parc Namikoshi (浪越公園) que je n’ai pas visité depuis deux ans. Le trois gigantesques arbres qui ne peuvent qu’attirer l’attention vu l’étroitesse du lieu me semblent moins impressionnants et majestueux que lorsque je les ai vus pour la première fois. Sur le coup je me suis dit que c’était dû au fait qu’il n’y avait plus l’effet de surprise de ma découverte, mais en comparant les photos une fois de retour à la maison tel un jeu des sept différences, je me suis aperçu que non seulement leur feuillage était moins dense et touffu, mais que le parc dans son intégralité avait subi diverses modifications ; Outre les arbres taillées, le lampadaire a été repeint, les graffitis effacés et les toilettes publiques couvertes de fines tiges en bois qui les fait se fondre dans le paysage. Comme nous vivons à une époque formidable où tout est archivé, documenté et vérifiable, il ne m’a pas fallu longtemps pour trouver un article de journal du Chunichi Shimbun qui explique les changements effectués.

Je suis également tombé sur le billet du blog d’un certain Yo-chan qui montre et commente l’article dans sa version papier. Yo-chan est un homme qui va sur ses 80 ans et tient un blog depuis 2009. Il y relate principalement ses balades et découvertes en relation avec l’histoire de la ville. Le contenu est beaucoup trop pointu pour franchement m’intéresser, mais le fait que le blog soit parfois mis à jour deux fois dans la journée me fait penser que tenir un blog est un passe-temps comme un autre et j’espère être encore en mesure d’écrire à cet âge ! Je ne sais pas si c’est une spécificité japonaise, mais je suis toujours épaté par le fait que l’on puisse trouver des sites internet sur des thèmes très spécialisés. En cherchant (sans succès d’ailleurs) des informations à propos de la variété d’arbres plantés dans le parc je finis sur un site internet tenu par un particulier faisant la liste et photographiant des arbres géants (camphriers, cryptomères et autres ginkgos) sur l’archipel, puis de fil en aiguille finis sur celui d’une association (全国巨樹・巨木林の会) très sérieuse qui recense ces arbres, organise des visites groupées à travers tout le pays et possède même son propre magazine.

Comme toujours je choisis d’abord les photos que je souhaite montrer avant d’entamer l’écriture de mes billets. Au départ je pensais écrire un billet à propos des devanture et façades de maisons et de magasins mais me suis finalement aventuré dans une toute autre direction. Je crois que je prends autant si ce n’est plus de plaisir à faire des recherches à propos de tout ce qui me traverse l’esprit qu’à écrire, mais au bout d’un moment je me rends compte que le billet n’avance pas, ou bien je me perds en cours de route et il m’arrive de bâcler le billet. Léo me voit fréquemment rédiger mes articles ou trier mes photos. Dans ces moments-là souvent il me charrie en me traitant de Tensai blogger (blogger de génie) mais ne peut s’empêcher de regarder par dessus mon épaule pour regarder mes photos – à défaut, malheureusement, de pouvoir lire les billets. A force il semble y avoir reconnu certains motifs récurrents et me dit souvent de les regrouper par thèmes pour en faire un photobook. Malgré le manque d’objectivité, quel que soit le résultat l’idée est intéressante …

J’avais déjà remarqué que l’on trouvait un peu partout dans Nagoya des terrains de jeux pour enfants comprenant des monticules en forme de Mont Fuji servant de toboggan, comme sur la dernière photo. J’en avais déjà repéré quatre ou cinq dans des endroits complètement différents de la ville et j’avais eu l’idée de les prendre en photo et de les répertorier sur le blog ou sur un site à part, une idée de plus parmi les milliers d’autres que je note dans mes carnets tout en sachant que je ne m’y mettrais jamais. Quelle n’a donc pas été ma surprise en tombant à la librairie sur un bouquin intitulé 名古屋の富士山すべり台 (‘Nagoya no Fuji-san suberidai‘, les toboggans Fuji-san à Nagoya), la bible sur le sujet avec plus de 120 toboggans références sur 158 pages. (un petit florilège en anglais ici)Yoshiyuki Ushida, son auteur, explique que ce livre est l’aboutissement de 20 ans de recherches, il n’est donc pas étonnant qu’il m’ait ‘piqué’ mon idée.

Je me sers souvent de ce blog comme sorte d’outil pédagogique, comme exemple auprès de mes enfants comme quoi il faut toujours continuer ce que l’on entreprend, parce que viendra un moment où cela sera payant (dans le sens de valorisant, évidemment). Il y a régulièrement des périodes difficiles où l’on a envie de tout arrêter, mais il faut persévérer et croire en soi. Qu’il s’agisse de référencer des arbres géants, des plantes devant des maisons, des toboggans, des bâtiments ou des devantures, on continue à son rythme et quand on regarde derrière soi on ne peut qu’être fier du chemin parcouru.

écriture/vie du blog

‘Pourquoi j’écris, autant me demander pourquoi je respire …’ (6)

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Si me documenter à propos du Handa Red Brick House en feuilletant quelques beaux livres recensant les principaux bâtiments de briques rouges au Japon a été très enrichissant, j’ai dans un premier temps moi-même été étonné par la difficulté éprouvée à rédiger le texte du billet précédent alors que le choix des photos s’était pourtant fait naturellement. Bien que de manière générale je sois depuis quelques mois dans une période sans – et ce dans bien des domaines, je n’ai pas l’impression de pouvoir tout simplement rejeter la faute sur un simple manque d’inspiration.

En vérité c’est au mois de juin que je me suis rendu à Handa. Le temps passant j’ai fini par oublier ce que j’avais ressenti lors de ma visite et c’est sans doute là le début de la fin, une prise de conscience, un mal nécessaire pour mieux poursuivre ce blog dont je suis le principal lecteur. Si dans quelques années je veux retrouver des informations à propos d’endroits visités de par le passé, il me suffira d’en consulter les sites officiels sur le web. Je me suis rendu dompte que j’aime lier un endroit à un son, une chanson, un bâtiment, une plante ou un animal. A une personne, une conversation, un événement ou même un phénomène climatique. L’endroit en lui-même passe presque au second plan, il ne sert que de décor à tout ce qui se passe dans ma tête alors que j’y suis. Me relire, ce n’est pas retourner sur le lieu, mais dans le même état d’esprit.

Je souris bêtement en relisant ces quelques lignes. J’écrivais la même chose, tournée un peu différemment, il y a un peu plus d’un an dans ce billet. Je parlais également il y a 6 mois de faire du blog un blog de tourisme à propos de la préfecture d’Aichi et de ses environs, mais comme l’a démontré le billet précédent, tout bien considéré il est clair que j’en serai incapable, ou du moins que cela n’aurait pour moi aucun intérêt. Je radote, me contredit et tourne en rond, mais cela n’a aucune importance.

balades au Japon/écriture

Kôyô 2020 (2) – Korankei, Asuke-cho, Toyota, Aichi

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Les gorges de Korankei et sa rivière bordée de chaque côtés d’érables et de gingkos doit faire partie des deux ou trois lieux touristiques de le région Tokai où tout le monde se rend pour chasser le kôyô, même s’il est agréable de s’y promener tout au long de l’année – surtout en été où l’eau y est d’une revigorante fraîcheur.

Cette année, l’endroit me paraît particulièrement saturé. Nous sommes en plein milieu de semaine et à 9h30 je parviens de justesse à trouver une place de parking à proximité de l’entrée. Je suppose qu’avec la troisième vague les gens sont réticents à voyager hors de leur préfecture, tout Aichi semble s’être donné rendez-vous ici.

Il y a deux pièges dans lesquels il est facile de tomber quand on tente de coucher ce somptueux spectacle en photo. Etre tenté de faire ressortir les couleurs en abusant des logiciels de retouche photo, et prendre les même photos que tout le monde. J’ai pourtant fait quelques efforts pour prendre des angles de vues originaux en descendant au bord de la rivière ou en me positionnant en dessous des ponts, mais je suis encore bien loin d’être le prochain Benjamin Beech – le seul photographe au Japon dont les photos parviennent encore à me surprendre.

Quoiqu’il en soit, la beauté des contrastes de couleurs est aussi époustouflante qu’indescriptible. Les mots me manquent, décrire des émotions m’est devenu tellement difficile, d’où le recours à la photo comme excuse. Je me dis parfois que je cours trop de lièvres à la fois, qu’il me faudrait soit apprendre à écrire (à moins que le problème soit ailleurs ?), ou bien à prendre des photos.

écriture/livres/vie quotidienne

‘I didn’t wanna self destruct…’ @ Nagoya Minato-ku

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Le choc ressenti lorsque je suis retourné à Paris après plusieurs années au Japon en empruntant le RER B partant de l’aéroport Charles de Gaulle. Au fur et à mesure que l’on s’approche du centre de la capitale les graffitis sont de plus en plus nombreux et agressifs, plus le moindre espace vide. Je me souviens m’être demandé comment Michel Butor (※) aurait 50 ans plus tard décrit cette vue dans une version moderne de ‘la modification‘ que je venais de lire à l’époque, et quelle est la première impression qu’elle procure aux touristes, et particulièrement aux japonais alors que l’art du graffiti est quasiment inexistant au Japon, ou du moins à Nagoya.

Les personnages que l’on trouve parfois dessinés sur les pans de murs sont trop maladroits et mignons pour être considérés comme étant des graffiti. J’ai même du mal à imaginer qu’ils aient pu être dessinés par un adulte ou même un adolescent.

Les photos ci-dessus ont été prises dans Minato-ku, au même endroit que cette série-ci. J’aime le côté étroit et bordélique mais malgré tout propret de ce quartier où destruction est synonyme de renouvellement. Une simple modification, en somme.

 

 

(※) En bas de page de ce lien on pourra lire en ligne les 20 premières pages de ‘la modification’. Je n’aime d’habitude pas particulièrement les longues phrases descriptives, mais ici, la précision, le détail, le réalisme des descriptions donnent le sentiment d’être au centre du roman, dans ce wagon quittant Paris. J’en feuillette régulièrement quelques pages au hasard pour me souvenir à quel point écrire peut être beau quand on s’y applique.

écriture

‘Et dans 150 ans …’

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Mes carnets fêtent leurs 10 ans ce mois-ci. 10 ans, quelle longue période ! Il m’est arrivé plusieurs fois de songer à arrêter d’y écrire. Dans ces moments là je feuillette ma bible, ‘tsudzukeru chikara’ 続ける力 ( excellent bouquin de Makoto Ito qui explique pourquoi il est si difficile de continuer sur le long terme ce que l’on entreprend, et donne des conseils sur la manière d’y parvenir ) et la motivation revient. 

Pourtant, tout a failli disparaître le mois dernier. Mis à mal physiquement et mentalement par la chaleur éreintante et un manque flagrant de repos, j’ai pété les plombs. A chaque endroit où nous nous rendons : ‘On est venu ici il y a 3 ans …’ A chaque balade : ‘Tu te souviens ? Ce jour-là on était là, untel a fait ceci …’ Sans cesse à ressasser le passé, à passer des heures à minutieusement imprimer, découper, coller, écrire … A quoi bon ? Je craque, me retrouve à bazarder 10 ans de ‘travail’ – et bien d’autres choses dans des cartons en serrant les dents pour me retenir de fondre en larmes, sachant bien au plus profond de moi que tout jeter au centre de recyclage du coin, c’est bien là la dernière chose que je souhaite faire. On me retiens, je cède … Alors que j’écris ces lignes les 16 tomes sont à nouveau à leur place. 

Les mois et les années passent et je n’ai toujours pas réussi à me décider : Faut-il tenir à la fois ce blog et mes carnets ? Il m’arrive d’imprimer les articles du blog puis de les coller dans mes carnets en y ajoutant quelques photos supplémentaires, mais en réalité c’est plutôt l’inverse, une digitalisation des carnets qui m’intéresserait. Mais pour cela il faudrait sacrifier ma vie privée ou alors choisir soigneusement chaque mot. Bien que les visiteurs soient peu nombreux et les intervenants encore moins, j’aime trop le côté interactif du blog, l’idée qu’un lecteur puisse avoir envie de visiter un lieu présenté dans ces pages pour y mettre fin. 

Comme les carnets trônent dans ma pièce et prennent de plus en plus de place au fur et à mesure que le temps passe, les enfants y jettent parfois un oeil – ce qui m’oblige à dater tous les prospectus et documents placés entre les pages puisqu’ils ne les remettent jamais en place ! Malheureusement ils ne savent pas lire le français, mais ils semblent apprécier se remémorer les lieux visités en regardant les photos. Les années passent, mais l’envie de continuer ne fait que se renforcer …

écriture

‘Pourquoi j’écris, autant me demander pourquoi je respire …’ (3)

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Je viens de terminer mon douzième tome.

J’écris cérémonieusement en couverture la date de la dernière notation et parcours quelques pages. Six mois seulement se sont écoulés, mais que de voyages, de nouveaux lieux et de découvertes ! Hormis les mots d’adieux des collègues et quelques évènements importants, je n’y écris presque plus à propos du travail. Garder trace du moindre de mes déplacements sur Google Maps m’a permis d’être plus minutieux dans les dates et les lieux. Cela me fait sourire quand je prends en main mon premier carnet de constater qu’à l’époque une semaine entière tenait sur deux pages petit format alors qu’il me faut maintenant 4 pages grand format pour le week-end à lui seul.

Mon seul regret est d’y trouver un peu moins de cartes postales et de lettres qu’auparavant. La reprise du blog m’a laissé un peu moins de temps pour écrire à la famille ou aux amis, mon stock de papier à lettres et de timbres ne fait qu’augmenter. Si cela vous dit, on s’écrit ?

écriture

‘Pourquoi j’écris, autant me demander pourquoi je respire …’ (2)

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Depuis mon premier post sur le sujet, au bout d’un peu plus de 6 ans j’en suis au douzième tome, au douzième carnet ou au douzième volume. Je ne sais trop comment nommer mes cahiers, parler de mémoires me semble un peu trop ambitieux et arrogant, parler de tomes laisserait penser qu’un jour le tout sera publié alors que c’est là le dernier de mes souhaits.

Après diverses escapades j’ai fini par adopter un format unique, les somptueux Traveler’s Notebook. J’utilisais déjà auparavant les produits Midori pour écrire mes lettres. Le papier est de très bonne qualité, léger, doux au toucher sans pour autant absorber l’encre de ma plume. Le format me laisse donner libre cours à mes pensées sans être encombrant à transporter.

Il me faut plus de place qu’auparavant depuis que j’y colle des photos, des billets d’entrée, les petits mots d’adieux des collègues qui quittent leur poste, les cartes routières où je marque les itinéraires lors de nos promenades, les cartes de visite et les reçus des restaurants qui m’ont marqué. Cela me prend aussi de plus en plus en temps, mais je prends beaucoup de plaisir, une fois tout le monde couché, au calme, à m’asseoir à mon bureau et écrire, découper, coller ou même dessiner.

C’est certes très agréable, mais à force de ne penser qu’à ce que l’on a fait de sa journée, à la décortiquer pour n’en noter que les moments que l’on aura envie de se remémorer dix ou vingt ans plus tard, cela manque de critique et de synthèse. Pour donner un exemple concret, je prends note par exemple de chaque nouvel album ou livre et rédige un court commentaire de 3 ou 5 lignes, mais cela n’entraîne aucun débat puisqu’il n’y a personne pour le lire. De même

Reprendre l’écriture de ce blog est une façon de me secouer les puces. Regarder un peu plus autour de moi, les gens, les paysages ou les architectures. Ne plus me contenter de raconter les choses, mais me forcer à trouver des sujets et des histoires à raconter, avoir des photos à montrer et partager le tout avec les quelques personnes qui voudront bien m’accompagner. Bon, un jour il faudra quand même que je change l’interface du site …

écriture/vie quotidienne

Choose your weapon ! (2)

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Si je suis là aujourd’hui à m’intéresser aux instruments d’écriture et faire régulièrement la tournée des papeteries et éplucher les magazines et livres sur le sujet, c’est probablement la faute à ce stylo.

J’aime écrire depuis l’âge de 10 ans environ, mais n’avais jusqu’à il y a de cela quelques années peu ou aucun intérêt pour les stylos et autres instruments d’écriture. De même, bien que j’aie écrit des centaines de pages au long de mes études, mis à part les stylos à plume Pelikan dont je parlais dans l’article précédent, je suis bien incapable de me souvenir avec quoi je noircissait mes copies.

Si j’avais déjà vaguement entendu parler de la marque auparavant, mon premier contact physique avec Mont Blanc a eu lieu dans le cadre de mon travail. La marque ouvre un rayon dans notre périmètre, ce qui m’amène à vendre de manière maladroite l’un ou l’autre produit à des clients qui en savent souvent bien plus que moi. Mon enthousiasme est réel, les ventes satisfaisantes.

Bien entendu il ne faut pas longtemps avant que je pense à en acheter un à mon tour. Avec ma joyeuse compagnonne nous débattons longuement à propos de cet onéreux achat ( ‘un stylo, aussi cher qu’Il soit, reste un stylo’ )et mes arguments ne sont pas des plus convaincants. Mais peut-on expliquer un coup-de-foudre ?

Il faudra un peu plus de deux ans pour que je fasse main-basse sur le précieux objet : Un vieux Meisterstück Rollerball résine-or bordeaux, qui n’est déjà plus en production à ce moment-là. De manière un peu surnoise, j’en conviens, puisque je me le fais offrir pour mon anniversaire par ma mère lors de notre retour au pays. Est-ce à cause de son statut d’objet de luxe controversé, c’est très cérémonieusement que je m’en sers au début. Gardé précieusement dans son coffret d’origine la semaine, j’écris avec chaque week-end mes lettres dans le silence le plus complet.

Au fur et à mesure de mes lectures à propos de mon nouveau hobby, il semble clair que j’accorde au bon état de mon stylo bien plus d’importance que nécessaire. J’envie l’aisance, la prestance, l’assurance de ces personnes qui sortent leur stylo favori pour noter dans leur calepin une adresse, un nom ou une idée qui leur vient à l’esprit. Il me faut donner une âme à mon bijou en écrivant avec régulièrement, puisque c’est pour cela qu’il a été conçu.

Aujourd’hui je l’utilise quotidiennement et l’emporte partout avec moi. Je change la couleur de l’encre selon mon humeur. Il m’arrive quand je n’ai rien de particulier à faire de prendre une feuille et d’y écrire en vrac tout ce qui peut me passer par la tête. C’est ridicule, mais j’adore cela … Après trois années d’utilisation intensive mon stylo a quelques légères égratignures mais je ne m’en soucie plus.

Parfois, entre deux lignes trop longues, je rêvasse. Je m’imagine céder le précieux objet à Léo quand il aura 18 ou 20 ans. Peut-être lui prendra-t-il l’envie d’écrire. Peut-être pensera-t-il à moi à chaque fois qu’il s’en servira. Il pourrait devenir célèbre et passer à la télé dans une émission consacrée aux livres diffusée tard le soir. L’animateur lui demanderait : ‘Peut-on savoir quel est ce stylo que vous constamment à la poche de votre veste ?’. Et là Léo tirerait fièrement le Mont Blanc de sa poche et expliquerait non sans émotion qu’Il a appartenu à son père etc …

Par contre, pourvu qu’il ne parle pas de ce blog !

écriture/vie du blog

‘Time for a change ! Not the thing in your pocket, real change !’

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Un jour il faudra que je je songe sérieusement à m’occuper un peu de la présentation de ce blog. Tout d’abord je n’arrive pas à m’expliquer la présence de cette immonde photo de moi au bord de la mer à Irago (Aichi), mais qui aurait tout aussi bien pû être prise au bord de n’importe quelle mer du monde.

Les rubriques d’un autre temps nécessitent également une mise à jour : Depuis que nous sommes devenus trois puis quatres, plus moyen de s’offrir la moindre virée à deux. Je ne lis pratiquement plus de livres et ne fais du sport que de manière irréguliere … Avec l’impressionant nombre de photos prises pendant toutes ces années je pourrai faire un petit effort pour mettre à jour la gallerie flickr, mais cela implique que j’en effectue le classement !

Comme je prends beaucoup de plaisir à l’ecriture, le design est passé au second plan. Je me souviens de l’époque ou c’était l’inverse, ou je pouvais passer des nuits entières à travailler sur la création d’un site ou d’une gallerie photos. Cela me plaisait au point que je m’étais vaguement renseigné pour en faire mon métier, encouragé par deux-trois personnes qui connaissaient mon travail. Mais comme le marché était saturé j’ai fini au Japon (j’abrège).

J’ai aujourd’hui tout oublie du maniement de ces programmes compliqués. A bien y réfléchir, il me semble que le webdesign était surtout une excuse pour pouvoir rester des heures et des heures avec les écouteurs sur les oreilles à écouter en mode alléatoire des albums par dizaines.

Ce blog a plus de 10 ans, un petit lifting s’impose.