balades au Japon

Shirakabako > Kurumayama (Chino-shi, Nagano pref.)

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Après le ski en hiver et les randonnées à vélo en été, c’est cette fois-ci en automne, afin de prendre une grande bouffée d’air frais que nous revenons à Shirakabako (白樺湖) en famille. Si le paysage est superbe quelle que soit la saison, la diversité des couleurs en automne me semble plus intéressante que le vert omniprésent et presque oppressant du printemps. Nous nous faufilons à travers la montagne et à chaque descente de voiture le paysage nous offre un autre visage. Bientôt, le Mont Fuji, déjà enneigé, apparait au loin. Il semble flotter dans les airs, au dessus des nuages. Alors qu’ils couraient dans tous les sens il y de cela juste un instant, les enfants sont tout d’un coup bien calmes et rêveurs. A 1,800 mètres d’altitude il ne fait plus que trois maigres degrés. Nous reviendrons rêvasser au printemps, quand le temps s’y prêtera davantage.

sport

‘Whoomp, There It Is …’

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C’est le fait d’avoir été voir un match de basket durant notre séjour en France en avril dernier qui a (re)mis le feu aux poudres. Alors qu’il s’agissait avant tout de passer un bon moment avec quelques potes et membres de la famille, nous avons eu droit a un festival de trois-points et de dunks !! Que s’est-il donc passé pendant mes dix années d’absence dans le milieu du basket pour qu’il ait évolué à ce point ? Léo me parle fréquemment de ce match encore aujourd’hui, avec grande émotion et enthousiasme, comme si ce match avait changé sa vie.

En 2004, Yuta Tabuse fut le premier japonais à jouer (et marquer) en NBA. Les mauvaises langues diront qu’il s’agissait avant tout d’un coup de marketing visant à tirer des sous de ce peuple souvent plus fier qu’il n’est nécessaire de ses compatriotes lorsque ceux-ci brillent à l’étranger, et de surcroît aux Etats-Unis. Bien entendu, le pétard mouillé n’explosera pas, il faut attendre 2016 et une réforme de la ligue japonaise et son changement en B.League pour qu’on entende parler à nouveau de basket dans l’archipel.

Trop occupé pour regarder les play-offs de la NBA cette année, je m’étais donné rendez-vous en octobre pour la reprise de la saison, m’offrant une petite séance de rattrapage des 10 ou 15 années écoulées. Entre-temps, les joueurs que j’admirais quand j’étais lycéen sont tous devenus coachs ou commentateurs. Délors, quelle équipe suivre pendant cette saison ?

Il se trouve que cette année, un autre japonais fait son entrée en NBA. Yuta Watanabe, 2.06m pour 93kg, a joué 4 ans pour l’université George Washington. Bon défenseur, discipliné, plutôt discret, est en ‘two-way contract’ avec les Memphis Grizzlies et les Memphis Hustle en NBA G League, sorte de Ligue 2 de la NBA. Il a notamment fait sensation en marquant 11 points lors d’un match de préparation pour les Grizzlies, dont un fabuleux trois-points d’égalisation qui poussera son équipe en prolongations. Depuis le début de saison il n’a eu droit qu’à une seule sortie sur dix matches, joué 5 minutes et marqué ses 2 petits premiers points … sur lancer-franc. Cet ‘événement’ lui vaudra malgré tout, le lendemain, une demie-page à la page sport du quotidien journal Asahi Shimbun. Vraiment, ce pays est en paix …

Memphis Grizzlies Media Day

 

 

 

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(Pre)Kôyô 2018 @ Expo ‘Moricoro’ Park (Aichi)

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Il fait froid en matinée et en soirée depuis deux semaines, mais il est encore trop tôt pour vraiment apprécier le kôyô à Nagoya et la préfecture d’Aichi en général. Les érables ne sont encore qu’à peine orange, et ce que dans certaines parties. C’est peut-être pourquoi le gigantesque parc, qui abritait l’exposition universelle en 2005 et dans lequel j’ai couru mon premier semi-marathon il y a de cela trois ans déjà est quasiment désert. A moins que ce soit parce qu’il est mal entretenu ? Certains plans étaient tellement illisibles que j’ai bien failli ne pas retrouver le parking où je m’étais garé. Néanmoins, le petit espace autour de la réplique de la maison de Satsuki et Mei qui apparait dans ‘Mon voisin Totoro’ est particulièrement plaisant.

Comme celle des cerisiers en fleurs au printemps, la saison du kôyô se termine aussi brusquement qu’elle débute. En verrais-je quelque chose cette année ?

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‘Un jour j’habiterai dans une maison en Lego’

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J’ai toujours aimé jouer aux Lego, et me sers maintenant des enfants comme prétexte pour pouvoir encore aujourd’hui m’amuser avec. Les thèmes de construction récurrents sont bien sûr les avions, mais aussi toutes sortes de bâtiments.

Je n’ai jamais su construire autre chose que des bâtiments parfaitement symétriques. Deux tours ne peuvent être que d’une hauteur égale. Le balcon d’une maison doit impérativement faire soit la totalité de la longueur de la façade, soit, s’il est coupé en deux, être de longueur égale. Je n’ai jamais compris les enfants – ou les adultes d’ailleurs – qui arrivent à construire un bâtiment sans plan en tête, selon le hasard des briques qui leurs tombent sous la main, en mélangeant parfois même les couleurs.

Les milliers d’immeubles plus ou moins élevés que l’on trouve à travers toute la ville de Nagoya, et dont les 5 photos ci-dessus, prises entre les gares de Kanayama et Kamimaezu ne sont qu’un minuscule exemple, éxercent sur moi une très forte fascination. N’est-ce pas parfait ? On pourrait prendre un étage de chacun de ces immeuble et le répéter tel-quel à l’infini … Les oeuvres d’architectes flemmards, sans doute.

livres

Un livre délivre (1) ‘La papeterie Tsubaki’- Ito Ogawa

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ツバキ文具店 – 小川系

Hatoko tient à Kamakura une petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère calligraphe. Elle y vend des fournitures scolaires aux collégiens du coin, et prend le relais en tant qu’écrivain public. Quels qu’ils soient, elle répond aux souhaits même les plus surprenants de ceux qui viennent la voir tour à tour : Cartes de voeux, mot de condoléances, lettres d’adieu mais aussi d’amour. Le choix de la calligraphie, du papier, de l’encre, de l’enveloppe ou encore du timbre, mais surtout cette lutte intérieure pour accoucher de chaque mot. On suit dans les moindres détails le difficile processus qu’implique la rédaction d’une ‘simple’ lettre.

Je n’ai pas acheté ce livre pour sa couverture, mais pour son titre. En vitesse, à l’aéroport de Nagoya avant de prendre mon vol pour Munich via Helsinki – j’achète rarement des livres, si ce n’est au départ de longs trajets en train, en bus ou en avion. En fin de compte j’aurai plutôt profité des trajets aller-retour pour passer en revue quelques films ratés au cours de l’année passée, mais une fois de retour au Japon j’ai eu tout le loisir de déguster ce bouquin.

À la lecture de toute chose en rapport avec la papeterie ou les instruments d’écriture, le temps s’écoule avec une agréable lenteur là où pour toute autre activité il défile à toute vitesse. En lire une vingtaine de pages dans le train au retour du travail me plonge dans un univers parallèle dans lequel les gens sont au fait du plaisir que l’on peut avoir à écrire une lettre ou même un journal, en choisissant longuement ses mots, et savent les efforts que cela demande.

Le rytme est extrêmement lent, beaucoup d’importance étant attribuée aux détails ( mais combien de fois tout au long de ce livre Hatoko se sert elle son foutu thé ? ) On se reconnaîtra dans les longues escapages descriptives relatives a l’écriture, ou bien on sautera quelques pages sans ne rien rater si ce n’est le plus important, qui n’est pas non pas l’intrigue, mais l’état d’esprit du livre.

Vivre lentement, à son rythme, n’est pas une chance, mais un choix. Cela demande des efforts et des sacrifices. Éteins cet écran, file à la librairie, achète ce bouquin (chez Les Éditions Philippe Picquier, plutôt bien traduit d’ailleurs si j’en crois quelques extraits trouvés sur le net) du papier et un stylo, et apprécie ta nouvelle vie qui commence aujourd’hui.

Nagoya/Nagoya

Nagoya Castle & Hommaru Palace (Aichi)

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Le ciel bleu est superbe et uniforme. Le violent typhon passé, je me sens obligé d’en profiter pour sortir faire mon touriste. Je décide de me rendre là où tout touriste se rend en premier : au château de Nagoya, où je n’ai pas mis les pieds depuis plusieurs années, du moins pas depuis la renovation du Hommaru Palace.

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Le beau temps aidant, les touristes sont nombreux, bien plus nombreux que lors de mes balades précédentes. Les deux ‘Kin-Shachi’ (金鯱 ) – animal imaginaire mi-tigre mi-poisson en or – qui ornent le toit du château sont éblouissants. Les ninjas et samouraïs qui se baladent dans leurs tenues sont particulièrement populaires. Je souris lorsque j’entends l’un d’eux parler en chinois. Les puristes râlent, moi cela me fait plaisir que les efforts des associations touristiques préfectorales visant à rendre l’endroit plus attractif soient récompensés.

Le Hommaru Palace (本丸御殿 ) est une imposante bâtisse adjacente au château qui servait si l’on peut dire de chambre d’amis aux puissants maitres féodaux de passage à Nagoya il y a 400 ans de cela. Murs et portes coulissantes étaient peintes par les grands maîtres peintres de l’époque. Comme le château, le bâtiment est détruit par les bombardements pendant la deuxième guerre mondiale. Si le château est reconstruit en 1959, il faudra attendre jusqu’en 2009 pour que débutent les travaux de reconstruction à l’identique du Hommaru Palace, travaux qui ont pris fin en juin dernier.

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‘Ces quelque photos prises parlent d’elles-mêmes’ me semble être une manière élégante de me tirer de ce pétrin, mes connaissances en art japonais se limitant à celles de mon année de cursus d’art moderne auprès du passionnant M.Lucken il y a de cela 15 ans. Les peintures me paraissent très modernes dans le trait et dans le choix des couleurs, parfois très vives, sans doute afin de ne pas être noyées par cette couleur dorée omniprésente. Entouré de la sorte d’œuvres d’art et de couleurs lumineuses, il me semble un instant devenir plus sage et créatif : ‘Tiens, et si je reprenais mon blog ?’

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'

‘Tout ce qui a deux ailes me fait planer’ (5) @ Beijing (PEK)

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Nous sommes rentrés au pays pour les fêtes de Pâques. Je connais désormais le terminal 3 de l’aéroport international de Pékin comme ma poche après un transfert de 10 heures à l’aller et au retour. Si les enfants ont dormi pendant la plupart du vol et du transfert, je n’en ai pour ma part pas raté une miette, émerveillé tel un gosse qui va pour la première fois à Disneyland. Rester calme ? Ici, quand un déjà rarissime B747 aux couleurs de la Skyteam quitte son bloc, c’est un monstrueux A380 d’Emirates qui y fait son apparition 15 minutes plus tard !

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‘Ise plus où donner de la tête’

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Excusez le titre ridicule. La dizaine de photos de pancartes et devantures des magasins ci-dessous ont été prises lors de notre passage dans okage-yokocho à Ise. Je ne m’en étais jamais aperçu auparavant, mais il y a énormément de variété dans les formats et les couleurs utilisées. Alors qu’il me semble normal que les idéogrammes en or des deux premières photos sautent aux yeux, l’impact visuel que peut avoir sur une devanture un seul caractère est fascinant. Des idéogrammes à peine lisibles, non pas imprimées mais incrustées dans des plaques de bois abimées par le temps, laissent à penser que le magasin est là depuis bien longtemps. Parfois on préfère l’image à l’écrit, ou on mêle les deux. Si j’aime beaucoup Snoopy, le voir apparaître ici me fait grincer des dents. J’ai par contre beaucoup d’affection pour le petit tigre de tora-ya, qui me fait penser aux 11 petits chats de la série de livres pour enfants de Noboru Baba du même nom, et que Louis adore.

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Ise Jingu ( Mie )

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Au départ nous pensions faire une balade à Kyôto, mais les embouteillages sur l’autoroute nous ont fait changer d’itinéraire et c’est un peu par hasard que nous nous sommes retrouvés au sanctuaire d’Ise, situé au sud de la préfecture de Mie. C’est la quatrième ou cinquième fois que j’y viens, et chaque venue est une sorte de pèlerinage puisque c’est ici que j’ai fait connaissance avec ma joyeuse compagnonne il y a de cela quinze ans déjà, et c’est sans doute ce qui nous a amené à y revenir après la naissance de Léo puis Louis.

Aujourd’hui c’est le hasard qui nous guide, mais l’endroit n’en reste pas moins sacré. Le superbe cerisier après le pont Uji est en fleurs, l’eau en contre-bas est d’une exceptionnelle pureté, les arbres tous gigantesques. Avec le temps radieux qu’il fait, les couleurs, les reflets des dorures sur les toitures des bâtiments, les ombres des arbres dans la cour, tout est tout simplement ’divin’.

Nous descendons de notre petit nuage et nous baladons dans okage-yokocho, la galerie marchande à l’entrée du sanctuaire, bourrée de monde en ce dimanche. Bouffe et souvenirs. Je n’aime pas trop ce genre d’endroits, on s’y sent toujours obligé d’y acheter des gadgets inutiles ou d’y manger debout, bousculé ou hâté par la foule d’onéreux mets soi-disant locaux que l’on retrouve finalement dans les grands magasins à Nagoya. ’Cela fait partie du folklore’, rouspète Keiko à chaque fois. Au centre de la place on donne une représentation de taiko, les tambours japonais. Le bruit est monumental, les vibrations des percussions me donnent la chaire de poule.

Retour par la route, tout doucement. Matsusaka, Tsu, Yokkaichi … Chaque ville a son lot d’embouteillage, mais l’autoroute est tout autant encombrée, alors pourquoi s’énerver ? Je suis serein, un homme nouveau, un nouveau-né ! Le sanctuaire d’Ise a décidément quelque chose de spécial …

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‘Dans la vallée …’ @ Hôrai-ji (Aichi)

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Depuis l’ouverture de la nouvelle autoroute Shin-Tômei qui relie Tôkyô à Nagoya en passant non pas le long des côtes mais plus à l’intérieur des terres, des lieux touristiques auparavant ’peu accessibles’ se situent désormais à une petite heure de route. C’est notamment le cas de la mystérieuse région autour du Mt.Hôrai (Hôraisan) que je vois souvent apparaître dans les brochures de la préfecture d’Aichi et qui attire mon attention depuis un bon moment.

Peut-être est-ce parce que n’en ai pas assez étudié le contexte historique pour l’apprécier à sa juste valeur, mais je n’ai pas trouvé le temple en lui même exceptionnel. Par contre le paysage est sublime ! Difficile de croire que nous ne sommes qu’à 695 mètres d’altitude tant la vallée semble profonde. Difficile de croire que nous sommes à une heure de route de Nagoya alors que nous sommes entourés de montagnes à perte de vue. Sur la dernière photo, ne se croirait-on pas dans les montagnes en pleine campagne chinoise quelques siècles en arrière ? Il se met à neiger, ce qui ne fait que rendre le lieu encore plus magique, et malgré le froid j’ai beaucoup de peine à partir.

Des brochures parlent d’une randonnée de 4 heures partant du bas de la montagne jusqu’au sommet avec un crochet par le temple avec 1,425 marches de pierre à monter sur le trajet. Il me faudra absolument m’offrir une journée pour y faire un ’pèlerinage’ en solitaire quand il fera un peu meilleur.